Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

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François-Xavier
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Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par François-Xavier » mer. 26 sept. 2007, 16:55

Dans beaucoup d'endroits et de forums, la question de la liturgie eucharistique se résume à la suivante : ce qu'on fait à la Messe est il conforme à ce qu'a fait le Christ le jeudi saint ? Et comme c'est la seule question qui est posée pour résoudre la question de la ritualité et de ses formes (y compris les sujets "chauds" comme la langue liturgique et l'orientation commune - ou non - du célébrant et de l'assemblée), je vous propose une petite réflexion :

Ce que nous faisons dans la liturgie eucharistique n'est pas le "mime" de ce que fit le Christ le 14 Nisan (c'est à dire la date annuelle, dans le calendrier hébreu, de la Pâque juive) de l'année 33 de notre ère. Le jeudi saint fut une liturgie juive, un repas rituel, dont le protocole, fixé par avance, était rigide.

Ce que nous faisons tous les dimanches à la Messe est très différent : ce n'est pas la répétition hebdomadaire de ce repas de la Pâque qui n'a lieu dans la religion juive qu'une fois par an. L'Eucharistie c'est le renouvellement du sacrifice du Christ, pas la mémoire du passage par le peuple hébreu de la mer rouge. C'est d'ailleurs très intéressant : le Rabbi - juif ! - Jésus transfigure sacramentellement ce repas rituel en instituant la Très Sainte Eucharistie et le sacerdoce/épiscopat chrétien. Il l'a d'ailleurs fait avec une certaine audace, en "dépassant" largement ce cérémonial strict, notamment, comme on le voit dans S. Jean, avec le lavement des pieds, qui lui aussi est un rituel juif d'institution des prêtres lévites. C'est la raison pour laquelle Jésus insiste lourdement auprès de Pierre.
Or les apôtres n'étaient justement pas de cette tribu de Lévi...

Il n'ya aucun doute sur la présence des sacrements (de l'ordre et de l'Eucharistie) le jeudi saint / 14 Nisan. Par contre, ce qu'on peut dire de façon certaine, c'est que ce ne fut pas une liturgie chrétienne, mais une liturgie juive. Par définition, ce ne pouvait pas être une liturgie chrétienne, et pour cause...

Donc : cela n'a pas de sens de vouloir faire à la messe une sorte de "copie" de ce qui s'est passé, et que nous connaissons par certains détails donnés par les Evangiles. La bonne approche est de se fier à la Tradition, c'est à dire à l'enseignement des apôtres, en n'oubliant jamais que l'Ecriture Sainte est justement une partie de la Tradition apostolique et non l'inverse.

Le missel romain, par exemple, insiste lourdement sur l'idée qu'il ne faut pas "mimer" le Christ au moment du récit de l'institution ; on a "il prit le pain, le rompit", mais il est explicitement demandé de ne pas rompre le pain à ce moment là. Le rituel de la "fraction du pain" (qui est la première appellation de la "liturgie eucharistique" en tant que messe) est justement réalisé à un autre moment : l'Agnus. La liturgie eucharistique (chrétienne) est ainsi un mémorial sacrificiel : mémorial du jeudi saint (qui renvoir au repas rituel : on réalise le mémorial, on ne "mime" pas comme au théâtre : "faites ceci en méméoire de moi") et on est réellement présent sacramentellement au pied de la croix (c'est le renouvellement de l'unique sacrifice).

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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Arzur » ven. 19 oct. 2007, 2:07

Je suis entièrement d'accord avec vous François-Xavier. Je vous remercie pour ce message, il m'a fait ouvrir les yeux sur des points que j'avais remarqué, mais sans chercher plus loin. Notamment quand le prêtre, qui est Alter Christi, récite le moment où le Christ a instauré l'Eucharistie (la consécration). Oui, il ne rompt pas le pain. Je l'avais remarqué, mais je n'avais jamais chercher à savoir pourquoi.

Votre message me permet de m'ouvrir à cet dimension de la Sainte Messe.
[+] Texte masqué
l'Ecriture Sainte est justement une partie de la Tradition apostolique et non l'inverse.
La formule est très belle et rempli de sagesse. Je suis en débat avec un évangéliste, et votre message me donne un argument bien formulé. La phrase est très claire.

+ Arzur
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Arzur » ven. 19 oct. 2007, 13:21

Merci Le Bon Seb, je ne le savais pas. Donc on dit évangélique. Je vais essayer de la retenir :)

Sinon, pour la fraction du pain, voila ce que j'ai vu :


Présentation Générale du Missel Romain (dernière édition, 2002)

Rite de paix
82. ...

Fraction du pain
83. Le prêtre rompt le Pain eucharistique avec l'aide, si nécessaire, du diacre ou d'un concélébrant. Le geste de la fraction, accompli par le Christ à la dernière Cène, et qui donna son nom à toute l'action eucharistique à l'âge apostolique, signifie que les nombreux fidèles, dans la communion à l'unique Pain de vie, qui est le Christ mort et ressuscité pour le salut du monde, deviennent un seul corps (I Co 10, 17). La fraction commence après le rite de paix, et doit être faite avec respect, sans la prolonger plus que nécessaire ni l'estimer sans grande importance. Ce rite est réservé au prêtre et au diacre.


Le prêtre rompt le Pain et laisse tomber dans le calice un fragment de l'Hostie, pour signifier l'unité du Corps et du Sang du Christ dans l'oeuvre du salut, c'est-à-dire le Corps de Jésus Christ vivant et glorieux. L'invocation Agnus Dei est habituellement chantée par la schola ou le chantre, et le peuple y répond, ou bien elle est dite à haute voix. Cette invocation accompagne la fraction du pain et peut donc être répétée autant de fois qu'il est nécessaire jusqu'à ce que le rite soit achevé. La dernière fois, elle est conclue par les mots : donna nobis pacem.

Communion
84. ...



Le missel me parait claire, il n'est pas possible de fractionner le pain lors de la consécration. Les prêtres qui font cela ne respectent pas Jésus Christ dans la Sainte Hostie. Ils célèbrent la Sainte messe à la sauce, ce qui n'est pas normal. C'est même scandaleux.

A moins qu'une autre personne trouve un texte pour justifier la fraction du paix lors de la consécration.


+ Arzur
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Christophe » ven. 19 oct. 2007, 18:17

Arzur a écrit :Le missel me parait claire, il n'est pas possible de fractionner le pain lors de la consécration. Les prêtres qui font cela ne respectent pas Jésus Christ dans la Sainte Hostie. Ils célèbrent la Sainte messe à la sauce, ce qui n'est pas normal. C'est même scandaleux.
Les prêtres sont-ils seulement formés à célébrer la Sainte Messe selon le missel ?
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Boris » ven. 19 oct. 2007, 18:38

Arzur a écrit :Les prêtres qui font cela ne respectent pas Jésus Christ dans la Sainte Hostie. Ils célèbrent la Sainte messe à la sauce, ce qui n'est pas normal. C'est même scandaleux.
Malheur à celui par qui arrive le scandale ! (ce n'est pas de moi).

Ils ne célèbrent pas la Sainte Messe : selon ce qui a été dit avant, ils tentent de faire une représentation théâtrale de la Cène.

Ce n'est pas la Sainte Messe car :
in Doctrina et Exemplo n°4, Paul VI a écrit :Comme acte public de l'Église, le culte liturgique est nécessairement hiérarchique et, par conséquent, soumis aux prescriptions de l'Autorité compétente. Il s'en suit que la désobéissance aux prescriptions de la loi, résultant de préférences personnelles, altère la nature de l'acte qui n'est plus liturgique ; ce n'est plus le culte de l'Église, mais la prière privée d'un individu ou d'une faction.
Christophe a écrit :Les prêtres sont-ils seulement formés à célébrer la Sainte Messe selon le missel ?
Sont-ils formés à la Liturgie ?
Ou déformés ?

J'ai des exemple de jeunes prêtres sortant d'Issy les Moulineaux et témoignant qu'ils n'ont jamais appris à célébrer. Ils ont donc été obligé d'aller voir ailleurs pour apprendre (en l'occurrence Solesmes) 15 jours avant leur ordination !

Il est évident que la Liturgie est un sujet tabou dans les séminaires diocésains et les diocèses.
Néanmoins :
in Doctrina et Exemplo, Paul VI a écrit :15. Dans les séminaires, la langue de la liturgie de la Messe et de l'Office divin sera le latin, langue de l'Église latine, que tous les clercs sont tenus de connaître (SC art. 36, §1 et art 101, §1). Il serait néanmoins recommandé d'utiliser la langue vernaculaire dans la célébration de la Messe à des jours spécifiques (par exemple, une fois par semaine) - dans la mesure permise par l'Autorité compétente dans chaque région et confirmée par le Saint-Siège - pour mieux préparer le clergé aux célébrations en langue vernaculaire dans les paroisses. Ainsi, l'utilisation de la langue vernaculaire ne doit jamais devenir la pratique générale aux dépens du latin. En accordant l'usage de la langue vernaculaire, l'Église n'a point l'intention que les clercs se croient dispensés d'aller aux sources, ou autorisés à omettre ou écarter de leur préparation sacerdotale la langue universelle de l'Église latine.

16. "Les célébrations liturgiques seront accomplies de la façon la plus parfaite, et, par conséquent :

1. Les rubriques seront observées avec soin, les cérémonies célébrées avec beauté, sous la surveillance attentive des supérieurs, après les répétitions nécessaires ;

2. Les clercs rempliront souvent les fonctions liturgiques de leur ordre de diacre, sous-diacre, acolyte, lecteur, ainsi que les fonctions de commentateur et de chantre" (IOec n. 13).

17. Toutes les célébrations doivent être réalisées non seulement avec un soin méticuleux, mais aussi en veillant à l'intégrité et à la beauté que mérite le service divin. Ainsi, les futurs pasteurs se formeront au mode de vie qui les mettra à part et qui augmentera chez les fidèles l'intérêt et le goût pour la prière, ainsi que le sens du sacré et de ses exigences.

(...)
Voilà !

Nous pouvons dire que les séminaires français refusent l'enseignement de l'Eglise dans leur majorité.
UdP,
Boris

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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Arzur » ven. 19 oct. 2007, 18:42

Vous soulevez un lièvre Christophe ….

Les prêtres qui étaient formé avant 1962 n’ont eu que très peu d’enseignement sur le nouveau missel. Ils ont clairement fait n’importe quoi (est ce de leurs fautes ?).

Pour les prêtres formés entre 1962 et 1970, c’est encore pire… L’Eglise était dans le flou au niveau liturgique. Le missel de Paul VI est rentré en application le premier janvier 1970, mais déja beaucoup de prêtres avaient abandonné le missel du bienheureux Jean XXIII pour célébrer les messes à leurs sauces ...

Dans les années 80, j’ai des doutes sur ceux que les prêtres ont appris dans les séminaires diocésains …

Mais depuis les années 90, cela s’est grandement amélioré, notamment sous l’impulsion du cardinal Lustiger (qui lui avait déjà commencé dans les années 80). Le cardinal avait retiré ses séminaristes de leurs séminaires habituels pour les former dans son propre séminaire, où là l’enseignement serait conforme à l’Eglise catholique …


Par contre, je ne sais pas quelle est l’édition du missel de Paul VI qui est utilisé en France et enseigné dans les séminaires.

La dernière modification du missel de Paul VI date Jean Paul II qui l’a modifié en 2002.

Exemple :

179. Pendant la Prière eucharistique, le diacre se tient près du prêtre, mais un peu en arrière, pour l'assister, quand il le faut, au calice ou au missel.
Depuis l'épiclèse jusqu'à l'élévation du calice, le diacre demeure ordinairement à genoux. S'il y a plusieurs diacres, l'un d'eux peut mettre de l'encens dans l'encensoir à la consécration, et encenser à l'élévation de l'Hostie et du Calice.



Je n’ai jamais vu le missel respecté sur ce point en France, et même au séminaire interdiocésain de ma région …
Evidemment, je ne vais pas citer tous les écarts entre le missel et la pratique, sinon, je ne suis pas couché …

+ Arzur
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par François-Xavier » ven. 19 oct. 2007, 19:50

A ce propos : être prêtre et se former au rite romain ... Voici un premier élément important, et ça sort, tout chaud, des éditions Téqui :

Image
Le R.P. Dom Guilmard, osb, moine de Solesmes, nous livre ici un ouvrage que nous attendions depuis longtemps : un guide pratique des récitatifs du chant grégorien. Il insiste en particulier sur les récitatifs de la Messe, en particulier les parties du prêtre. Beaucoup de prêtres n'étant pas formés ni en grégorien, ni en latin, ni en musique, ils apréciront de trouver annexé au livre un Cd avec exemples et exercices.

Un coup de chapeau, donc, aux éditions Téqui, d'avoir publié ce guide pour la messe (de Paul VI) en chant grégorien... Qui est sans doute quelquechose de bien peu courant dans les paroisses, surtout en France où l'on trouve (bien plus) facilement une messe célébrée dans l'ancienne forme du rite romain (forme extraordinaire) qu'une messe en latin avec la forme ordinaire (ordo de 2002). Ce livre se propose de toute évidence de combler ce manque. Un grand merci aussi au P. Guilmard, d'avoir fait l'effort de formaliser pour les "séculiers" les petits secrets d'un récitatif accentué et rythmé et conforme au génie du rite dans ce livre, qui nous rappelle une fois de plus qu'en fin de compte, la liturgie actuelle (forme ordinaire du rite romain) peut être légitime en étant chantée entièrement en latin, y compris pour les lectures (les partitions, présentes dans la toute dernière édition du graduel romain, sont ici présentées et l'auteur invite le lecteur à les utiliser...) On notera que ce livre n'est pas à destination des monastères (qui ont leurs propres moyens pédagogiques) mais à l'usage des paroisses.

En effet, "célébrer avec un soin surnaturel", c'est bien le but de ce petit opuscule, qui permettra aux prêtres - et surtout les prêtres diocésains "normaux" d'apprendre à chanter la messe en grégorien, conformément aux désirs exprimés par le S. Père et avec lui les évêques du monde entier dans Sacramentum Caritatis. Ce livre regorge de conseils utiles, qui seront valables également, d'ailleurs, pour les prêtres qui célèbrent avec l'ordo de 1962. A s'offrir et à offrir à votre curé ! La Schola Saint Maur est d'ailleurs toute disposée à proposer à tous les prêtres qui le voudront un appui pour améliorer leur chant de la Sainte Messe !

On pourra consulter ici aussi l'interview du P. Guilmard, qui aborde également le Motu proprio et le latin :

http://www.scholasaintmaur.net/Livres_c ... esmes.html

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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par el Padrecito » ven. 19 oct. 2007, 20:05

Oui, il faut que j'investisse...
in Christo Rege.

Quentin.

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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Arzur » ven. 19 oct. 2007, 23:41

…Paul VI en chant grégorien... Qui est sans doute quelque chose de bien peu courant dans les paroisses.
Je suis malheureusement d’accord avec vous François-Xavier, ceci est regrettable. Que de plus beau que le grégorien dans la Divine Liturgie ? Dans mon pays, on n’entend pas souvent du grégorien, mais je suis favorable à cette musique. Comment pourrais on être contre ? D’ailleurs, le Saint Père et les évêques nous demandent de favoriser le grégorien.
Obéissons !

la liturgie actuelle (forme ordinaire du rite romain) peut être légitime en étant chantée entièrement en latin, y compris pour les lectures (les partitions, présentes dans la toute dernière édition du graduel romain, sont ici présentées et l'auteur invite le lecteur à les utiliser...)
Par contre, là je ne suis pas du tout d’accord. La messe selon Paul VI en français est légitime. L’esprit Saint a parlé dans le Saint Concile oecuménique Vatican II, Saint concile qui a appelé à une réforme liturgique. Réforme qui verra la publication d’un nouveau missel par le pape Paul VI.

Je ne pense pas être un opposant au latin, ceux me connaissent un peu pourraient en témoigner. Il arrive au pape Benoît XVI de célébrer la messe en Italien ou en Allemand. Qui oserai dire que cette messe n’est pas légitime ?

La missel selon Paul VI est entièrement et totalement légitime.

Quand aux lectures en latin, je ne vois pas l’intérêt… mais vraiment pas. Autant je suis favorable pour avoir la Liturgie Eucharistique en latin, autant pour la Liturgie de la parole, je considère cela totalement contre productif.
Sa sainteté le pape Pie XII a mis en place les lectures dans la langue du peuple. Il n’y a aucun intérêt à avoir les lectures en latin.
Pour faire jolie ? plus mystique ? les lectures sont faite pour rentrer dans la parole de Dieu.

Quand Jésus enseignait, Il enseignait dans la langue du peuple. Il n’allait pas parler dans une langue incompréhensible.

La Liturgie de la parole est un moment privilégié pour enseigner. Le prêtre, cet Alter Christi, doit parler dans une langue compréhensible pour le pus grand nombre.


Pour terminer, je voudrais quand même remercier Dom Guilmard pour cet ouvrage fort pratique.

Et je me joins à El padrecito pour dire que l’achat de ce livre est loin d’être intitule.


+ Arzur
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par VexillumRegis » sam. 20 oct. 2007, 9:07

Bonjour,

Au mois de juin, j'ai séjourné quelques jours à l'Abbaye bénédictine Sainte-Madeleine du Barroux.

Tous les offices y sont intégralement chantés en latin et en chant grégorien. Même les lectures bibliques sont dites en latin. Avant mon séjour au Barroux, j’étais convaincu qu’il était sot et dépourvu de sens de faire les lectures en latin, puisque les lectures constituent un enseignement pour les fidèles, et doivent donc leur être immédiatement compréhensibles. J’ai quelque peu évolué sur cette question. Pendant que le lecteur lit ou chante en latin le texte biblique, on lit sa traduction en français dans le missel, de telle sorte que la musicalité du texte latin se surimpose sur notre propre lecture française, l’ornant de sa sonorité si particulière (d’autant plus que le moine qui s’occupe de la lecture est un spécialiste choisi pour la beauté et la clarté de sa voix). J’ai trouvé cette manière de faire particulièrement belle et propre à inspirer une profonde méditation de la Sainte Ecriture ; cela donne une sorte de lectio divina à une échelle plus réduite.

Mais je suis bien conscient que ce qu'il convient de faire dans un monastère ne convient pas nécessairement dans le cadre très différent d'une paroisse...

Cordialement en Jésus +,

- VR -

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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Boris » sam. 20 oct. 2007, 9:11

Arzur a écrit :
la liturgie actuelle (forme ordinaire du rite romain) peut être légitime en étant chantée entièrement en latin, y compris pour les lectures (les partitions, présentes dans la toute dernière édition du graduel romain, sont ici présentées et l'auteur invite le lecteur à les utiliser...)
Par contre, là je ne suis pas du tout d’accord. La messe selon Paul VI en français est légitime.
François-Xavier ne prétend pas le contraire.

Par contre, l'écclésialement correct enseigne que la forme ordinaire ne peut être célébrer qu'en vernaculaire.
D'où la remarque de François-Xaveir, qui est la même que celle qui se trouve dans la PGMR 2002 :
PGMR 2002 n°12 a écrit :Et comme il n´est aucun catholique pour nier que le rite accompli en langue latine soit légitime et efficace,
UdP,
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Christophe » sam. 20 oct. 2007, 9:29

Salut Samuel
Arzur a écrit :La messe selon Paul VI en français est légitime. [...] Il arrive au pape Benoît XVI de célébrer la messe en Italien ou en Allemand. Qui oserai dire que cette messe n’est pas légitime ?
Je ne sais pas pour l'italien et l'allemand, mais ce qui est certain c'est qu'il n'existe aujourd'hui aucune traduction en langue française approuvée du Missel en vigueur (3ème édition typique du Missel romain, Jean-Paul II, 2002)... Les célébrations en langue française sont actuellement célébrées selon le Missel de 1975 (abrogé par celui de 1979, puis par celui de 2002) qui est le dernier a avoir été traduit en français !

Bien à vous
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par François-Xavier » sam. 20 oct. 2007, 10:06

Arzur a écrit :Par contre, là je ne suis pas du tout d’accord. La messe selon Paul VI en français est légitime.
Evidemment ; je suis tout à fait d'accord avec vous. Ma phrase est mal formulée. J'ai dit qu'il peut être légitime de célébrer la messe "de Paul VI" entièrement en latin. Je ne dis pas que c'est forcément la seule solution possible ! La messe en français est tout à fait légitime ; mais ce n'est pas sur ce point, je pense, que la plupart de nos contemporains discuteront, à moins d'être des traditionnalistes complètement crispés.
La plupart du temps, on considère que la messe "de Paul VI" en latin, ça n'est pas possible, ce qui est évidemment une erreur. Tout le monde s'accorde sur le fait : les progressistes qui ne veulent pas de "retour au latin" ou les traditionnalistes qui considèrent que le latin, c'est leur bien, et qu'on n'a pas à les concurrencer en faisant ça...
Quant à nous, mercredi prochain, à Versailles, nous chanterons à une messe entièrement en latin - lectures comprises - à la paroissse Ste Jeanne d'Arc. Cette messe sera célébrée par le curé, qui est aussi le maître de chapelle de l'évêque. La messe est même annoncée dans la feuille paroissiale et l'horaire est rappelé à chaque messe dominicale. Petite tempête dans un bénitier !
On va sortir du "prêt à penser" liturgique français, en faisant ça.

Ca me réjouit d'avance !

Arzur a écrit :Quand aux lectures en latin, je ne vois pas l’intérêt… mais vraiment pas. Autant je suis favorable pour avoir la Liturgie Eucharistique en latin, autant pour la Liturgie de la parole, je considère cela totalement contre productif.
Sa sainteté le pape Pie XII a mis en place les lectures dans la langue du peuple. Il n’y a aucun intérêt à avoir les lectures en latin.
Pour faire jolie ? plus mystique ? les lectures sont faite pour rentrer dans la parole de Dieu.
C'est une excellente question ; et figurez-vous que je me la suis longtemps posée, surtout dans la mesure où justement, dans la liturgie post-conciliaire, on insiste lourdement sur la place de la proclamation de l'Ecriture sainte, par un ministre, dans un lieu précis (l'ambon), ce qui n'était pas le cas dans l'ancienne liturgie, où la lecture était proclamée à l'autel par le prêtre. La question qu'il s'agit de se poser, c'est la suivante : dans la liturgie de la Parole, la proclamation de l'Ecriture sainte est elle seulement et entièrement pédagogico-didactique, ou est elle aussi un sacramental ? En gros, que veut dire "entrer dans la Parole de Dieu" : avoir une compréhension intellectuelle d'un récit biblique, d'une écriture ou bien rendre présent le Christ, de façon corporelle, de façon incarnée, par le chant ?

L’Ecriture Sainte, la Parole de Dieu et la Liturgie dans leurs rapports mutuels

Dans le plan divin, la Messe autant que la Parole de Dieu nous sont données pour notre salut, pour nous aider à pénétrer le mystère, et unifier nos vies à la Sienne (Cf. 2Thim 3,15-16 et Jn 20,31). Dans la Messe, l’Ecriture sainte devient effective. Notre culte est transformé justement parce que c’est dans la liturgie que les extraits de la Bible que nous entendons - mots humains – sont pleinement la parole de Dieu (Cf. 1 Thess 2,13). C’est le sens profond de l’acclamation « Verbum Domini – Deo Gratias » « Parole du Seigneur – Nous rendons grâce à Dieu » que nous chantons à la fin de chacune des lectures à la Messe. Seule la Parole sacrée de Dieu peut transsubstantier du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Christ. La signification de la Bible et son but sont entièrement réalisés dans la liturgie et plus particulièrement en son centre, la Messe. La Parole de Dieu devient alors « Esprit et Vie » et « les Paroles de la Vie éternelle » (Cf. Jn 6,63 et 69).
La liturgie comme « incarnation » de la Parole divine, son support biblique a sans doute été beaucoup trop laissé de côté dans le catholicisme de ces derniers siècles. Vatican II a voulu replacer tout cela dans la bonne perspective mais il est exact que même 40 années après le Concile, la richesse de cette signification profonde n’est pas encore perçue par la plupart des fidèles.
Lors de l’année de l’Eucharistie instituée par Jean-Paul II, Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, avait quant à lui institué une « année de la Parole » ; certains fidèles avaient dénoncé cet état de fait en cherchant à opposer les directives de leur évêque à celles de Rome. On voit bien qu’en réalité, la connexion entre Eucharistie et Parole est tellement forte qu’avec cette réflexion diocésaine, on peut largement affirmer les fidèles de Nanterre n’ont pas été lésés, bien au contraire ! Il ne s’agit même pas de « complémentarité » entre les deux approches, entre les deux sujets. Il s’agit bel et bien de la même réalité, qui est proprement une réalité liturgique.
A ce sujet précis, il faut rappeler quelques éléments tirés de l’enseignement du concile :
Dei Verbum n°21 :
« L’Église a toujours vénéré les divines Écritures comme elle fait pour le Corps même du Seigneur, puisqu’elle ne cesse, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie de la table qui est celle de la Parole de Dieu aussi bien que du Corps du Christ et de le présenter aux fidèles ».
Mais c’est surtout Sacrosanctum Concilium, la constitution sur la liturgie qui est particulièrement pertinente pour la question qui nous intéresse :
« [Le Christ] est là présent dans sa parole, puisque lui-même parle pendant que sont lues dans l’Église les saintes Écritures ».
et au n°7 :
« Dans la célébration liturgique, la proclamation de la parole de Dieu ne se fait pas d’une seule manière, et elle ne frappe pas toujours le cœur des auditeurs avec la même efficacité ; mais c’est toujours le Christ qui est présent dans sa parole, lui qui, accomplissant pleinement le mystère du salut, sanctifie les hommes et offre au Père le culte parfait ».
Le statut de l’Ecriture sainte dans la vie chrétienne est proposé d’une façon tout à fait renouvelée dans le Concile : non seulement il y a une intégration totale de la Bible dans l’action liturgique, mais il y a surtout l’idée que l’Ecriture Sainte devient Parole de Dieu de façon « sacramentale » dans la liturgie. Vatican II parle de lecture « dans l’église » de la Bible.
Le Fr. Patrick Prétot (moine bénédictin de la,Pierre qui Vire, directeur de l’Institut supérieur de Liturgie à l’Institut Catholique et membre du Service National de Pastorale Liturgique) explique (Vatican II : une nouvelle appréciation de la Parole de Dieu) que :
L’affirmation de la présence du Christ dans la proclamation des Écritures - « lui-même parle pendant que sont lues dans l’Église les saintes Écritures » (SC 7) - confère à la liturgie de la Parole non seulement un poids symbolique décisif mais bien plus, une véritable dimension sacramentelle puisqu’en théologie sacramentaire catholique classique, les sacrements « effectuent ce qu’ils figurent » ou encore « opèrent ce qu’ils signifient. » La proclamation de la Parole dans la liturgie effectue ce qu’elle figure puisque, par elle, c’est la voix même du Christ qui parvient aux auditeurs. On touche, par là, le réalisme de la médiation liturgique, la force de la proclamation liturgique qui permet d’entendre la « viva vox evangelii ».
Des travaux sur la formation du canon des Ecritures gagneraient à être plus connus et montreraient dans beaucoup de cas la précédence de la liturgie sur l’Ecriture, voire le caractère proprement liturgique de certaines péricopes évangéliques, qui ont été proprement conçues pour une proclamation dans le cadre liturgique. A la messe, nous ne venons pas simplement pour entendre ou prononcer à haute voix un texte, mais bien pour replacer l’Ecriture Sainte dans son environnement naturel, qui n’est justement pas écriture mais parole, et Parole de Dieu.[/b]

Il serait intéressant don de voir la liturgie de la Parole non pas seulement comme le moment de la catéchèse (disons les choses : le lectionnaire de semaine sur deux années permet rarement pour ceux qui ne vont pas à la messe tous les jours, d'entrer dans cette logique didactique, dans la mesure où justement, on a les extraits du récit par bribes) mais aussi comme le lieu de la mise en présence du Christ dans sa Parole. théologiquement parlant, cela serait probablement plus correct. On ne peut pas dire que la Parole de Dieu soit un livre (Cf. Vatican II, Dei Verbum), mais elle est une personne, Jésus-Christ. On ne "lit" pas la Parole de Dieu, on l'écoute, quand elle prend chair - dans la liturgie...!

Dans la tradition du rite romain, on a toujours considéré qu'on faisiat entendre un texte déjà connu par tous, et que les fidèles n'en prennnet pas connaissance à ce moment là... C'est un Mémorial... avant le Sacrifice.

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Arzur
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par Arzur » sam. 20 oct. 2007, 12:48

Excusez moi, je n’avais pas bien compris. Je croyais que vous disiez que la missel selon Paul VI pourrait trouver une légitimité si il est chanté en latin, ce qui pour moi sous entendait que ce missel dit en Français n’était pas légitime.

Quand je lis les réponses, je comprends que je me suis trompé.

Je suis plutôt favorable au latin dans le missel de Paul VI. Je n’ai pas la dernière Exhortation Apostolique Post-synodale Sacramentum Caritatis sous la main, mais le Saint Père encourage clairement l’utilisation du latin et du chant Grégorien dans la Sainte Messe.

Les prêtres de la communauté Saint Martin célèbrent généralement la Sainte Messe en latin (Paul VI). Je crois même qu’ils utilisent le PGMR 2002.
Je suis entièrement d’accord avec cela, dommage que Candes sur Beuvron soit si loin de chez moi. Pour les jeunes, la communauté Saint Martin propose une petite retraite pour la Toussaint. (Pour plus de renseignement consulter le site Internet de la communauté)

Mais vous devez très bien connaître cette communauté car notre frère VexillumRegis a la grâce d’habiter une paroisse desservie par cette communauté, et pas n’importe quelle paroisse, la paroisse phare de la communauté Saint Martin en France …

Là-dessus, moi aussi je trouve entièrement légitime de célébrer la messe (Paul VI) en latin, même plus le latin devrait être la langue ordinaire pour célébrer la messe. Le concile dit d’ailleurs que le latin est la langue liturgique habituelle (ou quelque chose comme ça).

Pour les lectures en latin. Je suis partagé. Je comprends que VexillumRegis ait trouvé cela magnifique, car cela devait l’être. La beauté est un moyen extraordinaire d’entrer dans le mystère de Dieu, et lire les lectures avec ce fond musicale, cela devait être favorable au recueillement.

Néanmoins comme le souligne VexillumRegis, il était dans une abbaye et cela parait assez difficile a mettre en place dans toutes les paroisses de France et de Navarre, car la qualité ne serait pas au rendez vous … Les lectures en latin sans la beauté cela réduit l’utilité.

Je te remercies François-Xavier, ton message est très complet, mais le latin est il la seule langue pour porter la dimension sacramentelle de la Liturgie ?

On peut dire les lectures en Français tout en ayant conscience que c’est le Christ Lui-même qui parle. (Vous ne dites pas le contraire).
Il serait intéressant don de voir la liturgie de la Parole non pas seulement comme le moment de la catéchèse (…) mais aussi comme le lieu de la mise en présence du Christ dans sa Parole.
Je suis d’accord, il ne faut jamais oublier ces deux dimensions, mais le Français peut tout à fait être le lieu de la mise en présence du Christ dans Sa parole. Sans rien retirer en latin, je reste convaincu que dans l’ensemble il est préférable d’entendre les lectures en Français. Je reste fidèle aux recommandations de Pie XII. Certes c’était un pape progressiste, mais ses enseignements sont toujours valides, et ils sont d’une grande richesse.


Juste pour terminer … pourquoi sommes nous encore au missel de 1975 en France ? ?
Que fait le Vatican, ne peut il pas nous imposer le missel de 2002 ?

La traduction de la CEF n’a toujours pas été reconnue par Rome ? Nos évêques ne pourraient ils pas faire l’effort de traduire correctement (pour une fois) ? (Je pense au document sur l’habit ecclésiastique, refusé un nombre de fois incalculable par Rome ! heureusement d’ailleurs.)

Je trouve aberrant de devoir supporter le missel de 1975. Il faut être de son temps et là, l’Eglise en France à 30 ans de retard …

Pax
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Re: Jeudi saint et institution de l'Eucharistie

Message non lu par François-Xavier » sam. 20 oct. 2007, 13:30

Arzur a écrit :Pour les lectures en latin. Je suis partagé. Je comprends que VexillumRegis ait trouvé cela magnifique, car cela devait l’être. La beauté est un moyen extraordinaire d’entrer dans le mystère de Dieu, et lire les lectures avec ce fond musicale, cela devait être favorable au recueillement.

Néanmoins comme le souligne VexillumRegis, il était dans une abbaye et cela parait assez difficile a mettre en place dans toutes les paroisses de France et de Navarre, car la qualité ne serait pas au rendez vous … Les lectures en latin sans la beauté cela réduit l’utilité.
Evidemment ; il ne s'agit pas de dire qu'il est indispensable de faire de façon systématique toutes les lectures en latin. Simplement, je souhaitais souligner que cela peut avoir un vrai sens dans certains contextes, y compris paroissiaux, sans que ce soit l'exclusive. Nous le ferons pour notre messe de rentrée mercredi prochain. Nous le ferons aussi pour l'office des Vigiles de la Toussaint.

Je suis d'accord sur le fait que chanter les lectures en Français, ça peut aussi être très bien, surtout si on utilise un ton modal. Mais il faut aussi chanter la préface le canon, les monitions, etc... et Rien que ça, c'est déjà souvent considéré comme "beaucoup trop", même dans des contextes où pourtant, on a l'impression qu'il y a plutôt une opinion favorable...
Arzur a écrit :le latin est il la seule langue pour porter la dimension sacramentelle de la Liturgie ?
bien sûr que non ; et encore heureux. Ce serait une erreur d'absolutiser complètement le latin comme seule langue liturgique possible. Ne serait-ce parce qu'il n'y a dans l'Eglise pas que des rites latins. Pour autant, lorsqu'on parle d'ars celebrandi, ce n'est pas juste sur la question "utilitariste", c'est à dire de la validité sacramentelle qu'il faut se concentrer. Mais bien sur la cohérence. Une juste louange à Dieu, c'est comme une œuvre artistique ; elle doit être cohérente, et sans fausse note. Si on célèbre en grégorien, il peut être opportun de proposer, de temps en temps, quelque chose de "total". C'est à dire monolingue.... Même pour les lectures. Ce n'est pas pour autant que l'esprit Saint ne passerait pas en utilisant le Français. Nous sommes d'accord, et ce n'est certainement pas moi qui avancerait une telle ânerie. Nous sommes des serviteurs inutiles, Dieu n'a pas besoin de notre louange. Pour autant, c'est intéressant de pouvoir faire les choses, du mieux possible, et pourquoi pas avec des mélodies qui sont conçues pour cela... C'est très beau de pouvoir tout chanter, les orientaux le font de façon systématique dans leur liturgie. La liturgie sollennelle "parlée", c'est quelque chose qui n'est pas censée exister; effectivement, il n'y a pas de notes sur toutes les paroles dans le missel français, mais quand on y réfléchit, c'est peut être pour deux raisons opposées :
1 - parce qu'on suppose que la liturgie en français est à réserver aux cérémonies moins solennelles, donc on ne met pas les notes, puisque de toutes façons, le texte sera utilisé lors de messes basses. (Ce n'est malheureusement pas ce que l'on constate dans les faits...)
2 - parce que les concepteurs du missel français font des fautes de goût et manquent de sens liturgique. Les moines de S. Wandrille, lorsqu'ils chantent la messe en Français, utilisent des partitions qui ne sont pas dans le missel officiel, qui n'en a pas....

Sinon, saint Martin, oui j'aime beaucoup. On rêverait d'avoir un prêtre de S. Martin comme curé. Pas facile. M'enfin ! Saint Raphaël, nous y sommes allés il y a deux ans. Très bon souvenir.
Arzur a écrit :Juste pour terminer … pourquoi sommes nous encore au missel de 1975 en France ? ?
Que fait le Vatican, ne peut il pas nous imposer le missel de 2002 ?

La traduction de la CEF n’a toujours pas été reconnue par Rome ? Nos évêques ne pourraient ils pas faire l’effort de traduire correctement (pour une fois) ? (Je pense au document sur l’habit ecclésiastique, refusé un nombre de fois incalculable par Rome ! heureusement d’ailleurs.)

Je trouve aberrant de devoir supporter le missel de 1975. Il faut être de son temps et là, l’Eglise en France à 30 ans de retard …
Je crois qu'il y a pas mal de gens en France qui sont encore attachés aux anciennes formes du rite romain (c'est à dire le missel de 1975)... ! Rome a promulgué le missel de 2002. C'est lui qui correspond à la forme ordinaire du rite romain. Dont acte. on ne devrait pas avoir d'autre choix que d'utiliser le missel de 2002, ... qui n'a pas de traduction officielle approuvée. Donc, si vous me suivez bien, à moins d'être un nostalgique on ne devrait pas avoir d'autre possibilité que de célébrer en latin... ! Enorme, non ? Bon trève de plaisanterie.

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