La poussée du FN

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elenos
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Re: La poussée du FN

Message non lu par elenos » ven. 13 juin 2014, 17:05

aur15 a écrit :Bonjour
Je voulais savoir ce que vous pensiez de la poussée du FN ? aux européennes ?
Toujours pour vous donner une réponse vous qui avez initialisé ce "débat" je vous fait part d'un article d'un joirnal "mieux-pensant" qui a un style si correct qu'il ne peut offenser personne ! :
À la une du Point

Par Ségolène de Larquier


Depuis les élections européennes, les Français sont noyés sous un déluge de commentaires, une logorrhée d'analyses, une profusion d'enquêtes politico-sociologiques.
Les métaphores sismologiques fleurissent. (Le précédent article parlait de "tremblement de terre" –rien que ça !) Le concert des lamentations sur le succès du Front national est cependant d'une intensité moindre qu'en 2002. Afin de ne pas trop lasser le lecteur, rappelons, de manière lapidaire, quelques brèves évidences.

Le PS a pris une raclée historique. Moins de 14 % des voix : la débâcle de la liste Rocard en 1994 est surpassée. La gauche dans son ensemble se traîne à 33 %. La défaite est d'abord celle des socialistes. Les Français ont, avant tout, infligé une monumentale claque à ceux qui nous gouvernent. L'arbre ne doit pas cacher la forêt.

Le corps électoral se droitise. La droite institutionnelle déchirée et sans chef identifiable peine à mobiliser.
Le FN a donc tiré les marrons du feu. L'extrême gauche n'est plus en mesure de récupérer le vote protestataire. Les trotskystes sont désormais sous les ors de la République, pas beaucoup sur le terrain...
Les thèmes véhiculés par le FN - sécurité, immigration, chômage - sur fond de nationalisme ombrageux ont plus de résonnance dans le peuple que les discours sur la lutte des classes et les lendemains qui chantent. L'enracinement identitaire demeure national.

Un populisme qui s'adapte aux préoccupations du moment

Le "logiciel antifasciste" ne fonctionne plus !
Il ne suffit plus d'évoquer Bertolt Brecht pour contrecarrer la montée du FN de Marine. Celui-ci est en mutation permanente avec un corpus idéologique très malléable et des couches de nouveaux militants.

Un phénomène que Raphaël Liogier, professeur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, qualifie de "populisme liquide".
Un populisme qui s'adapte aux préoccupations du moment
.

Casser le thermomètre ne sert à rien.

En avril 2003, traumatisé par la présidentielle de 2002, le gouvernement d'alors (dirigé par Jean-Pierre Raffarin) avait eu une idée très maligne pour limiter le nombre d'élus du Front national aux européennes. On avait donc remplacé le scrutin proportionnel par listes à l'échelon national par un système régional, encore aujourd'hui en vigueur.
Celui-ci est rigoureusement illisible mais était censé avantager les grands partis.
Belle manœuvre !
La réflexion vaut pour l'Assemblée nationale : est-il raisonnable et sain pour la démocratie qu'un parti rassemblant un quart ou un cinquième des électeurs, selon les scrutins, n'ait que deux députés pour le représenter ?
On peut aussi enfouir sa tête dans le sable
Suggestion : que l'autruche devienne la figure emblématique de la classe politique française...

Fin de citation d'un journal habituellement "bien-pensant"

Un mot pour "situer" Ségolène de Larquier rapide CV d'une jeune journaliste politique auteur de l'article ci-dessus:
Ségolène de Larquier a intégré l'IEP après un bac ES et une maîtrise d'histoire contemporaine à la Sorbonne. La première expérience journalistique qui l'a marquée, c'est une enquête réalisée dans le cadre du master journalisme à Sciences Po Grenoble. Un thème était à choisir pour un travail en groupe, et son choix avait été de suivre la campagne pour les élections municipales auprès de Fabien de Saint-Nicolas, candidat adversaire de Michel Destot en 2008. Une expérience "super sympa", qui lui a permis de suivre la campagne en interne "au jour le jour". Quand bien même elle n'aurait pas choisi ce sujet, elle précise que sa formation à l'IEPG prévoyait tout de même la couverture médiatique des deux soirées électorales.A la fin de sa première année, Ségolène de Larquier a réalisé un stage pour Le Monde. Puis elle a intégré la rédaction du site internet du Point en janvier lors de sa deuxième année pour un stage de 3 mois. Suite à ce stage, elle a été gardée au sein de la rédaction .Ségolène de Larquier incarne cette nouvelle génération de journalistes à l’affût de l'info en continu, avec la volonté d'informer au plus vite et surtout au mieux. Elle travaille aujourd'hui toujours pour la version internet de l'hebdomadaire mais aussi ponctuellement pour la version papier (les liens entre les deux rédactions sont étroits). Elle différencie tout de même le travail qui lui est demandé pour l'hebdomadaire ou pour le site. En effet, l'hebdomadaire, contrairement au site, ne traite pas l'information en continu. C'est une manière plus approfondie de décrypter l'actualité, plus poussée avec des articles qui ont pour but d'avoir du "fond" et une analyse développée. Le site internet quant à lui traite les "faits en brut" avec un minimum d'analyse et va à l'essentiel.
L'objectif est "d'écrire un article le plus rapidement possible". "Plus on balance de papiers dans la journée mieux c'est" informe Ségolène. "Le côté réactif d'internet me plaît vraiment" précise t-elle.

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Re: La poussée du FN

Message non lu par Extasy » ven. 13 juin 2014, 18:13

Dernière nouvelle: une journaliste d'Europe 1 s'est faite violemment molestée ( avec 5 jours d'ITT quand même) par les gros bras du FN, alors qu'elle venait interviewver Jean Marie. Mais moi, ça ne me choque pas: la violence, c'est l'engeance même de ce parti ( on peut citer fulltitude d'exemples de violence, qu'ils soient verbaux ou physiques).
Au moins, j'aurai prévenu!!! :ciao:
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Re: La poussée du FN

Message non lu par PaxetBonum » ven. 13 juin 2014, 19:39

Extasy a écrit :Dernière nouvelle: une journaliste d'Europe 1 s'est faite violemment molestée ( avec 5 jours d'ITT quand même) par les gros bras du FN, alors qu'elle venait interviewver Jean Marie. Mais moi, ça ne me choque pas: la violence, c'est l'engeance même de ce parti ( on peut citer fulltitude d'exemples de violence, qu'ils soient verbaux ou physiques).
Au moins, j'aurai prévenu!!! :ciao:

Et quand Marine Le Pen est accueillie avec des jets de pierres sur sa voiture, c'est des symboles de paix ?
Quand un conseiller du FN se fait fracasser la tête, de l'amour ?
Quand une autre est harcelée jusque chez elle, des attentions romantiques ?
Quand Jean Marie Le Pen perd un œil sous les coups des opposants, c'est de l'affection prononcée ?

Je peux vous dire qu'il y a beaucoup plus d'exactions violentes de l'autre côté.
Cela n'en justifie aucune mais il faut cesser de faire croire que le FN regroupe plus de violence, au contraire il en subit bien plus !
Pax et Bonum !
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Re: La poussée du FN

Message non lu par Peccator » ven. 13 juin 2014, 19:52

MB a écrit :La désindustrialisation française est dramatique, mais c'est indiscutablement l'effet pervers de l'obésité de l'Etat qui a le plus joué ici.
La désindustrialisation de la France est le résultat d'une politique délibérée et concertée des différents gouvernements et des grands "industriels" français depuis plus de 30 ans.

Quand j'étais étudiant en école d'ingénieur (un métier où on devrait pourtant viser l'industrie...), on nous bourrait le crâne de tous côtés avec l'idée géniale d'une France sans usines. On "tertiarisait" tout ce qui était possible dans l'industrie, et on bougeait à l'étranger tout ce qui était production et qu'on arrivait à bouger.
Aujourd'hui, on en paie le prix. Enfin, sauf les gens qui ont pris ces décisions, qui eux de toute façon sont bien à l'abris.
Et on n'a pas fini de payer, parce qu'il ne suffit pas de construire une usine pour retrouver instantanément le savoir-faire qui a été perdu.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: La poussée du FN

Message non lu par aur15 » ven. 13 juin 2014, 20:08

Personnellement, j'ai jamais vu beaucoup de difficulté dans le licenciement.
Je l'ai été deux fois et surement une troisième fois dans pas longtemps.
Et dans des boites dont la holding faisait énormément de bénéfices.
L triste du travailleur c'est de faire face à la rapacité actionnariale qui lui donne un poste au début, mais dès que les bénéfices diminue on le lui retire. :-[

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Re: La poussée du FN

Message non lu par Peccator » ven. 13 juin 2014, 21:17

Dans des grosses boîtes, ou dans des petites ?

En très petite structure, j'ai déjà dû licencier (et pas pour raison économique), et ça a bien failli nous mettre sur la paille. Et plus tard et dans d'autres circonstances, j'ai dû renoncer à recruter (alors que j'en avais envie et besoin), car il m'aurait été impossible de me séparer de la personne si jamais les circonstances m'y obligeaient, sans déposer le bilan dans l'opération.

Actuellement, je connais une structure dont l'unique employée est en arrêt maladie (tout à fait justifié), pour une durée qui risque d'être longue : un arrêt maladie, ça coûte cher à l'employeur, et la licencier (quand ce sera juridiquement possible) coûtera encore plus cher. En attendant, ça pose un très sérieux problème pour boucler le budget.


Financer un licenciement dans une boîte de 3000 personnes, ce n'est pas le même problème que financer un licenciement dans une boîte de moins de 10 personnes.
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Re: La poussée du FN

Message non lu par elenos » ven. 13 juin 2014, 21:39

PaxetBonum a écrit :
Et quand Marine Le Pen est accueillie avec des jets de pierres sur sa voiture, c'est des symboles de paix ?
Quand un conseiller du FN se fait fracasser la tête, de l'amour ?
Quand une autre est harcelée jusque chez elle, des attentions romantiques ?
Quand Jean Marie Le Pen perd un œil sous les coups des opposants, c'est de l'affection prononcée ?

Je peux vous dire qu'il y a beaucoup plus d'exactions violentes de l'autre côté.
Cela n'en justifie aucune mais il faut cesser de faire croire que le FN regroupe plus de violence, au contraire il en subit bien plus !
Ce que vous dites est si juste que je préfère le recopier seulement et inviter tous à vous relire.
Ségolène de Larquier comme journaliste a été souvent menacée et insultée.
J'étais présent. Il fallait aussi du courage (ou un sentiment chrétien) pour ne pas renvoyer les injures.

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Re: La poussée du FN

Message non lu par Lys_Sul » sam. 14 juin 2014, 0:45

Le FN est une question prioritaire? :zut: c'était quoi déjà la citation de Bossuet?
L’esprit est à soi-même sa propre demeure ; il peut faire en soi un Ciel de l’Enfer, un Enfer du Ciel.

Livre I, Le Paradis perdu - John Milton

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Re: La poussée du FN

Message non lu par MB » sam. 14 juin 2014, 1:06

PaxetBonum a écrit :
MB a écrit : Le coût du travail en Allemagne est à peu près au même niveau qu'en France ; il n'y a pas de différence significative. De plus, une grande partie du commerce extérieur allemand se fait avec les pays européens de la zone euro, donc l'effet de change est annulé.
Le salaire minimum est 1€ de moins en Allemagne depuis peu.
Sinon je souscris au reste de votre analyse, particulièrement les formations catastrophiques de notre système éducatif qui forme des incompétents incapables.
Avé

Bien d'accord sur le système éducatif. Mais pour le salaire minimum, c'est faux : le salaire à 1 euro l'heure est une intox (ceux dont on parle sont la forme locale du RSA, ou de jobs subventionnés pour des gens qui touchent des aides par ailleurs). L'équivalent actuel du SMIC a été fixé à un peu plus de 8 euros l'heure (auparavant, cela se faisait par branches). Il touche 15 % des salariés ; quant aux ouvriers des usines allemandes (j'ai en tête une usine, quelque part dans une petite ville du Sud, qui fabrique des chaînes de montage automobile à 500 millions d'euros), ils sont bien payés, mieux qu'en France. Quant aux autres secteurs (banques, assurances, logiciels - pensez à SAP), je ne crois pas que leurs salariés soient mal payés ! C'est la qualité et la réputation des produits qui font la différence, ainsi que le tonus des vendeurs à l'international. On parle des travailleurs pauvres en Allemagne, mais on en a aussi beaucoup en France, que je sache ! Pourtant nous n'exportons pas aussi bien, pourquoi ?

S'agissant de la difficulté de licencier, on a deux témoignages précédents contradictoires ; de mon côté, je peux citer des investisseurs étrangers qui renoncent à la France en raison de cela. Lu récemment une info sur le secteur numérique, où la France a d'excellents ingénieurs : je suis un fonds américain, j'ai le choix entre deux équipes qui développent telle application géniale, l'une US, l'autre française (même meilleure) - je prends la première, car la deuxième coûtera cher à licencier (sachant que le taux d'échec des nouvelles entreprises dans ce secteur est très élevé, on doit donc prendre en compte son coût éventuel).
Il est clair que la facilitation du licenciement en France poserait un problème dans l'immédiat : à court terme, les pdg qui se retenaient de le faire opéreront un grand nombre de suppressions de postes, et le retour de nouveaux emplois se ferait dans le temps... politiquement, c'est insurmontable. Il y aurait peut-être une solution moyenne consistant à maintenir les CDI en place aux régimes anciens, et appliquer un régime souple aux nouveaux. Enfin, ça se discute.

Pour revenir au débat, je constate en effet que l'argument de la compétence technique, de l'expérience, etc., ne peut plus vraiment être opposé aux leaders du FN. Les dirigeants en place depuis plusieurs décennies ont fait la preuve de leur incompétence ! C'est pourquoi, précisément, le débat doit se faire sur le terrain des idées, on doit pouvoir choisir les meilleurs et donc discuter loyalement - je le dis d'autant plus facilement que plusieurs des options du FN ne me conviennent pas.

Amicalement
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Re: La poussée du FN

Message non lu par PaxetBonum » sam. 14 juin 2014, 8:02

MB a écrit :
PaxetBonum a écrit :
Le salaire minimum est 1€ de moins en Allemagne depuis peu.

Bien d'accord sur le système éducatif. Mais pour le salaire minimum, c'est faux : le salaire à 1 euro l'heure est une intox
Je n'ai pas parlé de salaire à 1 € de l'heure mais de 1€ de moins de l'heure qu'en France (depuis peu parce que avant cet écart était beaucoup plus important).

Pour les licenciements je vous rejoint avec Peccator : les petites structures risquent de mettre la clef sous la porte si la nécessité de licenciement intervient. Et cela même si c'est à cause de l'incompétence pleine et entière de la personne à licencier.
Du coup on ne cherche plus à embaucher ce qui fait stagner l'entreprise mais c'est le prix à payer pour qu'elle ne ferme pas en cas de soucis avec un salarié…
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Re: La poussée du FN

Message non lu par aur15 » sam. 14 juin 2014, 8:30

Si l'employeur a à ce point pas confiance en l'avenir il peut recruter des CDD.
Ou alors il faut un contrat avec une agence d'interim qui lui louera ses effectifs.
Il y a pas mal de solution en cherchant bien.

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Re: La poussée du FN

Message non lu par PaxetBonum » sam. 14 juin 2014, 8:45

aur15 a écrit :Si l'employeur a à ce point pas confiance en l'avenir il peut recruter des CDD.
Ou alors il faut un contrat avec une agence d'interim qui lui louera ses effectifs.
Il y a pas mal de solution en cherchant bien.

Les CDD ne sont pas reconductibles en permanence (à part pour l'état…)
Dans les agences intérimaires on ne trouve pas toutes les qualifications loin de là.
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Re: La poussée du FN

Message non lu par Peccator » sam. 14 juin 2014, 12:45

aur15 a écrit :Si l'employeur a à ce point pas confiance en l'avenir il peut recruter des CDD.

J'essaie de respecter la logique des choses. Face a un projet inhabituel, je peux recruter un CDD. Mais quand je cherche à me développer, je ne le fais pas avec un recrutement temporaire.

Le droit du travail ne devrait pas contraindre les employeurs à détourner ses dispositions. Sinon, c'est bien la preuve qu'il n'est pas adapté...

Ou alors il faut un contrat avec une agence d'interim qui lui louera ses effectifs.
Il y a pas mal de solution en cherchant bien.
Dans les différents métiers que j'ai exercé, on ne trouve pas les qualifications en question en agence d'intérim.
Et là encore, il est absurde de devoir faire appel a l'intérim pour compenser une inadaptation du droit.

Je n'ai jamais hésité à faire appel à l'intérim lorsque c'était la réponse au besoin (typiquement, remplacer une absence pour arrêt maladie ou maternité, ou même pendant l'envoi d'un salarié en formation).



Enfin, pour le "pas de confiance en l'avenir", beaucoup, beaucoup d'entreprises qui étaient bien parties boivent le bouillon à la première embauche. Quand on est moins de 10, chaque embauche est un pari où on mise toute l'entreprise. Si on se plante, on met tout le monde sur le carreau. Je connais bien des patrons qui ne se paient rien pendant des mois après une embauche parce qu'il n'y a pas la trésorerie.

Il serait grand temps que nos économistes en chambre aillent regarder la réalité du monde des TPE et des vrais artisans. Les jeunes se font bourrer le crâne a l'école avec les modèles économiques des grandes boîtes et des cabinets de conseil, avec pour seul ideal la lingua franca qu'on retrouve dans tous les MBA. Les grands commis de l'état pensent s'intéresser a l'artisanat en consultant LVMH, Hermes et autres groupes de luxe. Autant prétendre se renseigner sur le quotidien d'un artisan maçon en allant demander a Bouygues.

Et je ne parle même pas de la galère vécue par les associations...
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: La poussée du FN

Message non lu par aur15 » sam. 14 juin 2014, 13:30

Il y a suffisamment de ficelle dans le droit français.
Si la personne n'est plus apte, il y a le licenciement personnel.
Si la santé de l'entreprise est en jeu il y a le licenciement économique.
Je vois pas ce qu'on pourrait rajouter, mis a part le licenciement sans aucune justification mais la c'est un pari risqué.
Qui vous dit qu'il y a pas plein de patron qui attendent ça avec impatience pas forcement de façon bien intentionné, souvent pour se faire plus d'argent.
Avec un tel contrat je suis pas sur que la balance nouveau emploi créé suite à la flexibilité accru soient compensé par la vague de licenciement pour profiter de cette aubaine.
Le monde est déjà ultra libéral dans l'ame et dans l'action, en france au protège un peu plus le salarié, c'est un pari.
Perso, je préfère la france aux états unis et à son argent roi.

Après ça retombe un peu dans le discours du monde et donc pas de dieu.

Mais bon j'ai vu la rapacité actionnariale en action et je sais ce que ça fait de perdre son emploi.

Par exemple pour l'anecdote , je suis dans une entreprise qui faisait +50% EBE avec un CA de 7 8 million d'euro, cet année le chiffre d'affaire est en baisse on sera peut être qu'à 25 % de bénéfice et notre patron veut licencier et propose des ruptures conventionnelle sous la menace à des salarié, soit le salarié accepte la rupture conventionnelle soit on lui dit qu'il sera licencié pour faute grave. :-[

Personnelement avant de proposer une modification de la loi pour plus de flexibilité, il faut voir si l'impact sera vraiment positif pour l'ensemble des cas et j'en doute beaucoup, d'ailleurs dans les pays de la flexibilité roi, on peut constater qu'il y a aussi beaucoup de chomage, en chine il y a du chomage, au états unis et au raume unis il y en a aussi, certes pas autant mais il y en a quand même 5% c'est pas négligeable.

En plus en france il y a aussi un peu de travail au noir donc peut être que sur les 10% de chomeur, il y en a pas autant qui cherche réelement un emploi.

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Re: La poussée du FN

Message non lu par Peccator » sam. 14 juin 2014, 14:05

aur15 a écrit :Il y a suffisamment de ficelle dans le droit français.
Si la personne n'est plus apte, il y a le licenciement personnel.
Si la santé de l'entreprise est en jeu il y a le licenciement économique.
Je vois pas ce qu'on pourrait rajouter, mis a part le licenciement sans aucune justification mais la c'est un pari risqué.
On ne vous explique pas qu'il est impossible en droit de licencier, mais qu'un licenciement coûte cher, très cher.

Qui vous dit qu'il y a pas plein de patron qui attendent ça avec impatience pas forcement de façon bien intentionné, souvent pour se faire plus d'argent.
Le but premier d'un patron, c'est d'assurer la bonne santé de son entreprise. Il faut arrêter de croire que tous les patrons sont des voyous.
A fortiori quand l'employeur est une association, où par définition le "patron" ne se fera pas plus de blé en licenciant...

Et je ne connais pas beaucoup de patrons de TPE qui se font des fortunes en licenciant du personnel. Encore une fois, vous appliquez aux TPE une logique de grande entreprise.

Le monde est déjà ultra libéral dans l'ame et dans l'action, en france au protège un peu plus le salarié, c'est un pari.
Pas "un peu plus", mais "considérablement plus", et ce sans réellement tenir compte de la disparité de situation qu'il y a entre une entreprise de plusieurs dizaines de milliers de salariés et un artisan qui réfléchi à embaucher un deuxième gars pour l'aider...
Perso, je préfère la france aux états unis et à son argent roi.
Moi aussi. Je ne vois pas le rapport. La seule alternative possible, c'est soit le système français actuel, soit le système américain actuel ? Sérieusement ?
Après ça retombe un peu dans le discours du monde et donc pas de dieu.
J'ai beau prier, Dieu ne m'aide pas beaucoup question droit du travail.

Mais bon j'ai vu la rapacité actionnariale en action et je sais ce que ça fait de perdre son emploi.
La rapacité actionnariale dans une boîte de moins de 10 salariés ? Vous avez vu ça où ?

Pour la petite histoire, il m'est aussi arrivé d'être licencié.

Par exemple pour l'anecdote , je suis dans une entreprise qui faisait +50% EBE avec un CA de 7 8 million d'euro
C'est bien ce que je dis : on ne parle pas de la même chose. Moi, je vous parle d'un patron maçon, ou menuisier, ou paysagiste, comme vous voulez, qui a 3 compagnons avec lui, dont l'un bosse mal et est souvent absent, et qui ne peut pas le licencier sans mettre la clé sous la porte.

En plus en france il y a aussi un peu de travail au noir donc peut être que sur les 10% de chomeur, il y en a pas autant qui cherche réelement un emploi.
Parce que le travail au noir, c'est la solution pour régler les problèmes de droit du travail ?
Mon devoir d'état de chrétien m'interdit d'enfreindre la loi. Je ne fais pas bosser de gars au noir. Je paye des salaires décents, et je paie les charges qui vont avec. Enfin, c'est ce que je faisais avant. Aujourd'hui, je ne paie pas de salaire, parce que je ne peux plus me permettre d'embaucher.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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