Fascisme et catholicisme (Onfray)

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Fascisme et catholicisme (Onfray)

Message non lu par Cinci » dim. 14 févr. 2021, 17:50

Bonjour,

Une petite lecture de Michel Onfray qui peut être intéressant par moment. C'est sûr. Même si dans l'ensemble je trouverais quand même assez vénéneuse sa fréquentation littéraire pour être franc avec vous. Je pense qu'à une autre époque l'abbé Bethléem aurait fait mettre ses oeuvres sous clé dans le Capharnaüm, l'auteur mis à l'index; non pas sans raison. Et - oui - je crois que j'aurais été assez d'accord avec la décision disciplinaire par-dessus le marché. "Au cachot !"

Donc, qu'est-ce qu'il raconte ?

Il écrit :

Le fascisme comme réaction chrétienne

11 février 1929
Le Vatican est crée par le s accords du Latran
signés entre Mussolini et Pie XI

" ... Mussolini crée le fascisme avec le Parti national fasciste en 1921. Le 22 octobre 1922, il marche sur Rome avec ses chemises noires. Il obtient le pouvoir et constitue le gouvernement le 30 octobre 1922. En septembre 1923, un rapport classé dans les archives du Vatican envisage un Programme de collaboration des catholiques avec le gouvernement de Mussolini. On y lit ceci :
"Les catholiques, grâce à plusieurs dispositions adaptées par le gouvernement conformément à ses principes [....] ont dû convenir qu'aucun gouvernement en Italie, et peut-être dans le monde entier, n'aurait pu, en une seule année, faire autant en faveur de l religion catholique. Les catholiques ne peuvent que penser avec horreur à ce qui pourrait se passer en Italie si le gouvernement de Mussolini devait céder face à une éventuelle insurrection des forces subversives; ils ont par conséquent tout intérêt à le soutenir."
Entre 1925 et 1926, Mussolini promulgue les lois fascistissimes qui constituent le régime fasciste avec parti unique et chef absolu répondant au nom de Duce : contrôle de la presse, interdiction des journaux d'opposition, tribunaux aux ordres, suppression du droit de grève, parti unique, interdiction du syndicalisme de gauche remplacé par le corporatisme fasciste, soumission de toutes les associations à la police, suppression d'élus auxquels sont substitués des individus désignés par le Parti, assignation à résidence ou relégation des antifascistes, création des tribunaux spéciaux, recours à la peine de mort pour les délits contre l'État, création d'une police secrète.

Dans son discours à la chambre des députés du 14 mai 1929, concernant les accords du Latran, Mussolini dit :

"L'État fasciste revendique pleinement son caractère éthique : il est catholique, mais avant tout, il est fasciste, exclusivement, essentiellement fasciste. Le catholicisme en fait partie intégrante et nous le déclarons ouvertement, mais que personne ne pense de brouiller les cartes par des subtilités philosophiques ou métaphysiques."


Autrement dit : pas de patristiques, pas de scolastiques, pas de sophistiques, pas de rhétorique, mais un catholicisme de combat, celui qui revendique le glaive de saint Paul, fût-ce au détriment des vertus évangéliques de Jésus. Il s'agit de rien de moins que du catholicisme élaboré par Constantin qui s'appuie sur le Christ en colère chassant les marchands du Temple - juifs. Le moment préféré d'Hitler dans les évangiles comme il le signale dans Mein Kampf.

Dans La Doctrine du fascisme, Mussolini écrit :

"L'État fasciste ne reste indifférent ni en face du fait religieux, en général, ni en face de cette religion positive particulière qu'est le catholicisme italien. L'État n'a pas une théologie, mais il a une morale. Dans l'État fasciste, la religion est considérée comme une des manifestations les plus profondes de l'esprit et, en conséquence, elle est non seulement respectée mais défendue (sic.) et protégée (sic.). L'État fasciste ne se crée par un Dieu particulier comme Robespierre a voulu faire , un jour, dans l'extrême délire de la Convention; il ne cherche pas non plus vainement à l'effacer des âmes, ainsi que le bolchévisme. Le fascisme respecte le Dieu des ascètes, des saints, des héros en même temps que le Dieu que voit et prie le coeur ingénu et primitif du peuple."


Au contraire du bolchévisme, le fascisme n'est pas un athéisme; il serait bien plutôt un bolchévisme chrétien, de même que le bolchévisme s'apparente à un fascisme athée. Le Duce veut dans son état fasciste la religion catholique de ceux qui l'ont faite dans l'histoire, les moines du désert, les grandes figures sanctifiées par l'Église, les noms notables de ceux qui l'ont historiquement incarnée. Ce catholicisme est celui des gens simples et intellectuellement modestes.

Lorsque Mussolini définit le fascisme, il en fait clairement un spiritualisme opposé au matérialisme et au positivisme :

"La vie, par conséquent, telle que la conçoit le fasciste, est grave, austère, religieuse : elle est vécue tout entière dans un monde que soutiennent les forces morales et responsables de l'esprit. Le fasciste méprise la vie commode."


Le Duce oppose donc deux mondes : d'une part, le matérialisme, le positivisme, le communisme, le bolchévisme, l'athéisme, le marxisme-léninisme qu'il exècre; d'autre part, le spiritualisme, l'idéalisme, le mysticisme, le catholicisme, le fascisme qu'il célèbre.

"Le fascisme est une conception religieuse, qui considère l'homme dans son rapport sublime avec une loi supérieure, avec une Volonté objective qui dépasse l'individu comme tel et l'élève à la dignité de membre conscient d'une société spirituelle. [...]"


Cette relation entre fascisme et catholicisme n'est pas sans heurts car Mussolini entend plus fasciser le christianisme que christianiser son fascisme. Dans le même logique Hitler voudra lui aussi nazifier le christianisme plutôt que christianiser son nazisme. Le fascisme mussolinien est un spiritualisme chrétien, mais nullement saint-sulpicien. Cette doctrine procède d'un patchwork intellectuel dans lequel on retrouve la philosophie du droit et de la religion hégélienne, le surhomme nietzschéen, le vitalisme bergsonien, le pragmatisme jamesien, l'éloge de la violence sorélien, autrement dit, un certain nombre de thèses que l'Église catholique officielle récuse.

Mussolini reconnaît la puissance du catholicisme, mais refuse que cette puissance soit plus efficiente que celle de l'État fasciste. Le souverain pontife quant à lui, effectue son travail de pape en souhaitant que l'Église conserve le monopole de l'éducation des jeunes, une activité que le Duce se réserve car il sait que l'endoctrinement assure l'être et la pérennité du fascisme dans le temps.

Les accords du Latran sont signés le 11 février 1929 entre le royaume d'Italie et le Saint-Siège, autrement dit entre Mussolini et le cardinal Pietro Gasparri, secrétaire du pape. Il est décidé que le pouvoir temporel du pape se réduit à la cité du Vatican qui devient un État avec tous ses attributs et que la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de l'État italien fasciste. Le Vatican devient un État avec sa police, sa presse, ses médias, ses timbres, sa monnaie. Le pape devient un chef d'État temporel comme les autres chefs d'État de la planète avec pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Mussolini fait verser une somme considérable en prix de l'abandon du règne papal sur les États pontificaux. Le Concordat stipule que le catholicisme est la religion officielle de l'État italien. L'enseignement religieux devient obligatoire dans toutes les écoles.

L'Église pouvait donc voir d'un bon oeil le fascisme en tant qu'il partage les mêmes ennemis : les communistes, les bolchéviques, les matérialistes, les athées, les Juifs, les philosophes rationalistes. [...] La montée en puissance du monde moderne, athée et matérialiste, consumériste et postchrétien, hédoniste et immoral, met la papauté en face de ses responsabilités : certes, le fascisme n'est pas, dans l'absolu chrétien, son premier choix, mais c'est un second choix qui, dans le relatif historique, fait très bien l'affaire, car le marxisme-léninisme gronde, la bolchévisation menace, l'internationalisation du communisme est d'actualité, une seconde guerre mondiale menace et le fascisme représente le meilleur rempart pour le christianisme. Le pape invite à multiplier les prières et les veillées sur toute la planète, mais un peu moins d'angélisme ne fait pas de mal [...] Le catholicisme officiel se fera donc le compagnon de route de tous les fascismes, le premier, celui de Mussolini donc, mais des suivants, celui de Franco en Espagne, celui d'Hitler en Allemagne, celui de Pétain en France, plus tard même celui des colonels en Grèce ou celui des dictatures d'Amérique du Sud dans les années 1970.


Franco

Après Mussolini, mais avant Pétain, Francisco Franco lui aussi joue la carte catholique contre la montée du péril bolchévique en Europe. Catholique, fils d'un père ayant quitté le domicile conjugal et d'une mère pieuse, taciturne et maigrelet, surnommé l'allumette et parlant avec une voix de fausset, Franco est un élève neutre. Il entre à l'école militaire ou il aime l'histoire, la topograohie et l'équitation. Il connaît le feu au Maroc lors des batailles du Rif et s'y fait gravement blesser. Il décroche des médailles et devient commandant à vingt-cinq ans. Il est détesté, froid, méprisant. Arrogant sous le feu, il donne ou fait donner la mort sans état d'âme. Il est austère jusqu'à l'ascèse - pas d'alcool, pas de filles. A trente-quatre ans, en 1926, il est le plus jeune général d'Europe. En 1935, il est chef d'état-major de l'armée. En février 1936, le Front populaire remporte les élections législatives. Un coup d'État se prépare. La guerre civile est déclarée le 18 juillet 1936, elle va durer presque trois ans.

La guerre d'Espagne oppose les phalangistes de la droite catholique aux républicains qui contiennent tant bien que mal communistes staliniens, trotskystes, anarcho-syndicalistes et anarchistes - les premiers qui prennent leurs ordres à Moscou feront autant de ravages parmi les républicains que les franquistes. Orwell a raconté cette boucherie de la gauche moscoutaire contre la gauche qui ne l'est pas dans Hommage à la Catalogne et Simone Weil a rapporté comment on tue des humains pour le bien de l'humanité dans sa lettre à Georges Bernanos.

Franco fait couler le sang de gauche au nom du Christ : 8 000 charniers contenant des milliers de cadavres ont été répertoriés à ce jour. Les franquistes veulent éviter une révolution de type marxiste et pour ce faire revendiquent une répression sans limite. Le sang coule à flots : à la baïonnette, au couteau, une balle dans la nuque, attaché à un poteau, torturé, la mort fait la loi. Les franquistes massacrent 10% de la population de Cordoue. Parfois, plusieurs centaines d'exécution ont lieu en une seule journée. Le massacre de Badajoz qui a lieu dans la nuit du 14 au 15 août 1936 occasionne entre 2000 et 4000 victimes. Près de 200 camps de concentration rassemblent des prisonniers politiques, mais aussi des homosexuels ou des droits communs. Tous sont condamnés à des travaux forcés. Près de 200 000 personnes y trouvent la mort. Là aussi, des centaines d'exécution peuvent avoir lieu en une seul et même journée. Certains prisonniers sont envoyés dans les camps nazis via des transits dans les camps français du maréchal Pétain.

Face au projet de déchristianisation clairement avoué dès le départ du gouvernement républicain, l'Église catholique prend ouvertement parti pour Franco. En septembre 1936, l'archevêque de Salamanque se prononce "en faveur de la défense de la civilisation chrétienne et de ses fondements". En 1937, le secrétaire général du Parti communiste espagnol José Diaz écrit : "Dans les provinces que nous contrôlons, nous avons dépassé amplement l'oeuvre des soviets, car l'Église en Espagne est aujourd'hui anéantie."

Le bilan total de cette terreur blanche est impossible à établir. Les estimations oscillent entre 80 000 et 400 000 personnes. Bernanos, qui fut un temps sympatisant de Franco au nom de l'espoir chrétien que le général portait au moment du coup d'État, se ravise au vu de la tournure des événements et raconte cette boucherie catholique dans Les grands cimetières sous la lune (1938). Ses tableaux sont terribles. Il rapporte qu'un prêtre de Palma de Majorque bénit les tueurs phalangistes les pieds dans le sang de leurs victimes républicaines. Il renvoie les franquistes dans le camp de Fouquier-Tinville et de Marat, Franco met sa tête à prix. Simone Weil et Albert Camus saluent la liberté et la grandeur de Bernanos. La droite renie l'homme de droite; la gauche l'acclame, alors qu'elle n'est pas de son camp.

Cette terreur des franquistes vers les républicains fonctionnent en contrepoint d'une terreur rouge des républicains vers les franquistes - ou l'on retrouve les pratiques de la déchristianisation de 1793 : profanation des lieux saints, vandalisme dans les monastères, pillage des églises, meurtre de près de 10 000 membres du clergé, castration et éviscération de prêtres, exécution de laïcs, viols de religieuses, assassinat de propriétaires, d'industriels, de commerçants, d'hommes politiques, incendies de bibliothèques religieuses, destruction des plans de la Sagrada Familia de Gaudi.

Des tribunaux révolutionnaires expédient au peloton d'exécution après des parodies de procès. Les commissions d'enquête se nomment checas - en hommage à la Tchéka. Des centaines de personnes sont abattues après dénonciations calomnieuses, pour des règlements de compte ou en vertu d'une simple suspicion. Les milices qui se disent antifascistes sortent des prisonniers politiques des prisons pour les massacrer sommairement. La police politique de l'armée populaire abat également ceux de gauche qu'elle estime déviants et qui, bien sûr, sont traités de fascistes. Les communistes soutenus par Staline déciment les rangs des anarchistes et du POUM trotskyste. En plus des 10 000 religieux morts il faut ajouter 75 000 autres victimes dites nationalistes.

Le 28 mars 1939, Madrid tombe; le 1er avril 1939, la guerre civile est terminée. ce même jour, Pie XII télégraphie ce message à Franco :
:"Nous nous réjouissons avec Votre Excellence de la victoire tant désirée de l'Espagne catholique."
Quinze jours plus tard, s'adressant au peuple espagnol à la radio, le pape précise les choses :
"Les desseins de la Providence, très chers fils, se sont manifestés une fois encore sur l'héroïque Espagne. la nation choisie par Dieu comme principal instrument d'évangélisation du Nouveau Monde et comme rempart inexpugnable de la foi catholique vient de donner aux prosélytes de l'athéisme matérialiste de notre siècle la preuve la plus élevée qu'au-dessus de tout se placent les valeurs éternelles de la religion et de l'esprit."
En 1941, des négociations commencent entre l'Espagne franquiste et le Saint-Siège afin de parvenir à un accord. Treize ans plus tard, le Concordat est signé. L'Église est très bien servie : les religieux ne peuvent être convoqués au tribunal civile sans l'autorisation du Vatican; s'ils doivent être détenus, c'est dans un local ecclésiastique; l'Église échappe à l'impôt; l'enseignement de la religion catholique est obligatoire dans les écoles; le christianisme est traité correctement dans les médias, tous supports confondus - papier, radio, télé; le personnel soignant, éducatif et pénitentiaire reçoit une formation religieuse; les membres du clergé sont dispensés du service militaire; les fêtes religieuses deviennent fériées; l'État assure les dépenses des diocèses; églises et couvents sont inviolables; le catholicisme devient religion officielle de l'État espagnol. En contrepartie de ces cadeaux faits par Franco à l'Église, l'Église le nomme chanoine honoraire; les prêtres espagnols prient chaque jour pour lui et le pays. Franco meurt dans son lit le 20 novembre 1975 après une longue agonie.

Michel Onfray, Décadence, Flammarion, 2017, p. 458

P.S. : je reporte ici un passage de Michel Onfray que j'estime être globalement correct. Il en permet de bien comprendre pourquoi nos gauchistes d'aujourd'hui aiment tant qualifier indistinctement de fascistes le moindre sympatisant de l'Église catholique et qui ne ferait pas en même temps soumission aux canons de la bonne pensée de gauche. Une sorte de réflexe pavlovien et patrimonial transmis et hérité ...

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Re: Fascisme et catholicisme (Onfray)

Message non lu par Altior » dim. 14 févr. 2021, 19:42

Cinci a écrit :
dim. 14 févr. 2021, 17:50

P.S. : je reporte ici un passage de Michel Onfray que j'estime être globalement correct. Il en permet de bien comprendre pourquoi nos gauchistes d'aujourd'hui aiment tant qualifier indistinctement de fascistes le moindre sympatisant de l'Église catholique
Ce que pas seulement les gauchistes, mais même la plupart des droitistes de nos jours oublient est le fait que le fascisme/nazisme et le communisme sont les deux variants de la même extrême gauche.
Par exemple, dans le passage cité, je note que M. Onfray, tandis qu'il parle de la jeunesse de Franco, ne dit mot concernant la jeunesse de M.Mussolini. Or, Mussolini fut non pas un socialiste lambda, mais le rédacteur en chef d'Avanti, c'est à dire de l'Humanité de l'époque.

Mais encore plus à gauche que M. Mussolini (si, si, cela fut possible!) a été M. Hitler. «Nazisme» est la formule courte pour désigner le Parti National Socialiste des Ouvriers (Nazional Sozialistische Arbeitspartei). D'ailleurs, la seconde Abomination Mondiale commença par une entente entre les deux têtes de la même hydre: le pacte Ribbentropp-Molotov fut le pacte Hitler-Stalin.

C'est seulement après que ces deux grands amis d'idées se sont retrouvés en portant une guerre fratricide l'un contre l'autre que la propagande bolchevique lança la thèse selon laquelle le nazisme serait un courant d'extrême droite. Thèse vite reprise par le communisme français (colonie dans la solde bolchévique à l'époque), puis par presque tout le monde, jusqu'à nos jours.

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Re: Fascisme et catholicisme (Onfray)

Message non lu par Cinci » lun. 15 févr. 2021, 4:49

Je donne un extrait pour la suite du texte de Michel Onfray - et, là, vous allez voir que c'est plus discutable, ce qui me permettrait de qualifier Onfray d'auteur un peu vénéneux au passage, et ce pourquoi l'abbé Bethléem devrait sévir.

Voyez ça :

"... Hitler croit en Dieu, cela ne fait aucun doute. Il est déiste. Mais il croit également dans la religion catholique. Il est fidéiste. Il ne cesse de renvoyer à la Providence qui veille sur lui et décide de ce qu'il doit devenir. [...] Ce qu'il reproche au christianisme, ce n'est pas le christianisme en tant que tel, mais sa version pacifique. Quand il pense le national-socialisme comme une civilisation, il ne le pense pas comme un athéisme ou un agnosticisme, encore mois comme un paganisme, mais comme un christianisme de choc.

Il faut ignorer le doute affirme-t-il. Puis il ajoute :
"Il nous faut prendre des leçons de l'Église catholique"
... qui ne transige jamais sur le dogme et qui rend seul possible la foi. Ainsi, quand il envisage la création de son Reich, Hitler prend encore exemple sur le christianisme qui ...
"... lui non plus n'a pas pu se contenter d'élever ses propres autels, il lui a fallu procéder à la destruction des autels païens. Seule cette intolérance fanatique devait créer la foi apodictique; elle en était une condition première absolue."
Hitler défend l'Église et refuse qu'au nom de tel ou tel forfait commis par l'un ou l'autre de ses membres on jette l'opprobre entier sur la totalité de  l'institution.
"En comparant la grandeur des organisations religieuses qu'on a devant les yeux avec l'imperfection de l'homme en général, on doit reconnaître que la proportion entre les bons et les mauvais est à l'avantage des milieux religieux. On trouve naturellement aussi dans le clergé des gens qui se servent de leur mission dans l'intérêt de leurs ambitions politiques, oublient d'une façon regrettable qu'ils devraient être les dépositaires d'une vérité supérieure et non les protagonistes du mensonge et de la calomnie; mais pour un seul de ces indignes, on trouve mille et plus honnêtes ecclésiastiques, entièrement fidèles à leur mission, qui émergent comme des îlots au-dessus du marécage de notre époque mensongère et corrompue."
Il poursuit :
"Aussi peu que je condamne et que j'aie le droit de condamner l'Église elle-même, quand un individu corrompu, revêtu de la robe de prêtre, commet un crime crapuleux contre les moeurs, aussi peu j'en ai le droit quand un autre, dans le nombre, souille et trahit sa nationalité [...] Et de nos jours surtout, il ne faut pas oublier que, pour un seul de ces Éphialtès, on trouvera des milliers de prêtres dont le coeur saigne des malheurs de leur nation, et qui souhaitent aussi ardemment que les meilleurs de leurs compatriotes l'arrivée du jour ou le ciel nous sourira enfin de nouveau."
Une fois de plus, y a-t-il là propos antichrétien ? Déclaration athée ? Critique anticléricale ? Diatribe païenne ?

Hitler veut que le catholicisme et le protestantisme soient allemands et, pour ce faire, prennent le parti du peuple allemand, comme ce fut le cas dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale. La religion chrétienne est donc compatible avec le national-socialisme au contraire du judaïsme dont Hitler estime qu'il est d'abord une religion identitaire séparatiste dans la nation.

[...]

Ce que nous enseigne l'histoire, ce que montrent les faits, corrobore la théorie d'Hitler: le "véritable christianisme", en tant qu'il est antisémite et reprend de Jésus le fouet qui sert à punir les marchands du Temple, s'avère clairement un allié du national-socialisme. Le Vatican qui souscrit au même antisémitisme contre le peuple déicide estimera finalement que, tout compte fait, ce régime est un allié. Voilà pourquoi l'ouvrage d'Adolph Hitler ne se trouve pas dans l'index des livres interdits de lecture et de consultation par l'Église catholique, apostolique et romaine.

Pour éviter d'avoir à penser la collusion du nazisme et du christianisme, sauf rares exceptions, l'Occident a construit  un paravent idéologique utile : Hitler aurait été athée, païen, antichrétien. Ainsi, il tombait de facto dans le camp du mal. Il devenait une figure de l'antéchrist. La morale moralisatrice dispensait alors tout un chacun de réfléchir, elle interdisait qu'on lise et fasse de l'histoire, l'affaire était réglée, il suffisait de déplorée sans avoir besoin de comprendre. Hitler devenait le parangon du mal et le mal se traite par l'incantation cathartique contre-satanique.

Hitler arrive légalement au pouvoir le 30 janvier 1933. A cette époque, 90% des protestants allemands lui sont favorables, pasteurs et théologiens compris. D'aucuns, parmi les intellectuels ou les penseurs, les philosophes ou les historiens, accusent le peuple et doutent de la démocratie en voyant l'avènement du dictateur par les urnes la preuve que le peuple ne pense pas. C'est faire peu de cas du fait qu'il pense souvent ce que les faiseurs d'opinion l'obligent à penser à force de propagande, de journalisme, d'idéologie, et ce, à longueur de conférences, de publications, de sermons, de cours, de livres, de messages radiodiffusés. Le monde intellectuel dans son ensemble rend possible la formation du national-socialisme, son accès et son maintien au pouvoir.

[...]

L'Église accorde son aide à ce funeste projet. Elle commence par souscrire au projet de réarmement de l'Allemagne; elle signe un Concordat avec Hitler le 20 juillet 1933; elle se tait quand les nazis boycottent les magasins juifs; elle reste également silencieuse lors de la proclamation des lois raciales de Nuremberg en 1935; elle ne condamne pas la nuit de cristal en 1938; en 1939, elle ne condamne pas l'invasion de la Pologne par les troupes du IIIe Reich, alors qu'elle condamne celle de la Finlande par les soviétiques; elle fournit alors ses fichiers d'archives généalogiques au pouvoir nazi qui peut alors savoir qui est juif et qui ne l'est pas - elle couvre toutefois les juifs convertis ou mariés à des chrétiens au nom du "secret pastoral" qui ne protège que les fidèles du Christ; elle prend parti pour le régime oustachi pronazi d'Ante Pavlovic en Croatie; elle n'excommunie ni n'excommuniera jamais aucun nazi, alors qu'en 1940 elle exclut de l'Église tout communiste quel qu'il soit en arguant de la collusion du bolchévisme et ... du judaïsme.

Revenons à 1934, Hitler, catholique, doit composer avec des nazis qui, eux, sont franchement athées ou païens - ainsi Heinrich Himmler et la SS, Alfred Rosenberg et son Mythe du XXe siècle, Richard Walther Darré auteur de La Race, sous-titré Nouvelle noblesse du sang et du sol. Tous souscrivent au mysticisme, à l'occultisme, à l'ésotérisme, à l'orientalisme, à la théurgie. C'est, hélas, trois hélas, parmi cette frange d'illuminés que la référence à Nietzsche fait des ravages : la figure ontologique du surhomme transformé en figure politique du SS tuant par-delà le bien et le mal [...] Hitler n'était en aucune façon nietzschéen. A Leni Riefenstahl qui l'interroge sur ses lectures et lui demande s'il lit Nietzsche, il répond :

"Non, je ne peux pas tirer grand chose de Nietzsche. C'est un artiste plus qu'un philosophe, il n'a pas la compréhension limpide de Schopenhauer. Naturellement, j'apprécie le génie de Nietzsche. Il écrit sans doute le plus beau langage que la littérature allemande puisse offrir aujourd'hui, mais ce n'est pas mon guide."

Sa visite aux archives Nietzsche à Weimar, sa rencontre avec la soeur du philosophe qui, elle, était une antisémite forcénée et une nazie convaincue ayant offert une canne à pommeau de son frère au Führer n'y font rien :"Ce n'est pas mon guide", dit Hitler qui revendique en revanche Schopenhauer dont le buste trône dans son bureau alors que []Le monde comme volonté et comme représentation[/i] était dans sa musette au front en 1914-1918.  

Schopenhauer, c'est le philosophe du Vouloir aveugle conduisant le monde, le penseur de l'art et de la musique, le théoricien de l'architecture comme "musique congelée", le misogyne célibataire, le pourfendeur de la démocratie, l'antisémite avéré qui parle de la "puanteur juive", l'ennemi des professeurs d'université, le bouddhiste végétarien qui invite à renoncer à la sexualité et à la procréation, et qui, dans le même ordre d'idée, défend la compassion envers les animaux [...]

Le livre qui permet de savoir quelle relation entretenait Hitler avec le christianisme est celui de l'évêque Alois Hudal : Fondements du national-socialisme, un texte de 1936. Le prélat autrichien, antisémite, souhaite une collaboration entre catholicisme et national-socialisme pour constituer une armée chrétienne susceptible de mener la guerre contre la Russie soviétique afin de débarrasser l'Europe de la menace dite judéo-bolchévique.

Hitler ne souscrit pas aux thèses exposées par Rosenberg dans Le mythe du XXe siècle. bien que ce dernier soit le chef idéologique du parti nazi. Alois Hudal pousse Hitler à la clarté : oui ou non soutient-il les thèses païennes de Rosenberg ? En cas de séparation d'avec le camp païen, Hudal envisage une collaboration avec un national-socialisme chrétien sur la base de quelques communautés de vue : la doctrine paulinienne selon laquelle tout pouvoir vient de Dieu; la théocratie contre la démocratie, l'antisémitisme rabique, la haine du bolchévisme, la crainte manifestée par les dirigeants soviétiques de voir émerger un front commun unissant fascisme et catholicisme romain comme le redoutait Molotov. Hitler qui estime que Le mythe du XXe siècle de l'occultiste païen Rosenberg est confus et sans pertinence souscrit au Fondements du national-socialisme de l'évêque catholique Alois Hudal. De la même manière que Mussolini veut fasciser l'Église, Hitler veut nazifier le christianisme. Pas question pou eux de christianiser leurs dictatures. L'Église officielle aurait pu refuser et entrer en résistance, elle ne le fera pas.

Précisons toutefois que Pie XI, qui était pape depuis 1922, publie en mars 1937 une encyclique rédigée en allemand et non comme habituellement en latin, intitulée Mit Brennender Sorge. Il y fustige clairement les thèses nazies : le néopaganisme et ses valeurs du sang et de la race, la critique du judaïsme de l'Ancien Testament, le racialisme antisémite, la fusion du nationalisme et du catholicisme, la religion de l'État et le culte de son chef, les multiples violations du droit, la répression contre l'Église qui refuse de se mettre au pas, le non respect des engagements du Concordat signé par ses soins. En représailles, Hitler déclenche des répressions contre des chrétiens.

Le 3 mai 1938, alors que le Führer rend visite à Mussolini à Rome, Pie XI ferme le musée du Vatican pour lui en interdire l'accès. Ostensiblement, avec sa gendarmerie, son personnel et sa garde suisse, le pape sort de Rome pour se rendre à sa résidence de Castel Gandolfo. Toujours de façon explicite, Pie XI revient au Vatican une fois le dictateur rentré en Allemagne. Quelques mois plus tard, le 6 septembre, il affirme :"L'antisémitisme est inadmissible. Nous sommes spirituellement des sémites."

Cinq jours après avoir publié son encyclique contre le totalitarisme national-socialisme, le 19 mars 1937, Pie XI publie une autre encyclique, cette fois-ci contre le bolchévisme : Divinis Redemptoris. Il y fustige sans ambage le communisme bolchévique et athée, qui prétend renverser l'ordre social et saper jusque dans ses fondements la civilisation chrétienne. Le souverain pontife convient que l'ordre du monde est injuste, qu'il génère de la misère qui nourrit ce mouvement des foules communistes, mais il estime le bolchévisme fallacieux d'un point de vue spirituel.

Incontestablement, Pie XI fut un grand pape quand il renvoie dos à dos deux dictatures sanguinaires, deux totalitarismes ravageurs, deux vision du monde qui fonctionnent à la haine et au ressentiment. Pour autant, il ne le fait pas au nom de la démocratie. Il crut même un temps que le fascisme permettrait de restaurer l'ordre chrétien abimé par la philosophie des Lumières et la Révolution française. Ce qui ne l'a pas empêché de mettre Maurras à l'Index en 1926 [...] le lendemain du jour de sa mort, il devait prononcer en présence de Mussolini un discours contre le système d'écoutes du régime totalitaire du Duce et sa politique belliciste. Pie XI avait également sollicité les universités catholiques pour qu'elles mettent sur pied un enseignement contre le racisme et l'antisémitisme.

Pie XII quant à lui couvre les exactions du régime national-socialiste. Lors de la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, Hitler décrète la solution finale : la destruction physique de la totalité des Juifs d'Europe. Cette dévastation avait déjà commencée, mais elle devient priorité absolue. Gerardt Reigner, représentant du Congrès juif mondial à Genèves, intervient auprès des autorités américaines et signale la destruction des Juifs à grande échelle :"On parle d'acide prussique", écrit-il le 8 août 1942. Les États-Unis informent le Vatican - qui ne réagit pas.

A Belzec, le colonel SS Kurt Gerstein assiste à des exécutions en août 1942. Il les détaille dans un rapport : l'arrivée en train, les morts pendant le voyage, les fenêtres grillagées, le visage hagard des enfants, le triage des victimes, les femmes, les vieillards, les enfants, les coups de cravache, les haut-parleurs, la nudité, les tas de vêtements, la pyramide de 25 mètres de chaussures, les dentiers ôtés, la confiscation des objets de valeur, la tonte des cheveux, la douche présentée comme hygiénique, l'entrée dans la pièce de mort, l'expression même de chambre à gaz, la saturation des corps dans la pièce, la fermeture, les pleurs, les sanglots, la demi-heure de gazage - et la mort. L'inévitable mort, la mort massive, la mort industrielle [...] six millions de Juifs meurent ainsi dans les chambres à gaz. Quand Gerstein veut informer le nonce apostolique à Berlin, on ne le reçoit pas. Il informe alors l'archevêque de Berlin en lui demandant de transmettre au Saint-Siège. Il envoie ce rapport au Vatican qui ne peut pas ne pas en avoir pris connaissance en même temps que ces mêmes informations lui arrivaient par d'autres canaux. Que fit Pie XII ? Rien. Que dit Pie XII ? Rien.

Les troupe soviétiques libèrent Berlin. Hitler se suicide dans son bunker le 30 avril 1945. Que fait le Vatican ? Il continue de soutenir le régime effondré. L'Église n'a aucun mot de condamnation des exactions du régime national-socialiste après la mort du Führer. Mieux : alors qu'elle fut incapable d'aider un seul juif à échapper à la mort programmée par les nazis, elle organise une filière via les monastères et les passeports du Vatican, un État à part entier depuis Mussolini, permet aux dignitaires nazis de quitter l'Europe pour échapper aux tribunaux. Un homme joue un rôle majeur dans l'exfiltration des criminels de guerre, un certain Alois Hudal, auteur des Fondements du national-socialisme ...

Cette guerre a occasionné la mort de 61 millions de personnes chez les alliés et 12 millions chez les puissances de l'Axe, soit 73 millions d'humains. Sur les neuf millions de Juifs d'avant-guerre, il en est mort deux tiers.

A la mort d'Hitler, le cardinal Bertram ordonne aux prêtres de son diocèse que soit donnée une messe de requiem. Ce fut un requiem pour l'Occident. Qui pouvait encore croire, sinon à un Dieu compatible avec une pareille hécatombe, du moins à une Église qui n'a rien trouvé à y redire ? Dans son Discours au VIe congrès international de droit pénal, en 1953, Pie XII dit :
"Celui qui n'est pas impliqué dans le différent ressent un malaise, lorsque, après la fin des hostilités, il voit le vainqueur juger le vaincu pour des crimes de guerre, alors que ce vainqueur s'est rendu coupable envers le vaincu de faits analogues"
J'ignorais qu'aux États-Unis, au Canada, en Angleterre et dans les autres pays alliés il y eut aussi des chambres à gaz. Le judéo-christianisme est mort d'avoir voulu se sauver en suivant la voie fasciste.

Michel Onfray, Décadence, p. 483

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Re: Fascisme et catholicisme (Onfray)

Message non lu par Cinci » lun. 15 févr. 2021, 17:29

Bonjour,
Altior :
Ce que pas seulement les gauchistes, mais même la plupart des droitistes de nos jours oublient est le fait que le fascisme/nazisme et le communisme sont les deux variants de la même extrême gauche.
Ce ne serait vrai en parti seulement, Altior. C'est un peu compliqué.

Parce que l'histoire des origines du fascisme (aussi bien que du nazisme) montrerait que dans la réaction contre le bolchévisme une part de gens issus des milieux de droite aura pu s'adjoindre à ces nouveaux mouvements. C'est le roi d'Italie qui confie les pouvoirs à Mussolini, le noyau des premières troupes de choc des nazis était formé de vétérans de la guerre de 1914, soldats démobilisés et reformés en milice pour combattre les communistes à Berlin. Aux États-Unis même, dans les années 1930, parmi les sympatisants très enthousiastes du racisme nazi, on comptait des bonshommes comme Henry Ford. Et le type n'avait rien d'un homme de gauche. Les nazis étaient extrêmement populaires parmi l'aristocratie britannique et jusque dans la famille royale.

La réalité c'est que cette création politique nouvelle et hautement originale que fut le fascisme en son temps était tel un "monstre" qui échappait à la ligne des partis, qui transcendait les vieilles oppositions.

Mais il reste vrai que cette "réaction" aura pu présenter des similitudes bluffantes avec le communisme ou le bolchévisme. Des gauchistes pouvaient évoluer à l'aise dans le fascisme vu que ce mouvement prétendait lui aussi révolutionner la société, la refondre sur de nouvelles bases et échapper à un vieux libéralisme considéré dépassé, inefficace, inapte à faire progresser le monde vers une modernité plus heureuse; ce que les communistes promettaient avec leurs "lendemains qui chantent", quand les fascistes vont eu aussi faire miroiter un avenir fabuleux pour la jeunesse. On avait affaire comme à deux mouvements révolutionnaires méprisant la démocratie.

En réaction contre le marxisme-léninisme, un gauchiste comme Mussolini pouvait collaborer avec d'autres bonshommes épris de valeurs considérés "réactionnaires" ou 'bourgeoises' (croyants catholiques, nationalistes, grands propriétaires terriens comme en Espagne, Jünkers en Allemagne, nobliaux ...)
C'est seulement après que ces deux grands amis d'idées se sont retrouvés en portant une guerre fratricide l'un contre l'autre que la propagande bolchevique lança la thèse selon laquelle le nazisme serait un courant d'extrême droite. Thèse vite reprise par le communisme français (colonie dans la solde bolchévique à l'époque), puis par presque tout le monde, jusqu'à nos jours.
Dans l'analyse sommaire des gauchistes d'aujourd'hui (antifas, médias, etc.), on amalgame toujours la droite classique, le nationalisme conservateur avec les idéologies totalitaires des années 1930 et alors que cela est sans rapport.

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