Liturgie du jour avec Etienne Lorant (2013-2014)

« Mon âme aspire vers toi pendant la nuit, mon esprit te cherche dès le matin. » (Is 26.9)
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etienne lorant
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Enfance de Jésus

Message non lu par etienne lorant » lun. 30 déc. 2013, 11:04

6e jour dans l'Octave de Noël

Première lettre de saint Jean 2,12-17.

Je vous le dis, mes petits enfants : « Vos péchés sont pardonnés à cause du nom de Jésus. »
Je vous le dis à vous, les plus anciens : « Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. » Je vous le dis à vous, les plus jeunes : « Vous avez vaincu le Mauvais. »
Je vous l'ai dit à vous, mes enfants : « Vous connaissez le Père. » Je vous l'ai dit à vous, les plus anciens : « Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. » Je vous l'ai dit à vous, les plus jeunes : « Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais. »
N'ayez pas l'amour du monde, ni de ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, il n'a pas en lui l'amour du Père.
Tout ce qu'il y a dans le monde - les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l'orgueil de la richesse - tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.
Or, le monde avec ses désirs est en train de disparaître. Mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2,36-40.
Quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple, il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser.
Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.
Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.



Un petit trait établit le lien entre les deux textes: c'est que la vérité touche les âmes quelle que soit la différence des âges.
A partir de là, différentes compréhensions sont possibles. Notre prêtre nous a parlé de Jésus enfant et nous a assuré qu'on ne peut certes pas se le représenter comme un enfant songeur, qui se serait tenu à l'écart des autres; toute la sagesse divine contenue en Lui ne pouvait se manifester que dans la joie de vivre.  Il a cité un des évangiles apocryphes dans lequel Jésus façonne avec de l'argile douze petits oiseaux (sensés représenter les disciples) et lorsqu'il a fini, devant le regards ébahis de ses petits camarades, il frappe dans ses mains et les douze oiseaux s'envolent dans toutes les directions.

Jésus enfant, pleinement Dieu dès sa conception, nous invite à rechercher en nous les souvenirs les plus lumineux de notre enfance. Pour ma part, je me souviens de l'attitude de ma mère, qui m'a retiré de la "petite école", le jour où j'en suis revenu après avoir dû me soumettre au jeu des chaises musicales, par lequel à chaque épisode un plus faible est chassé et doit se retirer à cause d'un plus fort. Elle m'avait dit ensuite: "Si un jour, on te propose d'y jouer encore, retire-toi toi-même du jeu,  dès le premier tour de chaises - et le plus fort, ce sera toi". Merveilleuse parole de ma mère chrétienne, tout à fait digne de figurer ici !  
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Prologue de l'Evangile selon st Jean

Message non lu par etienne lorant » mar. 31 déc. 2013, 11:20

7e jour dans l'Octave de Noël

Première lettre de saint Jean 2,18-21.

Mes enfants, nous sommes à la dernière heure. L'Anti-Christ, comme vous l'avez appris, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d'anti-christs ; nous savons ainsi que nous sommes à la dernière heure.
Ils sont sortis de chez nous mais ils n'étaient pas des nôtres ; s'ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais pas un d'entre eux n'est des nôtres, et cela devait être manifesté.
Quant à vous, celui qui est saint vous a consacrés par l'onction, et ainsi vous avez tous la connaissance.
Je ne vous dis pas que vous ignorez la vérité, mais je vous dis : « Vous la connaissez », et la vérité ne produit aucun mensonge.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,1-18.
Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.
Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :
après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître.


Dans les premiers siècles, l'Eglise naissante connaissait déjà ses grands débats, selon les conceptions et traditions bien ancrées des peuples que l'annonce de l’Évangile gagnait pour le Seigneur. De la sorte, il est tout à fait clair que les juifs devenus chrétiens ont eu de grandes difficultés à renoncer à leurs traditions et de partager leur repas avec des non-juifs.
De même, les grecs, férus de philosophie, qui ne voulurent même pas entendre saint Paul lorsque celui-ci se mit à leur parler de la résurrection. Et que dire des romains et de leur longue et sanglante résistance, qui firent périr tant et plus de croyants dans les supplices les plus divers ?

Donc, comme le dit saint Jean, il y eut bien des anti-christs dès le commencement de l'évangélisation. "Nous sommes à la dernière heure", dit l'apôtre. Cette réflexion, je l'aime beaucoup, car c'est une vérité pour moi : depuis la résurrection du Christ, chacun de nous vit cette dernière heure. Car nous tous qui avons été baptisés, nous sommes de cette dernière heure dont parlait Jean. Pour toute âme qui se convertit par la puissance de l'Esprit-Saint, cette dernière heure, en dépit de tous les anti-christs et les annonciateurs de fin des temps, est une heure bienheureuse et douce.

Dans l’Évangile, Jean nous parle du précurseur, Jean le baptiste, le dernier des prophètes. Eh bien, à notre façon, nous sommes tous et toutes prophètes, que ce soit par la parole, l'écrit ou le geste. Je ne parle évidemment pas de tous les "annonciateurs d'apocalypse" qui se promènent, hélas, sur de très nombreux sites en semant la peur dans les esprits". Or l'annonce de l'Evangile n'a pas fait de nous des hommes et des femmes qui craignent, mais des esprits vivants, ensemencé de l'amour de Jésus - et qui porteront du fruit.

Dans cette idée, bonne et heureuse année à tous et à toutes !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'onction de vérité révèle le Père et le Fils

Message non lu par etienne lorant » jeu. 02 janv. 2014, 17:18

Férie du temps de Noël (2 janv.)

Première lettre de saint Jean 2,22-28
[/b].
Mes bien-aimés, le menteur n'est-il pas celui qui refuse d'admettre que Jésus est le Christ ? C'est celui-là l'Anti-Christ : il refuse à la fois le Père et le Fils,
car celui qui refuse le Fils se sépare du Père, et celui qui reconnaît le Fils trouve en même temps le Père.
Pour vous, gardez en vous-mêmes ce que vous avez entendu depuis le commencement. Si ce que vous avez entendu depuis le commencement demeure en vous, vous aussi vous demeurerez dans le Fils et dans le Père.
Et ce que le Fils lui-même nous a promis, c'est la vie éternelle.
Voilà ce que j'avais à vous dire au sujet de ceux qui cherchent à vous égarer.
Mais elle demeure en vous, l'onction par laquelle il vous a consacrés, et vous n'avez pas besoin qu'on vous instruise. Vous êtes instruits de tout par cette onction, qui est vérité et non pas mensonge : suivant ce qu'elle vous a enseigné, vous demeurez en lui.
Et maintenant, mes petits enfants, demeurez en lui ; ainsi, quand il paraîtra, nous aurons de l'assurance, et nous serons sans honte devant lui, lors de sa venue.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,19-28.
Voici quel fut le témoignage de Jean Baptiste, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. »
Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. »
Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, certains des envoyés étaient des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? »
Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas :
c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »
Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.



Cy Aelf, Paris

Un anti-Christ est quelqu'un qui rejette en même temps le Père et le Fils, en sorte que quiconque prête attention et adhère à ce langage se tient hors de la vérité. Et c'est tout simplement le salut de son âme qui est en péril. Tel est malheureusement le cas de des juifs d'Israël à l'époque où Jésus est venu.

Cette méfiance des juifs est déjà présente lorsque les prêtres et les pharisiens viennent demander à Jean le Baptiste ce qu'il déclare être lui-même. Mais Jean ne leur répond pas ouvertement, il laisse entière l'énigme sur son identité réelle, car il n''a pas à leur répondre. Qu'ils se fassent une opinion eux-mêmes en le voyant prêcher un baptême de repentance et de conversion - et qu'ils en tirent les conclusions qui s'imposent !  Bien sûr, ces chefs de la religion juive sont les premiers à se proclamer les enfants d'Abraham et leur appartenance au peuple que Dieu s'est choisi. Mais eux aussi, eux particulièrement, sont appelés au repentir:

Faites donc de dignes fruits de repentir. Et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père; car je vous dis que de ces pierres mêmes Dieu peut faire naître des enfants à Abraham !  (St. Matthieu, 3).

Il baptise ceux et celles qui viennent librement à lui en écoutant sa parole. Pourquoi cette attitude ? A cause de cette onction de vérité, dont parle saint Jean dans on Epître, qui les habitent déjà, et qui n'est autre que l'Esprit Saint.

L'admiration que j'éprouve pour le baptiste tient surtout à ce "feu de vérité" qui l'habite tout entier et qui le poussera jusqu'à sa fin, dans son cachot, à demander le repentir du roi Hérode.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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L'amour de Dieu a toujours l'initiative

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 janv. 2014, 11:04

Férie du temps de Noël (3 janv.)

Première lettre de saint Jean 2,29.3,1-6.

Mes bien-aimés, puisque vous savez que Dieu est juste, reconnaissez aussi que tout homme qui vit selon la justice de Dieu est vraiment né de lui.
Voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu - et nous le sommes. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu'il n'a pas découvert Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est.
Et tout homme qui fonde sur lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.
Tout homme qui commet le péché lutte contre Dieu ; car le péché, c'est la lutte contre Dieu.
Or, vous savez que lui, Jésus, est apparu pour enlever les péchés, et qu'il n'y a pas de péché en lui.
Quand un homme demeure en lui, il ne pèche pas ; quand il pèche, c'est qu'il ne l'a pas vu et ne le connaît pas.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,29-34.
Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c'est de lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était.
Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l'eau, c'est pour qu'il soit manifesté au peuple d'Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui.
Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint. '
Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. »


Cy Aelf, Paris

Dans son épître, Jean reprend la qualité qui, au yeux des juifs, caractérise le mieux l'essence de Dieu : Dieu est justice. Et c'est donc en pratiquant lui-même la justice, selon la loi donnée par Moïse, que l'homme peut lui-même devenir juste à l'image de Dieu. Cependant, dès la ligne qui suit, Jean déclare que l'amour de Dieu est tel qu'il fait de nous ses enfants. Dès lors, pour connaître Dieu, c'est l'amour qui entre en jeu. La connaissance de Dieu n'est plus fondée sur le respect de la loi, mais elle est fondée plus profondément encore sur l'amour.  La différence peut paraître subtile, mais en réalité, l'amour va toujours plus loin que le seul respect des lois - la gratuité du don de soi, la loi ne l'a pas prévue.

Et c'est ainsi, tout naturellement, qu'au baptême de Jésus dans le Jourdain, l'Esprit Saint se manifeste et vient reposer sur celui qui n'est autre que le Fils de Dieu.  Il faut, pour bien se rendre compte de l'importance de l'événement, souligner que Jésus vient au baptême de Jean par "l'autre bout".  L’Évangile selon saint Luc (3:21) le rapporte: "Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s'ouvrit." Autrement dit, d'une manière symbolique du moins, en se faisant baptiser dans le Jourdain, Jésus a pris sur lui les péchés que les autres juifs étaient venus abandonner dans ses eaux tumultueuses.

Et l'on voit encore que, dans l'amour, c'est toujours Dieu qui a l'initiative: l'homme ne peut que recevoir et suivre.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Prologue de l'Evangile selon st Jean

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 janv. 2014, 17:32

L’apôtre Jean définit le temps présent avec précision : « La dernière heure est arrivée » (1 Jn 2, 18). Cette affirmation – qui revient dans la messe du 31 décembre – veut signifier que, par la venue de Dieu dans l’histoire, nous sommes déjà dans les « derniers temps », après quoi, le passage final sera la seconde venue définitive du Christ. Naturellement, on parle ici de la qualité du temps, pas de sa quantité. Avec Jésus la « plénitude » du temps est arrivée, plénitude de sens et de salut. Il n’y aura plus de nouvelle révélation, mais la manifestation plénière de ce que Jésus a déjà révélé.

C’est dans ce sens que nous sommes dans la « dernière heure » : chaque moment de notre vie n’est pas provisoire, mais définitif et chacune de nos actions est chargée d’éternité ; de fait, la réponse que nous donnons aujourd’hui à Dieu qui nous aime en Jésus-Christ, a une incidence sur notre avenir. La vision biblique et chrétienne du temps et de l’histoire n’est pas cyclique, mais linéaire : c’est un chemin qui va vers un accomplissement. Une année qui est passée ne nous conduit donc pas à une réalité qui finit, mais à une réalité qui s’accomplit, c’est un pas supplémentaire vers le but qui est devant nous : un but d’espérance et de bonheur, parce que nous rencontrerons Dieu, la raison de notre espérance et la source de notre allégresse.

Tandis que l’année 2013 arrive à son terme, recueillons comme dans une corbeille les jours, les semaines, les mois que nous avons vécus pour tout offrir au Seigneur. Et demandons-nous, courageusement : comment avons-nous vécu le temps que Lui nous a donné ? L’avons-nous utilisé surtout pour nous-mêmes, pour nos intérêts, ou avons-nous su le dépenser aussi pour les autres ? Combien de temps avons-nous réservé pour « demeurer avec Dieu », dans la prière, dans le silence, dans l’adoration ?...

Et pensons aussi, nous, citoyens romains, à cette ville de Rome. Que s’est-il passé cette année ? Que se passe-t-il et que se passera-t-il ? Quelle est la qualité de la vie dans cette ville ? Cela dépend de nous tous ! Quelle est la qualité de notre « citoyenneté » ? Cette année, avons-nous contribué, à notre mesure, à la rendre plus vivable, ordonnée, accueillante ? De fait, le visage d’une ville est comme une mosaïque dont les tesselles sont tous ceux qui y habitent. Certes, qui est investi d’une autorité à une responsabilité majeure, mais chacun est co-responsable, Rome est une ville d’une beauté unique. Son patrimoine spirituel et culturel est extraordinaire. Et pourtant, à Rome aussi, il y a tant de personnes marquées par des misères matérielles et morales, des personnes pauvres, malheureuses, souffrantes, qui interpellent la conscience non seulement des responsables publics, mais de tout citoyen. A Rome on ressent peut-être de façon plus forte ce contraste entre l’environnement majestueux et riche de beauté artistique, et le malaise social de ceux qui ont plus de mal. Rome est une ville pleine de touristes, mais aussi pleine de réfugiés. Rome est pleines de gens qui travaillent mais aussi de personnes qui ne trouvent pas de travail ou font des travaux sous-payés et parfois indignes ; et tous ont le droit d’être traités avec la même attitude d’accueil et d’équité, parce que chacun est porteur de la dignité humaine.

C’est le dernier jour de l’année. Que ferons-nous, comment agirons-nous l’an prochain, pour rendre notre ville un peu meilleure ? La Rome de l’année nouvelle aura un visage plus beau encore si elle est encore plus riche en humanité, hospitalité, accueil ; si nous sommes tous attentifs et généreux envers ceux qui se trouvent en difficulté ; si nous savons collaborer avec un esprit constructif et solidaire pour le bien de tous. La Rome de l’année nouvelle sera meilleure si personne ne la regarde « de loin », comme une carte postale, ne regarde sa vie que « du balcon », sans s’impliquer dans les nombreux problèmes humains, des problèmes d’hommes et de femmes qui, à la fin … et depuis le début, que nous le voulions ou pas, sont nos frères. Dans cette perspective, l’Eglise de Rome se sent le devoir d’apporter sa contribution à la vie et à l’avenir de la ville - mais c’est son devoir ! -: à l’animer grâce au ferment de l’Evangile, à être un signe et un instrument de la miséricorde de Dieu.

Ce soir, nous concluons l’Année du Seigneur 2013 en le remerciant et en demandant pardon, les deux choses ensemble, remercier et demander pardon. Rendons grâce pour tous les bienfaits que Dieu a accordés, et surtout pour sa patience et pour sa fidélité, qui s’est manifestée au cours des temps, mais de façon singulière à la plénitude des temps, quand « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (Gal 4,4).

Que la Mère de Dieu, dans le nom de laquelle nous commencerons demain une nouvelle étape de notre pèlerinage terrestre, nous enseigne à accueillir le Dieu fait homme, afin que chaque année chaque mois, chaque jour soit plein de son Amour éternel.

http://www.zenit.org/fr/articles/que-no ... nos-freres
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Comment pratiquer la justice de l'amour de Dieu

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 janv. 2014, 19:49

Férie du temps de Noël (4 janv.)

Première lettre de saint Jean 3,7-10.
Mes petits enfants, ne vous laissez égarer par personne : celui qui vit selon la justice est juste comme lui, Jésus, est juste; celui qui commet le péché appartient au diable, car, depuis le commencement, le diable est pécheur. C'est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu. L'homme qui est né de Dieu ne commet pas le péché, car ce qui a été semé par Dieu demeure en lui : il ne peut donc pas pécher, puisqu'il est né de Dieu.
Voici comment on distingue les enfants de Dieu et les enfants du diable : celui qui ne vit pas selon la justice n'appartient pas à Dieu, et pas davantage celui qui n'aime pas son frère
.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,35-42.
Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus.
Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était vers quatre heures du soir. André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ). André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).


Cy Aelf, Paris

Pour pratiquer la justice comme le désire Dieu, il ne suffit plus désormais de suivre les prescriptions de la loi de Moïse. Mais il ne faut plus pécher. Or, la loi elle-même comportait des amendements qui permettaient, notamment, de répudier une femme légitimement épousée. Jésus vient, il rétablit la vérité et il livre le coeur de la loi, notamment dans ce passage de l'Evangile selon saint Matthieu:

"Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
"

Simon Pierre et André, son frère, avec leur question toute simple : "Rabbi, où demeures-tu ?", nous montrent bien comment le fait de s'attacher à la personne de Jésus, de chercher à savoir où il demeure, c'est saisir quelque chose que la loi écrite ne permettait pas de connaître.

Aimer Dieu, ce n'est pas simplement obéir à la loi, mais c'est, beaucoup plus encore, y impliquer tout son coeur et son esprit. Pour prendre une autre image, la Loi qui fut jadis gravée dans la pierre doit désormais prendre vie dans les cœurs. Dès lors, on est très proche d'une mutation essentielle, puisqu'elle engage, pour l'amour de Dieu, à aimer même ceux qui nous font du mal. C'est ce qui semble le plus difficile, mais c'est aimer vraiment comme Dieu aime.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Epiphanie : le Roi et les rois

Message non lu par etienne lorant » sam. 04 janv. 2014, 11:03

Solennité de l'Épiphanie du Seigneur

Livre d'Isaïe 60,1-6.

Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi.
Regarde : l'obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples ; mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi.
Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.
Lève les yeux, regarde autour de toi : tous, ils se rassemblent, ils arrivent ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras.
Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d'au-delà des mers afflueront vers toi avec les richesses des nations.
Des foules de chameaux t'envahiront, des dromadaires de Madiane et d'Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l'or et l'encens et proclamant les louanges du Seigneur.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 3,2-3a.5-6.
Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous :
par révélation, il m'a fait connaître le mystère du Christ, dont je vous ai déjà parlé dans ma lettre.
Ce mystère, il ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations passées, comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints Apôtres et à ses prophètes.
Ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l'annonce de l'Évangile.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 2,1-12.
Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent :
« A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. »
Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ;
puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie.
En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.



Cy Aelf, Paris

Les textes de ce dimanche de l’Épiphanie confirment que le dessein de Dieu est d'amener à la conversion non plus seulement le peuple d'Israël, mais tous les peuples du monde, sur la terre entière et de tous les temps ! L'Histoire sainte rebondit donc d'une manière extraordinaire que les chefs des prêtres et les pharisiens de Jérusalem ne voudront pas admettre, en dépit même de la gloire prodigieuse dont ils n'auraient pas manqué de bénéficier.

Avant de leur jeter la pierre, peut-être convient-il de considérer combien peu nombreux sont les gouvernements du monde  d'aujourd'hui (à l'exception du Vatican, bien sûr) qui veulent bien considérer que les lois qu'ils édictent devraient toutes découler des principes de charité et de miséricorde...

Et donc, le peuple de Dieu - qui est pourtant bien vivant - évolue toujours en marge des pouvoirs humains, quand ce n'est pas menacés par eux.  Mais le Royaume peut-il être de ce monde ?  Non, pas avant la Parousie, pas avant le retour en gloire du Seigneur. Cependant, la reconnaissance par les rois mages d'un enfant qui leur sera supérieur par sa royauté, est une indication, et la source d'une profonde réflexion,  pour tous ceux et toutes celles qui seraient tentés par une carrière politique, car comment ne pas se laisser corrompre par les hommes de pouvoir en place ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Epiphanie : le Roi et les rois

Message non lu par gerardh » sam. 04 janv. 2014, 11:07

________

Bonjour,

Je ne crois pas à l'idée d'une conversion universelle future au christianisme.


_________

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Re: Epiphanie : le Roi et les rois

Message non lu par etienne lorant » sam. 04 janv. 2014, 17:45

etienne lorant a écrit :Cependant, la reconnaissance par les rois mages d'un enfant qui leur sera supérieur par sa royauté, est une indication, et la source d'une profonde réflexion,  pour tous ceux et toutes celles qui seraient tentés par une carrière politique, car comment ne pas se laisser corrompre par les hommes de pouvoir en place ?
Je garde cependant en mémoire (récente) la belle attitude du roi Baudouin de Belgique:

Le 29 mars 1990, la loi sur la dépénalisation de l’avortement est votée et doit être promulguée par le Roi en application de l’article 69 de la Constitution.

Chacun sait que Baudouin, en fervent catholique, est radicalement opposé à une telle loi mais personne n’ose imaginer qu’il pourrait refuser de la signer. C’est pourtant ce qu’il s’apprête à faire. Le 30 mars, il remet une lettre au premier ministre Wilfried Martens :

« Monsieur le Premier Ministre,

Ces derniers mois, j’ai pu dire à de nombreux responsables politiques ma grande préoccupation concernant le projet de loi relatif à l’interruption de la grossesse. Ce texte vient maintenant d’être voté à la Chambre après l’avoir été au Sénat. Je regrette qu’un consensus n’ait pu être dégagé entre les principales formations politiques sur un sujet aussi fondamental.

Ce projet soulève en moi un grave problème de conscience. Je crains en effet qu’il ne soit compris par une grande partie de la population comme une autorisation d’avorter durant les douze premières semaines après la conception.

J’ai de sérieuses appréhensions aussi concernant la disposition qui prévoit que l’avortement pourra être pratiqué au-delà de douze semaines si l’enfant à naître est atteint d’une « affection d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic ». A-t-on songé comment un tel message serait perçu par les handicapés et leurs familles ?

En résumé, je crains que ce projet n’entraine une diminution sensible du respect de la vie de ceux qui sont les plus faibles. Vous comprendrez donc pourquoi je ne veux pas être associé à cette loi.

En signant ce projet de loi et en marquant, en ma qualité de troisième branche du pouvoir législatif, mon accord avec ce projet, j’estime que j’assurerais inévitablement une certaine coresponsabilité. Cela, je ne puis le faire pour les motifs exprimés ci-dessus.

Je sais qu’en agissant de la sorte, je ne choisis pas une voie facile et que je risque de ne pas être compris par un bon nombre de concitoyens. Mais c’est la seule voie qu’en conscience je puis suivre.

A ceux qui s’étonneraient de ma décision, je demande : serait-ce normal que je sois le seul citoyen belge à être forcé d’agir contre sa conscience dans un domaine essentiel ? La liberté de conscience vaut-elle pour tous sauf pour le roi ?

Je voudrais terminer cette lettre en soulignant deux points importants sur le plan humain.

Mon objection de conscience n’implique de ma part aucun jugement des personnes qui sont en faveur du projet de loi.

D’autre part, mon attitude ne signifie pas que je sois insensible à la situation très difficile, et parfois dramatique, à laquelle certaines femmes sont confrontées.

Monsieur le Premier ministre, puis-je vous demander de faire part de cette lettre, à votre convenance, au gouvernement et au Parlement ? ».

(Texte intégral dans un souci d’impartialité).

Telle quelle, la lettre du Roi plonge le gouvernement dans un imbroglio dont il est quasi impossible de sortir. Le premier ministre suggère alors au Roi de modifier sa lettre en y ajoutant un paragraphe dans lequel il invite le gouvernement et le Parlement à trouver une solution à même de garantir le bon fonctionnement de la démocratie parlementaire.

Ce qui fut fait. Pour éviter la crise de régime, il faudra maintenant être créatif et trouver une solution digne du désormais célèbre « compromis à la belge ». Cette solution sera trouvée dans l’article 82 de la Constitution qui vise l’impossibilité de régner. Elle s’effectue en 4 temps :

Un conseil de ministres spécial constate l’impossibilité de régner du Roi
Au cours d’un deuxième conseil de ministres spécial, on signe la loi litigieuse à la place du roi
Une fois la loi promulguée, le Roi informe le premier ministre que son impossibilité de régner a cessé d’exister.
Les Chambres lèvent l’interdiction de régner
L’opération aura duré 2 jours.

Paradoxalement, Wilfried Martens a été amené à signer une loi qu’il n’avait pas votée personnellement !

http://www.histoire-des-belges.be/au-fi ... nce-du-roi
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Re: Epiphanie : le Roi et les rois

Message non lu par Peccator » sam. 04 janv. 2014, 20:19

etienne lorant a écrit :Paradoxalement, Wilfried Martens a été amené à signer une loi qu’il n’avait pas votée personnellement !
C'aurait été tout aussi paradoxal si c'était le roi Baudouin qui avait été contraint de la signer.


Le Royaume ne serait pas de ce monde avant la Parousie ? Jésus laisse pourtant entendre que le Royaume est déjà là, et n'est-ce pas ce que nous fêtons tous les ans au Christ Roi ?
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Message non lu par etienne lorant » lun. 06 janv. 2014, 15:41

Lundi du temps de Noël après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 3,22-24.4,1-6.

Mes bien-aimés, tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l'accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qui lui plaît.
Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé. Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu'il demeure en nous, puisqu'il nous a donné son Esprit.
Mes bien-aimés, ne croyez pas n'importe quel inspiré, mais examinez les inspirations pour voir si elles viennent de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde.
Voici comment vous saurez si l'Esprit de Dieu les inspire : tout inspiré qui proclame que Jésus Christ est venu parmi nous dans la chair, celui-là appartient à Dieu. Tout inspiré qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n'appartient pas à Dieu : il a l'esprit de l'Anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui est dans le monde dès maintenant.
Vous, mes petits enfants, vous appartenez à Dieu, et vous avez vaincu ces gens-là ; car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils appartiennent au monde ; voilà pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute. Nous, nous appartenons à Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n'appartient pas à Dieu ne nous écoute pas. C'est ainsi que nous discernons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,12-17.23-25.
Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens :
le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée.
A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »
Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie et on lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés ; et il les guérit.
De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de la Transjordanie.


Cy Aelf, Paris

Jésus commence à enseigner le peuple, mais tout en s'adressant d'abord aux juifs, il choisit Capharnaüm, carrefour des païens. Car le message qu'il apporte est destiné dès le commencement à connaître l'universalité. Ne dirait-on pas, également,   que l'Evangile d'aujourd'hui répond à celui de l’Épiphanie ? Le Royaume des cieux est tout proche, désormais.

Ce temps qu'ont connu les contemporains de Jésus, nous le connaissons de la même manière, car la bonne nouvelle continue d'être proclamée. Puisse-t-elle nous faire vibrer dans le coeur, secouer nos habitudes, nous pousser vers autrui !  Le monde à l'époque où Jésus a commencé de prêcher ressemble à celui que nous connaissons: il a besoin d'une parole autre que celle des "Anti-Christ" à laquelle beaucoup d'hommes et de femmes prêtent l'oreille, car elle séduit mais elle détruit également.

Nous avons bien l'occasion de manifester la Vérité qui est la seule lumière en un temps qui s'obscurcit, qui retourne à l'obscurité. Ainsi, ce que certains appellent "lumière" est en réalité un piège pour l'esprit et le coeur: quiconque se laisse éblouir par cette lumière-là finit par ne plus rien comprendre; il est comme l'insensé qui fixerait le soleil, et qui se rend aveugle. La lumière reçue du Seigneur, quant à elle, n'éblouit personne mais édifie l'âme en vue du Royaume. Lorsque les pharisiens demandent à Jésus : "Quand viendra le royaume de Dieu? Il leur répondit: Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper le regard; et on ne dira pas: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au dedans de vous. (St-Luc 17,30
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Epiphanie : le Roi et les rois

Message non lu par etienne lorant » lun. 06 janv. 2014, 17:13

Homélie du Pape François

“Lumen requirunt lumine”. Cette expression suggestive d’un hymne liturgique de l’Épiphanie se réfère à l’expérience des Mages : en suivant une lumière ils recherchent la lumière. L’étoile apparue dans le ciel allume dans leur esprit et dans leur cœur une lumière qui les envoie à la recherche de la grande Lumière du Christ. Les Mages suivent fidèlement cette lumière qui les envahit intérieurement, et ils rencontrent le Seigneur.

Dans ce parcours des Mages d‘Orient se trouve symbolisé le destin de tout homme : notre vie est un cheminement, nous qui sommes illuminés par les lumières qui éclairent la route, pour trouver la plénitude de la vérité et de l’amour, que nous chrétiens nous reconnaissons en Jésus, Lumière du monde. Et tout homme, comme les Mages, a à sa disposition deux grands « livres » d’où tirer les signes pour s’orienter dans le pèlerinage : le livre de la création et le livre des saintes Écritures. L’important est d’être attentifs, de veiller, d’écouter Dieu qui nous parle. Comme dit le psaume, se référant à la Loi du Seigneur : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 9, 05). Écouter l’Évangile, le lire, le méditer et en faire notre nourriture spirituelle nous permet spécialement de rencontrer Jésus vivant, d’apprendre de lui et de son amour.

La première lecture fait résonner, par la bouche du prophète Isaïe, l’appel de Dieu à Jérusalem : « Debout, resplendis ! » (60, ). Jérusalem est appelée à être la ville de la lumière, qui reflète la lumière de Dieu sur le monde et aide les hommes à marcher sur ses voies. C’est la vocation et la mission du Peuple de Dieu dans le monde. Mais Jérusalem peut manquer à cet appel du Seigneur. L’Évangile nous dit que les Mages, quand ils parvinrent à Jérusalem, perdirent un peu de vue l’étoile. En particulier, sa lumière est absente dans le palais du roi Hérode : cette demeure est ténébreuse, l’obscurité, la méfiance, la peur y règnent.

En effet, Hérode se montre soupçonneux et préoccupé par la naissance d’un Enfant fragile qu’il ressent comme un rival. En réalité Jésus n’est pas venu pour le renverser lui, pauvre fantoche, mais le Prince de ce monde ! Toutefois, le roi et ses conseillers sentent craquer les structures de leur pouvoir, ils craignent que soient retournées les règles du jeu, démasquées les apparences. Tout un monde édifié sur la domination, sur le succès et sur l’avoir, est mis en crise par un Enfant ! Et Hérode en arrive à tuer les enfants : « Tu tues les enfants dans la chair parce que la peur te tue dans le cœur » – écrit saint Quodvultdeus (Disc. sur le Symbole : PL 40, 655).

Les Mages surent dépasser ce moment dangereux d’obscurité auprès d’Hérode, parce qu’ils crurent aux Écritures, à la parole des prophètes qui indiquait à Bethléem le lieu de la naissance du Messie. Ainsi ils échappèrent à la torpeur de la nuit du monde, ils reprirent la route vers Bethléem et là ils virent de nouveau l’étoile, éprouvant « une très grande joie » (Mt , 0).

Un aspect de la lumière qui nous guide sur le chemin de la foi est aussi la sainte « ruse ». Il s’agit de cette rouerie spirituelle qui nous permet de reconnaître les dangers et de les éviter.

Les Mages surent utiliser cette lumière de « ruse » quand, sur la route du retour, il décidèrent de ne pas passer par le palais ténébreux d’Hérode, mais de prendre un autre chemin. Ces sages venus d’Orient nous enseignent comment ne pas tomber dans les pièges des ténèbres et comment nous défendre de l’obscurité qui cherche à envelopper notre vie. Il faut accueillir dans notre cœur la lumière de Dieu et, en même temps, cultiver cette ruse spirituelle qui sait unir simplicité et astuce, comme demande Jésus à ses disciples : « Soyez prudents comme les serpents, et candides comme les colombes » (Mt 0, 6).

En la fête de l’Épiphanie, où nous rappelons la manifestation de Jésus à l’humanité dans le visage d’un Enfant, nous sentons près de nous les Mages, comme de sages compagnons de route. Leur exemple nous aide à lever les yeux vers l’étoile et à suivre les grands désirs de notre cœur. Ils nous enseignent à ne pas nous contenter d’une vie médiocre, du « petit cabotage », mais à nous laisser toujours fasciner par ce qui est bon, vrai, beau… par Dieu, que tout cela il est de façon toujours plus grande ! Et ils nous enseignent à ne pas nous laisser tromper par les apparences, par ce qui pour le monde est grand, sage, puissant. Il ne faut pas s’arrêter là. Il ne faut pas se contenter de l’apparence, de la façade. Il faut aller au-delà, vers Bethléem, là où, dans la simplicité d’une maison de périphérie, entre une maman et un papa pleins d’amour et de foi, resplendit le Soleil venu d’en-haut, le Roi de l’univers.

À l’exemple des Mages, avec nos petites lumières, cherchons la Lumière."


http://www.news.va/fr/news/solennite-de ... ages-cherc
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Amour et connaissance de Dieu

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 janv. 2014, 11:50

Mardi du temps de Noël après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 4,7-10.

Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu.
Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.
Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici à quoi se reconnaît l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés.


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,34-44.
Jésus, voyant une grande foule de gens sur le bord du lac, fut saisi de pitié envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement.
Déjà l'heure était avancée ; ses disciples s'étaient approchés et lui disaient : « L'endroit est désert et il est déjà tard.
Renvoie-les, qu'ils aillent dans les fermes et les villages des environs s'acheter de quoi manger. » Il leur répondit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Allons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter du pain et leur donner à manger ? »
Jésus leur demande : « Combien avez-vous de pains ? Allez voir. » S'étant informés, ils lui disent :
« Cinq, et deux poissons. »
Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte.
Ils s'assirent en rond par groupes de cent et de cinquante.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction, rompit les pains, et il les donnait aux disciples pour qu'ils les distribuent. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous.
Tous mangèrent à leur faim.
Et l'on ramassa douze paniers pleins de morceaux de pain et de poisson.
Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.
.

Cy Aelf, Paris

Saint Jean déclare que c'est seulement en aimant que l'homme peut connaître Dieu. Dans le monde d'aujourd'hui, c'est un peu incroyable de découvrir que la petite sainte Thérèse de Lisieux ait pu être déclarée Docteur de l'Eglise, elle qui est décédée à l'âge de 24 ans après seulement 9 années de vie religieuse, ait pu être déclarée Docteur de l'Eglise - car ce que Wikipedia nous dit d'un Docteur de l'Eglise, c'est ceci : "un Docteur de l'Église est un baptisé, homme ou femme, dont l'Église reconnaît l'autorité exceptionnelle dans le domaine de la théologie (eminens doctrina). La profondeur de leur foi, alliée à la sûreté de leur pensée et la sainteté de leur vie donnent à leurs écrits et leur enseignement un poids et une influence durable et remarquable dans le développement de la doctrine chrétienne." Voici qui appuie de manière extraordinaire ce lien entre en l'amour de Dieu et sa connaissance !

Dans l’Évangile, Jésus met ses disciples à l'épreuve de cette connaissance en leur disant: "Donnez-leur vous-mêmes à manger !"  (Et cela s'adresse à nous aussi, bien évidemment... il suffit de se souvenir comment nous évaluons furtivement le contenu de nos poches au moment de donner à la quête le dimanche, n'est-ce pas ?)  Or, si amour il y a, il doit y avoir confiance, et plus la confiance est grande, plus l'amour qui est Dieu peut se manifester en nous et autour de nous. Pourquoi ne pas tenter l'expérience, pourquoi pas aujourd'hui même ?

Notre prêtre, très bien inspiré ce matin, nous a déclaré que la démesure manifestée, dans le partage des pains et des poissons, pourrait très bien se reproduire dans le temps que nous vivons, pour peu que l'Eglise (prêtres, religieux et fidèles compris) adhèrent aux "multiples incitations de foi" du Pape François et il a encore ajouté: "Vérifiez donc cet Evangile dans votre vie personnelle et vous verrez ce qu'il en adviendra". Eh bien, "Reçu cinq sur cinq !"
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Amour et connaissance de Dieu

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 janv. 2014, 18:54

Homélie du Pape François

(RV) Le chrétien sait surveiller son cœur pour distinguer ce qui vient de Dieu et ce qui provient des faux prophètes. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de la messe célébrée ce mardi matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, la première messe après les fêtes de Noël. Le Pape a rappelé que la voie de Jésus est celle du service et de l’humilité. Une voie que tous les chrétiens sont appelés à suivre.

« Restez proches du Seigneur ».

Le Pape François a prononcé son homélie en partant de l’exhortation de l’apôtre Jean, figurant dans la première lecture. Un « conseil de vie », a-t-il souligné, que Jean répète de manière « presque obsessionnelle ». L’apôtre désigne « un des comportements du chrétien qui veut rester proche du Seigneur : savoir ce qui se passe dans son propre cœur ». C’est pour cela qu’il avertit qu’il ne faut pas donner foi à tout esprit , mais mettre « les esprits à l’épreuve ». Il est nécessaire, a souligné le Pape, de savoir « discerner les esprits », savoir discerner si « quelque chose nous fait rester proche du Seigneur ou nous éloigne de lui ». Notre cœur, a-t-il ajouté, a toujours des désirs, des envies, des pensées. Mais, il s’est demandé: « proviennent-ils du Seigneur ou certains de ceux-ci nous éloignent du Seigneur ? »

Le chrétien doit surveiller son coeur

Voilà que l’apôtre Jean nous exhorte à mettre à l’épreuve ce que nous pensons et ce que nous désirons : « Si cela figure dans la ligne du Seigneur, c’est bien, mais sinon….Mettez à l’épreuve les esprits pour savoir s’ils proviennent véritablement de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Prophètes, prophéties ou propositions : « J’ai envie de faire ceci ! » « Mais ça ne te mène pas au Seigneur, ça t’éloigne de lui. C’est pour cela que la vigilance est nécessaire. Le chrétien est un homme ou une femme qui sait surveiller son cœur. Et à plusieurs reprises, notre cœur, avec tant de choses qui vont et viennent, semble être un marché de rue : de tout, tu trouves de tout là-bas…Et non ! Nous devons sonder si ceci provient du Seigneur et si cela ne l’est pas, pour rester proche du Seigneur ».

Faire la différence entre le Christ et l'antéchrist

Quel est donc le critère pour comprendre si quelque chose provient du Christ ou de l’antéchrist ? Saint Jean, a affirmé le Pape, a une idée claire, « simple » : Chaque esprit, devenu chair, qui reconnait Jésus Christ provient de Jésus. Chaque esprit qui ne reconnait pas Jésus Christ, ne provient pas de Dieu : c’est l’esprit de l’antéchrist. Mais que signifie donc « reconnaître que le Verbe est devenu chair ? Cela veut dire, a observé le Pontife, « reconnaître la voie de Jésus Christ », reconnaître que lui, « étant Dieu », s’est abaissé, s’est humilié « jusque à sa mort sur la croix » :

« Ceci est la voie de Jésus Christ : l’abaissement, l’humilité, la pure humiliation. Si une pensée, un désir te mène sur la voie de l’humilité, de l’abaissement, du service aux autres, elle provient de Jésus. Mais si elle te porte sur la voie de la suffisance, de la vanité, de l’orgueil, sur le chemin d’une pensée abstraite, elle n’est pas de Jésus. Pensons aux tentations de Jésus dans le désert : toutes les trois propositions que fait le démon à Jésus sont des propositions qui veulent l’éloigner de cette voie, la voie du service, de l’humilité, de l’humiliation, de la charité. Mais la charité fait partie de sa vie, non ? Jésus dit non aux trois tentations : " Non, ceci n’est pas ma voie ! "»

Le Pape a donc invité tout le monde a penser à ce qui se passe dans notre propre cœur. À ce que nous pensons et à ce que nous ressentons, à ce que nous voulons et à passer au crible les esprits. « Moi, est-ce que je mets à l’épreuve ce que je pense, ce que je veux, ce que je désire- a-t -il demandé- ou je prends tout ? »

Dieu fait homme, qui s'est abaissé pour nous

« Tant de fois, notre cœur est un chemin, ils passent tous par là…Mettre à l’épreuve. Et est-ce que je choisis toujours les choses qui proviennent de Dieu ? Est-ce que je connais le vrai critère pour discerner mes pensées, mes désirs ? Pensons à ceci et nous n’oublions pas que le critère est l’Incarnation du Verbe. Le Verbe est devenu chair : ceci est Jésus-Christ ! Jésus-Christ qui s’est fait homme, Dieu fait homme, il s’est abaissé, il s’est humilié par amour, pour tous nous servir. Et l’apôtre Jean nous concède cette grâce de connaître ce qui se passe dans notre cœur et d’avoir la sagesse de discerner ce qui provient de Dieu et ce qui ne provient pas de Dieu ».

http://www.news.va/fr/news/ecouter-jesu ... -prophetes
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le retour en gloire de Jésus

Message non lu par etienne lorant » mer. 08 janv. 2014, 17:55

Mercredi du temps de Noël après l'Épiphanie

Première lettre de saint Jean 4,11-18.

Voici comment l'amour, parmi nous, atteint sa perfection : il nous donne de l'assurance pour le jour du jugement. Car ce que nous sommes dans ce monde est à l'image de ce que Jésus est lui-même.
Il n'y a pas de crainte dans l'amour, l'amour parfait chasse la crainte ; car la crainte est liée au châtiment, et celui qui reste dans la crainte n'a pas atteint la perfection de l'amour.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,45-52.
Aussitôt après avoir nourri la foule, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.
Quand il les eut congédiés, il s'en alla sur la montagne pour prier.
Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre.
Voyant qu'ils se débattaient avec les rames, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il allait les dépasser.
En le voyant marcher sur la mer, les disciples crurent que c'était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris,
car tous l'avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient complètement bouleversés de stupeur, car ils n'avaient pas compris la signification du miracle des pains : leur cœur était aveuglé
.


Il y a deux dimensions dans cet Évangile. D'abord, la fin du récit de la multiplication des pains, avec le départ des disciples, le renvoi de la foule, et la prière de Jésus dans la montagne; ensuite, il y a le retour de celui-ci à la fin de la nuit, comme il regagne la barque des douze. On croirait facilement que ces deux séries d'événements ne sont pas liés, mais les derniers mots de saint Marc nous oblige à chercher ce lien. L’Évangéliste précise en effet que la stupeur et l'effroi des disciples sont bien liés, d'une façon ou d'une autre, à la nourriture très largement prodiguée au peuple. Il écrit en effet : "... car ils n'avaient pas compris la signification du miracle des pains: leur coeur était aveuglé"

La signification du miracle des pains, c'est bien sûr la préfiguration de l'Eucharistie. Et du coup, la barque dans laquelle Jésus les a obligés à monter, c'est l'Eglise qui seule détient le pouvoir de renouveler le miracle à destination de toutes les générations. Et puis, tout devient clair: Jésus monté sur la montagne pour prier, c'est son ascension à la droite du Père, où Il intercède pour nous tous. Et son retour, c'est le retour en gloire. Le Seigneur reviendra lorsque l'Eglise se débattra avec ses rames (qui représentent pour moi beaucoup de saints prêtres et laïcs souffrants) afin d'avancer, encore et encore. Le vent contraire, ce sont les arguments du prince de ce monde et de ses valets humains; le fait que les disciples croient que Jésus est un fantôme indique sans doute l'état du corps de Jésus après le supplice du fouet et la crucifixion; les expressions "bouleversés", "bouleversés de stupeur", et "cœurs aveuglés", montrent à quel point nous, les membres de l'Eglise, auront été malmenés au point de ne savoir que penser. Cependant, il suffira d'un mot du Maître pour que nous le reconnaissions.

"Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !

N'ayez pas peur... c'est bien par ces mots que le pape Jean-Paul II a commencé son pontificat. Son successeur et à présent le Pape François continuent de susciter la confiance et de rejeter la peur.

J'ai rarement commenté un Évangile de cette manière, mais je dois reconnaître que je me suis laissé convaincre par un autre commentaire, celui de l’Évêque saint Hilaire: (1) et j'ai souligné le passage qui me rappelle tellement les "messages" des prophètes auto-proclamés qui rivalisent dans les descriptions des horreurs auxquelles nous devrions assister avant le retour du Christ dans sa gloire... ils sont bien là les Antichrists !

Voici le commentaire de saint Hilaire:

« Après cela, il ordonna à ses disciples de monter dans la barque jusqu'à ce qu'il disperse lui-même les foules ; et, la foule dispersée, il monta pour prier et, le soir venu, il était seul » (Mt 14,22-23). Pour donner la raison de ces faits, il faut faire des distinctions de temps. S'il est seul le soir, cela montre sa solitude à l'heure de la Passion, quand la panique a dispersé tout le monde. S'il ordonne à ses disciples de monter dans la barque et de traverser la mer, pendant qu'il renvoie lui-même les foules et, celles-ci une fois renvoyées, s'il monte sur une montagne, c'est qu'il leur ordonne d'être dans l'Eglise et de naviguer par la mer, c'est-à-dire ce monde, jusqu'à ce que, revenant dans son avènement de gloire, il rende le salut à tout le peuple qui sera le reste d'Israël (cf Rm 11,5)...et que ce peuple rende grâce à Dieu son Père et s'établisse dans sa gloire et sa majesté...

« Il vient à eux vers la fin de la nuit, à la quatrième veille. » Dans l'expression « quatrième veille de la nuit » on trouve le nombre correspondant aux marques de sa sollicitude. En effet, la première veille a été celle de la Loi, la seconde celle des prophètes, la troisième celle de son avènement corporel, la quatrième se place à son retour glorieux. Mais il trouvera l'Église déclinante et cernée par l'esprit de l'Antéchrist et toutes les agitations de ce monde ; il viendra au plus fort de l'anxiété et des tourments... Les disciples seront dans l'effroi même à l'avènement du Seigneur, redoutant les images de la réalité déformées par l'Antéchrist et les fictions qui s'insinuent dans le regard. Mais le Seigneur qui est bon leur parlera aussitôt, chassera leur peur et leur dira : « C'est moi », dissipant, par la foi en son avènement, la crainte du naufrage menaçant.
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(1) Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l'Église
Commentaire sur l'Evangile de Matthieu, 14, 13-14 (trad. SC 258, p. 27 rev.)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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