La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?!

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Didymos
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La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?!

Message non lu par Didymos » ven. 05 août 2011, 18:33

Bonjour à tous,

Je suis bien désolé d'ajouter encore un exemple à cette longue et pénible liste d'abus liturgiques et autres originalités de prêtres lunatiques, mais cette fois ce que j'ai entendu requiert une explication.

Aujourd'hui vendredi, j'ai assisté à une messe en semaine dans un grand sanctuaire, une basilique mariale. Un prêtre que je connais un peu célébrait (très conformément) et le recteur de la basilique, qui est aussi monsignore et chanoine au chapitre cathédral (et c'est donc d'autant plus choquant), concélébrait (en simple étole, mais bon ça n'est pas le propos).

C'est vers ce même recteur que je me suis avancé pour communier, à genoux comme à mon habitude. Habitude qui n'a jamais posé problème jusqu'à aujourd'hui, même si des prêtres ont déjà été surpris de mon geste.
Il a accepté de me donner la sainte communion, mais en me disant doucement : "Il faut rester debout pour la communion, c'est le processionnal qui veut ça." :sonne:
Outre le fait qu'une telle remarque de sa part à un tel moment est de nature à troubler profondément le recueillement et la prière, elle a aussi suscité une forte interrogation chez moi. Mais comme il est parti dans la sacristie immédiatement après la messe, je n'ai pas eu le temps de lui demander d'où venait cette sottise.
Si quelqu'un voulait bien éclairer ma lanterne à ce sujet, je lui en serais reconnaissant.
Quelle est cette histoire de "processionnal" ? Si du moins elle se réfère à quelque chose d'existant et qu'elle n'est pas sortie de l'imagination créative de ce prêtre grisonnant !

Pour la petite anecdote, il semblerait que cette messe était une action de grâce pour la mission de recteur de la basilique de ce prêtre qui s'achève, et qu'il laissera bientôt derrière lui pour une paroisse rurale. :ciao: et ne revenez plus !

Que Dieu vous prenne en grâce et vous bénisse. (Ps 67)

PS : Étant en vacances à partir de la semaine prochaine, je risque fort de ne pas pouvoir réagir à vos réponses avant la rentrée.
"Respondit Thomas et dixit ei : Dominus meus et Deus meus !", Jn 20, 28

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Sapin
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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par Sapin » ven. 05 août 2011, 20:07

Bonjour Dydimos,

Vous trouverez sur votre chemin parfois des prêtres qui préfèrent être désagréables inutilement et qui feront des remarques futiles et non pertinentes. J'ai moi-même dans ma paroisse des gens qui au moment de communier se mettent à genoux ou mettent un genoux à terre et ils communient sur la langue. D'autres font une profonde inclination avant de communier. Pour moi ce sont des façons pour l'un comme pour l'autre de vouloir honorer la sainte communion. Pour ceux qui préfèrent communier à genoux et sur la langue, c'est leur choix et leur droit le plus stricte et ils méritent le respect. Ce ne sont pas, à mon avis, des remarques que vous entendrez de la part des nouvelles générations de prêtres, plus jeunes, plus soucieux du respect envers les sacrements et les habitudes des fidèles, mais il y a, bien sûr, des exceptions. Alors, passez par dessus ce moment désagréable, continuez de communier de la manière dont vous jugez la meilleure et la plus respectueuse pour vous.

J'ai à mon église encore une magnifique sainte table ou si vous préférez une balustrade. Je l'utilise pour la communion à certaines occasions comme au carême, à Pâques et le temps pascal, à Noël. Et les paroissiens sont toujours ravis de venir communier à cet endroit. J'ai toujours remarqué que communier à la sainte table a beaucoup plus de sens et est beaucoup plus respectueux de la sainte communion que de défiler debout en rang d'oignon même si on appelle cela la procession de la communion. Personnellement je trouve que ça ressemble plus à une file d'attente qu'à une procession. Finalement, pour les règles concernant la communion, ce n'est pas un processional qui l'indique mais l'Ordo Missae. voici ce que dit l'Ordo Missae de 1969:
PGMR 1969 a écrit :160....Les fidèles communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des évêques. Quand ils communient debout, il leur est recommandé, avant de recevoir le Sacrement, de faire un geste de vénération approprié, que la Conférence des évêques aura établi.

161. Si la communion est donnée seulement sous l´espèce du pain, le prêtre montre à chacun l´hostie en l´élevant légèrement et dit: Corpus Christi (Le Corps du Christ). Le communiant répond: Amen, et reçoit le Sacrement dans la bouche ou bien, là où cela c’est autorisé, dans la main, selon son choix. Celui qui reçoit la sainte hostie pour communier la consomme aussitôt et intégralement.
Je ne crois pas que des Conférences épiscopales dans les pays francophones ont légiféré quoi que ce soit en ce qui concerne la manière de communier.

Bien à vous,
Père Guy

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steph
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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par steph » mar. 30 août 2011, 12:08

A mon avis, le processional dont il est question ici n'est pas le livre liturgique qui sert aux processions. Il s'agit plutôt du concept de procession de communion opposé à l'attente à la table de communion (sans considérer que pour arriver à cette table, on "vient en procession" malgré tout). Il ne faut surtout pas être statique, ne pas rallentir la procession en gênant le suivant (ce qui n'arrive pas avec une table, mais bien dans une file)...

Rassurez-vous, il est demandé par des documents bien plus officiels (Redemptionis Sacramentum peut-être) que le prêtre respecte le mode de communion du communiant (pour peu qu'il soit proposé par la Conférence épiscopale, ce qui est toujours le cas pour l'agnouillement, étant donné que c'est le mode par défaut)!
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archi
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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par archi » mar. 30 août 2011, 13:24

steph a écrit :A mon avis, le processional dont il est question ici n'est pas le livre liturgique qui sert aux processions. Il s'agit plutôt du concept de procession de communion opposé à l'attente à la table de communion (sans considérer que pour arriver à cette table, on "vient en procession" malgré tout). Il ne faut surtout pas être statique, ne pas rallentir la procession en gênant le suivant (ce qui n'arrive pas avec une table, mais bien dans une file)...

Rassurez-vous, il est demandé par des documents bien plus officiels (Redemptionis Sacramentum peut-être) que le prêtre respecte le mode de communion du communiant (pour peu qu'il soit proposé par la Conférence épiscopale, ce qui est toujours le cas pour l'agnouillement, étant donné que c'est le mode par défaut)!
Je comprends la même chose. A vrai dire, j'aurais peur de gêner en me mettant à genoux, je préfère donc faire la génuflexion pendant que la personne qui me précède reçoit l'hostie. Ca me paraît être un minimum, mais il est vrai que cette façon de faire - et donc le concept même de "processional", pour reprendre les termes de ce prêtre - impose une pression temporelle qui ne devrait pas être le souci du fidèle au moment où il reçoit le Saint Sacrement.

Si quelques communiants parviennent à ignorer cette pression temporelle en s'agenouillant, tant pis pour les quelques secondes "perdues" qui le sont au profit d'un recueillement plus important. Et si jamais un grand nombre de communiants décide de suivre leur exemple, au point de ralentir la file de façon excessive... eh bien ce ne serait qu'une raison de plus pour revenir à la méthode traditionnelle!

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par Sapin » mar. 30 août 2011, 14:56

Et pourtant le mot «processional» n'existe pas en français pris en ce sens, et ne signifie rien, c'est un anglicisme. D'où la confusion. On peut donc aussi comprendre la confusion des fidèles qui se font apostropher par ce prêtre avec ce mot!!!
Père Guy

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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par P.Claude » jeu. 08 déc. 2011, 18:52

Archi a écrit : "j'aurais peur de gêner en me mettant à genoux,"

Je verrai bien une solution à la pression temporelle :
Le fidèle qui désire communier à genoux se glisse sur le coté, s'installe à sa façon. Laissant ainsi au ministre tout son temps pour faire ensuite un écart vers le communiant pour le servir.

à cela deux commentaires en attendant la suite :
1_ Le communiant risque d'attendre longtemps le bon vouloir du ministre.
2_ La présence du communiant à genoux risquant d'encombrer la sortie des autres communiants, l'attente ne devrait pas être trop longue.

Dieu vous bénisse
P. Claude

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Re: La communion à genoux interdite par le "processionnal" ?

Message non lu par montesquieu1689 » mar. 03 nov. 2015, 1:11

Bonjour à toutes et tous.

Je suis nouveau sur le forum et me permet ce premier commentaire qui sera en réalité, plutôt un témoignage (et donc un peu long, veuillez me pardonner).

Avant tout, je souhaite faire part du parcours religieux qui est le mien.

Baptisé enfant (par coutume familiale, plus que par raison religieuse), je n'ai pas eu la chance de suivre de cours de catéchisme.

Pour autant, la graine posée dans mon âme par mon baptême, devait porter de beaux fruits bien plus tard.

Durant mon adolescence, j'avais Dieu dans mon cœur, sans toutefois vraiment Le discerner et sans Le recevoir à Sa juste valeur ;
Je sombrais donc dans le syncrétisme, fléau de notre époque, mêlant des accents de christianisme avec diverses fausses idoles (voyance, ésotérisme, voire spiritisme)... Je sombrais plus que je ne m'élevais.
Pourtant le Christ notre Sauveur était toujours présent et avec l'aide de mon ange gardien, Il devait me permettre de faire des rencontres qui allaient changer mon existence.

Plus tard, dans les années 2002-2003, je rencontrai un couple de traditionalistes, avec qui je me liai d'amitié et qui allaient me montrer le chemin à suivre pour recevoir et suivre le chemin qui mène à notre Dieu trois fois Saint.

Par leurs conseils, leur générosité et leur immense foi, j'appréhendai la foi Catholique autrement que par les chimères que j'avais poursuivies jusque là, et j’anéantissais tous les relents du syncrétisme qui m'avaient fait tant de fois pécher.

Les Grâces dont l'Esprit Saint me gratifiait, me permettaient d'évoluer pour entamer un chemin de foi me menant d'une part à la confirmation, avec amour et fidélité, et d'autre part menaient mes pas vers l’Église, vers la Sainte Messe ainsi que ma raison et ma curiosité vers des lectures saintes.

Parallèlement, ma compagne se faisait baptiser (n'ayant pas reçu le baptême enfant) en vue de notre mariage à l’Église et se convertissait profondément et totalement à Notre Seigneur Jésus Christ.

Par la suite, nous passions par des passages difficiles (sorte de nuits de la foi) qui nous éloignaient de l’Église et nous entrainaient vers le péché l'un et l'autre. Pourtant, ma confession dans un premier temps, puis celle de mon épouse dans un second temps, restauraient notre foi avec une plus grande vivacité que jadis.

En outre, le bénéfice de merveilleuses grâces accordées lors d'un voyage à Rocamadour, à l'issue d'une des plus belles messes qu'il m'ait été donné de connaitre, se fit ressentir pleinement : alors que mon épouse avait constamment refusé depuis de nombreuses années de se confesser, elle entreprenait une attente de près de trois heures pour entreprendre sa première confession qui devait profondément la changer et la raffermir dans sa foi.

Parallèlement, (voici le lien avec le sujet du forum), alors que je n'avais jamais vraiment compris pourquoi mes frères catholiques se divisaient sur la communion à genoux ou debout (j'en avais beaucoup entendu parler par mes amis tradis), j'étais touché par une grâce merveilleuse qui me faisait appréhender à mon humble mesure combien est beau le mystère de l'Eucharistie et combien ce moment (le plus essentiel selon moi) de la messe, doit être vécu avec recueillement, amour et un total abandon.
Je tombais donc à genoux une première fois et ne pouvais désormais plus jamais accepter de communier debout et encore moins dans la main.

Les fruits que j'en retire sont merveilleux et me font profondément entrer en recueillement à chaque communion, au point que les larmes me viennent aux yeux dans ces moments.

Dieu m'a comblé de bien d'autres grâces, Il m'a permis de trouver une paroisse accueillant mes enfants au catéchisme chaque semaine, d'inscrire mes enfants dans un groupe de scouts très investis dans la foi et bien d'autres grâces encore.

Dieu soit béni pour les grâces qu'il m'a accordées. Qu'Il daigne en accorder d'aussi belles à tous, car beaucoup les méritent bien plus que moi.

C'est pourquoi je me dois de témoigner de Son immense amour et de me battre contre l'esprit de ce monde pour porter mon modeste témoignage de foi et crier avec bonheur que Dieu est présent, en nous, avec nous et autour de nous ; qu'il nous appartient de le recevoir et de témoigner de notre foi avec force, espérance et obéissance ; et qu'il nous appartient de Le louer à temps et à contre temps.
Surtout à notre époque tant tourmentée...

Dieu fait des miracles tous les jours (à commencer par la vie), et selon moi, en communiant à genoux, on témoigne avec plus de respect de notre gratitude, de notre dévotion et de notre amour. (Je ne me permets évidemment pas de juger ceux qui communient debout et/ou dans la main, mais simplement, et encore une fois, le plus humblement possible, de témoigner de ce que je ressens après avoir communié des deux manières).

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