salésienne05 a écrit :Cher Théophane, le souci n'est pa tant l'immoralitée enseigné ou non. Ce qui paraît aberrant, c'est que ce genre de chose soit abordé à l'école. De nombreux professeurs de ma connaissances commencent à en avoir assez (et pourtant, ils sont généralement athées) : ils aimeraient simplement que leurs élèves comprennent les règles du "savoir vivre ensemble", respectent les autres, sachent lire, écrire et compter à la fin de l'année (pour le primaire), et enseigner leur discipline et non pas les "annexes" qui selon eux devraient être réservées à la famille.
En fait, l'enseignement de toutes les composantes annexes qui enquiquinent royalement les profs, (je confirme), participe de recommandations politiques de formatage du citoyen futur (recommandations de l'OCDE par exemple).
Il ne faut jamais oublier que les dirigeants politiques sont les véritables patrons de l'Education, dans n'importe quel pays du monde (il y a des pays où les enfants prennent des cours de maniement d'armes, c'est dans leur protocole éducatif national!); ce sont eux qui décident de toutes les orientations éducatives qui se retrouveront dans le BO et deviendront alors loi et cadre, et ce à partir (ou pas forcément hélas) des rapports rendus par les CNRS et autres organismes ou même, par des commissions nommées par eux. C'est dire au final la liberté qu'à le politique pour ordonner à titre de loi une orientation citoyenne, et la vision que les politiques ont de l'école. Les impôts paient pour une école où on enseigne, mais aussi pour une école où on éduque; cette confusion est savamment entretenue, sans jamais la nommer, vis-à-vis des parents, au corps défendant de beaucoup de professeurs, formés pour enseigner, pas pour éduquer.
Mais c'est ainsi, par un système en cascade, que les politiques ont fait passer la pilule, l'avortement, etc... auprès des jeunes. Il y a eu aussi du bon ; informer sur les addictions et leurs conséquences, sur la sécurité routière, sur les lois et les administrations à connaître, etc... Tout cela bien sûr dans un maximum de tranvsersalité, de façon à ce que tout le monde enseignant y participe un peu. A la fin, on obtient sur l'enfant un effet boule de neige d'une efficacité prouvée: tous les ans, tout le monde lui serine un peu: "c'est bien ceci, c'est pas bien cela", et lui acquiert cette idée comme sienne sans même avoir eu assez d'années pour y aiguiser son sens critique, et ensuite sans même pouvoir se rappeler qu'il pourrait exister un moment de sa vie où il n'a pas pensé comme ça ; pour l'élève devenu adulte, aucune mémoire ou largeur d'idée hors cadre ne l'effleure plus en dehors de son mode de pensée, devenu sa nature propre.
C'est un marquage psychologique indélibile, d'autant plus qu'il aura été introduit précocément et suivi longtemps. C'est ainsi que se forme la conscience citoyenne des adultes de demain.
Comme procédé, que ce soit au niveau politique ou au niveau d'une salle de classe, l'outil en lui-même est excellemment performant. C'est son utilisation qui peut être immonde, qui est à bien comprendre pour ne pas se faire piéger par elle, car meilleur est l'outil, plus intense et plus ample peut être la manipulation issue de l'outil.
C'est hélas un aspect de notre métier sur lequel peu d'enseignants s'interrogent ou s'interrogent avec efficacité.
Pour en revenir à l'homosexualité, "on" veut clairement que les futurs citoyens ne soient plus homophobes, quitte à tout niveler dans leur conscience. Or je suis bien d'accord sur le point que sans être homophobe ou phobe-ce-que-vous-voulez, aiguiser chez l'enfant un sens critique pour lui permettre de mettre un jour en place son propre modèle de pensée, et de dépasser le nôtre, l'actuel, au lieu de s'y fixer, serait une démarche bien plus garante du respect qu'on lui doit, de sa liberté de penser et de sa capacité à s'adapter à tout ce que son avenir lui réservera.
Mais vous aurez bien noté que jamais dans la démarche citée plus haut la critique et la liberté de penser hors-cadre n'est mise en avant; parce qu'avant, parce que d'abord il faut le formater. Après, on peut toujours lui laisser un espace de critique, mais un espace .... délimité.
Le cadre, ça se comprend en partie, c'est un peu dommage en partie aussi; par exemple, il faudrait quand même (en dehors de toute polémique actuelle) que l'humanité un jour s'interroge sur sa gestion des bébés in-utero par avortement par exemple. Il y a des jours où je me dis qu'un E.T. débarquant sur Terre et découvrant nos pratiques en tomberait par terre: que peut-on penser d'une humanité qui n'a trouvé que le meurtre d'enfants pour gérer un aspect de sa vie ? Et ainsi de suite sur beaucoup d'autres sujets, guerres et frontières, commerce, non-aide aux personnes en état de famine ou emprisonnées/torturées sous prétexte de frontières, pays riches et pauvres, spéculations, pollution, etc...