dans la lignée des fils qui célèbrent la beauté cachée du monde, comme le fil sur nos prêtres ou le fil sur les bonnes nouvelles, j'ouvre ici un nouveau fil qui se veut une invitation à récolter des des témoignages ou informations ( FIABLES et VERIFIABLES ) sur les différents chemins de foi qui parsèment le monde. La participation de tous permettra d'enrichir un tel fil, pour qu'il puisse à terme constituer une ressource pour les futurs lecteurs en quête de sens de leur chrétienté.
Ceci se veut un fil sur le témoignage de la relation à Dieu, de sa foi, qu'on soit catholique ou non. Non un sujet polémique ou rhétorique, non, juste un endroit de témoignage. Ignorer que nos frères, autres chrétiens ou jamais chrétiens n'aient pas de chemin de foi ne correspond pas à la réalité de ce qu'ils vivent. Pour eux aussi, Jésus est le miracle de leur vie. Même s'ils ne reconnaissent ni le Pape, ni les dogmes tels que nous les concevons.
La démarche de laisser une place dans notre estime et notre coeur à nos frères différents, dans l'esprit du Pape François, est un chemin d'oecuménisme. Le mot qui coince est lâché... (voir les nombreuses empoignades à ce sujet partout sur la Cité!)
Car ce mot, oecuménisme, résonne pour les uns comme une porte ouverte au relativisme sous couvert d'utopie, et pour les autres comme une suite de synodes-blabla-caviar où chacun prend bien soin, derrière le rond de jambe, de camper sur ses positions et de ne jamais rien lâcher de sa doctrine. L'oecuménisme est l'acmé de l'Arlésienne: on en parle toujours, on ne le voit jamais arriver, et surtout, on fait tout pour ne jamais le voir se pointer. Cette vision des choses, binaire, entre doutes et crispation, rate peut-être un but, celui d'une ouverture, d'un respect et de l'abandon de l'oecuménisme comme on a l'habitude de le voir.
Peut-être pourrait-on essayer de voir les choses autrement en ancrant notre vision dans l'ordinaire, le quotidien?
Le Pape François, qu'on l'apprécie ou non, livre à ce propos une analyse assez pointue du principe de l'oeucuménisme selon lui, empreinte d'une finesse d'observation et de pragmatisme. Je vous livre ci dessous son discours, très intéressant, en mai 2019, aux Orthodoxes de Roumanie.
De : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/n ... garie.html
Voilà, le sujet est lancé, et la parole est à tous ceux qui souhaitent témoigner/informer avec tempérance de faits relatifs à la vie de foi de tous nos frères. Merci de ne pas verser dans des pseudos-délires et des déversements de monde intérieur privé qui ne concernent personne.Le Pape François et les trois œcuménismes de Andrea Tornielli
résumé : En rencontrant le Saint-Synode de l’Église orthodoxe bulgare, le Pape François a rappelé celui du sang qui unit les martyrs chrétiens de toute confession, et il a proposé comme voie tout de suite praticable celui «du pauvre» et celui «de la mission».
Il y a l’œcuménisme du sang, il y a l’œcuménisme du pauvre et il y a l’œcuménisme de la mission. Dans son discours face au Patriarche Néophyte et au Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie, le Pape François a indiqué une voie immédiatement praticable pour l’unité des chrétiens appartenant à des confessions différentes.
Les Églises sont déjà rapprochées, malgré les divisions ataviques, leurs conflits et leurs controverses doctrinales, avec le martyre et la persécution dans cet œcuménisme du sang que le Pape a cité déjà de nombreuses fois, en rappelant que les persécuteurs ne font pas de distinction quand ils attaquent les croyants dans le Christ et leurs lieux de prière.
Le Pape François a parlé des chrétiens bulgares qui «ont subi des souffrances pour le Nom de Jésus, en particulier durant la persécution du siècle dernier». Et il a rappelé les «nombreux autres frères et sœurs dans le monde» qui «continuent à souffrir à cause de la foi», en demandant «de ne pas rester fermés, mais de nous ouvrir, parce que c’est seulement ainsi que les semences portent du fruit».
Ensuite le Pape, en commémorant Angelo Roncalli, le futur Jean XXIII, qui fut représentant pontifical en Bulgarie, en a re-proposé le témoignage, en invitant les chrétiens à «cheminer et faire ensemble pour donner témoignage au Seigneur, en particulier en servant les frères les plus pauvres et oubliés, dans lesquels Il est présent». C’est «l’œcuménisme du pauvre». On peut déjà être unis, on peut déjà cheminer ensemble, indépendamment des dialogues de haut niveau et des différences théologiques. On peut témoigner ensemble de l’Évangile auprès de ceux qui souffrent.
Le troisième œcuménisme est lié à la mission et à la communion, sur l’exemple des saints Cyrille et Méthode : c’est celui de la mission. On peut cheminer ensemble en cherchant à annoncer l’Évangile. Le Pape a insisté en particulier sur les jeunes : «Combien est important, dans le respect des traditions respectives et des particularités, de nous aider à trouver des moyens pour transmettre la foi selon des langages et des formes qui permettent aux jeunes d’expérimenter la joie d’un Dieu qui les aime et les appelle !»
La dialogue des théologiens, le chemin pour éclairer les questions encore ouvertes, qui dans le cas des orthodoxes ne concernent pas les éléments essentiels de la foi et des sacrements, est important. Mais il ne suffit pas. Il risque surtout de rester quelque chose de lointain, relégué dans le domaine des experts. Ce qui peut avoir une incidence dans la vie concrète des chrétiens de différentes confessions qui vivent côte-à-côte, c’est la proposition d’un œcuménisme à mettre en pratique sans devoir attendre des réponses d’en haut. Un œcuménisme du témoignage et de la mission. Ainsi l’unité des chrétiens devient un signe d’unité et de paix pour le monde.