Le paradoxe de la démocratie chrétienne

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antioche
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Le paradoxe de la démocratie chrétienne

Message non lu par antioche » lun. 13 juil. 2009, 15:38

Chers amis,

Est-il faux de penser que la France est un des rares pays démocratiques à ne pas avoir une représentation nationale issue d'un parti chrétien démocrate ? Si, avec moi, et mis à part la création récente d'un groupe autour de Mme Boutin, vous partagez cette idée, qu'elle peut en être la raison ?

J'avoue ne pas avoir de fibre historienne et je suis peut-être complètement dans l'erreur.

Merci.

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Re: Démocratie chrétienne

Message non lu par l'Ecossais » lun. 13 juil. 2009, 15:50

Qu'il n'y ait pas de parti chrétien ne m'offusque pas outre mesure...car s'il y en avait un,il ouvrirait la porte à tous les partis confessionnels possibles...y compris et surtout le parti musulman...et là nous ne serions pas sortis de l'auberge!!!je laisse le soin à votre imagination d'étudier tous les cas de figure possibles!!!
Bonne journée!

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antioche
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Re: Démocratie chrétienne

Message non lu par antioche » lun. 13 juil. 2009, 16:48

Ah bon,

Je ne savais pas que la démocratie se limitait pour ne pas laisser venir des idées qui ne nous plaisaient pas !! N'est-ce pas une forme d'enfermement ?

Et puis, y-a-t-il des partis musulmans en Italie ou en Allemagne qui ont une social démocratie chrétienne depuis trés longtemps ?

Bizarre cette notion démocratique !!

Fulcanelli
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Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Fulcanelli » mar. 24 août 2010, 16:24

Du besoin d'un parti Démocrate Chrétien puissant pour 2012:

Un constat, un paradoxe : nos démocraties sont malmenées par les Lumières qui y ont conduit.

Il me faut partir de loin. Sur la tente de la Dame à la Licorne, ces mots extraordinaires : "A Mon Seul Désir". Bien entendu la dame n'est pas une donzelle prête à s'abandonner aux plaisirs hédonistes. Sa tente est l'humanité. Cette humanité qui, par la maîtrise de la technique, est seule à se créer de nouveaux désirs, nos seuls désirs. Si en effet le chat n'aura jamais d'autres désirs que ceux évoqués dans le Roman, l'homme, parce qu'il dispose de la canne technologique du vieillard, désire visiter la Lune, puis Mars, et cela sans fin.
Le siècle des Lumières a fait de la raison logique l'outil de maîtrise du Jardin et nous a ouvert les portes de la société de consommation des produits technologiques, telle la fraise d'hivers.
Mais les Lumières de la raison n'offrent aucune satisfaction à ce qui ne peut être assouvi : le désir de re-connaissance, qui prend sa racine très profondément dans la communauté humaine et qui n'est pas technologique.
Nous dérivons alors vers un système de Démocraties Libérales insatisfaites, bientôt pleine du sentiment d'usure d'elles-mêmes (notion peut-être à creuser).
La démocratie est alors un danger pour elle-même, un danger pour l'humanisme lui-même, une arme qui se retourne comme les deux faces du ruban de Mobius.
C'est que cette démocratie n'est pas suffisamment étayée par la raison-logique-technologique et son consumérisme par nature inassouvi.
Ne laissons donc pas l'Islam occuper seul la place vacante : il me semble opportun de développer bien plus en profondeur la notion de démocratie chrétienne, le deuxième mot venant donner de la force au premier. En effet donc, seul un positionnement au-delà de la raison logique, ici porté historiquement et spirituellement par les chrétiens, permettra non pas la guérison de la douleur de l'insatisfaction, mais sa maîtrise par chacun.

Construire une démocratie chrétienne forte c'est réconcilier les contraires comme l'on fait en considérant "les premiers seront les derniers" dans sa dimension volontairement paradoxale.

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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par polomnic » mar. 24 août 2010, 16:39

Malheureusement, force est de constater que les partis démocrate-chrétien n'ont fait qu'accompagner cette plongée dans le consumérisme.

Peut être vaudrait il mieux s'interroger sur la démocratie elle-même et la place que nous lui attribuons dans la société humaine.
La démocratie peut elle être considérée comme une valeur à part entière, ou non ?

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philémon.siclone
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Re: Le Concept de Démocratie Chrétienne

Message non lu par philémon.siclone » mar. 24 août 2010, 16:40

Fulcanelli a écrit :Du besoin d'un parti Démocrate Chrétien puissant pour 2012:

Un constat, un paradoxe : nos démocraties sont malmenées par les Lumières qui y ont conduit.

Il me faut partir de loin. Sur la tente de la Dame à la Licorne, ces mots extraordinaires : "A Mon Seul Désir". Bien entendu la dame n'est pas une donzelle prête à s'abandonner aux plaisirs hédonistes. Sa tente est l'humanité. Cette humanité qui, par la maîtrise de la technique, est seule à se créer de nouveaux désirs, nos seuls désirs. Si en effet le chat n'aura jamais d'autres désirs que ceux évoqués dans le Roman, l'homme, parce qu'il dispose de la canne technologique du vieillard, désire visiter la Lune, puis Mars, et cela sans fin.
Le siècle des Lumières a fait de la raison logique l'outil de maîtrise du Jardin et nous a ouvert les portes de la société de consommation des produits technologiques, telle la fraise d'hivers.
Mais les Lumières de la raison n'offrent aucune satisfaction à ce qui ne peut être assouvi : le désir de re-connaissance, qui prend sa racine très profondément dans la communauté humaine et qui n'est pas technologique.
Nous dérivons alors vers un système de Démocraties Libérales insatisfaites, bientôt pleine du sentiment d'usure d'elles-mêmes (notion peut-être à creuser).
La démocratie est alors un danger pour elle-même, un danger pour l'humanisme lui-même, une arme qui se retourne comme les deux faces du ruban de Mobius.
C'est que cette démocratie n'est pas suffisamment étayée par la raison-logique-technologique et son consumérisme par nature inassouvi.
Ne laissons donc pas l'Islam occuper seul la place vacante : il me semble opportun de développer bien plus en profondeur la notion de démocratie chrétienne, le deuxième mot venant donner de la force au premier. En effet donc, seul un positionnement au-delà de la raison logique, ici porté historiquement et spirituellement par les chrétiens, permettra non pas la guérison de la douleur de l'insatisfaction, mais sa maîtrise par chacun.

Construire une démocratie chrétienne forte c'est réconcilier les contraires comme l'on fait en considérant que "les premiers seront les derniers" dans sa dimension volontairement paradoxale.
La démocratie suppose un peuple suffisamment éclairé pour être capable de maîtriser collectivement sa propre destinée et son propre gouvernement en fonction du bien commun. En république, le peuple est réputé souverain, c'est-à-dire qu'il occupe la place du prince. Il n'y a pas de "premier", ou plutôt tous les "derniers" en ont une part égale. C'est l'assemblée du peuple tout entier qui constitue le corps du souverain, tout comme l'Eglise est un corps rassemblant tous les élus dont le Christ est la tête. Une république chrétienne implique ainsi une dimension mystique, où les citoyens réunis en peuple souverain sont la préfiguration de l'Eglise triomphante dans les cieux, la cité terrestre devant refleter elle-même la cité céleste.
Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium
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Notre âme s'est échappée comme un passerau du filet de l'oiseleur,
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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Fulcanelli » mar. 24 août 2010, 17:21

polomnic a écrit :Malheureusement, force est de constater que les partis démocrate-chrétien n'ont fait qu'accompagner cette plongée dans le consumérisme.

Peut être vaudrait il mieux s'interroger sur la démocratie elle-même et la place que nous lui attribuons dans la société humaine.
La démocratie peut elle être considérée comme une valeur à part entière, ou non ?
Voilà des considérations qui vont très au-delà de l'échéance de 2012 durant laquelle j'espère vraiment voir un mouvement démocrate chrétien s'exprimer : le besoin est grand et donc l'attente, même non exprimée, l'est également!
La valeur de la démocratie est abondamment traitée, peut-être ici pourrait-il être utile de mettre en perspective transparence et démocratie. La transparence (il y a une loi pour cela comme il y avait des maisons pour le reste !) me parait être un travers particulier de la démocratie libérale. C'est le déclin du fameux "désir de vivre ensemble" conjugué à l'égotisme consumériste qui en est la cause : je pourrais bien être ministre, qu'on me donne donc tous les éléments permettant de faire son travail ; je ne fais pas confiance à ces pieds-nickelés de députés, etc.
La démocratie consumériste conçoit le pouvoir lui-même comme un élément de la consommation, l'image de Sarkozy en est un bel exemple (je pourrais bien être Président, tiens!)...
Une république chrétienne implique ainsi une dimension mystique,
Tout à fait d'accord, même si un parti démocrate chrétien renforcé n'impliquerait pas de changer les institutions laïques de la République, c'est bien cette dimension là qui faut donner aux français, paumés, désarticulés, vidés du sens de la société, usés encore.
Nous n'entendons pas du tout suffisamment la communauté chrétienne française dans une période où le besoin de spiritualité devrait lui imposer comme un devoir de prendre la parole, fut-elle contredite. Ce qui est dit ici où là n'est pas assez beau, ouvrant mal sur plus de lucidité et de tranquillité, les circonstances des prises de paroles semblent mal maitrisées, etc. Et, encore, un parti politique est la bonne réponse à la montée de la spiritualité de l'Islam en France.

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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par philémon.siclone » mar. 24 août 2010, 18:08

Quoi encore un parti ? Ne trouvez-vous pas qu'il y a déjà assez de partis comme ça ? Les partis sont précisément ce qui tue la République, et divise la société. Il n'y a strictement rien à attendre de 2012. C'est assez étrange cet espèce d'espérance messianique en un 2012 (la fin du monde que certains espèrent tant) qui devrait apporter enfin le changement dont la société rêve. N'est-ce pas cela, le consumérisme politique dans toute sa splendeur ? Et ce consumérisme messianique comporte une dose d'apostasie dans le sens où le messie est désormais recherché sur terre, au lieu de s'en remettre au Christ, seul vrai messie et maître de l'histoire. L'Antéchrist peut venir : il a déjà ses partisans ! Antéchrist dont tous les candidats de toutes les présidentielles ont été, à ce titre, la figure. Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, tous ont fait campagne sur le thème du "changement", tous ont promis une "rupture". Mais rien n'a jamais changé, du moins pas comme on l'espérait. Le grand soir n'est jamais venu. Et le peuple toujours frustré et déçu, lassé même. Tout ceci fait penser à un mauvais rêve, vous savez, ces espèces de rêves où l'on n'atteint jamais son but. Vous espérez en 2012, Fulcanelli ? J'ai l'honneur de vous déclarer que vous serez un déçu de plus sur une longue liste remplie de millions d'autres déçus.

Pour ma part, ce n'est pas vraiment ce que j'entendais par République chrétienne. Déjà, l'élection du président de la République au scrutin direct est une aberration. Je serais d'ailleurs plutôt pour la suppression du poste, ou du moins la réduction de ses prérogatives. Le messianisme politique, suscité par ce type d'élection, où l'individu prime sur les idées, où chacun attend un sauveur providentiel, est tout simplement malsain et nuisible à la vie démocratique.

Cette obsession des partis cache une volonté de dominer, et d'en découdre avec des adversaires. Ce n'est pas sain pour le "vivre ensemble". Je suis certain que l'existence des partis, avec derrière l'enjeu de pouvoir, nuit énormément aux relations dans la société. Si les chrétiens veulent influer sur la société, il existe bien d'autres moyens que de militer dans un parti "chrétien", qui ne serait qu'une faction de plus.
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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Harfang » mar. 24 août 2010, 22:16

Très rousseauiste tout ça... Sauf que c'est comme le communisme, une fois appliqué ça donne n'importe quoi.
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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Luciphoros » mar. 24 août 2010, 23:06

Harfang a écrit :Très rousseauiste tout ça... Sauf que c'est comme le communisme, une fois appliqué ça donne n'importe quoi.

Bien d'accord. Et pour ma part je doute que Fulcanelli (le vrai) ait écrit (ou pu écrire) des choses de ce genre.

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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Fulcanelli » mar. 24 août 2010, 23:21

philémon.siclone a écrit : Quoi encore un parti ? Ne trouvez-vous pas qu'il y a déjà assez de partis comme ça ? Les partis sont précisément ce qui tue la République, et divise la société. Il n'y a strictement rien à attendre de 2012. C'est assez étrange cet espèce d'espérance messianique en un 2012 (la fin du monde que certains espèrent tant) qui devrait apporter enfin le changement dont la société rêve. N'est-ce pas cela, le consumérisme politique dans toute sa splendeur ? Et ce consumérisme messianique comporte une dose d'apostasie dans le sens où le messie est désormais recherché sur terre, au lieu de s'en remettre au Christ, seul vrai messie et maître de l'histoire. L'Antéchrist peut venir : il a déjà ses partisans ! Antéchrist dont tous les candidats de toutes les présidentielles ont été, à ce titre, la figure. Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, tous ont fait campagne sur le thème du "changement", tous ont promis une "rupture". Mais rien n'a jamais changé, du moins pas comme on l'espérait. Le grand soir n'est jamais venu. Et le peuple toujours frustré et déçu, lassé même. Tout ceci fait penser à un mauvais rêve, vous savez, ces espèces de rêves où l'on n'atteint jamais son but. Vous espérez en 2012, Fulcanelli ? J'ai l'honneur de vous déclarer que vous serez un déçu de plus sur une longue liste remplie de millions d'autres déçus.

Pour ma part, ce n'est pas vraiment ce que j'entendais par République chrétienne. Déjà, l'élection du président de la République au scrutin direct est une aberration. Je serais d'ailleurs plutôt pour la suppression du poste, ou du moins la réduction de ses prérogatives. Le messianisme politique, suscité par ce type d'élection, où l'individu prime sur les idées, où chacun attend un sauveur providentiel, est tout simplement malsain et nuisible à la vie démocratique.

Cette obsession des partis cache une volonté de dominer, et d'en découdre avec des adversaires. Ce n'est pas sain pour le "vivre ensemble". Je suis certain que l'existence des partis, avec derrière l'enjeu de pouvoir, nuit énormément aux relations dans la société. Si les chrétiens veulent influer sur la société, il existe bien d'autres moyens que de militer dans un parti "chrétien", qui ne serait qu'une faction de plus.
Bonsoir Philémon, vous ne traqueriez pas quelques moulins, parfois? Il n'y a rien de messianique ici, il s'agit de politique et de pragmatisme : 2012 est un rendez-vous, qu'il plaise ou non. Et les chrétiens ont tout intérêt à s'exprimer alors en tant que tel. C'est le moment et l'occasion peut être assez belle étant donné la situation. Avec votre idée des partis en trop vous noyez le bébé avec l'eau du bain : ce que vous dites a sûrement du sens concernant les pêcheurs, les madames Taubiras et le reste ; la démocratie chrétienne c'est autre chose, l'expérience l'a prouvé.

Les partis sont précisément ce qui tue la République, et divise la société.
Vous plaisantez sous cape Philémon, je le sais maintenant.

Je serais d'ailleurs plutôt pour la suppression du poste
Un étourdi voulait récemment supprimer le bonhomme d'un pater ; il doit être en pénitence, méfiez-vous Philemon.

Pour la question personnelle de ma déception à venir, vous n'avez qu'à moitié raison : ils ne me déçoivent jamais.

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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par philémon.siclone » mer. 25 août 2010, 0:03

Bonsoir Philémon, vous ne traqueriez pas quelques moulins, parfois? Il n'y a rien de messianique ici, il s'agit de politique et de pragmatisme : 2012 est un rendez-vous, qu'il plaise ou non. Et les chrétiens ont tout intérêt à s'exprimer alors en tant que tel. C'est le
Il n'existe pas de programme politique spécialement chrétien. La notion de "parti chrétien" est donc déjà une usurpation, car un tel parti aura sa propre interprétation politique de la doctrine chrétienne. Et n'importe quel autre "parti chrétien" pourra lui opposer sa propre vision politique. En réalité la notion de christianisme touche à l'universalité. Il est donc contradictoire de vouloir l'enfermer dans un "parti", qui par définition est le contraire même de l'universalité. Enfin, d'après les études, les catholiques pratiquants, en France, sont majoritairement UMPistes, et pro Sarkozy. C'est étonnant, mais c'est la vérité. Sans doute, à mon avis, parce que la majorité des pratiquants sont des possédants nantis qui songent surtout à protéger leurs propres intérêts. Et Sarkozy est le champion par excellence de la classe possédante. Quoiqu'on en dise, les motivations des électeurs sont essentiellement liées à leurs intérêts immédiats. 58% de propriétaires en France. Pour qui vont voter ces gens, à l'heure où l'immobilier est au plus haut, et où chaque propriétaire est certain de dormir sur un fantastique magot ? Certainement pas pour Besancenot. Le vote est essentiellement un vote de classe. Alors, pour le parti "chrétien", faudra repasser une autre fois, je crois. Vous aurez plus de succès avec un "parti du pognon" : 58% de voix potentielles. C'est d'ailleurs comme ça que Sarkofrik a été élu.
Je serais d'ailleurs plutôt pour la suppression du poste
Un étourdi voulait récemment supprimer le bonhomme d'un pater ; il doit être en pénitence, méfiez-vous Philemon.
La France est sans doute l'un des régimes les plus présidentiels qui soient. Même les Etats-Unis sont plus démocratiques, avec leur séparation réelle des pouvoirs entre l'exécutif (administration présidentielle) et le législatif (sénat et chambre). Depuis le passage au quinquennat, l'Assemblée est devenue une vraie chambre d'enregistrement, rien de plus, exactement comme le voulait d'ailleurs De Gaulle. C'est pour ça que je crois, contrairement à ce qu'on dit, que Sarkozy est un vrai gaulliste. Il a même le projet de supprimer la fonction de Premier ministre, dernier vestige qui donne encore son rôle au Parlement, devant lequel le gouvernement est responsable. Mais en République, seul le Peuple est réputé souverain (et en République chrétienne, ce peuple est la figure, par surcroît, du Corps mystique du Christ). La fonction présidentielle, avec ses prérogatives actuelles quasiment monarchiques, est une véritable usurpation. Une vraie République, dans une vraie Démocratie (le Peuple gouverne, c'est bien ce que ça veut dire), le pouvoir devrait partir d'en bas. Nul besoin d'un président, en réalité. Une assemblée populaire, et un gouvernement nommé ou révoqué par elle, en fonction de l'intérêt public, cela est suffisant pour le fonctionnement des institutions républicaines. Les tyrans n'ont pas leur place dans un gouvernement démocratique. Ou bien, si l'on veut un exécutif stable, au moins que l'on sépare bien les deux pouvoirs, comme aux Etats-Unis, avec une chambre indépendante et renouvelée à mi-mandat présidentiel. Ce système me paraît bien plus juste que cette république bananière à la noix de coco, avec ses dictateurs de carnaval et autres "individou de général" qu'on a en France, Alcazar d'opérette et autres ectoplasmes, qui ne pensent qu'à confisquer le pouvoir au peuple pour mieux le vendre au plus offrant. Toute notion de pouvoir personnel est fondamentalement contradictoire avec l'idée de "république".

Vous avez dit qu'un prêtre avait prié pour que le président ait une crise cardiaque. C'est complètement idiot, car la justice de Dieu ne peut être confondue avec la justice des hommes. Autant je trouve cette prière choquante (voire pharisaïque), autant le fait qu'un tribunal humain délivre un jugement, et même une condamnation à la peine capitale si l'intérêt public l'exigeait, me semble tout à fait sain, car les hommes ont leurs responsabilités à prendre, même si elles sont quelques fois pénibles. La haine personnelle que l'on peut avoir pour des individus ne sauraient donc se mêler à une action politique. Cette déclaration du prêtre dont vous parlez est donc plus de l'ordre du trouble psychologique que de la réflexion politique, à mon avis, et je ne me reconnais absolument pas là-dedans. Je n'éprouve d'ailleurs aucun ressentiment personnel contre la personne de Sarkozy. Ses électeurs me paraissent bien pires que lui, au demeurant. Ils ont élu un président à leur image et conforme à leurs intérêts.
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Re: Le Paradoxe de la Démocratie Chrétienne

Message non lu par Harfang » mer. 25 août 2010, 12:07

Encore une fois (et mon précédent message vous était entre autres adressé ;) ) il y a un décalage entre la théorie et l'application. L'Histoire le montre, le républicanisme parlementaire à mené au désastre de la IIIe république.
Comment, de toute façon, voulez-vous que les chrétiens se taillent une place au milieu de ces groupes crapuleux tentaculaires... Force est de constater qu'il n'y a pas de place pour nous en république. Vous critiquez les partis, mais quelle importance aurions-nous, noyés dans le magma démocratique ? Déjà qu'avec les partis ce n'est pas brillant, ça va être dur si nous sommes isolés...
Ça serait magnifique si chaque citoyen avait en ligne de vue le bien commun, mais c'est utopique, et faire reposer un système sur cette idée c'est dangereux. Rousseau pensait pareil, la dictature populaire...etc. Mais tout ça ce ne sont que des systèmes imaginés sortis de cerveaux en totale déconnexion avec la réalité (exactement comme le communisme).
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