Si le diocèse du Cardinal Barbarin a les moyens de financer cet autel, soit par ses fonds propres, soit par un mécène ou une souscription, qu'il le fasse construire, il n'y a pas de canon qui interdise à un curé ou un évêque de faire des travaux dans son église.Aldous a écrit :A l'époque (moyen age, renaissance) c'est le pouvoir -riche- (Etat et Eglise entremélés) qui finançait cathédrales et chefs d'oeuvres religieux, ce qui au passage procurait du travail et des revenus à une grande frange de la population.Charles a écrit :Vous ne percevez pas le cynisme qu'il y a argumenter pour défendre un autel fait d'une boite d'allumette dans une société regorgeant de richesses alors que des autels sublimes ont été réalisés dans des sociétés pauvres, ni industrialisées, ni développées ?
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La société française d'aujourd'hui est mille fois, dix mille fois plus riche que celle qui a bâti les cathédrales gothiques et un autel digne d'une cathédrale serait aujourd'hui une dépense trop importante, une boite d'allumette suffit pour dire la messe ?
Aujourd'hui la donne est complètement différente, c'est seule l'Eglise (plus trés riche à ce qu'il me semble) qui finance cela. Et si d'aventure elle fait appel à ses ouailles pour l'aider dans ce financement, les ouailles de l'Eglise ce n'est pas toute la société française.
J'ai retrouvé le chiffre du coût du Collège des Bernardins à Paris : 50 millions d'euros. Pour un bâtiment où il n'y a pas le plus petit autel pour célébrer la messe... 50 millions d'euros de travaux et là on est obligé de prendre une table en contreplaqué, je l'ai vu de mes propres yeux, ou une boite d'allumettes, pourquoi pas, en guise d'autel...
Une de ces tables qu'on voit au fond sur cette photo : http://lagedorlinas.files.wordpress.com ... or-071.jpg
50 000 000 d'euros pour finalement célébrer la messe sur une de ces tables... et on ne pourrait pas dépenser 500 000 euros pour l'autel de la Primatiale de Lyon ?
Personne ne s'est opposé à la dépense de 50 millions d'euros pour la construction d'un centre culturel contrôlé aujourd'hui par des gens qui n'ont rien de catholique et qui est un foyer de diffusion de concepts post-modernes et de la nouvelle éthique mondiale. Seulement un autel, on ne peut rien en faire du point de vue de ces idéologies, ça ne sert qu'à célébrer l'Eucharistie, c'est irrécupérable... c'est définitivement perdu pour les affaires humaines.
A Lyon, en 2005, le budget du diocèse était de 13,7 millions d'euros, prélever 0,5 million pour l'autel de la Primatiale n'a rien d'aberrant.
"Les dépenses générales de fonctionnement de l’Association diocésaine (structure représentant le diocèse sur le plan juridique) se sont élevées en 2005 à 13,69 millions d’euros."
http://lyon.catholique.fr/IMG/pdf/Editi ... EAL_06.pdf
La question est donc bien celle de la mentalité des objecteurs... les amis des tables en contreplaqué et des boites d'allumettes pour la liturgie et des dizaines de millions d'euros pour les expositions de pseudo-art contemporain et les cocktails offerts à Catherine Millet, Philippe Sollers et autres libertins à la mode...
http://www.paris-art.com/img_news/creat ... ellula.jpg
Et je serais curieux d'avoir le détail du budget annuel des Bernardins pour ses seules expositions de pseudo-art contemporain...
Non, la question n'est ni simple ni pertinente. C'est la vieille rengaine des "philosophies du soupçon", des Freud et consorts, qu'il n'y aurait pas de don, de gratuité ni de générosité, mais seulement des intérêts égoïstes - ce n'est pas une question toute simple, c'est une question retorse.papillon a écrit :Mais une question toute simple qu'on peut se poser ici est la suivante: cet autel de 500,000euros, est-ce vraiment pour Dieu qu'on le veut ?
Vous ne vous êtes d'ailleurs jamais déjà demandé pourquoi on trouvait des trésors enfouis dans les sépultures anciennes... comment des sociétés ont-elle pu permettre que des bijoux, des armes précieuses, des vases, de l'or soient enterrés et perdus à jamais pour elles, comment ces sociétés pouvaient-elles permettre ces pertes ?
On en est arrivé là, à ne pas pouvoir supporter qu'une partie de nos richesses soit perdue, soustraite à sa circulation entre les hommes et définitivement consacrées au service de Dieu, ici à la célébration de l'Eucharistie dans une des cathédrales les plus importantes de France :
"- Le Ier concile de Lyon (13e concile œcuménique) se tient dans la cathédrale en juin et juillet 1245. Le maître-autel est consacré par le pape Innocent IV.
- Les restes de Saint Louis, rapporté de Tunis par son fils Philippe III le Hardi en direction de la Basilique Saint-Denis, sont déposés momentanément dans la cathédrale en 1271.
- Le IIe concile de Lyon (14e concile œcuménique) se déroule en mai et juillet 1274. Le pape Grégoire X tente de réunir les Églises latines et grecques. Les délégués grecs professent la foi catholique. Le docteur de l'Église Saint Bonaventure meurt pendant ce concile après y avoir joué un grand rôle.
- Le Pape Jean XXII est couronné dans la cathédrale en 1316 (Jacques Duèse).
- Le 13 décembre 1600, la cathédrale abrite le mariage d'Henri IV et de Marie de Médicis (après avoir obtenu du pape l'annulation de son précédent mariage avec la reine Marguerite).
- Richelieu y reçut sa barrette de cardinal.
- L'empereur Napoléon Ier et Joséphine, puis le Pape Pie VII, sont reçus par le cardinal Joseph Fesch (frère utérin de la mère de Napoléon) en 1805.
- Le 5 octobre 1986, le pape Jean-Paul II à 16H45 rentre dans la primatiale où sont rassemblés des centaines de malades venus de toute la région. Pendant 45 minutes, il s’adresse à chacun personnellement."
Le siège épiscopal étant un des plus anciens de France, remontant à l'époque gallo-romaine... ce qui est sans doute aussi une des raisons à l'opposition à cette dépense. Beaucoup préféreraient aujourd'hui raser ce témoignage de l'enracinement de la foi catholique dans l'histoire de France, et donc le raviver d'une certaine manière en lui consacrant une dépense significative, ce n'est certainement pas envisageable...