@salésienne
J'oserai une autre question : pourquoi toujours partir du principe que nos impressions sont un reflet exact de la réalité ?
Autrement dit : "le discours de l'église me fait telle impression, donc c'est qu'il en est ainsi" : et mettre ses propres impressions en question, quelqu'un y a déjà pensé ?
Notamment, sur ce sujet :
. Il n'est pas très logique de dire que l'église catholique tient un discours uniquement méfiant et névrosé sur la question... et dans le même temps citer, comme exemple de la bonne attitude, St François de Sales.
Saint François de Sales, cela n'aura échappé à personne, comme son nom l'indique, est déclaré saint. Donc érigé en modèle. Notamment, pour ce qu'il écrit dans l'introduction à la vie dévote.
Citer Saint François de Sales pour écarter l'enseignement de l'église, c'est plutôt étonnant... non ?
. Décréter que la sexualité "est un problème pour l'église" est de toute façon une affirmation gratuite et un peu légère.
Problème : à une telle accusation, j'aurais répondu en citant St François de Sales. Mais visiblement, de votre point de vue il n'appartient pas à l'église catholique. Que faire ?
. Réponse : citer Paul VI, et son encyclique "Humanae Vitae".
Qui écarte la contraception. Ah.
Mais qui affirme exactement ce que vous affirmez, textuellement :
"Savoir de combien d'enfants on est capable de pouvoir s'occuper me semble une réaction mature pour un couple."
Paul VI, dans cette encylclique si décriée, appelle cela la paternité responsable. ("paternité" dans le texte français concernant ici les deux parents conjointement : le terme moche de "parentalité" n'avait pas encore été inventé).
Or, dites-moi si je me trompe, mais : si vous écrivez cela (que savoir de combien d'enfants on est capable de pouvoir s'occuper semble une réaction mature pour un couple) comme une critique opposée au discours de l'église catholique,
alors que c'est ce qu'affirme l'église catholique,
... c'est sans doute, donc, que vous ne connaissez pas vraiment, pas bien, le discours de l'église catholique sur le sujet.
. Autre chose :
si "la contraception n'exclut en rien des périodes choisies de chasteté pour soi-même, pour le conjoint, pour nous tourner davantage vers Dieu", alors pourquoi écarter les méthodes qui, justement, se fondent sur cette pratique de la chasteté ?
La fiabilité, me direz-vous. Sauf que dans ce domaine, vous ne trouverez rien de fiable à 100%. Je connais un bébé-stérilet. Les stérilets, pourtant, c'est à la fois contraceptif et contragestif. ben ça même ça ne suffit pas tout le temps.
(comme dirait l'autre, la vie trouve toujours un chemin - vous pouvez jouer à trouver de quel film ça vient
)
Ou alors, c'est un manque de confiance en soi (je ne saurais pas reconnaître la bonne période, je vais me tromper, j'aurais un enfant, ça sera ma faute... : sous pilule, pareil ; la capacité d'angoisse d'une femme n'est pas annihilée par un petit cachet, hein...)
. Vous pensez que "la contraception n'est pas un mal en soi" et que l'église légifère uniquement par crainte des débordements :
là encore, on ne peut que vous encourager à connaître réellement le discours de l'église sur ce sujet.
Déjà, considérer que l'église "légifère", c'est très mal comprendre son discours. (disons que le réduire à ça, c'est n'avoir pas bien suivi l'explication)
D'autre part, non : si vous avez pris connaissance de ce qu'elle en dit, vous avez forcément vu qu'elle ne se contente pas de légiférer contre un débordement, mais qu'est développé une réflexion très claire à ce sujet, sur la signification des actes en soi,
et la conclusion n'est pas que la contraception n'est pas un mal en soi.
Pour reprendre votre dernière question, donc : pourquoi toujours s'imaginer des regards suspects ?