Les goûts musicaux mis sur la table !

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Trinité
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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Trinité » lun. 06 juin 2022, 23:59

Kassav et la joie des Antilles.

https://youtu.be/RYfVKr6Dw_Y

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anachorète moderne
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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par anachorète moderne » dim. 12 juin 2022, 11:01

Bonjour Trinité,

Apparemment c'est votre anniversaire si je me fie aux notifications du forum !

Je vous souhaite un bon anniversaire.

En passant, voici ma dernière découverte musicale :

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Trinité » dim. 12 juin 2022, 22:30

anachorète moderne a écrit :
dim. 12 juin 2022, 11:01
Bonjour Trinité,

Apparemment c'est votre anniversaire si je me fie aux notifications du forum !

Je vous souhaite un bon anniversaire.

En passant, voici ma dernière découverte musicale :
Merci anachorète moderne.

Très chouette votre découverte

Moi j'ai eu droit à cela de la part de mes proches musiciens, à l'occasion de mon anniversaire... :D

C'est plus vieillot...mais plein d'humour... :)

https://youtu.be/I2CYxY1_JwA

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The Doors are open

Message non lu par Cedricspandrell » lun. 11 juil. 2022, 2:37

https://youtu.be/BJPSVpnH-UM

"Avec votre oreille collée au sol...
Nous voulons le monde et le voulons maintenant !
Nuit Persanne,
Voyez la lumière
Sauve nous
Jésus
Sauve nous"

La fin apocalyptique de When the music's over des Doors écrite par Jim Morrison.
J'étais à l'heure avec le Seigneur.

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Johanna398320 » mer. 20 juil. 2022, 17:17

J'adore le rock et la musique classique ! Les gens hallucinent toujours quand ils savent que je suis religieuse et que j'aime le rock...! Comme si c'était incompatible :rire:

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Trinité » mer. 20 juil. 2022, 21:42

Bonsoir Johanna.

Je ne vois pas pourquoi ce serait incompatible . :D

Johanna398320
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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Johanna398320 » jeu. 21 juil. 2022, 16:54

Trinité a écrit :
mer. 20 juil. 2022, 21:42
Bonsoir Johanna.

Je ne vois pas pourquoi ce serait incompatible . :D
Bien sûr mais ça surprend toujours les gens... ^^

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par Simili modo » mar. 13 sept. 2022, 23:24

Bonsoir à tous,

Une recommandation personnelle de guitare classique :

https://www.radiofrance.fr/francemusiqu ... re-7547579

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » dim. 16 oct. 2022, 1:33

En ouvrant mon dictionnaire des compositeurs, il y a un nom qui apparaît toujours en premier : Pietro Aaron. Né à Florence vers 1480, mort peut-être à Bergame, vers 1550, il est maître de chapelle à Imola, près de Bologne, pendant quelques années, puis exerce quelques temps à Venise, avant d'entrer dans les ordres en 1536. On connaît de lui cinq traités, rédigés en italien, ce qui est novateur pour l'époque, car jusqu'alors les traités étaient plutôt rédigés en latin. Il y cite de nombreux exemples musicaux de Josquin des Près, Mouton, Pierre de La Rue ou Compère. Mais a-t-on des exemples de musique écrite par Pietro Aaron ? Apparemment oui, car je trouve un unique enregistrement, sur YT, ou plutôt, une simulation numérique à partir d'une saisie dans un logiciel de notation musicale par Guido Menestrina. Il s'agit d'une frottola (l'ancêtre du madrigal), Io non posso più durare, sur un thème amoureux, et elle est tirée du Cinquième Livre de Frottole publié en 1505 à Venise par le fameux Petrucci, qui l'attribue à un certain Aron, que l'on identifie à Pietro Aaron.

https://www.youtube.com/watch?v=e83oOCnH_3w

Ce qui me chiffonne un peu, dans cette saisie de la partition, c'est l'oubli de l'altération sensible. D'autant plus que Pietro Aaron préconisait dans ses traités de noter ces altérations, ce qui n'était pas encore en usage à son époque (et donc pas encore chez Petrucci, j'imagine) où prévalaient, depuis le moyen âge, les pratiques liées à la musica ficta, c'est-à-dire consistant à ne pas noter ces accidents. ça arrache un peu les oreilles.

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » dim. 16 oct. 2022, 14:43

En poursuivant la lecture de mon dictionnaire, je tombe sur un certain Antonio Maria Abbatini. Né à Tiferno, aujourd'hui Città di Castello, au nord de l'Ombrie, tout près de la Toscane et de la ville d'Arezzo, en 1595, il y est vraisemblablement mort après 1679. Tombé dans l'oubli aujourd'hui, il fut pourtant l'une des figures centrales de la musique italienne d’Église, plus exactement l'école romaine, dans les années 1630-1660 et eut une prestigieuse carrière. Il doit sa formation aux deux Nanino (Giovanni Maria Nanino et Giovanni Bernardino Nanino). Le premier Nanino, élève de Palestrina, était maître de chapelle à Sainte-Marie-Majeure et Saint-Louis-des-Français, et le second était également en poste à Saint-Louis-des-Français, Santa Maria dei Monti et S. Lorenzo-in-Damaso. Abbatini est leur successeur, puisqu'on le retrouve à son tour comme maître de chapelle à Sainte-Marie-Majeure, Saint-Louis-des-Français, S. Lorenzo in Damaso, et parvient au sommet de sa carrière à la chapelle Sixtine, étant le protégé de Giulio Respigliosi, vicaire de Sainte-Marie-Majeure, qui l'appelle à la chapelle papale lorsqu'il devient pape sous le nom de Clément IX.

Le style musical d'Abbatini reflète fidèlement les nouvelles normes de clarté harmonique et mélodique voulues par le concile de Trente. Il débute d'ailleurs sa carrière par une messe à 16 voix, publiée à Rome chez Mascardi en 1627, alors qu'il vient tout juste d'arriver à Rome et se trouve en poste au Latran.
Et c'est l'une des rares œuvres enregistrées que l'on peut écouter aujourd'hui sur YT (interprétée par l'ensemble allemand Johann Rosenmüller, sous la direction de Thomas Berning, en 2011 dans l'église Marktkirche (Saint-Marc) à Paderborn (en Westphalie) :
https://www.youtube.com/watch?v=NUQzMgjxSeI
Très belle interprétation. L'écriture semble cependant assez convenue et sans grande originalité. Le niveau de difficulté est très abordable pour une chorale d'amateurs.

On lui doit aussi des livres de psaumes, motets, messes, etc., publiés à Rome. Mais il joue aussi un certain rôle dans le développement de l'opéra dans le genre comique. Ses opéras-comiques ne sont pas destinés au théâtre, mais aux festivités princières, lors de mariages prestigieux durant les fêtes de Carnaval (par exemple, Dal male il bene, sur un livret du pape Clément IX lui-même, est créé dans le Palais Respigliosi à Rome pour le mariage de Maffeo Barberini et d'Olimpia Giustiniani), les Respigliosi étant les protégés de la puissante famille Barberini.

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » lun. 17 oct. 2022, 17:14

Le compositeur d'importance suivant est Carl Friedrich Abel, né à Cothen, ou Köthen-Anhalt, capitale du duché de Saxe-Anhalt, en 1723, et mort à Londres en 1787, connu pour avoir été un fameux gambiste, ou joueur de viole de gambe, à la chapelle de cour de Dresde. Il était issu d'une vraie dynastie de musiciens. Clamor Heinrich Abel (1634-1696), peut-être son grand-père, était musicien à la cour du duc de Brunswick à Hanovre, et avait publié un recueil de sonates à Francfort en 1674. Son père, Christian Ferdinand Abel (1683-1737), violoncelliste et gambiste à la cour de Cothen, était un proche de Jean-Sébastien Bach (lequel était également passé par la cour de Cothen), parrain de l'un de ses enfants pour lequel il écrivit probablement ses Suites pour violoncelle (J.S. Bach est maître de chapelle du prince Léopold d'Anhalt-Köthen de 1717 à 1723 ; il y rencontre sa seconde épouse, Anna Magdalena Wilke, chanteuse de la cour et fille d'un trompettiste, mère de son dernier fils Jean-Chrétien). Par ailleurs, son frère Léopold August, était violoniste.

On rattache l’œuvre de C.F. Abel à l’École de Mannheim (laquelle annonce le goût "classique" que l'on verra prospérer chez Mozart). Il a laissé principalement une production instrumentale : de nombreuses pièces pour viole de gambe, des sonates, quatuors, symphonies, concertos... En 1758, sa renommée est telle qu'il quitte la cour de Dresde pour entreprendre des tournées dans toute l'Europe. Il se fixe à Londres où il est musicien de la chambre de la reine Sophie-Charlotte. Il y retrouve Jean-Chrétien Bach (le dernier fils de J.S. Bach), et ensemble, ils fondent les fameux "concerts Bach-Abel", qui devient la principale société de concert en Europe, avec le Concert spirituel de Paris, de 1765 aux années 1780.

Sur YT, on trouve un très bon disque du gambiste italien Paolo Pandolfo, enregistré en 2008, où il interprète la Suite en ré mineur pour viole de gambe, consignée dans le Manuscrit Drexel, jamais publiée du vivant d'Abel. Ce manuscrit autographe fut acquis en 1801 par un musicien londonien nommé Joseph Coggins, puis mis en vente par le libraire Rimbault en 1877, et acquis par le riche collectionneur américain Joseph Drexel, dont la collection constitue le noyau des collections musicales de la New York Public Library :

https://www.youtube.com/watch?v=Dczb6cXVD1I

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » mer. 19 oct. 2022, 19:16

Carl Friedrich Abel est assez méconnu, mais il y a un certain intérêt récent pour sa musique, comme le montre la production discographique depuis quelques années.

Une symphonie qui semble avoir un certain succès, la Sixième Symphonie en Mi bémol Majeur de l'opus 7 (qui contient au total six symphonies), remontant à l'année 1767 (je suppose que ces symphonies ont été jouées aux concerts Bach-Abel à Londres).

Köchel, le musicographe auteur du célèbre catalogue des œuvres de Mozart, l'avait attribuée à ce dernier comme étant sa Troisième Symphonie, sous le numéro K18. Mais on s'est aperçu longtemps après que son véritable auteur était Carl Friedrich Abel, et que le jeune Mozart en avait simplement réalisé une copie (usage très fréquent à l'époque). Les Mozart, père et fils, avaient auparavant séjourné à Londres en 1764-65, et s'étaient liés à Abel et Jean-Chrétien Bach.

Sur les six symphonies de l'opus 7, cette sixième semble la plus aboutie et la plus belle, très proche du style de Mozart dans sa période de jeunesse (il est alors âgé de 11 ans).
Interprétation de bonne qualité par l'orchestre classique La Stagione, dirigé par Michael Schneider en 2017 :
https://www.youtube.com/watch?v=c7kVfDN-Qho&t=2760s

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » jeu. 20 oct. 2022, 16:43

Carl Friedrich Abel a été portraituré plusieurs fois par Thomas Gainsborough, qui était son ami et dont il possédait une collection de dessins et de tableaux que le peintre lui donnait en échange de leçons de viole de gambe. D'après le témoignage de l'escrimeur Henry Angelo, les murs de son appartement étaient tapissés de toiles et de dessins du peintre.

Sur une première toile, datée d'environ 1765, soit l'année où commencent les prestigieux Concerts Bach-Abel, on voit le musicien jouer de sa basse de viole. Celle-ci était plutôt démodée à cette époque, Abel étant l'un des derniers virtuoses à en jouer. C'est d'ailleurs assez frappant de voir cohabiter ce goût passéiste pour cet instrument emblématique de l'ère baroque chez un compositeur en phase avec son temps dans son écriture. Les contemporains ont écrit que l'usage de la viole de gambe disparaîtrait certainement avec Abel. Mais il comptait au moins un rival sur la scène londonienne, un certain Andreas Lidl, qui meurt seulement deux ans après lui en 1789. Il existait cependant encore un public fidèle se pressant pour venir écouter les improvisations du vieil Abel, jusqu'à son dernier concert quelques mois avant sa mort. La musique notée et publiée, destinée à un public d'amateur, reflète en effet faiblement ce qu'Abel était capable d'improviser sur la scène. Sa notoriété allait d'ailleurs au-delà de la Manche, car il se rendait régulièrement à Paris, dit-on, pour donner des leçons de viole à un fermier général.

L'existence du tableau est révélée par une photographie en 1885. Il avait commencé à paraître en vente publique à partir de 1835, visiblement. Il est acquis auprès d'un particulier en 1988 par la National Portrait Gallery de Londres, sous la cote NPG 5947 :
https://www.npg.org.uk/collections/sear ... drich-Abel

Une esquisse préparatoire de ce tableau est également conservée par ce musée sous la cote NPG 5081, acquise en 1976, et provenant à l'origine de la fille du peintre, Margareth Gainsborough :
https://www.npg.org.uk/collections/sear ... ed/mw00006

Douze ans plus tard, Gainsborough réalise un second portrait sur toile, où l'on voit Abel écrire de la musique à son bureau, une basse de viole et son archet posés contre sa cuisse (comme s'il était en train de composer pour son instrument favori), un chien - il s'agit d'un loulou de Poméranie, plus grand à cette époque - dormant à ses pieds - et adressant un sourire complice au peintre (et non au spectateur du tableau). Le loulou de Poméranie était le chien à la mode dans la société londonienne de l'époque, la reine Sophie Charlotte en possédait un, et Gainsborough en parsemait ses tableaux. Sa présence semble sceller l'amitié entre les deux hommes, connus d'ailleurs pour être des compagnons de beuverie. Gainsborough raconte qu'en venant de se saouler avec Abel, il s'évanouit dans la rue pour se réveiller dans un lit d'une maison inconnue. Mais au-delà de ce détail trivial, Gainsborough était un réel passionné de viole de gambe, dont il collectionnait plusieurs instruments.

Le portrait est exposé à la Royal Academy en 1777, où il reçoit les louanges des critiques, pour la force de son expressivité très vivante. On perçoit toute l'énergie d'Abel, et son imposante silhouette de colosse.
Il est conservé aujourd'hui dans les collections de la Huttington Library, en Californie :
https://www.tumblr.com/museumdogs/10077 ... 71788-karl

Quand Abel meurt, son vieil ami est désemparé. Il est justement en train de travailler à un autoportrait qu'il comptait lui offrir. Abel mort, le dégoût est si profond que Gainsborough interrompt son travail et interdit à quiconque d'en produire quelque reproduction que ce soit, y compris après sa propre mort.

L'autoportrait est donné par sa fille Margareth à la Royal Academy de Londres en 1808, où il se trouve encore :
https://www.royalacademy.org.uk/art-art ... orough-r-a

Gainsborough fait cependant une exception et autorise le graveur Francesco Bartolozzi (par ailleurs autre ami d'Abel) à en réaliser un modèle destiné à être gravé par Sharp. Il meurt en 1788, soit seulement un an après Abel, et Bartolozzi met près de10 ans à réaliser son esquisse préparatoire, aujourd'hui conservée par la National Portrait Gallery, NPG 1107. Mais Sharp ne réalise jamais la gravure attendue :

https://www.npg.org.uk/collections/sear ... ed/mw02383

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » dim. 23 oct. 2022, 0:12

Girolamo Abos, très peu connu, originaire de Malte, né à La Valette en 1715, mort à Naples en 1760, a passé l'essentiel de sa carrière à composer des opéras, dont la musique est complètement perdue aujourd'hui, à l'exception d'un seul opéra, et à enseigner la musique dans plusieurs conservatoires de Naples. Il n'a pas beaucoup marqué son époque, mais ses opéras, buffe ou serie, étaient joués à Naples, Florence, Venise, Rome, Turin, Palerme, certains sur des livrets du prestigieux Métastase. Son plus grand succès, Tito Manlio est joué au San Carlo, mais sa carrière connaît subitement un coup d'arrêt lorsque celui-ci est donné à Londres où il rencontre dès la première représentation un échec cuisant, en 1756 (je ne sais pas s'il y a un lien de cause à effet).

En parallèle, Abos est aussi un compositeur d’Église et la seule œuvre que l'on retient aujourd'hui est son Stabat mater, daté de 1750. Il devient d'ailleurs maître de chapelle de la cathédrale de Naples quatre ans plus tard. Ce Stabat mater, représentatif de l'école napolitaine, est un véritable petit bijou qui connaît à l'époque un certain engouement pendant quelques décennies, puisqu'il en résulte sept copies manuscrites, avant de tomber dans l'oubli.

Quand on l'écoute, il est difficile de ne pas penser au Stabat mater de Pergolèse, son devancier, chef de file de l'école napolitaine, dont il est loin d'atteindre la puissance expressive. Il reste cependant très agréable à écouter, ne serait-ce que pour son alternance déchirante entre les modes majeur et mineur, voulant sans doute traduire le clair-obscur des tourments de la Vierge Marie.

https://www.youtube.com/watch?v=vsb41TtZcKw
Enregistré par l'Ensemble Stradivaria, dirigé par Daniel Cuiller, avec les deux sopranos Isabelle Poulenard et Isabelle Desrochers, et le contre-ténor Martin Oro, en 2000.
Très belle interprétation.

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Re: Les goûts musicaux mis sur la table !

Message non lu par ademimo » lun. 24 oct. 2022, 14:53

Jean Absil est totalement oublié aujourd'hui, mais sa musique est très intéressante, avec son petit côté post-debussien, ou post-ravélien, post-école française de l'entre-deux-guerres, jamais tombé complètement dans l'atonalisme, se cantonnant à une polytonalité exigeante. Sa carrière se déroule essentiellement à Bruxelles comme professeur d'écriture au Conservatoire (où il a formé plusieurs compositeurs contemporains), mais il séjourne quelques années à Paris en 1934, se liant d'amitié avec Milhaud, Honegger, Ibert, Schmitt, et il fonde l'année suivante le groupe La Sirène, dont il est le chef de file.

Daniel Blumenthal enregistre en 2011 une bonne partie de sa musique pour piano, dont la suite Les échecs, composée en 1953 :
https://www.youtube.com/watch?v=d7tk5pDVfZk
Elle se compose de six pièces :
Le roi
La reine
Le fou
La tour
Les pions
Les cavaliers


Cette composition donne une petite idée du solide répertoire de Jean Absil qui mériterait d'être mieux connu.

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