Le baiser de l'Esprit

[Antoine Marie]

"La révélation de Dieu n'est pas dans une idée, mais dans un baiser..."
in BJ, intro. au Cantique des Cantiques.
Le Baiser de la Vie :

Alors le Seigneur Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant.

Le Baiser de la Mort :

Et aussitôt, il s'approcha de Jésus en disant "Salut, Rabbi !" et il lui donna un baiser.

Le Baiser de l'Amour :

Qu'il me baise des baisers de sa bouche.

Quelle profonde Joie m'envahit à la lecture de ces quelques mots de la Bible de Jérusalem, trésor sur mon chemin.
Dieu n'est pas un concept, une idée platonique, mais un être qui s'est incarné pour nous donner un Baiser divin qui transmet le souffle de l'Esprit. L'âme est assoiffée de ce baiser, elle languit de le recevoir chaque jour. Car ce baiser donne la vie en abondance.

Jésus est venu embrasser l'Humanité entière, et moi y compris. Moi, un qui sait, et qui pourtant est si pécheur, si faible, qui se lamente sur son infidélité. Mais Jésus, doucement, s'approche du lépreux que je suis et de sa bouche adorée, et ensanglantée, embrasse mes plaies béantes. Le miracle, il réside dans ce fait que ce n'est pas ma lèpre qui se transmet au Seigneur mais que c'est la Sainteté du Seigneur qui me fait retrouver la santé. Le Seigneur Jésus fait resplendir sur la terre des Morts-Vivants sa Miséricorde infinie en venant prendre sur lui le jugement et la condamnation qui étaient dus à notre péché.

Le Baiser de Vie, qu'est-il sinon cet incroyable brasier ardent de la Résurrection et de la Miséricorde du Seigneur ? Dieu se révèle dans un baiser ardent. L'homme amoureux n'est-il pas capable de tout pour un baiser de son aimée ? Le Seigneur est capable de s'incarner pour nous donner l'occasion de L'embrasser, non comme une idée mais comme une personne de chair et de sang, une personne chérie pour qui on ferait tout !

Quelle joie de pouvoir témoigner de l'Amour de Dieu par ce baiser qui un jour sera déposé sur les lèvres de ma bien-aimée ! Jésus, lui, depuis quatre années a enflammé mon âme par un baiser ardent, le baiser de son Esprit.

[Antoine Marie]

Je veux voler dans les bras de Marie
Me reposer sur ce trône de choix,
Et recevoir de ma Mère chérie
Le doux Baiser pour la première fois!

3.
Mon Bien-Aimé, de ton premier sourire
Fais-moi bientôt entrevoir la douceur
Et laisse-moi, dans mon divin délire n.1
Ah! laisse-moi me cacher en ton coeur!

Vraiment il est très consolant de se dire que notre Dieu est le Dieu d'Amour et qu'il sait nous parler comme il faut. Quelle distance entre un dieu qui justifie des attentats sanglants et le Dieu véritable qui veut nous offrir un baiser alors qu'il est outragé à chaque instant par notre péché et notre tiédeur !

Il me semble que la petite Thérèse, comme Soeur Faustine, vivait de cet Amour de Dieu qui était pour elle plus vivifiant que toutes nos fêtes, que toutes nos joies, que tous nos baisers. Elle savait que le Seigneur désire embrasser chaque âme, et maintenant elle embrasse chaque âme de sa prière.

[Griffon]

Merci Antoine Marie,

et pour vos extraits, et pour vos commentaires.

Oui, notre Dieu est un Dieu d'amour dont le baiser nous donne vie, miséricorde, amour.

Quelle est la réponse appropriée de notre part ?
" Faites tout ce qu'Il vous dira. " nous dit Marie.

L'union à Dieu passe par le don total de notre volonté pour ne vouloir que ce qu'Il veut !
Voilà ce que nous révèle aussi les Ste Thérèse comme Soeur Faustine.

Cordialement,

Griffon.

[Antoine Marie]

Je me suis toute livrée et donnée,
Et il se fit un tel échange
Que mon Bien-Aimé est à moi,
Et je suis à mon Bien-Aimé.

Quand le doux chasseur tira sur moi
Et me laissa tout épuisée ;
Alors dans les bras de l'amour,
Mon âme tomba et demeura.
Et reprenant nouvelle vie,
Il se fit un tel échange
Que mon Bien-Aimé est à moi,
Et je suis à mon Bien-Aimé.

Il me lança une flèche,
Trempée au venin de l'amour,
Et mon âme ne fit plus qu'un
Avec son Créateur ;
Depuis je ne veux d'autre amour
Puisqu'à mon Dieu je suis livrée.
Oui, mon Bien-Aimé est à moi,
Et je suis à mon Bien-Aimé.

Pierre Eliane traduit avec la licence poétique "Je ne veux plus d'autre baiser, mon Aimé est à moi, je suis à mon Aimé".
C'est un doux baiser que celui de Jésus : il a le goût de la tendresse et de la miséricorde.
Il serre l'âme dans ses bras avec fidélité et fermeté.
Toujours Jésus donne la vie à l'âme de son Souffle puissant.
L'âme qui accueille l'étreinte amoureuse de Jésus sera comme un Fleuve bouillonnant.