Colomban a écrit :Ayant participé à cette Messe, je me permettrai de signaler que si ce monsieur tient à avoir des chants plus beaux, à essayer de constituer une assemblée priante, et à mieux habiller les prêtres, il peut rentrer au séminaire (à condition d'être en un état de vie conforme à celui demandé par la Sainte Eglise..). Peut être que là il se rendra mieux compte des difficultés que l'on peut ressentir en se confrontant à une réalité qui n'est pas celle qu'il s'était fait (qui n'est pas toujours cautionnable, pour cela nous sommes d'accord..), et qu'il apprendra à voir les cœurs plus que l'habit.
Cher monsieur,
Puisque c'est à moi que vous vous adressez, je me permets de vous répondre. je comprends bien que ce n'est pas toujours facile, et que justement, il faille dans de nombreux cas mettre un voile sur ce qui nous tient le plus à coeur. Croyez le si vous voulez, mais je l'expérimente moi même de façon habituelle dans ma paroisse. Ne croyez pas qu'en ayant un regard critique sur la cérémonie de dimanche dernier à Auch, j'en oublie d'avoir le même regard critique là où je suis et surtout de travailler à améliorer du mieux possible - quand c'est possible et dans la mesure du possible - la liturgie là où je suis.
Quant à rentrer au séminaire, vous savez comme moi qu'en matière de liturgie, il ne suffit pas d'être prêtre pour pouvoir imposer aux équipes de laïcs ce que demande l'Eglise. L'exemple de dimanche dernier en a été une excellente démonstration : il y avait un clergé manifestement pieux, qui semblait - détrompez-moi si j'analyse mal - pour le moins attristé de se retrouver dans ce "piège"...
Colomban a écrit :
Ce que la Sainte Eglise recommande avant tout, c'est le message du Christ : "c'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que l'on reconnaitra que vous êtes mes disciples". On appelle ça la charité. Je ne crois pas que s'attacher à voir tout ce qui ne va pas soit une attitude chrétienne (elle doit être, cependant, mais pas à sens unique comme cela est fait.).
Je ne mets pas cela en cause. Cette intervention est placée à la suite d'une discussion notamment avec
errare humanum est qui semblait mettre en cause l'idée qu'il pouvait y avoir des choses non conformes dans cette liturgie. C'est la raison pour laquelle j'en ai fait une petite liste; ce n'est pas par "plaisir de voir le mal". C'est pour éclairer un jugement avec un regard informé.
Colomban a écrit :Si au lieu de voir les chants "mochissimes", on avait essayé de se demander combien de temps ils ont été travaillés, répétés de nombreuses fois avant cette Messe,
Je n'ai jamais mis en cause la qualité de la chorale, ni du chantre - qui avait lui même une très bonne voix, ni du travail réalisé. Je discute simplement du choix des chants dont le type de mélodie est pour moi le fond du gouffre musical... Je ne sais pas si vous êtes attaché à un répertoire (réputé) liturgique de ce genre, mais je trouve que cela sied particulièrement mal à une cathédrale d'Auch dont les murs et l'agencement est si magnifique. J'ai trouvé que c'était un gâchis. Surtout vu les orgues que vous avez à Auch ; cette cathédrale pourrait vraiment et réellement être une sorte de summum de la célébration liturgique. Il n'y a pas beaucoup d'efforts à faire, et il y a probablement des gens compétents, au premier chef le curé. [/quote]
Colomban a écrit :si l'on se demandait plutôt que de voir comment ils étaient habillés, depuis combien de temps ces prêtres restent fidèle à leur Foi, au Christ, et passant par quelles souffrances pour en être encore là, si on se demandait quelle est leur joie d'annoncer le Christ. Si au lieu de se plaindre du manque des prêtres on savait arrêter de juger ceux que le Christ nous donne comme pasteurs, sur des apparences et des préjugés (que l'on sait d'ailleurs ô combien faciles et mal fondés).
Ecoutez, pour les habits, c'est simple : ce n'est pas par ce qu'un jour, je constate que la cravate de quelqu'un s'accorde mal à ses chaussettes que j'en conclus que cette personne est spirituellement ou moralement pervertie. Il ne faut pas caricaturer.
Colomban a écrit :si au lieu de voir des abus partout (même si il y en a eu), on essayait de voir l'effort qui avait été mené pour que cette liturgie soit belle.
Je ne mets pas en cause le fait qu'il y ai eu des efforts pour cette liturgie. Ce que je dis, c'est que le résultat n'est pas conforme aux attentes. Il ne suffit pas de faire des efforts pour que tout soit couronné de succès. Vous savez, il y a des artistes qui travaillent toute une vie sans réussir à faire un seul chef d'oeuvre, et ce dans tous les domaines de l'art. Personne ne critique la capacité de travail de ces artistes ; simplement, ils n'ont pas de génie. C'est comme ça ... La bonne volonté ne suffit pas. (NB : quand je parle des artistes, ici, je ne parle pas du pop circus...)
Colomban a écrit :
Qu'y a t il à reprocher de la célébration du Saint Sacrifice ? les jongleurs et autres artistes ont-ils profanés les lieux ? (faudrait il au minimum qu'avant ils en aient eu l'intention..), se sont ils assis sur l'autel ? ont ils profanés les objets du culte ?
Je n'ai jamais dit ça.
Colomban a écrit :Certes on peut blamer ce mélange au sein de la liturgie, et c'est tout à fait légitime et normal et je me range dans cet avis.
Nous sommes donc d'accord. Je ne prétends pas faire autre chose.
Colomban a écrit :Mais il ne me parait pas chrétien, encore moins catholique, de manquer ce charité à tel point de remettre en cause la validité de cette Messe,
Je crois avoir insisté lourdement sur le fait que le sacrement y était indubitablement présent, dans toute sa validité. Je n'ai jamais remis en cause la validité de cette messe.
Colomban a écrit :de mettre en accusation des prêtres qui ont célébré dignement l'Eucharistie et selon le missel et ses rubriques,
Là, vous vous avancez : on voit à l'oeil nu que les rubriques et les règles liturgiques ont été de nombreuses fois violées, et pas simplement "comme ça en passant". Sans avoir besoin de faire de longues études des textes réglementant la liturgie de l'Eglise romaine....
Colomban a écrit :ou encore une chorale qui malgré les efforts déployés n'a pas su à tout moment être à la hauteur (et encore..).
Je n'ai jamais critiqué la bonne volonté ou la compétence de la chorale. J'ai critiqué le choix des chants. Et croyez moi je sais très bien que - surtout dans la liturgie - une chorale ne fait jamais un "sans faute". Je me garderais bien de juger une erreur musicale ou une fausse note. Je ne sais que trop bien ce qu'il en est...
Colomban a écrit :Nous ne sommes pas à Paris, dans le monde rural on n'a qu'une paroisse, on ne la choisit pas pour ces chants ou son prêtre, mais on essaye d'y vivre sa foi, en s'efforçant de faire au mieux.
Si au lieu de voir ce qui n'allait pas on s'était efforcé de voir ce qu'il y avait de beau, peut être qu'on mettrait un peu mieux en œuvre cette charité chrétienne.
La charité, oui ; la vérité aussi. Encore une fois, la liturgie n'est pas quelque chose dont on dispose à sa guise. Nous avons tout à fait la possibilité de dire et dénoncer des abus, surtout lorsqu'ils sont publics, surtout lorsqu'ils se déroulent dans ne cathédrale supposée être le modèle de la célébration pour un diocèse, surtout lorsque cette messe est télévisée et potentiellement regardée par toute la France ! Et que vous le vouliez ou non, ce n'est pas par obsession de "voir le mal partout". C'est par amour de la liturgie qu'il faut être capable d'ouvrir suffisamment les yeux et de dire "non, ce n'est pas normal". Vous savez, les abus de ce genre ont abouti il y a quelques années à l'éclosion d'un mouvement de rejet d'un Concile œcuménique et à un schisme douloureux. Ne croyez pas que ce genre de petits épisodes ne blesse pas profondément le sens de la prière de nombreux chrétiens. Ne croyez pas que tout cela peut "tout simplement" passer comme une lettre à la poste. C'est profondément perturbateur, et cela atteint parfois profondément chez les fidèles le sens de la prière publique de l'Eglise. On ne peut pas voir ça et dire, "non, ce n'est pas si grave".
Colomban a écrit :
Je n'ai pas non plus forcément apprécié les interventions des artistes du pop circus, mais j'ai essayé d'y voir, un effort fait, pour faire quelque chose, pour participer. Ce n'était pas l'idéal, c'est vrai et loin de là. Mais je n'ai pas vu autre chose que Jésus au moment de l'Elevation, il n'y avait pas d'intervention des artistes (le point culminant n'est ce pas la Consécration ? Vous remarquerez qu'ils ne sont pas intervenu pendant la Consécration).
A ce moment là, j'ai vu un Saint prêtre, qui s'offrait "in persona Christi", et qui mettait tout son Coeur, sa Volonté de se faire l'artisan du Bon Dieu pour Lui permettre de Se donner à nous. Et je crois que l'on pourra dire ce qu'on veut, mais pas porter des jugements sur l'attitude des prêtres. Un prêtre qui célèbre, c'est un Ministre qui nous porte Jésus, qui par ses mains Le fait venir parmi nous. Critiquer un prêtre, c'est critiquer le Christ.
Encore une fois, je ne remets pas en cause la bonne volonté de ce prêtre, qui manifestement, s'est retrouvé sans l'avoir voulu à devoir cautionner ces abus ; c'est un scénario tout à fait classique, où justement on considère que le prêtre - fut il curé - n'a pas à critiquer les idées de l'équipe liturgique. Il a fait tout ce qu'il pouvait pour essayer de rattraper le coup, mais que voulez-vous : il y a des choses qui ne disparaissent pas sous le simple effet du volontarisme.
Colomban a écrit :
Certes tout n'était pas au mieux.. mais voici ce que dit Notre Seigneur : "Avant de voir la paille dans l'oeil de ton frère, regarde la poutre qui est dans le tien". Cela me concerne, nous concerne tous. Peut être alors que le monde ira mieux, que l'Eglise grandira et se fortifiera mieux, poussée dans ses efforts de perfection (à ne jamais relacher) et qu'alors on en viendra à un temps ou critiquer ne servirait plus à rien.
Vous savez, si personne ne dit rien, qu'est ce qui vous prouve que ce genre de choses ne deviendra pas habituel dans cette paroisse lors des prochains dimanches ?
Tout Catholique, qu'il soit prêtre, diacre, ou fidèle laïc, a le droit de se plaindre d'un abus liturgique auprès de l'évêque diocésain ou directement auprès du Siège apostolique en raison de la primauté du Pontife romain. (Cf. Redemptionis sacramentum).
Colomban a écrit :
Un dernier mot, si vous souhaitez que les prêtres soient comme vous le voulez (!), et habillés comme vous le souhaitez, offrez leur donc de quoi s'habiller.. et rassurez vous, ça ne remplira pas plus les séminaires ! L'Eglise du Christ est comme Lui l'a voulu, pas comme nous la voulons (et je m'inclue dans le nous car ce que j'écris je sais que cela vaut autant pour moi). Je crois que Jésus nous regarde dans notre coeur, pas dans notre, votre habit. Et pourtant "je suis pour" un clergé bien habillé et revêtant des ornements dignes pour le Seigneur.. et j'aime les belles liturgies.
Je ne souhaite pas que les prêtres s'habillent comme je le veux ; je souhaite que les prêtres s'habillent comme le demande l'Eglise. J'ai cité la partie de la PGMR qui règlemente la tenue du clergé à la célébration eucharistique. Ne renversez donc pas les choses. Ce n'est pas ma "sensibilité" qui s'exprime, ce sont les règles disciplinaires édictées par la liturgie de l'Eglise. Etre fidèle dans les petites choses, pour s'en voir confier de grandes....
Je connais un séminaire en particulier, où justement, les prêtres et les séminaristes sont habillés exactement comme le demande l'Eglise ; et que vous le vouliez ou non, ce séminaire est plein à craquer : pourquoi ? Non pas par goût des "chiffons" mais par ce que justement les candidats au sacerdoce sentent bien qu'il leur faut, pour remplir entièrement leur vocation sacerdotale, accorder leur battement de cœur spirituel au pouls de l'Eglise, et que ça passe par les détails, par une configuration au Christ, via un certain nombre de règles disciplinaires qui sont des moyens et non des fins.
Colomban a écrit :
je ne cautionne pas les abus. Mais ce qui m'importe le plus, c'est mon attitude de vérité face au Christ, L'aimer Lui au travers de ceux qui ne font pas comme "il faut" et les amener à Lui.
Dieu regarde les coeurs.
Il faut dénoncer les abus sans condamner les personnes. Si vous ne cautionnez pas les abus, allez donc voir les personnes qui ont organisé cette liturgie, et dites leur, sans trop d'investissement affectif qu'il s'agit de ne plus recommencer et de travailler ensemble à l'acquisition d'un véritable sens liturgique, qui était manifestement aux abonnés absents dimanche dernier. Et si vous le désirez, je peux même vous y aider. En regardant les choses de façon positive. En partant de là où nous en sommes, et en essayant d'avancer dans le bon sens. C'est possible, et même relativement facilement atteignable, vu le clergé et les lieux. Mais il ne faut pas "intégrer la contrainte". Il s'agit de la dépasser, en sachant discerner ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Dire la vérité n'est pas forcément polémiquer stérilement.