OH! Etre roi ne suffit pas, il faut encore qu'il soit l'incarnation du bien, qu'il est le monopole de l'intangibilité, pour expliquer le chemin au peuple qui ne saurait avoir sa propre volonté....Comble de la suffisance.
Le problème n'est pas que le roi soit LUI MEME l'incarnation du bien ! Il est de reconnaître à la monarchie capétienne en tant que régime sa soumission AU MOINS PAR PRINCIPE au Bien, et à un bien LUI MEME INTANGIBLE puisqu'il s'agit de la Vérité de Dieu.
C'est tout ! Après on peut dire que c'est insuffisant, que certains roi ne s'y sont pas tenu. Soit. Mais reste que la monarchie se soumet d'elle même à cet impératif de faire le Bien. Qu'être roi lieutenant de Dieu, ce n'est que détenir des pouvoirs en fonction d'une mission, d'un devoir, et que ce devoir est la conformité de l'action politique avec le Bien tel que l'enseigne le christianisme.
C'est l'essence même de la monarchie telle que tout historien des idées politiques ne peut que le constater.
Et on ne peut en dire autant de la Révolution qui, elle, ne se soumet à aucune considération de ce type vu qu'il n'y a RIEN au dessus de la volonté du peuple.
Je note que votre référence à la "suffisance" me semble révèler ce qui vous révulse dans la monarchie : votre orgueil ne peut s'accommoder qu'un autre puisse vous être supérieur et vous gouverner. Je ne vous condamne pas : ce sentiment est celui de tout homme face à l'autorité qui commande et exige obéissance. Un sentiment fort répandu en des temps où l'on apprend, au nom d'une égalité mal comprise, à se croire l'égal des dirigeants et à prendre les gouvernants pour des laquais (terme que vous semblez apprécier).
Mais sachez que le roi à 2 corps, et que ce n'est pas tant à l'homme roi que l'on obéit...
Révisionisme que tout cela, allons allons, un roi n'habite pas dans une cabane mais dans un chateau, les laquais et autres étaient bien au sevice d'une caste, la cour, qui veut plaire au roi, et le roi le leur rend bien. Qui a abolit l'esclavage, louis XVI? Non, mais lorsque le tête fut coupée, la liberté fut en marche.
Non non, pas de révisionnisme du tout.
Tout d'abord dire que la noblesse est une caste est une grossière erreur, mais je suppose que vous savez vous même toute la différence qu'il y a entre un ordre et une caste et que, là encore, c'est votre orgueil qui vous égare.
Ensuite lorsque j'ai cité l'Elysée, c'est pour vous faire comprendre qu'il est dans la nature, dans la logique et dans l'intérêt bien compris d'un Etat quel qu'il soit de magnifier sa grandeur et sa puissance.
Quant à dire que la cour voulait plaire au roi... Les plus grands opposants à la monarchie ont TOUJOURS été les nobles et les aristocrates. Là encore c'est une évidence historique rebâttue.
Pour finir c'est bien Louis 16 qui en août 79 prend un édit portant abolition du servage et de la main-morte. J'en cite un passage :
« Justement touché de ces considérations, nous aurions voulu abolir sans distinction ces vestiges d’une féodalité, rigoureuse ; mais nos finances ne nous permettent pas de racheter ce droit des mains des seigneurs, et retenu par les égards que nous aurons dans tous les temps pour les lois de la propriété que nous considérons comme le plus sûr fondement de la justice, (…) » suit l'abolition du servage sur les terres du domaine royal. Puis : " ns voulons de plus qu’en cas d’acquisition ou de réunion à notre couronne, l’instant de notre entrée en possession dans une nvelle terre ou seigneurie soit l’époque de la liberté de tous les serfs ou main-mortables qui en relèvent ; et pour encourager en ce qui dépend de nous les seigneurs de fiefs et les communauté à suivre notre exemple, et considérant bien moins ces affranchissement comme une aliénation que comme un retour au droit naturel, nous avons exempté ces sortes d’actes des formalités et des taxes auxquelles l’antique sévérité des maximes féodales les avant assujettis.
(…) Enfin nous verrons avec satisfaction que notre exemple et cet amour de l’humanité si particulier à la nation française, amènent sous notre règne l’abolition générale des drts de main-morte et de servitude, et que nous serons ainsi témoin de l’entier affranchissement de nos sujets qui, dans quelque état que la Providence les ait fiat naître, occupent notre sollicitude et ont des droits égaux à notre protection et à notre bienfaisance. »
Voilà.
C'est cela la monarchie en action. Pas le grand méchant loup que vous vous figurez.