Il y a 2 choses à considérer.pierrot2 a écrit : ↑ven. 02 oct. 2020, 18:01Cette parole ne devrait-elle pas nous interroger, si l'on répond: "aux chrétiens d'aujourd'hui aussi" à (1), sur l'authenticité d'une vie, dite chrétienne, qui aurait le bonheur d'être vécue aujourd'hui sans persécution?
Et sans se voir insinuer qu'il (le chrétien) a un démon et que personne ne cherche à lui nuire, c'est à dire qu'il a des délires parano?(voir le passage de Jean 7,20, où la foule lui demande s'il a un démon, et qui cherche à le tuer)
La première, c’est que la persécution doit venir de l’extérieur (sinon ce serait un délire parano effectivement) : donc il n’y a pas de mérite à en être victime ou non, cela dépend du choix de Dieu par rapport à sa providence ou notre prédestination, notre vocation.
La seconde c’est que à la marge et dans certaines situations de vie, qui peuvent être permanentes ou occasionnelles (voir la première) le fait que nous soyons chrétiens convaincus et militants (par vertu) fait que nous représentons aux yeux du monde (au sens de Carolus) un obstacle et un jugement. Tous ceux du monde ne réagiront pas par la persécution, mais c’est une réaction possible parmi d’autres qui dépend d’eux, de leur vie et sensibilité. Certains d’eux se sentiront eux persécutés par nous, d’autres méprisants, d’autres indifférents ou moqueurs, d’autres attendris (si), d’autres nostalgiques (rêveurs) ou supérieurs (nous sommes des rêveurs), etc.
Pour ceux qui réagiraient avec agressivité, il y a ceux qui en contiennent l’envie, ceux qui s’y adonnent, ceux qui l’argumentent, etc.
Si tant est que je puisse m’assimiler au regard que vous avez porté sur Carolus, ma réponse serait clairement oui, et ce n’est pas seulement que je l’ai ressenti (cette haine, etc.) mais c’est un fait objectif : tentatives de meurtres, etc. Mais la cause est plus floue, elle tient au fait que j’observais la vertu chrétienne et que cela indisposait et contrariait leurs plans, donc cela aurait pu être pour un autre motif objectif que celui que je sois chrétien qui était pourtant bien réel me concernant, et cela peut être pour nous chrétiens une tentation, par « amour du prochain », sans qu’il y ait aucune lâcheté pour autant, de jeter du lest ...
Pour en revenir aux évangiles, les passages où il est reproché à Jésus sa parano sont des passages au cours desquels les religieux de l’époque n’avaient pas encore pour tout ou partie « formalisé » leur jugement définitif sur lui, leurs ressentis étaient très hétérogènes ce qui explique que les uns étaient déjà dans l’opposition et la haine mais dissimulées, ce qui explique que d’autres ne comprenaient pas les propos de Jésus qui les interpellaient tous sans qu’ils aient eux eu encore un avis. Ils prenaient les propos de Jésus au premier degré et s’alarmaient de son bon sens, ne voyant pas et ne comprenant pas où ces paroles voulaient en venir, lui demandant d’être plus clair car ses paroles en tant que Dieu leur paraissaient tellement impossible qu’ils y voyaient un second degré et cherchaient à l’atteindre. Ils étaient en cela naïfs.
Bref, il faut tenir compte que Jésus était en public, qu’il s’adressait parfois à certains mais que tous l’écoutaient, ce qui donnait lieu à des quiproquos. Il faut aussi tenir compte du fait qu’il lisait les consciences, aux mauvais qui s’étaient déjà fait leur avis ci-dessus il pouvait donc leur dire des choses qu’ils refusaient d’entendre comme vraies et directement adressées à eux, mais qui suscitaient leur crainte et leur haine à l’idée d’être découverts même aux yeux de leurs semblables (dont plus qu’on n’a tendance à le croire à cause du résultat devaient être de son côté, les évangiles le rapportent cela aussi).
Je pense que les premiers à avoir compris qu'il se disait Dieu sont ceux qui se sont sentis "lus" par lui, et jugés, et qui ont donc compris qu'il avait un charisme hors normes. Mais beaucoup d'entre eux l'ont bien pris, du fait de ses miracles et comme Nicodème, comme un authentique prophète. sauf que s'ils avaient le coeur perverti, face à ses accusations et si ils s'en sentaient visés, cela ne les a pas empêché de s'opposer - comme leurs ancêtres l'ont fait les en a prévenu Jésus, pour les inviter au repentir. Certains de ceux-là ont pu y répondre, d'autres ont durci leur opposition sans vraiment comprendre qu'il allait jusqu'à se dire Dieu. Et ceux qui l'avaient déjà compris et qui le haïssaient, n'ont pas voulu en communiquer à ces derniers cette idée qui aurait pu les faire changer d'avis et se repentir...
Bon je vais m’arrêter là pour cette nuit, j’ai toujours tendance à trop en dire, alors cela devrait suffire pour le moment… Même si je sens qu’il y aurait d’autres réponses à vous donner encore…