Appel, pas appel ?

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Kerygme
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Re: Appel, pas appel ?

Message non lu par Kerygme » lun. 27 mars 2023, 18:52

Bonjour Quitterie,
Quitterie a écrit :
dim. 19 mars 2023, 1:48
... qui passe me conforte dans l'idée de devenir religieuse, que l'ordination est ce qu'il me faut
Une petite confusion je pense, il n'y a pas d'ordination pour les religieuses mais il peut y en avoir pour les religieux s'ils sont appelés à devenir prêtres dans leur Ordre. Certains supérieurs d'abbayes sont dits "mitrés", ils ont le statut d'évêque mais sans recevoir l'ordination épiscopale.

Il y a plusieurs étapes correspondant à des engagements dans la vie consacrée : aspirante, prénoviciat, noviciat qui mène aux premiers vœux puis aux vœux perpétuels.
je suis convaincue du choix contemplatif au cas où je deviendrais religieuse
Être convaincue est une chose, mais un engagement dans la vie religieuse se fait dans les deux sens : votre choix concernant la congrégation que vous souhaitez intégrer et la congrégation doit vous choisir également; cela se fera après quelques années de discernement.
En sachant qu'avant de devenir aspirante, il va falloir vivre pendant 1 an ou deux des moments communautaires (être oblat en quelques sorte). Et vous ne serez pas à la charge de la congrégation, il vous faudra donc une autonomie financière pour cette période : logement à proximité, un pécule ou un travail en attendant votre entrée comme aspirante ou novice.
cette radicalité dans le choix est-elle normale ou est-ce un caprice inconscient ?
C'est un des points qui sera à discerner avec les personnes compétentes et concernées.
Une autre question me fait douter : le fait de ne pas avoir eu d'appel soudain.
L'appel est différent selon les personnes, vous avez pour le moment un appel intérieur (le for interne) mais pas d'interpellation, ce n'est pas indispensable car ce n'est pas encore de l'ordre de l'appel officiel. Faites connaître cet appel intérieur et l'Église discernera avec vous (le for externe).
Je suis persuadée que cette vie me conviendrait, j'ai déjà réfléchi à tout ce que cela impliquait de renoncement dans la vie "ordinaire" (pas de mariage, de famille, un détachement vis-à-vis de mes proches, etc.)
Mais vous n'avez jamais été confrontée à la réalité de cette vie, si une congrégation vous accepte il va falloir vivre cette réalité quelques années avant le premier engagement par les vœux. De même que certains pensent être faits pour être prêtre ou diacre, mais au cours des années de discernement il y a un renoncement face à la réalité de ces ministères et des fois même du fait d'un changement d'état de vie suite à une rencontre, ou d'un appel à vivre une autre vocation.

Ces renoncements que vous citez peuvent être vécus également en tant que laïque consacrée par exemple; l'ordre des Vierges Consacrées me vient à l'esprit.
Il y a aussi les Tiers Ordres et on vous en a déjà parlé.
... et prête à accepter le fait de ne jamais être appelée ( :( ).
C'est déjà un bon point pour le discernement, on peut se sentir porter par une passion et en fait notre vocation est toute autre.
Ce qui compte ce n'est pas ce qu'on veut, mais ce que Dieu veut pour nous.
"quand est-ce que je serais appelée ?".
Il y a différents appels, pas que celui qui vient de l'intérieur.
Je sais que certains me suggérerons une retraite dans un Carmel (j'en ai moi-même eu l'idée et l'envie :) ) mais ce projet n'est pas réalisable du fait même de l'athéisme de ma famille qui n'y comprendrait rien et regarderait cela d'un assez mauvais œil.
Votre vocation peut être celle d'un témoignage pour vos proches, la vocation ne concerne pas que la personne car elle embarque tout l'entourage. Se couper de sa famille pour entrer dans une vie religieuse peut être perçu comme une fuite en avant, je doute que l'Église ne vous invite pas à régler ce point avant tout engagement.
Ou devrais-je en parler à une religieuse ?
En parler serait déjà une bonne chose, ce n'est pas le tout de discerner pour soi-même, le discernement des autres est indispensable pour confirmer une vocation.


Alors je ne cherche pas à vous faire fuir ou renoncer, mais toute vocation doit être soumise aux réalités de l'état de vie que vous souhaitez rejoindre. Il va falloir du temps et il va falloir les autres, et tout cela sera voué à vous remuer intérieurement pour discerner si oui ou non vous êtes faite pour la vie religieuse. Et même une fois dedans ce n'est pas la fin de la démarche; j'ai une amie qui est religieuse depuis 25 ans et qui est en dispense de présence pour une année pour discerner la suite.


En résumé :
- Prenez contact avec le service des vocations de votre diocèse
- Rencontrez quelques religieuses en faisant une récollection chez elles, ou une retraite plus longue, car il ne semble pas que vous ayez envisagé un ordre ou une règle en particulier : Dominicaine, Franciscaine, Bénédictine, Cistercienne, Augustinienne, Clarisse, etc etc ?
- Prenez contact avec l'Abbaye de votre choix, elles aussi devront vous choisir et pour cela il va falloir apprendre à se connaître.
- Pour le reste, les religieuses en parleront bien mieux que moi.

Bon discernement et j'espère que vous trouverez votre vocation, quelle qu'elle soit.
« N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. » (1Jean 3,18)

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Quitterie
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Re: Appel, pas appel ?

Message non lu par Quitterie » lun. 27 mars 2023, 23:43

Marie2964 a écrit :
mar. 21 mars 2023, 9:30
Bonjour Quitterie,

Je ne vais pas pouvoir-hélas- répondre à votre question mais je suis votre discussion avec beaucoup d'intérêt.

En vérité, je poserais même la question de ce que l'on entend par "appel".

Les personnes ayant reçu ce fameux "appel" à la vocation sacerdotales ou religieuse peuvent-elles essayer de nous décrire comment elles ont perçu, ressenti ou mûri? Y'a-t-il eu un élément déclencheur ou cela a-t-il été le fruit d'une "simple" réflexion? J'anticipe déjà les réactions: je me doute bien qu'il y a forcément eu "mûre réflexion". Je vais donc préciser mon questionnement: qu'est-ce qui vous a décidé à "passer le cap" ?

Merci d'avance et peut-être cela aidera-t-il Quitterie ? Merci pour elle en tout cas! ;)

Bonne journée.

Marie.

Bonjour Marie ! C'est un peu la question de fond que je me posais :) Mais les réponses reçues (j'en ai manqué plusieurs, zut !) convergent toutes vers un point de bon sens qui est celui de la prise de contact avec un service des vocations. Peut-être trouverai-je là-bas quelques témoignages ?

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Re: Appel, pas appel ?

Message non lu par Quitterie » lun. 27 mars 2023, 23:46

playtoearn a écrit :
lun. 27 mars 2023, 11:08
Le Tiers-Ordre est une association de fidèles s’inspirant, le plus souvent, de la règle d’un ordre religieux, historiquement catholique ou plus tard anglican. Ils peuvent aussi être des associations de fidèles proches de sociétés de prêtres qui ont prononcé des engagements mais non des vœux.

Le Tiers-Ordre permet aux laïcs de participer de manière unique à la vie et à la spiritualité des grands ordres religieux. Il apporte une réelle famille spirituelle et permet de participer naturellement à toute son œuvre commune, en compagnie des religieux. La pratique des sacrements et celle de la prière sont également encouragées
Bonsoir playtoearn, merci de votre réponse ! Je pensais justement au Tiers-Ordre au cas où ma vocation en serait pas celle de religieuse.

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Re: Appel, pas appel ?

Message non lu par Quitterie » lun. 27 mars 2023, 23:52

Kerygme a écrit :
lun. 27 mars 2023, 18:52


Une petite confusion je pense, il n'y a pas d'ordination pour les religieuses mais il peut y en avoir pour les religieux s'ils sont appelés à devenir prêtres dans leur Ordre. Certains supérieurs d'abbayes sont dits "mitrés", ils ont le statut d'évêque mais sans recevoir l'ordination épiscopale.

Il y a plusieurs étapes correspondant à des engagements dans la vie consacrée : aspirante, prénoviciat, noviciat qui mène aux premiers vœux puis aux vœux perpétuels.
En effet, désolée ! je pensais pouvoir impunément employer ce terme pour signifier une "entrée dans les ordres"...

Kerygme a écrit :
lun. 27 mars 2023, 18:52

Être convaincue est une chose, mais un engagement dans la vie religieuse se fait dans les deux sens : votre choix concernant la congrégation que vous souhaitez intégrer et la congrégation doit vous choisir également; cela se fera après quelques années de discernement.
En sachant qu'avant de devenir aspirante, il va falloir vivre pendant 1 an ou deux des moments communautaires (être oblat en quelques sorte). Et vous ne serez pas à la charge de la congrégation, il vous faudra donc une autonomie financière pour cette période : logement à proximité, un pécule ou un travail en attendant votre entrée comme aspirante ou novice.

L'appel est différent selon les personnes, vous avez pour le moment un appel intérieur (le for interne) mais pas d'interpellation, ce n'est pas indispensable car ce n'est pas encore de l'ordre de l'appel officiel. Faites connaître cet appel intérieur et l'Église discernera avec vous (le for externe).
En effet, ce n'est pas un discernement qui se fait seule. La prise de contact est nécessaire, d'autant que, comme l'a si justement rappelé quelqu'un en réponse, ce qui importe est moins ce que "je" veux et pense que ce que Dieu me réserve.

Mille mercis pour vos réponses, qui m'aident déjà à y voir plus clair et à hiérarchiser un peu toutes mes pensées !

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Re: Appel, pas appel ?

Message non lu par Perplexe » mar. 28 mars 2023, 0:36

Pour répondre à Marie, j'ai souhaité vivre en communauté oecuménique il y a 30 ans et c'est un témoignage de la doyenne qui m'avait décidé. Elle disait dans la revue Terre du Ciel "ne croyez pas que la vie en communauté est facile". C'est ce réalisme et cette franchise qui m'avaient décidé.

Pour le questionnement de Quitterie, j'ai également une tendance à la contemplation et le jardinage notamment peut me conduire à cet état où corps et pensée sont en harmonie. C'est d'ailleurs être dans un rythme particulier où la paix intérieure permet de travailler sans s'arrêter toute la journée. Cet état s'estompe rapidement dès qu'il me faut avoir des interactions avec les autres. C'est bien deux mondes différents que celui de la société et celui de la vie intérieure. Je peux ainsi comprendre votre souhait d'une vie religieuse en un sens favorable à la contemplation.

Néanmoins, vous vous demandez si ce ne serait pas un caprice de rejoindre un ordre religieux. Il arrive que des personnes ayant une nature prédominante plutôt émotionnelle, et trop secondairement concrète et intellectuelle, soient attirées par la vie mystique qui suggère beaucoup d'émotions en perspective, peu d'engagement matérialiste et concret et une vie intellectuelle tournée vers les apprentissages plutôt que vers les responsabilités et le risque d'entrer en conflit avec d'autres.

Cela n'empêche pas un engagement religieux réussi mais ce qui se pose d'essentiel à mon avis c'est la notion de combativité.

Pour avoir fait du conseil dans le domaine de la reconversion professionnelle, j'ai constaté qu'après un parcours décevant, un candidat avait tendance à rechercher un futur métier par rapport à la notion de confort (éviter le stress, la pénibilité...) et trop négliger parfois que travailler c'est apprécier de se confronter à des difficultés dans un domaine pour tenter de les résoudre.

Peut-être pourriez-vous vous interroger sur ce quoi vous souhaiteriez vous confronter dans une vie religieuse, ce que vous voudriez partager selon ce que vous ressentez à travers votre appel car je doute (mais je peux me tromper) que la vie mystique consiste à rester uniquement seul(e) à prier même dans un ordre contemplatif (on partage aussi dans le silence je pense). Il y a une vie communautaire et alors quel pourrait être votre projet envers celle-ci ?

Parfois l'on découvre son véritable projet après son engagement. Mais si je vous ai bien compris, à ce stade de votre démarche vous cherchez à vous questionner davantage. Le fait d'en parler de vive voix avec des personnes de confiance est une belle ressource aussi.

Je vous souhaite néanmoins que vos prières puissent vous guider mieux que nous tous pourrions le faire.

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