Bonsoir,
Miles Christi a écrit :L'Allemagne en passe de devenir une société de la masturbation
Hambourg (rpo). Oswalt Kolle, le plus célèbre des "progressistes" d'Allemagne, est préoccupé au sujet de la vie amoureuse des Allemands. De plus en plus d'hommes vont sur Internet pour télécharger des pornos au lieu de se chercher une partenaire. Kolle: "Nous nous dirigeons vers une société de la masturbation."...Oswald Kolle dans le journal "Woman": "je me fais du souci pour ces hommes qui s'assoient devant leur PC avec leur pantalon baissé et rapidement à coup de souris trouvent leur satisfaction, ne manifestant plus le moindre intérêt pour avoir de la compagnie". Il y a des sites qui garentissent un orgasme en 30 secondes. De telles garanties n'existent pas dans la vraie vie. Oswald Kolle: "Beaucoup d'hommes perdent l'envie de sortir, de draguer ou d'être dragués. Pourquoi s'obligeraient-ils à le faire alors qu'ils sont déjà satisfaits?" Comme le rapporte ensuite le journal "Woman" les chercheurs de l'université de Bonn ont trouvé que 90% des hommes et 86% des femmes se masturbent régulièrement. Une enquête de l'université de Hambourg montre qu'en l'espace de 30 ans le nombre d'hommes se masturbant a augmenté de 22% et pour les femmes ce nombre a augmenté de 50%. Il serait illusoire de se réfugier dans l'explication que la pornographie du Web n'affecte pas le relationnel... Un autre constat alarmant, 33% des hommes consultent régulièrement des sites pornos et l'on estime à 30 milles le nombre d'allemands pour lesquels le porno est devenu une drogue.
Je pense qu'Oswald Kolle se trompe largement dans son analyse. Pour être passé, à une époque de ma vie, dans l'engrenage de l'onanisme compulsif et de l'addiction aux sites pornos, je peux garantir - au moins en ce qui me concerne, et même, en ce qui concerne un certain nombre d'autres personnes dans cette situation avec qui j'ai pu en discuter - que c'est une
conséquence, et non pas une
cause.
Une conséquence de quoi ? Précisément de ce qu'Oswald Kolle prend pour la conséquence de la masturbation devant son écran d'ordi : la perte de l'envie de draguer et de sortir.
Donc, des éléments que cite Oswald Kolle, la cause est la perte de l'envie de draguer et de sortir, la conséquence est la masturbation frénétique (pour compenser tant bien que mal cette vie sexuelle déficiente).
Ce sur quoi il importe de se pencher, c'est non pas sur les conséquences de la dépendance à la pornographie et aux plaisirs solitaires (pour ma part : un vague sentiment de spleen encore préférable au pétage de câble qui aurait pu avoir lieu sans), mais bien plutôt sur la cause de la perte de l'envie de draguer et de sortir (vous noterez que je ne parle pas - du moins en ce qui me concerne, ainsi que quelques autres - de perte d'envie de se faire draguer, toutefois on peut parler de perte d'envie de se faire des illusions et de voir des signes où il n'y en n'a pas, perte d'envie d'être soumis à des désirs inassouvables et donc frustrants...).
Je pense que de nos jours, de nombreuses personnes ont tout simplement peur d'aller vers l'autre sexe, peur de l'aborder, peur de tenter leur chance, peur de lui faire part de leurs sentiments, car ils ont peur de se faire rejeter, d'essuyer un refus, de briser une amitié qui, finalement, est mieux que rien, même si elles espèrent autre chose, peur d'avoir l'air faible et ridicule avec leurs beaux sentiments non partagés, etc. Ces craintes ne sont pas, le plus souvent, des appréhensions irrationnelles et
a priori. Elles portent le plus souvent la dure marque de l'expérience vécue de nombreuses fois dans la douleur, et qu'on ne veut pas renouveler, car on en a marre de souffrir. Alors on s'ampute volontairement de cette partie de nous-même qui nous fait mal, on s'arrache ce coeur qui nous torture (parfois on a envie de se l'arracher pour de bon...), et au lieu d'avoir à affronter de vrais êtres humains pour lesquels on a perdu tout espoir de plaire, on se rabat avec frénésie sur les petits plaisirs faciles et factices du genre de ceux décrits dans l'article.
Quant à la perte de la foi, c'est aussi une conséquence, non une cause. Une conséquence de tant de prières restées sans réponses, dans la détresse de la solitude affective. Le moindre des paradoxes n'étant pas qu'un Dieu, soi-disant d'amour, soi-disant tout-puissant, refuse, ou soit incapable, d'apporter à ses enfants l'amour dont ils ont besoin, à travers un
alter ego à aimer et qui nous aime, surtout lorsque ses enfants l'implorent de tout leur coeur.
Bien cordialement,
Mikaël