Crise des vocations
Publié : ven. 09 juin 2006, 14:41
La vocation sacerdotale
Je viens de tomber sur un site ou l'on parle assez bien de la vocation religieuse et sacerdotale.
1. En quoi consiste la vocation ?
Au point de vue religieux, la vocation est un appel par Dieu. Le mot "vocation" vient du latin "vocare" qui signifie : appeler. L'appel de Dieu se manifeste de deux manières : d'une part par une aspiration personnelle intérieure et d'autre part par un appel extérieur de l'Église. L'appel de l'Église s'exprime par le besoin d'une communauté, l'interpellation d'un prêtre, et finalement par l'appel officiel de l'évêque.
L'appel de Dieu suppose des aptitudes suffisantes (morale, affective, intellectuelles... ) pour répondre à son appel. Dieu ne demande pas l'impossible
2. Comment connaître sa vocation ? Comment savoir si Dieu appelle ?
"Seigneur, que veux-tu que je fasse ? " Pour connaître sa vocation, il faut discerner si l'aspiration intérieure peut être reconnue comme venant de Dieu. L'appel de Dieu se reconnaît dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu.
Discerner sa vocation n'est pas une chose facile. On a besoin d'une aide et d'un accompagnement spirituel.
3. Si un jeune se pose la question d’une vocation religieuse ou sacerdotale, qui peut l’aider à faire ce discernement ?
Il existe dans chaque diocèse un Service des vocations qui organise des rencontres régulières et des retraites pour les jeunes qui veulent réfléchir à l’orientation de leur vie. Il les aide à approfondir leur vie spirituelle, à trouver un accompagnateur, à partager avec d'autres qui font une recherche analogue. Les jeunes de plus de 18 ans sont invités à participer à un "groupe de recherche".
4. Comment les communautés chrétiennes sont-t-elles concernées par le problème des vocations ?
Chaque année il y a une Journée mondiale de prière pour les vocations le quatrième dimanche de Paques. A cette occasion, le pape Jean Paul II adresse un message à l'ensemble des chrétiens. Dans chaque paroisse, la communauté est invitée à prier pour les vocations et à réfléchir à sa responsabilité dans l'éveil des vocations.
5. Peut-on intervenir pour éveiller une vocation ?
Parfois c'est une parole qui éveille la pensée de la vocation. "T'es-tu posé la question de devenir prêtre ?" C'est souvent la parole d'un autre qui nous révèle nos désirs cachés, quand elle est respectueuse de la liberté. Un homme marié a dit :"Quand j'étais jeune j'ai pensé à être prêtre, mais personne ne me l'a demandé". Poser à un jeune la question de la vocation, c'est lui donner la possibilité de réfléchir sur ce qu'il veut faire de sa vie.
LA CRISE DES VOCATIONS
6. La crise des vocations en France
On parle beaucoup actuellement de la crise des vocations et de fait depuis 50 ans il y a une diminution notable des entrées dans les séminaires. Concernant les vocations en France, on peut distinguer trois périodes : de 1950 à 1974 un effondrement lié à l'évolution de la société française, de 1975 à 1995 une relative stabilité, depuis 1996 une baisse sensible résultant de l'évolution des mentalités. Actuellement, il y a en moyenne 164 entrées au séminaire chaque année.
7. Pourquoi y a-t-il actuellement une diminution du nombre des vocations ?
Les raisons de la diminution sont assez diverses. Il y a plusieurs facteurs qui contribuent à cette diminution : la baisse de la foi et de la pratique religieuse, la diminution et la transformation du monde rural, la disparition des petits séminaires, la quasi disparition des familles nombreuses, la transformation du statut social des prêtres, la crainte chez les jeunes de s'engager pour la vie. On constate une crise analogue des vocations chez les pasteurs protestants.
Cependant la diminution n'est pas générale, elle dépend des pays. En Afrique par exemple il y a une nette augmentation des entrées dans les séminaires.
COMMENT DEVENIR PRÊTRE ?
1. Quelles sont les démarches à faire pour recevoir une formation afin de devenir prêtre ? Comment entrer dans un séminaire ?
Si quelqu'un désire se préparer à être prêtre, il faut d'abord qu'il s'adresse au responsable du service des vocations de son diocèse. Avec lui, il peut mûrir son projet de vocation, souvent en participant à un "groupe de recherche". Il verra s'il s'oriente vers le sacerdoce diocésain ou vers un ordre religieux. Dans le cas du sacerdoce diocésain, c'est le responsable qui mettra en contact avec le supérieur du séminaire : ce peut être un séminaire diocésain (le plus souvent inter diocésain), un séminaire rattaché à un institut catholique ou un séminaire à Rome.
Avant d'entrer dans un séminaire, il est souhaitable d'avoir terminé ses études secondaires ou d'avoir une expérience professionnelle. Il faut aussi avoir un certain engagement pastoral dans une paroisse, une aumônerie ou un mouvement chrétien.
LA FORMATION DES PRÊTRES : séminaires, facultés de théologie, formation permanente.
2. Questions sur la formation actuelle des prêtres.
Les critiques diverses qui sont actuellement adressées aux prêtres conduisent à mettre en cause la qualité de leur formation, la valeur des séminaires actuels. Cette mise en cause va dans les sens les plus divers. Certains pensent que les séminaires ne sont pas assez ouverts sur la vie, trop coupés du monde. D'autres au contraire jugent que beaucoup de séminaires actuels ont abandonné certaines valeurs essentielles de formation spirituelle et d'exigence de vie. Une information objective sur la formation dans les séminaires peut répondre à certaines critiques.
3. Quelle formation reçoit-on dans un séminaire ?
Le pape Jean-Paul II, dans son Exhortation "Je vous donnerai des pasteurs" (Pastores dabo vobis), publiée à la suite du Synode des Évêques tenu à Rome en 1990, consacre le cinquième chapitre de cette exhortation à la formation des candidats au sacerdoce.
Les séminaristes reçoivent une formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale.
4. Formation humaine
Jean Paul II considère la formation humaine comme le "fondement de toute la formation sacerdotale".
" La formation humaine du prêtre revêt une importance particulière en raison de sa relation aux destinataires de sa mission. En effet, pour que son ministère soit humainement plus crédible et plus acceptable, il faut que le prêtre modèle sa personnalité humaine de façon à en faire un «pont» et non un obstacle pour les autres dans la rencontre avec Jésus Christ." "Il est nécessaire ...que le prêtre soit capable de connaître en profondeur l'esprit humain, d'avoir l'intuition des difficultés et des problèmes, de faciliter la rencontre et le dialogue, d'obtenir confiance et collaboration, d'exprimer des jugements sereins et objectifs."
"La formation à la maturité affective du candidat au sacerdoce s'inscrit dans ce contexte comme un élément important et décisif, véritable aboutissement de l'éducation à l'amour vrai et responsable. ... C'est à la compréhension et à la réalisation de cette «vérité» de l'amour humain que tend l'éducation sexuelle correctement comprise... Or l'éducation à l'amour responsable et la maturation affective de la personne sont absolument nécessaires à celui qui, comme le prêtre, est appelé au célibat... La vie communautaire du séminaire peut apporter une aide en vue de cette progression de l'éducation vers une liberté mûre et responsable"
5. Formation spirituelle
"La formation spirituelle constitue l'élément le plus important de l'éducation sacerdotale" (Jean Paul II, Pastores dabo vobis). Chaque jour, les séminaristes se retrouvent en communauté pour la célébration de l'eucharistie ainsi que pour la prière du matin (laudes) et du soir (vêpres). On leur demande de prendre un temps de prière personnelle avec la lecture méditée de la parole de Dieu.
Tout au long de l'année, des temps forts sont prévus : retraite d'une semaine, récollection. Chaque séminariste est accompagné par un Père spirituel, un "directeur de conscience" qu'il rencontre régulièrement. Chaque séminariste il fait parti aussi d'une équipe de partage.
La formation spirituelle comporte enfin un enseignement de la spiritualité et une découverte des grands auteurs spirituels.
6. Formation intellectuelle
Une formation intellectuelle solide et diversifiée est indispensable au prêtre pour remplir son ministère de transmission de la parole de Dieu dans la diversité des situations. Elle comporte l'étude de différentes disciplines : Écriture sainte (Ancien et Nouveau Testament), Théologie, Philosophie, Éthique, Histoire de l'Église, Liturgie, Droit canonique... Les séminaristes disposent d'une bibliothèque. En fin d'études ils passent habituellement le bac de théologie
7. Formation pastorale
La formation pastorale se réalise par des insertions apostoliques et pastorales dans une paroisse ou une aumônerie ou le séminariste exerce une responsabilité avec une équipe de prêtres et des laïcs. Cette insertion apostolique est un élément important du discernement de la vocation. En passant du 1er cycle au 2me cycle et à l'année diaconale, l'insertion progresse dans les responsabilités confiées et dans le temps passé au cour d'une semaine.
Les activités sont fort variées : catéchèse, animation liturgique, préparation au baptême et à la confirmation, visite des malades, participation à l'équipe pastorale. Les diacres exercent le ministère diaconal : célébration des baptêmes, des mariages et des obsèques, prédication dominicale. Ces différentes activités et expériences pastorales sont reprises et réfléchies avec un partage en équipe au séminaire.
8. Combien de temps dure la formation ? Quelles sont les étapes de cette formation ?
Les étapes de la formation diffèrent un peu selon les séminaires. Parfois avant le séminaire proprement dit, il y a une année de "propédeutique" qui est consacrée à la formation spirituelle.
La première étape au séminaire dure deux ans, on l'appelle "premier cycle". Elle permet au séminariste de vérifier son projet de vocation avec les prêtres responsables de sa formation et de discerner ou le Seigneur l'appelle, tout en commençant sa formation en vue du ministère.
Au terme de ce 1er cycle, certains séminaristes font un "stage", soit qu'ils soient trop jeunes ou qu'ils en sentent le besoin pour vérifier leur projet. Ce stage peut durer une ou plusieurs années et prendre des formes diverses (études profanes, travail professionnel, coopération ...) Pendant ce stage, ils restent en contact étroit avec le séminaire.
Le "second cycle" dure quatre ans, il a pour objectif la préparation immédiate au ministère. Au début de la première année les séminaristes sont admis officiellement parmi les candidats au sacerdoce. Ils sont ordonnés diacres à la fin de la troisième année. Ils sont alors "incardinés" c'est à dire rattachés officiellement au diocèse. A la fin de la quatrième année, souvent le 29 juin, fête de St Pierre et St Paul, ils sont ordonnés prêtre.
Dans certains séminaires, le "second cycle" dure trois ans et il est suivi d'une "année diaconale" qui à un régime nettement différent.
9. En quoi les séminaires actuels diffèrent-ils des séminaires d'avant le concile ?
Les séminaires actuels sont plus ouverts à l'extérieur. Les séminaristes participent à la vie des paroisses ou des aumôneries par leur "insertion pastorale", alors que précédemment ils sortaient très peu à l'extérieur du séminaire.
La formation pastorale se fait tout au long du séminaire. Précédemment le séminaire se concentrait sur la formation spirituelle et intellectuelle.
La vie en petit groupe est beaucoup plus importante : travail en groupe, partage spirituel en équipe. Précédemment, on insistait plus sur le silence que sur le partage.
Par suite de la réforme liturgique, les séminaristes participent beaucoup plus à la liturgie : préparation de la liturgie et intervention dans la célébration.
10. Les séminaires diocésains et inter diocésains en France
Par suite de la diminution du nombre des séminaristes, les séminaires diocésains se sont presque tous regroupés pour avoir des communautés plus nombreuses et plus vivantes et pour ne pas multiplier les corps professoraux. Il y a actuellement en France environ 20 séminaires.
En 1966, il y avait 4536 séminaristes dont 902 entrées en 1ère année
En 1980, il y avait 1161 séminaristes dont 258 entrées en 1ère année
En 2002, il y avait 831 séminaristes dont 116 entrées en 1ère année
11. Le séminaire St Sulpice
Le séminaire St Sulpice a été fondé en 1642 par M. Olier, curé de la paroisse Saint Sulpice à Paris, pour former des prêtres diocésains. Il est situé actuellement 33, rue Gal. Leclerc à Issy-les-Moulineaux dans la propriété qui a appartenu à Marguerite de Valois (la reine Margot. Il reçoit des séminaristes de la majorité des diocèses d'Ille de France, des diocèses de Haute-Normandie et de Champagne-Picardie. Il est animé principalement, depuis son origine, par "les prêtres de St Sulpice" appelé "sulpiciens".
Séminaire St Sulpice http://perso.wanadoo.fr/semissy/sem.htm
"La compagnie des prêtres de St Sulpice" est née du puissant mouvement de rénovation de l'Église de France au XVIIe siècle. Elle se réclame d'un grand courant spirituel dont les principaux représentants furent le Cardinal de Bérulle, le Père de Condren, Monsieur Vincent, saint Jean Eudes et Jean-Jacques Olier, et que l'on désigne sous le nom d'École française de spiritualité. Elle a pour priorité la formation des futurs prêtres. Elle a été amenée à prendre en charge peu à peu un nombre important de séminaires en France, puis s'est implantée au Canada, aux États-Unis, en Extrême-Orient, en Afrique et en Amérique latine.
La compagnie des prêtres de St Sulpice http://perso.wanadoo.fr/semissy/pss.htm
12. Les séminaires universitaires et les universités catholiques (facultés de philosophie et de théologie)
Les candidats au sacerdoce qui souhaitent avoir une formation intellectuelle plus poussée, peuvent, avec l'accord de leur évêque ou du responsable des vocations, aller dans un séminaire universitaire. Au séminaire, ils vivent en communauté et ils reçoivent une formation spirituelle et pastorale.
De plus, ils suivent les cours aux facultés de philosophie et de théologie qui font parti d’une Université (ou Institut) catholique. Leurs études sont couronnées par une licence de théologie. Il y a des universités catholiques et des séminaires universitaires à Paris, Lyon, Toulouse, Angers et Lille.
Ils peuvent aussi aller au Séminaire français de Rome et ils font leur formation intellectuelle dans une des facultés de philosophie et de théologie de Rome.
13. Directives du Vatican sur la formation des prêtres
Documents sur les directives du Vatican concernant la formation des prêtres
Paul VI et Jean Paul II ont attaché une grande importance à la formation des prêtres.
Paul VI a fait le Décret "Optatam totius" sur la formation des prêtres, (28 oct.1965) ou il donne des directives sur l'organisation des séminaires, la formation spirituelle, les études ecclésiastiques et la formation pastorale.
Jean Paul II, a fait une exhortation apostolique sur la formation sacerdotale, "Pastores dabo vobis", (25 mars 1992) concernant la vie spirituelle des prêtres, la formation des candidats au sacerdoce et la formation permanente des prêtres.
Je viens de tomber sur un site ou l'on parle assez bien de la vocation religieuse et sacerdotale.
1. En quoi consiste la vocation ?
Au point de vue religieux, la vocation est un appel par Dieu. Le mot "vocation" vient du latin "vocare" qui signifie : appeler. L'appel de Dieu se manifeste de deux manières : d'une part par une aspiration personnelle intérieure et d'autre part par un appel extérieur de l'Église. L'appel de l'Église s'exprime par le besoin d'une communauté, l'interpellation d'un prêtre, et finalement par l'appel officiel de l'évêque.
L'appel de Dieu suppose des aptitudes suffisantes (morale, affective, intellectuelles... ) pour répondre à son appel. Dieu ne demande pas l'impossible
2. Comment connaître sa vocation ? Comment savoir si Dieu appelle ?
"Seigneur, que veux-tu que je fasse ? " Pour connaître sa vocation, il faut discerner si l'aspiration intérieure peut être reconnue comme venant de Dieu. L'appel de Dieu se reconnaît dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu.
Discerner sa vocation n'est pas une chose facile. On a besoin d'une aide et d'un accompagnement spirituel.
3. Si un jeune se pose la question d’une vocation religieuse ou sacerdotale, qui peut l’aider à faire ce discernement ?
Il existe dans chaque diocèse un Service des vocations qui organise des rencontres régulières et des retraites pour les jeunes qui veulent réfléchir à l’orientation de leur vie. Il les aide à approfondir leur vie spirituelle, à trouver un accompagnateur, à partager avec d'autres qui font une recherche analogue. Les jeunes de plus de 18 ans sont invités à participer à un "groupe de recherche".
4. Comment les communautés chrétiennes sont-t-elles concernées par le problème des vocations ?
Chaque année il y a une Journée mondiale de prière pour les vocations le quatrième dimanche de Paques. A cette occasion, le pape Jean Paul II adresse un message à l'ensemble des chrétiens. Dans chaque paroisse, la communauté est invitée à prier pour les vocations et à réfléchir à sa responsabilité dans l'éveil des vocations.
5. Peut-on intervenir pour éveiller une vocation ?
Parfois c'est une parole qui éveille la pensée de la vocation. "T'es-tu posé la question de devenir prêtre ?" C'est souvent la parole d'un autre qui nous révèle nos désirs cachés, quand elle est respectueuse de la liberté. Un homme marié a dit :"Quand j'étais jeune j'ai pensé à être prêtre, mais personne ne me l'a demandé". Poser à un jeune la question de la vocation, c'est lui donner la possibilité de réfléchir sur ce qu'il veut faire de sa vie.
LA CRISE DES VOCATIONS
6. La crise des vocations en France
On parle beaucoup actuellement de la crise des vocations et de fait depuis 50 ans il y a une diminution notable des entrées dans les séminaires. Concernant les vocations en France, on peut distinguer trois périodes : de 1950 à 1974 un effondrement lié à l'évolution de la société française, de 1975 à 1995 une relative stabilité, depuis 1996 une baisse sensible résultant de l'évolution des mentalités. Actuellement, il y a en moyenne 164 entrées au séminaire chaque année.
7. Pourquoi y a-t-il actuellement une diminution du nombre des vocations ?
Les raisons de la diminution sont assez diverses. Il y a plusieurs facteurs qui contribuent à cette diminution : la baisse de la foi et de la pratique religieuse, la diminution et la transformation du monde rural, la disparition des petits séminaires, la quasi disparition des familles nombreuses, la transformation du statut social des prêtres, la crainte chez les jeunes de s'engager pour la vie. On constate une crise analogue des vocations chez les pasteurs protestants.
Cependant la diminution n'est pas générale, elle dépend des pays. En Afrique par exemple il y a une nette augmentation des entrées dans les séminaires.
COMMENT DEVENIR PRÊTRE ?
1. Quelles sont les démarches à faire pour recevoir une formation afin de devenir prêtre ? Comment entrer dans un séminaire ?
Si quelqu'un désire se préparer à être prêtre, il faut d'abord qu'il s'adresse au responsable du service des vocations de son diocèse. Avec lui, il peut mûrir son projet de vocation, souvent en participant à un "groupe de recherche". Il verra s'il s'oriente vers le sacerdoce diocésain ou vers un ordre religieux. Dans le cas du sacerdoce diocésain, c'est le responsable qui mettra en contact avec le supérieur du séminaire : ce peut être un séminaire diocésain (le plus souvent inter diocésain), un séminaire rattaché à un institut catholique ou un séminaire à Rome.
Avant d'entrer dans un séminaire, il est souhaitable d'avoir terminé ses études secondaires ou d'avoir une expérience professionnelle. Il faut aussi avoir un certain engagement pastoral dans une paroisse, une aumônerie ou un mouvement chrétien.
LA FORMATION DES PRÊTRES : séminaires, facultés de théologie, formation permanente.
2. Questions sur la formation actuelle des prêtres.
Les critiques diverses qui sont actuellement adressées aux prêtres conduisent à mettre en cause la qualité de leur formation, la valeur des séminaires actuels. Cette mise en cause va dans les sens les plus divers. Certains pensent que les séminaires ne sont pas assez ouverts sur la vie, trop coupés du monde. D'autres au contraire jugent que beaucoup de séminaires actuels ont abandonné certaines valeurs essentielles de formation spirituelle et d'exigence de vie. Une information objective sur la formation dans les séminaires peut répondre à certaines critiques.
3. Quelle formation reçoit-on dans un séminaire ?
Le pape Jean-Paul II, dans son Exhortation "Je vous donnerai des pasteurs" (Pastores dabo vobis), publiée à la suite du Synode des Évêques tenu à Rome en 1990, consacre le cinquième chapitre de cette exhortation à la formation des candidats au sacerdoce.
Les séminaristes reçoivent une formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale.
4. Formation humaine
Jean Paul II considère la formation humaine comme le "fondement de toute la formation sacerdotale".
" La formation humaine du prêtre revêt une importance particulière en raison de sa relation aux destinataires de sa mission. En effet, pour que son ministère soit humainement plus crédible et plus acceptable, il faut que le prêtre modèle sa personnalité humaine de façon à en faire un «pont» et non un obstacle pour les autres dans la rencontre avec Jésus Christ." "Il est nécessaire ...que le prêtre soit capable de connaître en profondeur l'esprit humain, d'avoir l'intuition des difficultés et des problèmes, de faciliter la rencontre et le dialogue, d'obtenir confiance et collaboration, d'exprimer des jugements sereins et objectifs."
"La formation à la maturité affective du candidat au sacerdoce s'inscrit dans ce contexte comme un élément important et décisif, véritable aboutissement de l'éducation à l'amour vrai et responsable. ... C'est à la compréhension et à la réalisation de cette «vérité» de l'amour humain que tend l'éducation sexuelle correctement comprise... Or l'éducation à l'amour responsable et la maturation affective de la personne sont absolument nécessaires à celui qui, comme le prêtre, est appelé au célibat... La vie communautaire du séminaire peut apporter une aide en vue de cette progression de l'éducation vers une liberté mûre et responsable"
5. Formation spirituelle
"La formation spirituelle constitue l'élément le plus important de l'éducation sacerdotale" (Jean Paul II, Pastores dabo vobis). Chaque jour, les séminaristes se retrouvent en communauté pour la célébration de l'eucharistie ainsi que pour la prière du matin (laudes) et du soir (vêpres). On leur demande de prendre un temps de prière personnelle avec la lecture méditée de la parole de Dieu.
Tout au long de l'année, des temps forts sont prévus : retraite d'une semaine, récollection. Chaque séminariste est accompagné par un Père spirituel, un "directeur de conscience" qu'il rencontre régulièrement. Chaque séminariste il fait parti aussi d'une équipe de partage.
La formation spirituelle comporte enfin un enseignement de la spiritualité et une découverte des grands auteurs spirituels.
6. Formation intellectuelle
Une formation intellectuelle solide et diversifiée est indispensable au prêtre pour remplir son ministère de transmission de la parole de Dieu dans la diversité des situations. Elle comporte l'étude de différentes disciplines : Écriture sainte (Ancien et Nouveau Testament), Théologie, Philosophie, Éthique, Histoire de l'Église, Liturgie, Droit canonique... Les séminaristes disposent d'une bibliothèque. En fin d'études ils passent habituellement le bac de théologie
7. Formation pastorale
La formation pastorale se réalise par des insertions apostoliques et pastorales dans une paroisse ou une aumônerie ou le séminariste exerce une responsabilité avec une équipe de prêtres et des laïcs. Cette insertion apostolique est un élément important du discernement de la vocation. En passant du 1er cycle au 2me cycle et à l'année diaconale, l'insertion progresse dans les responsabilités confiées et dans le temps passé au cour d'une semaine.
Les activités sont fort variées : catéchèse, animation liturgique, préparation au baptême et à la confirmation, visite des malades, participation à l'équipe pastorale. Les diacres exercent le ministère diaconal : célébration des baptêmes, des mariages et des obsèques, prédication dominicale. Ces différentes activités et expériences pastorales sont reprises et réfléchies avec un partage en équipe au séminaire.
8. Combien de temps dure la formation ? Quelles sont les étapes de cette formation ?
Les étapes de la formation diffèrent un peu selon les séminaires. Parfois avant le séminaire proprement dit, il y a une année de "propédeutique" qui est consacrée à la formation spirituelle.
La première étape au séminaire dure deux ans, on l'appelle "premier cycle". Elle permet au séminariste de vérifier son projet de vocation avec les prêtres responsables de sa formation et de discerner ou le Seigneur l'appelle, tout en commençant sa formation en vue du ministère.
Au terme de ce 1er cycle, certains séminaristes font un "stage", soit qu'ils soient trop jeunes ou qu'ils en sentent le besoin pour vérifier leur projet. Ce stage peut durer une ou plusieurs années et prendre des formes diverses (études profanes, travail professionnel, coopération ...) Pendant ce stage, ils restent en contact étroit avec le séminaire.
Le "second cycle" dure quatre ans, il a pour objectif la préparation immédiate au ministère. Au début de la première année les séminaristes sont admis officiellement parmi les candidats au sacerdoce. Ils sont ordonnés diacres à la fin de la troisième année. Ils sont alors "incardinés" c'est à dire rattachés officiellement au diocèse. A la fin de la quatrième année, souvent le 29 juin, fête de St Pierre et St Paul, ils sont ordonnés prêtre.
Dans certains séminaires, le "second cycle" dure trois ans et il est suivi d'une "année diaconale" qui à un régime nettement différent.
9. En quoi les séminaires actuels diffèrent-ils des séminaires d'avant le concile ?
Les séminaires actuels sont plus ouverts à l'extérieur. Les séminaristes participent à la vie des paroisses ou des aumôneries par leur "insertion pastorale", alors que précédemment ils sortaient très peu à l'extérieur du séminaire.
La formation pastorale se fait tout au long du séminaire. Précédemment le séminaire se concentrait sur la formation spirituelle et intellectuelle.
La vie en petit groupe est beaucoup plus importante : travail en groupe, partage spirituel en équipe. Précédemment, on insistait plus sur le silence que sur le partage.
Par suite de la réforme liturgique, les séminaristes participent beaucoup plus à la liturgie : préparation de la liturgie et intervention dans la célébration.
10. Les séminaires diocésains et inter diocésains en France
Par suite de la diminution du nombre des séminaristes, les séminaires diocésains se sont presque tous regroupés pour avoir des communautés plus nombreuses et plus vivantes et pour ne pas multiplier les corps professoraux. Il y a actuellement en France environ 20 séminaires.
En 1966, il y avait 4536 séminaristes dont 902 entrées en 1ère année
En 1980, il y avait 1161 séminaristes dont 258 entrées en 1ère année
En 2002, il y avait 831 séminaristes dont 116 entrées en 1ère année
11. Le séminaire St Sulpice
Le séminaire St Sulpice a été fondé en 1642 par M. Olier, curé de la paroisse Saint Sulpice à Paris, pour former des prêtres diocésains. Il est situé actuellement 33, rue Gal. Leclerc à Issy-les-Moulineaux dans la propriété qui a appartenu à Marguerite de Valois (la reine Margot. Il reçoit des séminaristes de la majorité des diocèses d'Ille de France, des diocèses de Haute-Normandie et de Champagne-Picardie. Il est animé principalement, depuis son origine, par "les prêtres de St Sulpice" appelé "sulpiciens".
Séminaire St Sulpice http://perso.wanadoo.fr/semissy/sem.htm
"La compagnie des prêtres de St Sulpice" est née du puissant mouvement de rénovation de l'Église de France au XVIIe siècle. Elle se réclame d'un grand courant spirituel dont les principaux représentants furent le Cardinal de Bérulle, le Père de Condren, Monsieur Vincent, saint Jean Eudes et Jean-Jacques Olier, et que l'on désigne sous le nom d'École française de spiritualité. Elle a pour priorité la formation des futurs prêtres. Elle a été amenée à prendre en charge peu à peu un nombre important de séminaires en France, puis s'est implantée au Canada, aux États-Unis, en Extrême-Orient, en Afrique et en Amérique latine.
La compagnie des prêtres de St Sulpice http://perso.wanadoo.fr/semissy/pss.htm
12. Les séminaires universitaires et les universités catholiques (facultés de philosophie et de théologie)
Les candidats au sacerdoce qui souhaitent avoir une formation intellectuelle plus poussée, peuvent, avec l'accord de leur évêque ou du responsable des vocations, aller dans un séminaire universitaire. Au séminaire, ils vivent en communauté et ils reçoivent une formation spirituelle et pastorale.
De plus, ils suivent les cours aux facultés de philosophie et de théologie qui font parti d’une Université (ou Institut) catholique. Leurs études sont couronnées par une licence de théologie. Il y a des universités catholiques et des séminaires universitaires à Paris, Lyon, Toulouse, Angers et Lille.
Ils peuvent aussi aller au Séminaire français de Rome et ils font leur formation intellectuelle dans une des facultés de philosophie et de théologie de Rome.
13. Directives du Vatican sur la formation des prêtres
Documents sur les directives du Vatican concernant la formation des prêtres
Paul VI et Jean Paul II ont attaché une grande importance à la formation des prêtres.
Paul VI a fait le Décret "Optatam totius" sur la formation des prêtres, (28 oct.1965) ou il donne des directives sur l'organisation des séminaires, la formation spirituelle, les études ecclésiastiques et la formation pastorale.
Jean Paul II, a fait une exhortation apostolique sur la formation sacerdotale, "Pastores dabo vobis", (25 mars 1992) concernant la vie spirituelle des prêtres, la formation des candidats au sacerdoce et la formation permanente des prêtres.