Bonjour,
Perso, s'il y a une personne pour qui je suis sûre de ne pas voter, c'est elle (et Mélenchon).
Bon, je fais aussi mon petit résumé, si ça peut servir à ceux qui n'ont pas une heure à perdre (moi je l'ai
) :
Sur la Justice
MLP est pour la peine de mort « dans les cas les plus graves » et notamment dans les « crimes contre l'enfance ». Elle ne précise pas ce qu'elle entend exactement par crimes les plus graves (à une certaine époque, c'était le parricide qui était considéré comme le crime le plus grave) mais cite en exemple Pierre Bodein (« Pierrot le fou »), l'assassin de la petite Jeanne-Marie. Elle sait que les Français sont divisés sur la question, même dans son parti, et envisage donc un referendum qui aurait lieu après un débat. À une remarque sur le fait que l'Église catholique s'oppose à la peine de mort, elle répond que c'est une position récente qui date des années 1980.
Pour MLP, le vrai débat est : « est-ce qu'on met en place la peine de mort ou est-ce qu'on met en place l'enfermement à vie, c'est-à-dire la perpétuité réelle ». Elle parle de « prédateurs, de barbares, de dangers » qu'il faut écarter de la société, pour lesquels ils présenteraient un danger (récidive notamment).
MLP se dit pour une politique de tolérance zéro ; pour cela, elle voudrait mettre en place des tribunaux pénaux de proximité qui fourniraient des réponses rapides à des affaires pénales simples (elle ne précise pas ce que sont des « affaires pénales simples »). Selon elle, le principe de tolérance zéro a fait ses preuves aux États-Unis et à New-York en particulier (la ville aurait vu chuter son taux de criminalité).
Les tribunaux correctionnels jugeraient les délits graves.
MLP pense qu'actuellement, en matière de justice, un mineur bénéficie d'une impunité jusqu'à ses 16 ans. Elle se prononce en faveur du placement en centres semi-fermés ou ouverts (elle ne fait pas de distinction entre les deux, reprenant le principe du verre à moitié plein ou à moitié vide) des jeunes délinquants, sans oublier le côté éducatif (elle ne précise pas ses propos).
Elle termine sur une critique du bilan de Sarkozy et doute que son gouvernement ait vraiment la volonté de mettre fin à la délinquance. Elle cite le chiffre de 5000 leaders délinquants, et précise en réponse à une question que ce chiffre lui a été fourni par des criminologues (sans citer de noms). Elle pense enfin que le nombre de places de prison devrait être de 90 000 en France (environ 50 000 actuellement), par rapport à la population totale.
Sur la liberté d'expression
Le FN est pour l'abolition de la
loi Gayssot « tendant à réprimer tout propos raciste, antisémite ou xénophobe ». Elle ne répond pas à l'intervenant qui lui demande si elle considère que le négationnisme est un délit ou une opinion, jugeant que la question est mal posée. Elle se dit pour la liberté d'expression et pense que la censure a plus d'inconvénients que d'avantages, et que des lois pénalisant les propos racistes ou antisémites ne font pas forcément reculer le racisme et l'antisémitisme. Elle se demande qui peut juger de ce qu'on a le droit de dire ou pas. Évoquant le procès d'Eric Zemmour, elle affirme qu'« Éric Zemmour devrait avoir le droit de tout dire ».
Un intervenant évoque la montée des partis populistes en Europe (
Vrais Finlandais en Finlande,
UDC en Suisse, divers mouvements belges et néerlandais) et lui demande si elle accepte cette étiquette (« populisme »). MLP juge que c'est un terme utilisé par les « élites » (sans préciser davantage) dans le but de discréditer et juge ces mêmes « élites » populophobes, les accusant de ne pas aimer le peuple français. Elle dit avoir un certain nombre de contacts avec des partis européens.
Sur l'économie
MLP juge que la mondialisation est d'une « brutalité extrême » , que règne l'idéologie du « tout commerce » et que la loi du marché écrase les codes et les mœurs. Pour elle, la mondialisation consiste à « faire fabriquer à des esclaves pour vendre à des chômeurs ». Elle fait ensuite un peu de démagogie en disant que le peuple français a une façon de penser très saine mais que « on » l'a trompé.
Un intervenant remarque que du temps de Jean-Marie Le Pen, le FN avait des positions anti-fiscaliste et anti-étatiste. MLP se dit en effet attachée au service public mais contre le matraquage des classes moyennes qui fournissent tous les efforts. Elle ne donne pas de précisions car cette partie du programme est en cours d'élaboration. Elle se dit pour la liberté économique dans le cadre d'une nation ; l'État doit réguler (mais pas diriger) l'économie « quand elle suscite dérives et abus dont le peuple est victime ».
Elle résume cela en disant que quand il n'y a pas d'abus, l'État se contracte sur ses fonctions régaliennes alors que quand il y a une guerre économique, plus de frontières et de la mondialisation l'État doit pouvoir se « dilater » et jouer un rôle stratégique dans le but de protéger l'égalité des citoyens et préserver la justice.
Elle pense que les Français n'ont rien contre le fait de payer des impôts (Gentil Athée, où es-tu ?
) mais rejettent les dépenses inutiles (selon elle, 20 milliards d'euro liés à l'Union Européenne, 60 milliards pour l'immigration, 4 milliards pour la décentralisation et 10 milliards pour la fraude fiscale).
Elle se prononce pour la sortie de l'euro dans le but d'éviter la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui la Grèce et le Portugal et prévoit l'effondrement de cette monnaie. Pour MLP, l'euro a tué nos exportations et la balance commerciale serait déficitaire depuis que nous avons cette monnaie. Ne plus contrôler notre monnaie ferait baisser notre compétitivité et ne nous permet pas de la dévaluer si nécessaire.
Elle ne veut pas non plus de l'UE « totalitaire » que nous avons aujourd'hui mais une UE avec des nations souveraines. Si elle est élue, elle compte créer un ministère des souverainetés.
Sur l'immigration
MLP demande le retour au pays des chômeurs étrangers dans les trois mois. Un intervenant lui demande son avis sur cette situation : la femme travaille, l'homme est au chômage depuis peu et les enfants scolarisé en France. MLP fait une pirouette (c'est une « situation bien compliquée ») et répond en transformant complètement l'exemple (les deux membres du couple deviennent des chômeurs longue durée). Elle refuse l'idée selon laquelle la France aurait besoin de main d'œuvre étrangère et pense que c'est un dogme, une idéologie, et que les cinq millions de chômeurs français justifie qu'on n'accueille pas d'immigrés. Selon elle, la solution est de mettre en œuvre une politique nataliste (inciter les Français à faire des enfants).
Elle pense que les immigrés pèsent sur les finances publiques, et qu'ils contribuent à faire baisser les salaires.
Le FN veut réformer le code de la nationalité, qui serait basé sur la filiation (droit du sang). MLP se prononce pour la possibilité de déchoir de la nationalité française un Français naturalisé qui commettrait un ou des crimes et délits dans les 10 ans suivant sa naturalisation. Pour se faire comprendre elle utilise l'expression « naturalisation à points ». Ceux qui sont Français depuis plus de 10 ans ou ne violent pas le contrat social n'ont rien à craindre selon elle.
Sur ses alliés
MLP n'envisage pas d'alliance avec d'autres partis, et surtout pas avec l'UMP. En revanche, elle lance un appel à des individus de tous partis, ceux qui, bien qu'engagés avec l'UMP ou le PS, défendent des valeurs proches de celles du FN (elle parle par exemple de « socialistes patriotes »).
Elle termine en disant que Christine Boutin et Philippe de Villiers ont cru pouvoir "peser" et changer les choses de l'intérieur en s'alliant avec l'UMP mais que ça ne leur a pas réussi et que cela a ruiné la crédibilité de Madame Boutin.