La Garde d'Acier (en roumain nous l'appelons La Garde de Fer) fut, sans doute, une organisation d'extrême droite. Cela est évident, puisque plus à droite qu'eux il n'y avait personne (ou presque...). Fut-elle aussi une organisation extrémiste? Là, je trouve un sujet à débattre, car la chose est beaucoup moins évidente, tant en essayant une réponse affirmative que négative à la question.Gaudens a écrit : ↑sam. 08 août 2020, 17:25Bonjour Altior.Je suis désolé de revenir à une discussion pénible d'il y a quelques mois mais ne croyez vous pas que la Garde d'Acier roumaine d'avant 1945 ,dont vous vous faisiez l"avocat oassionné était ,très précisément ,extrêmiste dans ses méthodes (et c'est sans doute peu dire)?
Cela dit, tout mouvement politique placé par les média dominants à l'extrême-droite n'est pas nécessairement extrêmiste dans ses moyens et méthodes,j'en conviens volontiers.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le dossier: cette Garde d'Acier fut l'expression politique d'un mouvement (la Légion de l'Archange Michel) initié par des jeunes étudiants de Jassy (ancienne capitale de Moldavie) dans les années vingt, autour de Codreanu, un étudiant en droit de ladite université, ultérieurement avocat et ami d'idées et de correspondance d'un Julius Evola en Italie, un René Guénon en France, un Frithjof Schuon en Suisse. Voilà la «famille». Les idées du groupe, devenu rapidement une organisation de masses avec accroche dans le monde paysan et ouvrier, le place dès le début à l'extrême droite du spectre politique: fort encrage dans la religion, attachement envers le folklore, passéisme, culte des héros, prééminence de la nationalité, accent mis sur les vertus morales face aux tendances de corruption dans l'après-guerre. Un peu comme «Civitas» dans la France de nos jours. Le contexte politique était tendu, comme dans toute l'Europe d'ailleurs.
Peu après ses débuts, le mouvement prenant une ampleur inattendue par les gouvernants, les «légionnaires» commencent à être persécutés par les membres de Parti Libéral qui était au pouvoir. Aux persécutions de la part des démocrates succèdent les persécutions de la part des alliés des nazistes. Le comble est atteint par les persécutions communistes, qui réussissent à détruire complètement ce qu'il en restait de ce mouvement. Face à ces persécutions successives, les légionnaires s'organisent en force paramilitaire. Il feront des listes de proscris avec les noms des assassins des légionnaires et ils vont, plus qu'une fois, se revancher à main armée. Au crimes, ils répondent par des crimes qui, de leurs point de vue, étaient des exécutions (les assassins des légionnaires sont jugés par des «tribuneaux légionnaires»). Bien évidemment, des pareils méthodes, même ayant un caractère réactionnel, correspondent à la définition de l'extrémisme, puisque violentes. Pourtant, il faut les mettre dans le contexte d'une Europe de plus en plus violentes avant la deuxième guerre et dans le contexte de résistance dans un pays sous Occupation soviétique après.
Voilà pourquoi j'ai dis que le caractère extrémiste dans ce cas fait débat. On pourrait comparer par un mouvement largement mieux connu par les Français: celui de la chouannerie. Évidemment, Cadoudal et ceux qui l'ont suivi furent, comme Codreanu et ceux qui l'ont suivi des gens appartenant, par leur positionnement, à l'extrême droite. Furent-ils extrémistes aussi ?