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par Bonami » jeu. 27 déc. 2007, 6:57
Merci Marc (D3dePhosphore) pour ton interprétation de mon rêve. J’étais consterné de constater que personne ne se donnait la peine de faire une tentative.
De plus, je dois te féliciter pour le sérieux de ta réflexion. Tu t’es donné la peine de reprendre un à un les divers éléments symboliques du rêve ; et ce avec une bonne logique.
Cependant, il ne faut pas voir en ce rêve une prophétie. Il n’annonce donc pas par Marie et par Jean le retour imminent du Christ pour le Jugement universel. Il nous rappelle plutôt cette venue intime que le Christ a promise à ceux qui l’aiment : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui. » Ce rêve nous permet de saisir à quel point cette venue du Seigneur peut-être transformatrice de nos êtres, si nous lui permettons de la réaliser pleinement. Pour mieux comprendre, reprenons une seconde fois les éléments symboliques du rêve :
Tout d’abord, qui sont ceux qui attendent d’un seul coeur la venue du Seigneur ?
Ce sont bien entendu les chrétiens et les chrétiennes qui doivent, comme l’Évangile l’indique si bien, vivre dans l’attente du retour de leur Maître et Seigneur unis dans l’amour. Cependant, comme je viens de l’écrire ci-dessus, le Seigneur ne viendra pas seulement à nous au jour de notre mort ou encore à la fin du monde pour le Jugement universel. Non, Non, le Seigneur est disposé à venir à notre rencontre dès notre vie présente, si nous attendons et désirons ardemment sa venue.
C’est ce que m’a enseigné ce songe à travers sa symbolique, tout en m’indiquant comment se réalise cette venue. Tout d’abord, il nous faut savoir que cette venue du Seigneur au sein de notre vie présente ne se réalisera pas d’une manière extérieure revêtue de force et de puissance, mais en esprit. Ceci est pleinement signifié par le fait que le Seigneur n’est pas venu à nous sous la forme du soleil ou de l’aigle : symboles de force et de puissance extérieure ; mais plutôt sous la forme douce et humble de la colombe, symbole de l’Esprit et donc d’intériorité.
J’ai compris la symbolique de la piste d’atterrissage, lorsque j’ai saisi en quoi consistait l’adoration en esprit et vérité dont parle Jésus dans l’évangile de Jean. La piste d’atterrissage représente notre âme. En effet, lorsque nous nous prosternons en esprit devant le Seigneur, notre âme devient semblable à une piste d’atterrissage pour lui. C’est qu’en reconnaissant pleinement sa souveraineté dans notre vie par l’adoration, nous lui laissons tout l’espace dont il a besoin pour qu’il puisse y venir et s’y établir. Il va de soi que le Seigneur ne peut pas s’établir dans les âmes orgueilleuses et rebelles à sa loi et à sa parole. Ces dernière étant comme des pistes d’atterrissages encombrées par toutes sortes de choses ; comme elles ne lui font pas de place afin qu’il puisse venir s’y poser, il les considère indignes de sa venue.
Dans mon rêve, nous avions de la difficulté à croire que le Seigneur puisse venir à nous en dandinant maladroitement sous la forme d’une colombe. Si bien que nous nous interrogeons mutuellement en nous demandant : « Est-il possible que le Seigneur vienne à nous en dandinant ainsi ? » En assumant jusqu’au bout la forme de la colombe qu’il avait prise, le Seigneur nous enseigne que nous devons, nous aussi, assumer jusqu’au bout notre nature humaine en la recevant jusque dans ses faiblesses.
Mes amis, je vous le dis en toute vérité, j’ai recherché désespérément la perfection évangélique dans ma vie (au point d’en devenir presque fou!), mais, malgré tous mes efforts, je demeurais toujours une pauvre créature “dandinante”. Ce n’est que le jour où j’ai osé faire la vérité en me recevant jusque dans mes blessures et mes faiblesses que j'ai commencé à changer : la pauvre créature “dandinante” que j’étais a commencé à disparaître pour laisser apparaître une humanité à l’image et à la ressemblance du Christ notre Seigneur. J’ai commencé à devenir pleinement ce que je suis de par mon baptême, un fils de Dieu plein de grâce et de vérité. C’est là tout le sens de la disparition de la forme de la colombe qui est remplacée par celle du Seigneur dans mon rêve.
Un jour, en effet, j’ai osé reconnaître ouvertement devant le Seigneur les sentiments de non-valeur qui m’habitaient (des sentiments qui tiraient leur origine de la grande blessure affective que je porte dans mon coeur), mais que je n’avais jamais osé reconnaître, car ils étaient trop menaçants pour moi. Je me suis agenouillé devant le Seigneur et je lui ai dit : « Seigneur, j’ai l’impression de n’être que de la merde par rapport aux autres... quelle est ma valeur ?»
Ce fut très difficile et déstabilisant pour moi que de reconnaître cela, mais le Seigneur est venu rapidement à mon secours en me donnant de comprendre ma valeur. Découvrant que le Seigneur me gratifiait à chaque fois que je faisais la vérité devant lui, j’ai commencé à tout reconnaître devant sa face sans rien me cacher. Un désir impur montait-il dans mon coeur, je reconnaissais humblement la chose devant lui et à moi-même en lui disant : « Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis luxurieux. » Et c’est ainsi que je mis à jour tous mes vices devant le Seigneur et que lui, dans sa bonté, m’a donné de les vaincre graduellement. Aujourd’hui, je comprends que cette attitude est pleinement évangélique, il s’agit de celle que Jésus a décrite dans sa parabole du Pharisien et du Publicain qui montent au Temple. Et Jésus de conclure que le Publicain, contrairement au Pharisien, s’en alla justifié.
En faisant ainsi, j’ai fini par développer une spiritualité qui me donne de me recevoir dans ce que ce que je vis. À chaque jour, je prends donc un temps de silence et je fais la vérité devant le Seigneur ; un temps où, avant même de me mettre à l’écoute de la parole, je prends le temps d’écouter mon corps, mon coeur et mon âme. Grâce à cette pratique, non seulement je suis parvenu à surmonter mes nombreux problèmes psychologiques, je suis même parvenu à recevoir les intuitions profondes que le Seigneur a déposées dans mon âme. Ce qui m’a permis d’intégrer l’Évangile d’une manière toute à fait personnelle et originale, tout en demeurant fidèle à l’interprétation qu’en fait l’Église.
S’il se trouve parmi vous quelqu’un qui désire vraiment connaître la méthode que j’utilise pour me recevoir dans ce que je vis ; ceci afin d’essayer de la mettre en pratique, qu’il me le fasse savoir par un message privé et je lui répondrai.
Fraternellement
Bonami
... celui qui fait la vérité vient à la lumière (Jn 3, 21)