La bénédiction au moment de la communion

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Jean-Mic
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Jean-Mic » mer. 05 janv. 2022, 22:59

Voilà qui est bien restrictif ! La messe est loin de se limiter à la communion !
Que faites-vous de la Parole annoncée et proclamée lors de la messe ? N'est-elle pas elle aussi nourriture pour l'Église rassemblée ?

La constitution conciliaire Sacrosantum Concilium va même plus loin, et précise (§7) les quatre formes de la présence du Christ à son Église :

  • 1/ au plus haut point, sous les espèces eucharistiques,
  • 2/ dans la personne du ministre, lorsqu'il offre le sacrifice,
  • 3/ dans les Saintes Écritures, lorsqu'elle sont proclamées,
  • 4/ dans l'assemblée présente, lorsque l’Église prie et chante les psaumes.
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

Trinité
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Trinité » mer. 05 janv. 2022, 23:21

Jean-Mic a écrit :
mer. 05 janv. 2022, 22:59
Voilà qui est bien restrictif ! La messe est loin de se limiter à la communion !
Que faites-vous de la Parole annoncée et proclamée lors de la messe ? N'est-elle pas elle aussi nourriture pour l'Église rassemblée ?

La constitution conciliaire Sacrosantum Concilium va même plus loin, et précise (§7) les quatre formes de la présence du Christ à son Église :

  • 1/ au plus haut point, sous les espèces eucharistiques,
  • 2/ dans la personne du ministre, lorsqu'il offre le sacrifice,
  • 3/ dans les Saintes Écritures, lorsqu'elle sont proclamées,
  • 4/ dans l'assemblée présente, lorsque l’Église prie et chante les psaumes.
Bien-sûr jean Mic, mais l'acte fondamentale reste cependant la célébration du mystère de la transformation du pain et du vin en corps et sang du Christ.

ademimo
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par ademimo » jeu. 06 janv. 2022, 1:29

Trinité a écrit :
mer. 05 janv. 2022, 22:17
Bonsoir ademimo,

Le problème est que la messe est basée essentiellement sur la communion , par la participation des fidèles à celle-ci.

Alors dans l'hypothèse ou la communion n'est plus possible,il ne s'agirait plus en assistant à la messe que de voir uniquement le prêtre communier,
en commémoration du message de Jésus.
Même s'il garde toute sa valeur symbolique, je pense que la messe en elle même perdrait de sa crédibilité.
Mais justement, la communion peut être spirituelle, pour rejoindre l'autre sujet. Et c'est très suffisant pour entretenir son âme.

Jusqu'au XXe siècle, les catholiques ne communiaient qu'une fois par an. Communier en-dehors de Pâques était considéré comme un acte de dévotion élevé et exceptionnel. Les fidèles communiaient d'ailleurs après la messe. Normalement, le peuple ne communiait pas pendant la messe. Si aujourd'hui le peuple communie pendant la messe, c'est par dérogation concédée depuis je ne sais plus quel pape, Pie X je crois.

Il y a deux choses totalement distinctes : la messe, qui est un rite à part, et les sacrements qui sont des rites à part. La communion, le mariage, le baptême, sont des rites à part entière, exactement comme la confession. Donc normalement, jusqu'à la réforme de Saint Pie X, les catholiques assistaient à la messe, et c'est tout. Ils communiaient spirituellement. C'est pour cela qu'ils se livraient à des actes de dévotion pendant la messe : lisaient leur bréviaire, récitaient leur chapelet, priaient. Ils voyaient le sacrifice s'accomplir à l'autel, et leur esprit s'unissait à ce sacrifice : c'est cela, la communion spirituelle. S'ils voulaient communier, après la messe, ils s'avançaient au banc de communion, le prêtre revenait de la sacristie, et se livrait à un nouveau rite qui encadrait le sacrement de communion.

Idem pour le mariage : le sacrement de mariage était donné à part, encadré par le rite de mariage, et ne se mélangeait pas à la messe de mariage, qui était une messe votive à l'intention des mariés, et se célébrait après. Et d'ailleurs, la messe de mariage pouvait se célébrer autant de fois qu'on voulait par la suite, pour renouveler cette intention. Idem pour le baptême qui avait son rite propre, et n'avait pas lieu au beau milieu de la messe.

La messe est une "action liturgique" : Dieu agit pour accomplir le Mystère. Rien ne doit l'interrompre. Pas même l'homélie et la quête. ça se passe à l'autel, et uniquement à l'autel. C'est le renouvellement du sacrifice de la Croix et il s'accomplit à l'autel.

C'est pour cela qu'autrefois, l'homélie avait lieu après la messe également. C'était une sorte de conférence, et c'est pour cela que le prêtre montait en chaire, comme un professeur d'université. Les gens déplaçaient les chaises et se mettaient en cercle autour de la chaire. ça ne se passait pas pendant la messe.

Mais maintenant on mélange tout. Et donc, on ne comprend plus rien, et plus rien n'a de sens. On a protestantisé la messe. Le sacrifice à l'autel est escamoté, voire gommé. A la place, on a les lectures, des instants de convivialité, des discours, et pour finir la communion qui est quasiment vue comme obligatoire, alors qu'on ne croit plus beaucoup à la "présence réelle" (car sinon, c'est de la "magie"). C'est devenu une réunion intellectuelle et conviviale. Il faut avoir conscience qu'on a complètement changé, en un siècle, l'esprit de la messe, et qu'on a peut-être perdu de vue ce qu'elle est censée être.

Donc, désolé, mais communier "spirituellement", ce n'est pas amoindrir les bienfaits de la messe. En aucun cas.

Trinité
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Trinité » jeu. 06 janv. 2022, 2:20

En tous cas ademimo, merci pour toutes ces infos que je ne connaissais pas .

Ombiace
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Ombiace » jeu. 06 janv. 2022, 3:19

Bonjour à vous,

j'ai suivi vos conversations, et ai vu des messes où le prêtre s'enduit les mains de gel hydroalcoolique avant la communion, ainsi que les fidèles au départ du mouvement de communion.

Mais j'interviens pour soulever une question :

Dès lors que l' Eucharistie est accessible, ne ressemble -t-on pas à ces invités de la noce qui négligent de venir aux festivités, et auxquels le maître substitue les pauvres et les estropiés, si nous déclinons de participer à l'Eucharistie, nous aussi ?

ademimo
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par ademimo » jeu. 06 janv. 2022, 4:34

Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 3:19
Bonjour à vous,

j'ai suivi vos conversations, et ai vu des messes où le prêtre s'enduit les mains de gel hydroalcoolique avant la communion, ainsi que les fidèles au départ du mouvement de communion.

Mais j'interviens pour soulever une question :

Dès lors que l' Eucharistie est accessible, ne ressemble -t-on pas à ces invités de la noce qui négligent de venir aux festivités, et auxquels le maître substitue les pauvres et les estropiés, si nous déclinons de participer à l'Eucharistie, nous aussi ?
Et donc il faut aussi s'arracher un œil et se couper une main et un pied pour éviter de brûler en Enfer ? Les paraboles n'ont pas pour but d'être interprétées dans le sens littéral.

Ombiace
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Ombiace » jeu. 06 janv. 2022, 4:53

ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 4:34
Les paraboles n'ont pas pour but d'être interprétées dans le sens littéral.
Pour cette parabole en particulier, quel sens, autre que le littéral, lui dégageriez vous, svp ?

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Altior » jeu. 06 janv. 2022, 8:15

Bonjour, Ombiace !

Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 3:19
Mais j'interviens pour soulever une question :

Dès lors que l' Eucharistie est accessible, ne ressemble -t-on pas à ces invités de la noce qui négligent de venir aux festivités, et auxquels le maître substitue les pauvres et les estropiés, si nous déclinons de participer à l'Eucharistie, nous aussi ?
Mais alors je vous réponds par une autre question: qu-est-ce qui ce passe si on va aux "festivités" et même on se met à table sans avoir les vêtements de noces ? Comment va réagir le maître ?

Ombiace
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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Ombiace » jeu. 06 janv. 2022, 8:37

Altior a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 8:15
Bonjour, Ombiace !

Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 3:19
Mais j'interviens pour soulever une question :

Dès lors que l' Eucharistie est accessible, ne ressemble -t-on pas à ces invités de la noce qui négligent de venir aux festivités, et auxquels le maître substitue les pauvres et les estropiés, si nous déclinons de participer à l'Eucharistie, nous aussi ?
Mais alors je vous réponds par une autre question: qu-est-ce qui ce passe si on va aux "festivités" et même on se met à table sans avoir les vêtements de noces ? Comment va réagir le maître ?
Bonjour Altior, meilleurs voeux

Tout dépend de ce que Jésus entend par le fait de ne pas avoir de vêtement de noce.
Je suppose que cela rejoint notre situation au regard de l'état de grâce.
Si on prend l'Eucharistie sans, le jour de l'appel, on pourrait bien se retrouver comme le riche de la parabole, qui demande à Abraham pour que Lazare trempe son doigt dans l'eau et la lui donne à boire.

C'est l'idée que je m'en fais, en tout cas
Dernière modification par Ombiace le jeu. 06 janv. 2022, 18:09, modifié 1 fois.

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par ademimo » jeu. 06 janv. 2022, 16:02

Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 4:53
ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 4:34
Les paraboles n'ont pas pour but d'être interprétées dans le sens littéral.
Pour cette parabole en particulier, quel sens, autre que le littéral, lui dégageriez vous, svp ?
Il est question de la conversion à laquelle nous convie le Christ pour avoir part à son royaume. Les noces "mystiques", c'est l'avènement du royaume des Cieux. Le vêtement de noces, c'est l'innocence de la sainteté qui s'obtient sur la Croix.

Globalement, toutes les paraboles ont tendance à traduire la même réalité, qui est le cœur de l'Évangile.

Que dit le Christ sur les paraboles ? Je vous laisse trouver le passage.

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Ombiace » jeu. 06 janv. 2022, 18:20

ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 16:02
Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 4:53
Pour cette parabole en particulier, quel sens, autre que le littéral, lui dégageriez vous, svp ?
Il est question de la conversion à laquelle nous convie le Christ pour avoir part à son royaume.
Ce n'est pas impossible qu'il ne s'agisse que de cela, mais je n'en suis pas certain.
Ailleurs, Jésus dit bien qu'il ne suffit pas de l'appeler : "Seigneur, Seigneur", et qu'il faut aussi faire la volonté du Père..
ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 16:02
Que dit le Christ sur les paraboles ? Je vous laisse trouver le passage.
Je pense que vous faites allusion à Mc 4,
11 Il leur disait : « C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles.

12 Et ainsi, comme dit le prophète : Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par ademimo » jeu. 06 janv. 2022, 19:32

Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 18:20
ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 16:02


Il est question de la conversion à laquelle nous convie le Christ pour avoir part à son royaume.
Ce n'est pas impossible qu'il ne s'agisse que de cela, mais je n'en suis pas certain.
Ailleurs, Jésus dit bien qu'il ne suffit pas de l'appeler : "Seigneur, Seigneur", et qu'il faut aussi faire la volonté du Père..

C'est ce que je dis. Se convertir, c'est accomplir la volonté du Père. À quoi se résume-t-elle ?
- Aimez-vous les uns les autres.
- Prends ta Croix et suis-moi.

Et non pas : accomplis des rites. Ça, c'est plutôt l'ancienne Alliance. Il ne suffit pas de communier pour être sauvé (ce qui correspond à ceux qui disent "Seigneur, Seigneur"). Que dit Saint Paul sur la communion ? La communion, c'est ce qui vient en dernier pour parfaire l'œuvre de conversion.

C'est pour cela que la communion est encadrée par un certain nombre de règles :
- on ne communie pas si on n'est pas en état de grâce
- la communion n'est obligatoire qu'une fois par an, à Pâques
- on doit se préparer à communier en passant par le confessionnal


Ce n'est pas moi qui l'invente. Et c'est toujours valable dans l'Eglise d'après Vatican II.

Enfin, on verra si le pape François change quelque chose à ce fonctionnement. En tout cas, cette règle est en usage depuis 2000 ans sans aucun changement à ce jour.
Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 18:20
Je pense que vous faites allusion à Mc 4,
Cherchez mieux... Ce n'est pas difficile.
Et déjà vous avez une piste. "Vous verrez et vous ne verrez pas, vous entendrez et vous n'entendrez pas", ça vous dit déjà que la parabole dit autre chose que ce qu'elle dit littéralement.

Et c'est une référence également à un fameux psaume sur les idoles que l'on chante à Vêpres le dimanche. Ça en dit long sur l'idée qu'avait le Christ de la Parole. Une lecture trop littérale faisant passer la lettre avant l'esprit n'est ni plus ni moins que de l'idolâtrie.

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par Ombiace » jeu. 06 janv. 2022, 22:04

ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 19:32
Ombiace a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 18:20
Ce n'est pas impossible qu'il ne s'agisse que de cela, mais je n'en suis pas certain.
Ailleurs, Jésus dit bien qu'il ne suffit pas de l'appeler : "Seigneur, Seigneur", et qu'il faut aussi faire la volonté du Père..

C'est ce que je dis. Se convertir, c'est accomplir la volonté du Père. À quoi se résume-t-elle ?
- Aimez-vous les uns les autres.
- Prends ta Croix et suis-moi.

Et non pas : accomplis des rites. Ça, c'est plutôt l'ancienne Alliance. Il ne suffit pas de communier pour être sauvé (ce qui correspond à ceux qui disent "Seigneur, Seigneur").
Si vous le dites..
ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 19:32
Cherchez mieux... Ce n'est pas difficile.
Et déjà vous avez une piste. "Vous verrez et vous ne verrez pas, vous entendrez et vous n'entendrez pas", ça vous dit déjà que la parabole dit autre chose que ce qu'elle dit littéralement.
Décidément, je donne ma langue au chat.
ademimo a écrit :
jeu. 06 janv. 2022, 19:32
Et c'est une référence également à un fameux psaume sur les idoles que l'on chante à Vêpres le dimanche. Ça en dit long sur l'idée qu'avait le Christ de la Parole. Une lecture trop littérale faisant passer la lettre avant l'esprit n'est ni plus ni moins que de l'idolâtrie.
Alors, il m'arrive d'être idolâtre..

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par cmoi » ven. 07 janv. 2022, 8:52

Je vais d’abord dire les choses crûment au regard du sujet du fil : je suis de la même sensibilité qu’Altior et Ademimo, ces bénédictions ne correspondent à rien, elles ont été inventées pour pallier certaines frustrations qui auraient mérité mieux comme réponse : des paroles justes et non un acte improvisé et bancal, « cérémonialisé ».
Ceci étant, peut-être qu’un jour elles deviendront officielles (comme le lectorat aux femmes) mais en attendant, je trouve que le nouveau forumeur qui faisait part de son expérience de donner la communion, a fait l’unanimité sur un point : qu’un laïc donne cette bénédiction lui enlève tout son sens et donc en montre la limite et l’excès.
Il est à l’origine de ce fil et n’y figure même pas ! A peine arrivé il s’est retrouvé agressé et a fui… ses bonnes intentions n’ayant pas été « retenues. ».
La grâce qu’il a voulu partager d’avoir fait ce dont il était au départ réticent, lui a été retournée comme une illusion de sa sensibilité : mais de quel droit ?
Simplement parce que certains sont contre cette pratique… (Et il ne s’agit plus de bénédiction, mais de distribuer la communion).
Pratique qui le rendait lui-même gêné au départ.

Par conséquent une telle interprétation qui en a été faite était erronée et viciée,
Il suffit d’un peu d’objectivité et d’impartialité pour l’admettre.

J’ai fait la même expérience que lui il y a longtemps de cela, sauf que cette grâce s’est si clairement identifiée comme telle que je n’aurais jamais laissé personne me faire croire qu’il s’agissait d’autre chose, et j’en ai tiré les conclusions : Dieu approuvait et n’était pas contre !
(Mais cela ne veut pas en dire plus … il convient ensuite de savoir l’entendre et de ne pas tomber dans l’excès opposé. Je ne développerai pas ici, ce n’est pas le sujet…).

Difficile à partir de là d’en faire un « message » qui n’avait de valeur que pour moi : quand j’interrogeais cette manifestation (et je l’avais fait dés « pendant »..) la réponse était clairement à l’opposé.
Et je connais beaucoup d’autres personnes qui ont fait la même expérience de cette grâce.
CQFD
En revanche, cette difficulté à « placer » cette bénédiction dans ce contexte (communion par des laïcs : avalisée !) tendrait à me faire penser qu’elle n’est pas une réponse juste au besoin auquel elle essaya de répondre.

Concernant cette pratique de bénédiction, j’ai écrit en quoi elle m’indisposait, puis affirmé qu’elle pourrait devenir officielle. Alors je m’en explique : à l’égard de ceux qui ne viennent que rarement à la messe, mais se « souviennent » d’avoir été baptisés quand par exemple leurs enfants font leur première communion ou pour une fête, et qui communiaient alors dans un état de grâce plutôt douteux ou vaseux, par souvenir ou pour faire comme tout le monde ou … ou…, (il y a aussi les divorcés remariés) cette pratique offre une solution de secours qui peut être bienvenue et qu’ils adoptent sans rechigner.
Nous vivons dans un monde qui bouge ! (N'en déplaise aux tradis... )
Et s’il serait bon de la rendre officielle, c’est pour l’uniformiser et éviter les « couac » : j’ai vu il y a quelques années une étrangère ne connaissant rien aux religions chrétiennes, qui voulant « connaitre le mystère » et « s’avancer à la table », se renseigna : on lui dit qu’elle pouvait y aller en croisant les bras sur la poitrine. Mais le prêtre de province ne connaissait pas cette pratique et la communia !

Difficile et contradictoire de refuser cette pratique et en même temps de rappeler que la communion suppose de remplir certaines conditions... C'est comme cela, cela n'a rien à voir avec la convivialité mais avec l'air du temps, une sensibilité contemporaine qui est ce qu'elle est et qui sort de tout jugement.
Mieux vaut l'adopter et l'encadrer, lui donner l'habit qui vaut respectabilité : de fait elle s'est installée... Il pourrait alors se dire que cela est réservé au prêtre et au diacre, interdit au laïc, afin que cela ait du sens !

Or donc le sujet est en train de dévier dangereusement vers la communion et la confession…
Dangereusement par la façon dont certains s’en emparent.
Ombiace, vous me semblez être ici à nouveau comme une brebis au milieu des loups et des renards. Souvenez-vous de 2 extraits évangéliques, vous qui les affectionnez : (Luc,6,39) et (Jean,10,12-13) : vous me comprendrez.
Et pour compléter, 2 remarques :
  • on a coutume de dire « aux royaume des aveugles, les borgnes sont rois », mais dans un monde vicié, ce qui serait exact de dire c’est qu’au royaume des borgnes, les aveugles sont rois : ils réussissent ce tour de force !
    Pensez à cette Olivia dont on parle en Amérique : sa maman a fini par la tuer en lui inventant une (des) maladies qu’elle n’avait pas pour prétendre la faire soigner. Et ce n’est pas un cas unique.
Je vais donc remettre un peu d’ordre (qui sera appelé bazar, mais qu’importe) dans tout çà, en guise de … salutation annuelle.

Et pour commencer : la communion fréquente a été prônée par des papes bien avant Vatican II, elle s’inscrit dans la logique du discours par lequel Jésus a voulu nous donner son corps en nourriture et son sang en breuvage, discours qu’ils ont « réinterprété » (mot qui fera plaisir à ceux à qui cela déplaît) mais chacun pourra constater (ou s’y refuser) que c’est pour mieux s’en approcher et non le contraire.
Faut-il encore en débattre ? Comme d’habitude, ils l’éviteraient, l’éviteront et l’ont évité, ceux « qui ne sont pas d’accord » parce qu’il leur faut n’être pas d’accord, c’est leur « fond de commerce » ! Et pourtant ; rien à voir avec Vatican II, le latin, etc. Mais l’amalgame est excellent pour replâtrer une idéologie (ah ! les idoles …) branlante.
Faut-il y mêler la problématique de la confession et supposer qu’un chrétien serait rarement en état de grâce, sans elle ? - Gare à la médisance et la calomnie !

J’ai vu plus souvent un prêtre refuser la communion chez les tradis, que le contraire. Et ce n’est pas par laxisme des autres : mais parce que quand un tradi pense avoir raison, impossible de le convaincre du contraire !!! (Cela ressemblerait presque à une blague…)

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Re: La bénédiction au moment de la communion

Message non lu par cmoi » ven. 07 janv. 2022, 9:27

Altior vous a posé une de ses questions dont il a le secret (et vous a posé jusqu‘ici un lapin car bien que revenu sur le forum il ne vous a pas encore répondu), et qui selon moi se développerait ainsi, dans le contexte : il y a beaucoup plus de communions qu’avant, mais aussi beaucoup moins de confessions : cherchez l’erreur ! :siffle:
Et vous l’avez trouvée : c’est le risque de communier sans être en état de grâce. Or pour ne pas être en état de grâce il faut et il suffit d’un seul péché mortel.

Question : Altior ne laisserait-il pas entendre que beaucoup trop (laissons tomber les nombres, il le pense assez nombreux pour justifier sa question inopinée) de ceux qui communient ne sont pas en état de grâce ?
N’est-ce pas assez osé, imprudent et indiscret, etc… Mais pour lui donner raison, on peut se souvenir que simplement ne pas aller à la messe le dimanche et aux fêtes d’obligation est un motif grave. Que quiconque a été catéchisé doit le savoir, ne peut s’en abstenir qu’en pleine connaissance, et si c’est régulier avec plein consentement d’y déroger.
Il suffit de regarder les statistiques de « pratiquants ».

Cependant, pour commettre ce péché, encore faut-il y aller, à la messe !!!!
Car pour ceux qui y vont il y a une défense : la coutume était ce qu’elle était et elle a changé là aussi. Elle a changé parce que se confesser n’est obligatoire qu’une fois par an, (n’est pas aussi accessible qu’avant (chute du nombre de prêtres) mais ce n’est pas la raison, autant/plus une conséquence) et que la communion effaçant les péchés véniels, à moins d’avoir commis une faute grave il n’est pas nécessaire d’aller se confesser pour communier.
Là aussi il y a eu un changement, et ce qu’Altior n’a pas voulu dire mais qu'il dit penser très fort (je ne crois pas me montrer là très téméraire... ), c’est que c’est regrettable et que vive les tradis chez qui c’est encore comme avant - à prouver… :siffle: )


Ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’en agissant de la sorte, il suscite des pensées qu’il qualifierait de « progressistes » - ce qui signifie dans sa bouche d’un hérétique !) que même les progressistes n’auraient pas eu sans cela, et qui donneraient (parfois je me demande si là-haut on ne se sert pas des tradis pour faire progresser les choses… :mdr: ) :
(Je ne crois pas me montrer là très téméraire... )

"Mais là où le sujet serait vraiment intéressant, ce serait de discuter du coup de la nécessité d’être en état de grâce pour communier. Qui remonte à quand et se prouve comment ? Jésus n’a-t-il pas au contraire garanti le salut à ceux qui communieraient, et non qu’il fallait déjà être sûr de son salut pour communier ? N’a-t-on pas corrompu et inversé son propos ?" Etc.

Car un tradi refuse toute considération ou réflexion de ce genre, il a le doigt sur la couture de son pantalon, enfin, quand cela concerne la tradition (mot mystérieux et passe partout qui permet tout), car pour ce qui concerne le pape et les évêques, le magistère, c’est plutôt le contraire : il est prêt alors à remonter des plus sombres oubliettes tout ce qui les contredira, et de repartir de Jésus s’il le faut.
(Je ne crois pas me montrer là très téméraire..., quoique ! )

Ainsi à propos de la concélébration : il aurait pu se faire qu’il fallait que tous soient réunis comme le soir du jeudi saint pour « faire mémoire ». Et si on comprend aisément pourquoi il a été préféré de donner à chacun la faculté de le faire en solo, du coup pas question pour eux d’en déroger. Et ils se « battront » jusqu’au bout pour cela et en feront un motif de division…
Il leur faudra « des raisons », autrement dit quoi ? Que Jésus revienne leur tirer les oreilles ? Je crois qu’ils manquent trop de foi pour le croire possible…
Et ils ont raison : pas besoin ! :clap:

Il est bon de se rappeler :
  • que la confession peut devenir une addiction, c’est à dire être une autre forme de fuite devant la conversion (à force d’avouer ses fautes, plus besoin de s’en corriger…)
    Que la confession est à distinguer de la guidance spirituelle (qui elle aide à faire la lumière sur ses fautes et sortir de sa routine)
    Qu’elle n’est nécessaire qu’en cas de faute grave, mais d’autant plus recommandée quand les communions sont fréquentes (ce qui se régule assez naturellement)
    Qu’il n’est pas interdit d’examiner sa conscience hors d’une préparation à se confesser.
    Que l’intérêt s’en mesure à l’efficacité du ferme propos qui en résulte
    Que la communion efface les fautes vénielles
    Que l’état normal d’un baptisé est de vivre sans pécher (au sens de ce qui s’avoue en confession). A distinguer des imperfections contre lesquelles il faut lutter et qu’on appelle « péché » par stimulation et humilité, dont en tout cas on triomphe autrement qu’en les confessant, et par un travail qui est et fait toute la vie spirituelle. (Même si certes, ces « imperfections » peuvent nous conduire en enfer plus sûrement qu’un péché ! Mais ce serait un autre sujet… téméraire ?)
:trinque: tous mes voeux de bonne et heureuse année à vous, Altior : je vous promets de moins vous embêter (il n'y a aucun alcool dans le breuvage servi..) c'est ce que je peux faire de mieux pour y contribuer, non ?

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