Le Dividende Universel (DU)

Écoles et doctrines - Économie politique - Politique monétaire - Comptabilité nationale

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Christophe
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Le Dividende Universel (DU)

Message non lu par Christophe » lun. 05 juil. 2004, 23:47

Le Dividende Universel (D.U.)
I. Présentation

:arrow: Les partisans du Dividende Universel (DU) proposent une allocation inconditionnelle versée à tous les citoyens, de la naissance à la mort, dont le montant mensuel varierait (en fonction de l'âge) entre 300 et 600 €.
:arrow: Le DU est une vieille théorie qui fut aussi appelée "Allocation Universelle", "Allocation d'Existence", "Revenu Inconditionnel", "Revenu de Base", "Revenu Minimum Garanti", "Revenu Citoyen"...
:arrow: Différents arguments philosophiques ont étés avancées pour légitimer cette idée : héritage des générations passées pour Christine Boutin, respect de la dignité de la personne pour d'autres...
:arrow: Les avantages annoncés de cette mesure seraient, en vrac : la simplification du système d'aides sociales, l'abolition de la misère, une baisse significative du coût du travail, le possibilité offerte à tous de travailler ou non...
:arrow: La mesure est réputée ne pas s'inscrire dans le clivage classique droite/gauche, puisqu'elle est soutenue aussi bien par libéraux-chrétiens (Christine Boutin), des ultras-libéraux (Alain Madelin), des socialistes, la mouvance New-Age...

II. Une généralisation du RMI...

:arrow: Mettons à part le prêchi-prêcha promotionnel du DU, il reste que l'ambition du DU est de garantir un revenu minimum à chaque citoyen, de la naissance à la mort. Il ne s'agit donc, ni plus ni moins, que d'une généralisation du Revenu Minimum d'Insertion (RMI) à tous les citoyens. Un Revenu Minimum Universel dont les justifications philosophiques s'effaceront rapidement, dans l'esprit des allocataires, au seul profit de la dimension financière de la mesure...
:arrow: Une extension du RMI ne serait légitime qu'à la condition qu'elle touche les "oubliés" (ou considérés tels) du système actuel. Mais qui sont ces oubliés ? Ce ne sont ni les sans-abris, ni les mendiants, ni les personnes sur-endettées, ni les étrangers en situation irrégulière... qui peuvent déjà prétendre à un RMI (insaisissable par les établissements bancaires). Le RMI n'a pas éradiqué la misère, le DU ne le fera pas non plus. Les jeunes de moins de 25 ans et les femmes au foyer alors ? Peut-être. Mais il ne semble pas qu'une généralisation du RMI à toute la société soit la mesure la plus économique pour porter secours à des catégories ciblées de la population...
:arrow: Le DU ne corrige donc aucune des imperfections du RMI. Tout au contraire même : en le généralisant, le DU en démultiplie les travers. L'application d'une telle mesure constituerait une véritable r-évolution culturelle aux répercussions sociales et économiques dramatiques...

III. Une mesure inéquitable

:arrow: Tous les citoyens n'ont pas les mêmes besoins. Cette conception s'oppose à la justice distributive qui prend en compte la situation particulière et personnelle de chacun. Les handicapés n'ont, par exemple, pas les mêmes besoins que les personnes saines...
:arrow: Tous les citoyens n'ont pas le même mérite. Or la Justice naturelle commande que le mérite soit récompensé. En effet, traiter de façon identique le citoyen et l'étranger ; l'étranger régulier et le clandestin ; la personne malade et le bien portant ; le riche et le pauvre ; le travailleur et le chômeur ; la victime et son bourreau ; le glandeur et le bosseur... constitue un déni de justice ostensible. La justice suppose un certain discernement qui s'oppose à une simplification excessive (ou simplisme). Gageons que les coûts induits par ce sain discernement sont rendus au centuple par la responsabilité personnelle et collective qui en découle.

IV. Une mesure contraire au droit naturel

:arrow: D'inspiration totalitaire, cette mesure suppose que la société est redevable du pain de chacun des citoyens. En prenant à charge une part non négligeable des revenus de chaque citoyen, cette mesure place toutes les personnes particulières dans la dépendance totale à l'État.
:arrow: En contraignant les citoyens à vivre du versement d'une aumône plutôt que de leur travail, le DU constitue une insulte pure et simple à la dignité humaine des citoyens, dont elle nie et détruit toute velléité d'autonomie matérielle tout en le privant de la fierté de subvenir lui-même à ses besoins.
:arrow: En versant un salaire aux enfants et aux femmes au foyer, l'État outrepasse ses prérogatives et empiète largement sur celles de la famille ! En effet il revient, en vertu du droit naturel, respectivement aux parents et aux travailleurs de subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur famille. Cette grave ingérence des pouvoirs publics constitue une atteinte à la responsabilité des familles… qui ne va pas renforcer mais, au contraire, risque de désagréger le lien social encore un peu plus .

V. Une négation du principe de responsabilité

:arrow: L'application d'un tel dispositif constituerait une négation de la responsabilité humaine. C'est par son travail que l'homme mérite son salaire : "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front." (Gn). Reconnaître la liberté de l'Homme, ce n'est pas le soustraire au travail mais lui laisser assumer pleinement les conséquences de ses choix.
:arrow: L’évolution qui consiste à transformer les citoyens en ayants-droits me semble lourde de conséquences : elle accrédite l’idée que la Société est débitrice à l’égard des citoyens, sans aucune réciprocité… Encore une fois, le droit est proclamé et le devoir est nié.

VI. Une dévalorisation du travail

:arrow: Le DU est une proposition empreinte de relativisme moral. Elle se propose de libérer l'homme de l'asservissement au travail. Mais, en versant un salaire à chacun, sans regard sur ses choix de vie, cette mesure signifie clairement que tous les modes de vie sont équi-valents. Travailler ou non serait donc indifférent ?
:arrow: Verser un salaire de façon inconditionnelle, c’est nier le caractère incontournable du travail. Or le travail n’est pas une option de vie : il est une dimension incontournable de la vie : tout être humain apte à travailler a l’obligation morale de travailler ! Je rappelles le mot de l'Apôtre : "Celui qui ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus." (2 Th 3.10)
:arrow: Les partisans du DU, font mine d'oublier que les richesses ne sont jamais produites que par le travail et par l'effort, et certainement pas par les loisirs... Cette mesure (qui constitue une véritable invitation au parasitisme social), hypothèque l'avenir en gaspillant les richesses accumulées par le travail de nos aïeux. Avec un programme du type "Tous à la plage !" et "Demain on rase gratis !", cette mesure et la société ludique qu'elle nous promet sont finalement hautement utopiques...

VII. Une mesure coûteuse

:arrow: En contradiction avec le principe de parcimonie, l'argent de la politique sociale ne sera plus mis "là où il y en a besoin" mais réparti de façon abusivement égalitaire. Or (et contrairement à ce qu'insinue une telle mesure) tout le monde ne va pas mal, fort heureusement ! En versant des subventions à des personnes qui n'en ont pas le besoin, on augmente d'autant le coût de la politique sociale. La mise en place de ce dispositif provoquerait donc une aggravation sensible de la pression fiscale...
:arrow: Si l'État et les organismes sociaux doivent contrôler, c'est afin que l'argent dépensé serve à ce à quoi il doit servir. Chaque centime donné à quelqu'un qui ne le mérite pas, c'est un centime dont est privé quelqu'un qui en a besoin et qui le mérite !
:arrow: Ce minimum vital que d'aucun considèrent comme un , est financé par l'effort de quelques-uns. Le financement de cette mesure, au bénéfice des oisifs, se fera sur le dos des travailleurs...

VIII. Des pistes alternatives

:arrow: Femmes au foyer. C'est aux personnes individuelles, et non à la société, que revient le droit et le devoir, le privilége et la responsabilité inaliénable de subvenir à leurs besoins propres et à ceux de leur famille.
La rétribution du travail au niveau du juste salaire couplé aux allocations familiales, doivent couvrir les besoins du travailleur et de sa famille et permet de répondre à cet impératif sans ingérence dans la sphère d'autonomie des familles. La création d'une allocation femme au foyer" dans le cadre des allocations familiales serait parfaitement envisageable et conforme à la Doctrine Sociale de l'Église.
:arrow: Pour réduire le coût du travail, tout en maintenant constant le pouvoir d'achat des travailleurs (ou pour augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs sans augmenter le coût du travail), nous pouvons augmenter les "crédits d'impôts". Cette mesure provisoire ne pouvant se justifier qu'en période de chômage structurel de masse.
:arrow: Pour corriger les effets pervers du RMI actuel, et le détournement de fonds publics institué par le RMA "Fillon-Boutin", je propose l'application du "RMA Bayrou" (présenté ici)

IX. Conclusion

Le principe de subsidiarité, le caractère incontournable du travail, et la responsabilité civique ne sont-ils pas au centre de la Doctrine Sociale ? Le DU est une mesure immorale, contraire au droit naturel, et qui marquerait notre déclin. Un parti d'inspiration chrétienne ne peut pas rester cohérent et proposer une telle mesure.

La reconnaissance consiste d'abord à revaloriser le travail, à rétribuer l'effort des travailleurs et à leur verser un salaire qui leur permette de vivre dignement, eux et leur famille. Pour redonner leur dignité aux nécessiteux, commençons par reconnaître à chacun le droit de travailler et de subvenir ainsi aux besoins du foyer !

Christophe
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Message non lu par wanderer » jeu. 09 déc. 2004, 23:16

J’adhère à tout ce qui est dit ici bien sûr. En revanche, je serais plus qu’étonné qu’une telle mesure soit prônée par quelqu’un comme Alain Madelain, ni même par les socialistes. C’est la première fois que j’entends parler du DU. Les New Age en revanche, je conçois qu’ils adhèrent. :lol:

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Message non lu par Raphael-Ange » dim. 12 déc. 2004, 1:29

La bible parle du DU de 10% de chaque possession ou les misèrables peuvent glaner et ne pas avoir à voler .Je suis 100% d'accord avec un salaire minimum garanti pour tous les être humains sans aucune exception. Et ceux à qui je pense le plus à part les plus faibles donc les misèreux temporaires ou pas ce sont les plus fort en intelligence: LES ARTISTES

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Message non lu par aramis » lun. 13 déc. 2004, 10:45

Ton dossier est trés bien monté, et il met le doigt sur les faiblesses du rmi et du projet DU.
Cependant, il faut bien avouer qu'en attendant, dans notre propre pays dit "civilisé", il est difficile de trouver un logement et de nourrir sa famille avec les revenus de notre travail.
Exemple : Salaire - 1200 euros
Allocation familliale pour 2 enfants : 112 euros
Loyer pour un 4 pièce en région parisienne : environs 800 euros

soit 1312 - 800 = 512 euros pour la nourriture, l'habillement, les impots, les charges, l'entretiens de la voiture, etc...

Si les deux parents travaillent, à temps complet (pas évident), un salaire entier est englouti par les frais de garde et les impots.

Conclusion : Le DU n'est peut-être pas la solution, le travail doit être remis à l'honneur, d'accord avec toi. Mais la doctrine sociale de l'église n'affirme-t-elle pas que les salaires doivent tenir compte des besoins réels de la famille ? C'est loin d'être le cas aujourd'hui.

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Complètement d'accord !

Message non lu par Christophe » lun. 13 déc. 2004, 23:52

Bienvenue chez vous Aramis !
aramis a écrit :Conclusion : Le DU n'est peut-être pas la solution, le travail doit être remis à l'honneur, d'accord avec toi. Mais la doctrine sociale de l'église n'affirme-t-elle pas que les salaires doivent tenir compte des besoins réels de la famille ? C'est loin d'être le cas aujourd'hui.
Je suis entièrement d'accord. C'est l'axe développé par la partie VIII : Des pistes alternatives.
[align=justify]Pour augmenter le pouvoir d'achat des familles, plutôt qu'une augmentation homogène du SMIC, je suis personnellement favorable à l'augmentation des allocations familiales pour les enfants et à la création d'une allocation familiale pour les mères au foyer.[/align]

Cordialement
Christophe
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Message non lu par aramis » mar. 14 déc. 2004, 10:43

Plusieurs remarques sur tes propositions :

1. L'allocation familliale doit-elle tenir compte des revenus du foyer ?

2. Comment finance-t-on certe forte augmentation des allocations ?

3. Tu écris "mère au foyer", mais parfois la mère travaille et l'homme est au chomage. Dans mon foyer, c'est ma femme qui a le salaire le plus important ( 2 fois le miens). Si l'un des deux devait ne plus travailler, mieux vaudrait que ce soit moi.
Dépassionner l'homme pour les choses terrestres, j'appelle cela une spiritualité de massacre. (François Varillon. 1980)

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Sur l'Allocation "Mère au foyer"

Message non lu par Christophe » mar. 14 déc. 2004, 21:52

Bonsoir Aramis,

Pour répondre à vos remarques :
aramis a écrit :1. L'allocation familliale doit-elle tenir compte des revenus du foyer ?
Personnellement, je ne crois pas. Etant - dans la version que je défends - une prestation de la Sécurité Sociale, elle doit être ouverte à tous les travailleurs sans distinction en fonction des revenus. ( Il en serait autrement si elle était conçue comme une mesure de charité sociale, mais je ne crois pas qu'il soit conforme à la justice qu'un travailleur doive faire appel à la charité publique pour nourrir ses enfants et sa compagne. )
2. Comment finance-t-on certe forte augmentation des allocations ?
La mesure n'a pas encore été chiffrée, c'est une avant-première en exclusivité mondiale que je vous ai présentée ! ;-)
Il reste donc à faire l'étude détaillée...
3. Tu écris "mère au foyer", mais parfois la mère travaille et l'homme est au chomage.
L'allocation "mère au foyer" n'a pas vocation à se substituer aux allocations chômage.
Dans mon foyer, c'est ma femme qui a le salaire le plus important ( 2 fois le miens). Si l'un des deux devait ne plus travailler, mieux vaudrait que ce soit moi.
Je ne suis pas favorable à la "confusion des genres" et j'ai une vision plus "traditionnelle" de la famille... :oops:
Maintenant, les pouvoirs publics doivent-il promouvoir ce schéma familial ou laisser une totale liberté aux couples dans la répartition des tâches professionnelles et domestiques ?
La question est ouverte et j'écoutes vos arguments.

Amitiés fraternelles
Christophe
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Message non lu par Raphael-Ange » mer. 15 déc. 2004, 1:04

Un salaire minimum garanti pour tous sans exception serait rentable pour tous
1) Fin de tous les capitalistes des commerces honteux de l'aumône abrutissante et des détournementt d'impôts et de successions
2) Fin de la surpopulation des prisons
3) Fin de la sucharge des hôpitaux
4) Fin du déchrochage scolaire
5) Fin de la multiplication à l'infini des programmes bidons de mesures sociales
Etc...
Ces seuls transferts de ces argents non rentables vers un salaire minimum garanti TRÈS RENTABLE pour tous permettrait et rendrait possible à tous de consommer en suscitant des emplois ou lieu de survivre au crochet de la société de peine et de misère en quémandant et en mentant. ET MIRACLE LE PLEIN EMPLOI apparaïtrait DE CAUSE À EFFET

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Message non lu par MB » mer. 15 déc. 2004, 15:03

Bonjour

Ce qui est séduisant dans le DU, c'est l'égalité devant la loi ; pas de discrimination entre certains citoyens et d'autres (ce qui explique que certains libéraux ne soient pas hostiles a priori à cette mesure). La chose, après, c'est qu'il entraînerait des effets pervers nuisant totalement à son efficacité sociale.
Exemple : je cherche un appartement. Je peux payer x euros. Je viens de trouver un loueur qui propose un appartement à x euros. Entretemps, le DU a été instauré ; je gagne désormais 200 euros en plus. Le loueur, sachant que je peux payer davantage, va donc augmenter le loyer de l'appartement à x plus 200 euros (c'est ce qui se passe parfois avec les étudiants touchant l'allocation de logement). Et cela va concerner tous les domaines de la vie, évidemment.

Tout cela n'est pas très "malin".

Cordialement

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NON

Message non lu par BGdC » sam. 18 déc. 2004, 7:43

Je suis totalement opposé à ce genre de chose. Qu'on aide les plus miséreux, certes, mais il ne faut pas abuser. Qui paye? D'ou vient l'argent? C'est encore très socialiste comme idée, quoi qu'on en dise, et ça montre aussi que le socialisme ne s'arrete pas au PS mais qu'il va de l'extreme gauche à la droite. N'est-ce pas Chirac qui était d'accord avec l'idée d'un impot mondial?

Comme quoi Emile Faguet avait raison lorsqu'il disait que la démocratie ménait au totalitarisme en passant par le socialisme. (Lire le culte de l'incompétence)
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"Ma personne n'est rien, mon principe est tout" Henry V

Renaud
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Crédit social & Dividende

Message non lu par Renaud » jeu. 13 oct. 2005, 16:26

[align=center]D'Où VIENT LE PROGRèS ? A QUI LE PROGRèS ?[/align]

[align=justify] Le Progrès, Oeuvre humaine

Qu'est que le progrès? C'est une avance vers le but recherché.

Que cherche-t-on, depuis le commencement du monde, dans toutes les activités humaine? A satisfaire les besoins des hommes? Certainement, mais à les satisfaire le plus possible, avec le moins d'efforts possibles.

Le maximum d'effets avec le minimum d'efforts.

L'homme qui a dompté et attelé le cheval, pour produire plus de travail avec moins de fatigues humaines, a réalisé un progrès.

L'homme qui a inventé la roue pour remplacer le traineau sur la terre ferme a réalisé un progrès.

Faire du progrès, c'est donc diminuer le travail de l'homme tout en augmentant les choses faites par l'homme.

Y a-t-il progrès de nos jours? Réussit-on à faire plus de choses avec moins de travaileurs, avec mons d'heures de travail? Tout le monde sait bien que oui. Nombreux sont ceux qui l'on appris à leurs dépens au point de maudire le progrès.

Et pourtant le progrès est une bonne chose. Il veut libérer de plus en plus l'homme du labeur et lui laisser des loisirs pour sa vie d'homme.

Depuis toujours, l'homme cherche le progrès, parce qu'il est un homme et non pas une bête. L'éléphant, le castor, n'ont pas fait de progrès. L'homme en fait, c'est une de ses marques distinctives, c'est un des produits de son intelligence, donc de son âme.

La Machine

L'homme qui invente une machine pour faire ce que faisaient dix hommes réalise un progrès. Plus de choses avec moins de dépenses d'énergie humaine.

Cet homme-là qui invente une machine, avec quoi l'a-t-il inventé? Disons que cinq années de son temps et de ses recherches furent financées par un capital à sa disposition de 50.000 (euros, dollars, livres, yuans, pesos, X,Y, etc, peu importe). S'il n'avait eu que son temps et les 50.000 X, il n'aurait pas inventé la machine. Mais, en plus, il a la science, la science qu'il n'a pas faite, qu'il a trouvé toute faite pour lui en entrant dans le monde. Il a pu contribuer à l'augmenter, mais il n'est pas parti de zéro. La grosse partie de la science qu'il applique est une accumulation de l'esprit humain, de génération en génération.

Avec quoi donc l'homme a-t-il inventé sa machine? Avec la science, plus son travail personnel, plus le capital mis à sa disposition pour payer ses recherches et son temps.

Quel sera le résultat de son invention? Plus de produits qu'avant son invention. Plus de produits que n'en pourraient procurer, sans cette invention, le travail d'un homme pendant cinq ans et 50.000 X de placement dans des conditions existant auparavant. Autrement, il n'y aurait pas de progrès.

Si donc il y a progrès, le produit de l'invention sera bien supérieur à ce que peut acheter le placement de 50.000 X et cinq années de salaires. La salaire de l'inventeur et l'intérêt ordinaire de capital ne sauraient acheter le produit de l'invention.

La machine déplace dix hommes, avons-nous dit. Elle produit donc au moins ce que produisaient ces dix hommes. Même si les dix hommes pouvaient autrefois, avec leur salaire, acheter l'équivalent de leurs produits, comment va-t-on, avec dix salaires en moins, acheter le produit de la machine qui est au moins égal au leur?

Avec son salaire, ses commissions et droits, l'inventeur achète une part du progrès. Avec le rendement de ses 50.000 X, le capitaliste achète une part du progrès. Mais les deux ensemble n'achètent que la consommation de deux hommes. Comme la machine a remplacé le travail qui faisait vivre dix hommes, et que deux hommes ne peuvent ni manger comme dix, ni se loger comme dix, ni dormir comme dix, ni élever des enfants comme dix, il est clair que les deux ensemble n'achètent pas l'équivalent de tout le produit de la machine.

Voilà donc un progrès réalisé, mais rendu inachetable.

Que faire?

Politique de Dividendes

La politique des salaires aux travailleurs et des intérêts aux bailleurs de fonds ne réussira jamais à règler ce problème, puisque le progrès réduit le nombre des salariés. Et c'est parce qu'on s'en tient à la politique des salaires et des intérêts que des milliers et des millions de crève-faim maudissent le progrès au lieu de le bénir.

C'est pourquoi le Crédit Social demande de distribuer des dividendes à tout le monde pour que tous puissent acheter leur part de progrès.

Leur part de progrès. Le progrès est l'oeuvre de la science accumulée, du travail personnel de l'inventeur et du bailleur de fonds. Le bailleur de fonds et l'inventeur tirent leur récompense par la manière ordinaire. Mais la science accumulée, qui est un capital commun, entre pour une très grosse part dans l'invention. Ce qui reste après que le capitaliste et le travailleur ont été satisfaits, c'est donc la part de la science accumulée qui appartient à tout le monde.

C'est pourquoi toutes les bonnes choses qui restent invendues, toutes les bonnes choses que les salaires n'achètent pas, appartiennent à tout le monde, et tout le monde doit avoir le droit de prendre sa part, au lieu de les laisser se perdre et d'arrêter le progrès.

Et qui doit voir à ce que tout le monde ait sa part du progrès? Le gouvernement, puisque c'est lui, et lui seul, qui remplace tout le monde, qui a charge du bien commun à tous.

Escompte et Dividende

Il y a daux manières de permettre aux hommes et aux femmes d'acheter leur part du progrès: en diminuant le prix des produits, pour permettre d'en avoir davantage avec chaque X (dollar, euro, yuan, etc) donc en augmentant le nombre de dollars, euros, yuans, etc entre les mains des hommes.

La première manière peut être généralisée sous forme d'escompte, escompte qui ne nuirait pas aux marchands parce que le gouvernement créerait l'argent necéssaire pour solder cet escompte. C'est ce qui s'est fait au Canada occidental dans la province d'Alberta sous forme de boni, ou ristourne aux acheteurs.

Mais cette manière ne donne une part du progrès qu'à ceux qui ont déjà de l'argent pour acheter. Comme le progrès diminue le nombre de ceux qui ont des salaires, il diminue la provenance de l'argent par le travail, et les plus nombreux n'ont aucun revenu à faire valoir; l'escompte de vente, ou boni d'achat, ne leur dirait pas grand'chose. Puisque tous sont propriétaire de la plus grande partie du progrès, il faut qur tous aient leur droit.

C'est pourquoi l'autre manière, le dividende à tout le monde, est nécéssaire pour atteindre tout le monde. La première manière est plus technique, la seconde est plus sociale. La première garantit contre l'inflation, contre la production de richesse inutile; la seconde donne à tout le monde le moyen de faire valoir sa part et de guider la production par le choix des produits.

La combinaison des deux, que prêche et peut mettre en pratique le Crédit Social, fait les deux à la fois: elle garantit la part de tous et de chacun, et elle empêche l'inflation.

Le progrès dans le volume de la production demande le progrès dans le volume de l'argent.

Le progrès est énorme dans le domaine de la production. Il faut le rendre énorme dans le domaine de la distribution.

Ceux qui s'attachent à la vieille méthode de distribution financière sont les ennemis du progrès dans la distribution, ils paralysent l'essor du progrès dans la production et préparent le progrès dans la révolution.

Faire pousser deux brins d'herbe où il en poussait un seul, c'est du progrès, lorsque c'est de l'herbe que l'on veut.

Si l'herbe est abondante et que ce sont les dollars, euros, yuans, X, etc, qui manquent, le progrès consiste à faire pousser deux dollars, euros, yuans, etc, où il n'en poussait qu'un seul. Et c'est pourquoi le Crédit Social est un progrès. Et comme le progrès est dans l'ordre, le Crédit Social est dans l'ordre. Et comme le progrès distingue l'homme de la bête, le Crédit Social distingue l'intelligent de l'imbécile.

Réclamez donc le dividende national (et international) pour acheter votre part du progrès et permettre à chacun d'acheter sa part du progrès.

LOUIS EVEN

Extrait du Journal - Vers-Demain (6 n° Par an)
Rougemont
Québec
Canada JOL MO
tél: (450)469-2209

PS: à ceux qui sourient pensant trouver ici une utopie, une de plus, qu'ils songent immédiatement aux milliards tout de suite libérés pour la guerre. Leur lucidité en sera préservée.[/align]

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Message non lu par Christian » ven. 14 oct. 2005, 20:24

Bonjour Renaud,

Ne trouvez-vous pas sidérant qu’au 20ème siècle un quidam qui prétend professer une théorie économique tienne encore de tels sophismes. (Mais, cher Renaud, ce texte est-il authentique ? Par quelle extra-lucidité un auteur mort en 1974 mentionne-t-il l’euro et le yuan ?).
[L’inventeur] a pu contribuer à augmenter [les connaissances], mais il n'est pas parti de zéro. La grosse partie de la science qu'il applique est une accumulation de l'esprit humain, de génération en génération.
C’est bien pour ça que nous vivons en société ! Nous bénéficions de tout le savoir et du capital matériel de nos ancêtres et de nos contemporains. La fée société place deux cadeaux dans chaque berceau, le commerce et la culture. Par le commerce, nous nous procurons tous les biens que nous ne saurions fabriquer nous-mêmes. Grâce à la culture, chaque génération n’a pas besoin de réinventer la roue. Il n’y a pas plus de « dette » à avoir ici qu’il n’y en aurait parce que nous savons parler.
Si donc il y a progrès, le produit de l'invention sera bien supérieur à ce que peut acheter le placement de 50.000 X et cinq années de salaires. La salaire de l'inventeur et l'intérêt ordinaire de capital ne sauraient acheter le produit de l'invention.
Peut-être, et alors ? Les ingénieurs qui fabriquent des Airbus ne le font pas pour les acheter. Le but de la division du travail est précisément de produire pour autrui.
La machine déplace dix hommes, avons-nous dit. […] Même si les dix hommes pouvaient autrefois, avec leur salaire, acheter l'équivalent de leurs produits, comment va-t-on, avec dix salaires en moins, acheter le produit de la machine qui est au moins égal au leur?
[…] Comme la machine a remplacé le travail qui faisait vivre dix hommes, et que deux hommes ne peuvent ni manger comme dix, ni se loger comme dix, ni dormir comme dix, ni élever des enfants comme dix, il est clair que les deux ensemble n'achètent pas l'équivalent de tout le produit de la machine.

Voilà donc un progrès réalisé, mais rendu inachetable.
L’ineptie de ce raisonnement était déjà démontrée théoriquement au début du 19ème siècle. Comment être luddiste deux siècles plus tard, alors que la population a été multipliée par 10 et que néanmoins chacun d’entre nous consomme au moins dix fois plus que ses aïeux ?
le progrès réduit le nombre des salariés
On croirait entendre du Viviane Forrester ! :dunce: Mais non, le progrès ne réduit pas le nombre de salariés. Tant que la totalité des désirs humains n’est pas assouvie (et ce n’est pas demain la veille), il y aura du travail à faire. Même avec son chômage élevé, la France emploie plus de salariés qu’il y a 30, 80 ou 150 ans. Et les pays qui connaissent quasiment le plein emploi, comme les Etats-Unis et le Royaume Uni, sont aussi ceux qui investissent le plus dans la technologie. Cherchez l’erreur.
… la science accumulée, qui est un capital commun, entre pour une très grosse part dans l'invention. Ce qui reste après que le capitaliste et le travailleur ont été satisfaits, c'est donc la part de la science accumulée qui appartient à tout le monde.
C'est pourquoi toutes les bonnes choses qui restent invendues, toutes les bonnes choses que les salaires n'achètent pas, appartiennent à tout le monde, et tout le monde doit avoir le droit de prendre sa part, au lieu de les laisser se perdre et d'arrêter le progrès.
Une mesure arrêtera sûrement le progrès, c’est la consommation du capital. Si les profits sont distribués « à tout le monde » pour soutenir la consommation, quel argent va financer la recherche et la reconstitution du capital ?

C’est curieux cette persistance de croyances si manifestement fausses que le « Crédit social ». De même qu’il existe une petite communauté d’irréductibles qui croient que la terre est plate et que les photos des satellites sont des truquages, nous rencontrons des sectateurs du Crédit social qui malgré toutes les démonstrations logiques et l’expérience historique des deux derniers siècles affirment que la quantité de travail est limitée ; que plus d’argent en circulation, c’est plus de richesse ; que le gouvernement « remplace tout le monde » (celle-là, c’est la meilleure !), et que la consommation précède la production.

Nous cherchons tous à vivre dans une société douce, généreuse et sage. Mais ce n’est pas en niant la réalité des comportements humains que nous la ferons advenir.

Cordialement ;-)
Christian

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Wistiti
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Message non lu par Wistiti » mer. 10 janv. 2007, 21:46

Un Revenu Minimum Universel dont les justifications philosophiques s'effaceront rapidement, dans l'esprit des allocataires, au seul profit de la dimension financière de la mesure...
Du tout, car pour en arriver là, les mentalités auront changé et le monde saura ce que le dividende social signifie, pas juste une histoire d’argent. En plus, il ni aura pu d’intérêt sur l’argent nouveau. De même un boni de dividende est possible, abaissant le dividende de base pour tous ou ceux qui en ont moins besoin.

En plus, ça ne fera pas des paresseux. Le milieu du travail sera meilleur, plus de PME… Les mentalités économiques et sociales seront différentes une fois l’usure disparût.

Pour ce qui est du progrès qui désembauche, si tout ce qui est physiquement réalisable est fait, ben il ne restera qu’à se reposer le 7e jour. Si nous vivons tous dans des condos, pu besoin d’en construire, donc mises à pied. Évidemment, nous sommes loin du compte pour le moment, il reste beaucoup de rénovations de nos infrastructures à faire et on nous en empêche.

Le dividende n’est pas un profit distribué. Il sert à ce que la population puisse acheter tout ce qu’elle fabrique, sans piger dans les salaires et créer une incidence sur les coûts de revients (prix). Le piratage de musique pourrait disparaître!

Pour ce qui est de la production qui précède la consommation, ce n’est pas parce que c’est réel que c’est bon. Ce n’est pas la population qui a demandé du Coke, Kraft Dinner, McDo… jusqu’au plafond. Ça vient de monopoles ayant la possession du crédit avec des parts dans des banques et qui achètent tout avec des $US sans valeur. Le fait d’avoir plus de PME permettrait au consommateur d’exprimer plus ses besoins, et non d’être pogné de racheter toute la collection de Pink Floyd à cause de la disparition futur des CDs.
L'occident montre une haine envers lui-même, qui paraît étrange et peut être considérée uniquement comme un phénomène pathologique. L'occident ne s'aime plus, dans son histoire il voit uniquement ce qui est blâmable et destructif, il n'est plus capable de reconnaître ce qui est grand et pur.
(Benoit XVI)

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Droits opposables

Message non lu par Christophe » dim. 14 janv. 2007, 11:42

Bonjour Wistiti

J'ai posté il y a quelques jours un article sur un sujet similaire : le droit au logement opposable. En effet, la proposition du Dividende Universel correspond à la revendication d'un droit au revenu opposable. Vous trouverez donc dans cet article une nouvelle formulation de mon raisonnement critique, qui est complètement transposable au DU. Cette critique se place volontairement sur le plan de la théologie morale.

Bien à vous
Christophe
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Message non lu par Jol » dim. 14 janv. 2007, 14:04

je suis en partie d'accord avec ce qui est dis, mais voyons les aspects positifs.
Economiquement celà peut être très bon, puisque ce serai une augmentation sensible du pouvoir d'achat et certaines personnes ont vraiment besoins d'aide de ce genre (les étudiants bah ouai avec 150€ par mois je vais pas loin).

Economiquement donc, et utopiquement je vous l'accorde le petite cercle vertueux se mettrait en place (dépenses+>production+>investissement+>emplois+) mais je vous l'accorde ça c'est dans le cas où l'argent serait dépenser dans des entreprises françaises à l'heure de la mondialisation, c'est impossble...
Mais vis à vis de la personne une augmentation du niveaux de vie ne peux être qu'un bénéfice pour l'individus et un coup de pouce ne peux être que bienvenue.

C'est couteux c'est vrai, mais c'est con à dire mais on n'est plus à ça près... nous sommes dans une impasse de ce côté là, 1000 milliards d'euros de dettes dont la totalité des impôts ne servent qu'a payer l'intérêt de cette dette.
D'accord on va dans le mur, mais en même temps l'état DOIT supporter des politiques de dépenses majeures(voir edmund phelps) pour relancer l'économie.

Alors si cette aide permet à certaines personnes de mieux vivre, pourquoi la refuser?

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