1)S’il y avait encore dans les années 1960 des pays où la pratique catholique était forte (c’est certain ) était-ce à mettre au seul crédit de leur reconnaissance constitutionnelle ,à des degrés variables, du catholicisme comme religion de l’Etat ?
Pas au seul crédit d'un Etat catholique, évidemment, mais cela aidait, c'est certain. Il suffit de voir où en est l'Amérique latine depuis cette époque : le protestantisme gagne énormément de terrain. Méditez un peu ma citation de Veuillot. Et si possible, lisez tout l'ouvrage d'où elle est tirée : "L'illusion libérale".
Ou plutôt à tout un climat intellectuel et social qui n’avait pas encore été bouleversé par la vague soixante-huitarde(appuyée sur un certain structuralisme et déjà une philosophie de déconstruction généralisée,d’origine française -Deleuze,Derrida, Barthe,Foucauld,Lacan,etc….) puis ensuite répandue dans tout l’Occident ?
Je suis convaincue que Mai 68 n'aurait pas été aussi dévastateur sans Vatican II. Autrement dit, je ne considère pas forcément la cause et la conséquence de la même manière que vous.
A cette époque l’édifice avait commençé à se fragiliser sérieusement et les exceptions telles l’Espagne franquiste ou le Paraguay de Stressner,déjà menacées par la démocratisation généralisée des régimes politiques ailleurs, avaient peu de chance de se pérenniser longtemps…
C'est à voir... Et il n'y avait pas que ces deux pays qui étaient encore assez bien catholiques.
2)votre objection concernant l’islamisme(ou l’islam) ne tient pas :vous ne vivez peut-être pas en France mais la montée de l’exaspération générale contre l’ »islamisation de la société » y est plus que palpable(heureusement !) et cette religion/idéologie n’est plus vue par la population avec la même bénignité que jadis(sauf par certains hommes d’Eglise,évidemment).La même chose nous arriverait si nous la ramenions trop du côté que vous indiquez alors que nous sommes déjà si mal vus.
Ce n'est pas le sujet : le fait d'être mal vu par les non-musulmans n'empêche pas l'islam d'être pratiqué et de se répandre. Vous vous souciez trop de la manière dont nous voient les incroyants.
3)pour s’opposer à des dérives style gender,avortements,euthanasie,etc…,point n’est beson d’en appeler à la recatholicisation de l’Etat.Intellectuellement il s’agit de batailler pour un retour à la reconnaissance d’une loi naturelle,autrefois si commune à l’ensemble des milieux et écoles de pensée
Si ces lois naturelles étaient globalement plus ou moins respectées ou du moins reconnues par la majorité des Occidentaux, c'était en raison du christianisme. Espérer que des incroyants postchrétiens s'opposent massivement à l'avortement et se mettent à prôner les valeurs familiales traditionnelles est totalement utopique. C'est la religion qui était le meilleur rempart contre les dérives progressistes.
Mais de grâce,Suliko,évitez les caricatures grossières qui ne vous ressemblent pas :je ne suis pas un partisan de Babel ni un affidé de Sodome,vous le savez bien !
Je n'ai pas été caricaturale et je n'ai jamais dit cela de vous.
Et évidemment, DH est en rupture avec la tradition de l'Eglise.