Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu ?

« Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache discerner le bien du mal » (1R 3.9)
Règles du forum
Forum de discussions entre chrétiens sur les questions morales et éthiques. Certaines discussions de ce forum peuvent heurter la sensibilité des jeunes lecteurs.
Mac
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3962
Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
Localisation : la Réunion

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Mac » dim. 10 févr. 2013, 12:16

Bonjour Cinci, :)
Cinci a écrit :....Vous n'y êtes pas du tout. Vous ne comprenez rien à rien et glisserez dans la caricature.
Non non, c'est pas pour glissez vers la caricature Cinci, c'est du vécu. Et la question est de savoir ce que l'on fait quand on va se recevoir un vilain Mawashi-Geri dans la figure, vous voyez le genre de truc dont il n'est pas sûr dont on se relève. C'est autre chose que de te frapper sur la joue droite. Voilà pourquoi je me dis peut-être à tort qu'un entrainement régulier soit au 100m soit à l'auto-défense ça peut apporter une certaine assurance.

Fraternellement en Jésus Christ. :ciao:

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » dim. 10 févr. 2013, 21:55

Je pensais que vous faisiez de l'ironie, Mac. C'est donc que je me serai trompé. Soit !

Mac
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3962
Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
Localisation : la Réunion

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Mac » dim. 10 févr. 2013, 22:40

Bonsoir Cinci, :)

Non l'ironie je ne le maitrise pas. Ce que je dis ce sont des idées, je préfère que mon interlocuteur garde ses mains dans ses poches quand je lui dis que Jésus est Dieu. Je ne vois pas pourquoi ses mains serait sur ma figure et le self défense cela peut dissuader. On peut aussi crier au secours ou courir.

Si je comprends bien vous avez une forme de peur. Mais c'est normal je pense car si vous témoignez de votre foi dans certains environnements hostiles, vous subirez la pression psychique afin que vous vous taisiez, et si vous ne le faites pas comme vous l'avez dit vous êtes comme exclu ou alors vous risquez des menaces physique. Qui n'aurait pas peur? Donc ce n'est pas si évident.

"Soyez rusés comme des serpents et parfaits comme des colombes". Pour votre méditation.

Fraternellement en Jésus Christ. :ciao:

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » dim. 10 févr. 2013, 23:39

Pour contextualiser ...



Il faut que je dise que j'ai ''mon'' accompagnateur spirituel depuis quelques semaines. Un honorable frère du Sacré-Coeur ... «Sans blague ! On ne ris plus, on ne ris plus ...»

C'est par le biais de la maison Le pélerin à Montréal et puis bla-bla-bla. Pour résumer : il est très correct. Je suis satisfait. Un éducateur d'expérience, qui a été formé à l'accompagnement pendant des années, des années de pratiques ...

Il m'avait recommandé un bouquin il y a quelques semaines ...

Puis voici ce que je trouve hier dans ce bouquin (je lisais ça dans le bus) :


«... la même honte qui me retint m'a souvent empêché de faire de bonnes actions, qui m'auraient comblé de joie, et dont je ne me suis abstenu qu'en déplorant mon imbécilité. - Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire

[...]

Les émotions de l'estime de soi qui souffre

De nombreuses émotions sont associées aux difficultés d'estime de soi : elles sont dénommées par les chercheurs les «émotions de la conscience de soi». Ce terme est adapté, car il nous rappelle que l'origine des émotions en question ne se situe pas seulement en dehors de nous (les situations qui les déclenchent) mais aussi en dedans (notre propre sensibilité et parfois hypersensibilité à ces situations)

[...]

A un degré minime, ces émotions de l'estime de soi en souffrance sont représentées par l'embarras ou la gêne. Ce premier stade n'est pas forcément lié à une évaluation négative sur soi.

[...]

Le sentiment de ridicule est lui encore un cran au-dessus, et il est associé à la conviction d'avoir abîmé son image sociale, ou suscité des regards moqueurs ou ironiques. [...] Mais le degré le plus redoutable de ces émotions de la conscience de soi est représenté par la honte.

[...]

On se culpabilise de ce que l'on a fait, mais on a honte de ce que l'on est : le dommage est plus grave. Ainsi, la honte est toujours une honte de soi : c'est soi-même que l'on rejette tout entier, pas seulement ses actes.

Autre caractéristique de la honte : elle est activée par la notion de jugement public sur nos actes. Les échecs seront d'autant plus honteux qu'ils auront eu lieu devant autrui, ou été portés à sa connaissance. Mais la simple idée d'un jugement des autres à propos de nos vulnérabilités ou d'une exposition publique de nos incompétences peut suffire pour déclencher une honte anticipée ou rétrospective. [...] Lorsqu'elle est déréglée, la honte est sans doute une des plus redoutables émotions dont puisse être affectée l'estime de soi. Car si elle est douloureuse pendant les situations où elle s'allume (l'expression «mourir de honte» est parlante), elle est aussi destructrice sur la durée, parce qu'elle alimente ensuite des ruminations délétères. Ces dernières vont peu à peu augmenter la sensibilité des personnes et justifier des évitements ultérieurs : après une grosse honte, on peut en arriver à ne plus vouloir prendre le risque de parler, de danser, de donner son avis, etc. Et après des hontes répétées (une fois de plus, c'est le vécu de honte qui compte, plus que sa réalité sociale), on peut se retirer peu à peu de toute forme de prise de risque social, c'est à dire de toute forme de spontanéité.

Révélateur de la puissance de la honte sur nos comportements, il semble aussi que cette émotion puisse provoquer des comportements violents chez certaines personnes : les offenses faites à l'estime de soi augmentent les risques d'agression chez tout le monde. Se sentir offensé peut pousser à vouloir se venger. C'est hélas ce qui se passe dans les cultures dites «de l'honneur» (comme certaines cultures orientales ou méditerranéennes), et qui sont en fait des cultures de la honte, violentes et archaïques.

[...]

A petites doses adaptées, la honte peut m'empêcher de commettre des actes antisociaux : mentir, trahir, voler, rudoyer les faibles. Ou si je les ai commis, de récidiver. [...] Mais toutes les émotions peuvent se dérégler. La peur peut se transformer en la maladie de la peur qui est la phobie. La honte, elle aussi, peut déraper. Nous ne disposons pas de nom spécifique pour désigner ces «maladies de la honte». Signe sans doute que les sociétés traditionnelles les toléraient et s'en accommodaient plutôt bien : la honte est un bon moyen de faire tenir les gens tranquilles. Souvenez-vous du pilori où l'on exposait les criminels au Moyen Age, ou du bonnet d'âne dont on affublait les mauvais élèves jusqu'aux années 1950.

Il y a beaucoup de déréglements de la honte dans les problèmes d'estime de soi. D'où l'existence en psychothérapie comportementale et cognitive d'étonnants - du moins aux yeux des non initiés - «exercices pour combattre la honte» dont l'objectif est de s'habituer à ressentir gêne, honte, embarras, sentiment de ridicule, et enfin honte, sans se laisser impressionner pour autant.

Il s'agit par exemple de prendre le métro ou l'autobus, et d'y annoncer à voix haute les stations. Si les gens vous regardent, souriez-leur. S'ils vous adressent la parole, expliquez-leur tout simplement la vérité : que vous faite un exercice pour apprendre à lutter contre la honte. [...] La pratique de cet exercice et de quelques autres m'a beaucoup fait progresser, moi qui pensais ne pas souffrir de honte excessive : j'ai découvert que si, en réalité nous sommes beaucoup plus conduits par la honte que nous le croyons. Honte de parler fort ou de faire le clown dans la rue, de sortir de chez soi habillé à la va-vite ou en chaussons, ou en pyjama, etc. Non que je préconise d'en faire un style de vie, mais plutôt une petite expérience existentielle de temps en temps, pour recalibrer son «hontomètre» à la hausse, afin qu'il soit moins sensible.

Ce que l'on constate en pratiquant ces exercices contre la honte (qui ne doivent procurer que de petites hontes : actes ridicules mais ne provoquant pas de tort à autrui, sans réel enjeu, et entraînant une honte d'intensité modérée), ce sont les phénomènes suivants :

D'abord, on s'aperçoit qu'on est bien plus mal à l'aise avant de le faire qu'après. L'idée d'être ridicule ou déplacé est bien plus intense et pénible que le fait de l'être réellement. Cette donnée est capitale car elle révèle le grand gâchis des évitements : à toujours fuir, on ne peut jamais réaliser que l'on fuit que des fantômes de rejet social.»

Source : Christophe André, Imparfaits, libres et heureux. Pratiques de l'estime de soi, Paris, Odile Jacob, 2006, p. 260

«Que mon livre t'enseigne à t'intéresser à toi plus qu'à lui-même, puis à tout le reste plus qu'à toi.» - André Gide, Les nourritures terrestres (utilisé dans la préface du livre)

Mac
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3962
Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
Localisation : la Réunion

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Mac » lun. 11 févr. 2013, 13:43

Bonjour Cinci, :)

Fort intéressant ce passage que votre frère du sacré cœur de Jésus vous a proposé de lire.

Et qu'est-ce que vous retirez personnellement de cette lecture :?:

Fraternellement en Jésus Christ. :ciao:

Avatar de l’utilisateur
abbaruah
Censor
Censor
Messages : 135
Inscription : sam. 22 nov. 2008, 18:00
Localisation : Bretagne

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par abbaruah » lun. 11 févr. 2013, 20:48

bonjour cinci ,
permettez que je contribue petitement à cette conversation :
Outre les vertus théologales et surnaturelles qui sont gracieusement offertes par Dieu, nous avons la possibilité de nous enrichir des dons du St Esprit. Le courage que vous aimeriez posséder est une qualité réceptive, je pense que pour la cultiver l'intervention de Dieu sur votre âme est nécessaire.
Peut être qu'il faut tout d'abord s'abîmer dans la prière selon la volonté de Dieu et jusqu'à ce que vous compreniez pourquoi " le courage " et pas la " Sagesse " par exemple. Ce cheminement spirituel passe par une sorte de silence ( à mon avis )
Au bout de ce chemin peut être vous rendrez vous compte que finalement il faut vous abandonner simplement à la volonté de Dieu qui vous veut ailleurs.

Ce courage infusé par Dieu est avant tout la communion incessante entre le divin et l'humain.

St Thomas d'Aquin a répondu aux questions que vous vous posez dans la " Summa Théologiae ". Il dit que le courage peut garantir la stabilité générale de toutes les vertus !
vous avez donc du pain sur la planche....
Mais St Jean Paul II a dit " n'ayez pas peur " et dans 2 Cor.12.10 " lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort ".
Pourquoi chercher Dieu sur une multitude de chemins, alors qu'il suffit de rester là, et de Lui faire toute la place.

Mac
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 3962
Inscription : lun. 09 févr. 2009, 23:40
Localisation : la Réunion

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Mac » sam. 16 févr. 2013, 20:01

Bonjour et merci abbaruah, :)

Je trouve votre contribution intéressante et nécessaire.

Je note entre autres ce que vous m'apprenez à moi aussi et que je n'aurais certainement pas pensé seul puisque pour moi la base aurait été plutôt l'amour: St Thomas d'Aquin a répondu aux questions que vous vous posez dans la " Summa Théologiae ". Il dit que le courage peut garantir la stabilité générale de toutes les vertus !

Fraternellement en Jésus Christ. :ciao:

Avatar de l’utilisateur
pierre jean
Ædilis
Ædilis
Messages : 28
Inscription : sam. 16 févr. 2013, 0:47
Localisation : Suisse, Genève

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par pierre jean » dim. 17 févr. 2013, 11:30

Bonjour à tous,
Le ton de ce fil est magnifique et chaque message placé est là pour nous édifier. La société humaine confond souvent courage avec témérité et prend des risques bien inutiles ou expose les plus jeunes face à des situations qu’ils ne peuvent pas maitrisé faute d’être bien dirigé ou dirigé vers le bien.
Le courage peut aussi être pris pour du mépris, comme si celui qui le manifestait ne tenait pas compte des gens l’entourant. Mais comment pourrait-il en être ainsi si l’on demande à Dieu de nous insuffler le courage dont nous manquons souvent et pas seulement face à des difficultés importantes mais également dans la vie de tous les jours.
C’est face au quotidien que nous nous rendons compte combien nous manquons parfois de courage. Il nous arrive de trouver des enfants courageux alors qu’ils ont simplement fait confiance à leurs parents qui les ont encouragés.
Si nous demandons ou écoutons notre Père céleste il est certain que nous sentirons son regard bienveillant sur nous et remplis de cette bonté nous accomplirons avec courage, sans vraiment ressentir la sensation d’en avoir, les gestes les plus simples par amour de notre prochain.
Pierre Jean

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » sam. 23 févr. 2013, 1:22

Oui ... merci pour tous ceux qui écrivent en particulier ... J'ai lu, j'ai lu ... mais je ne sais trop quoi dire pour le moment. Et ce n'est pourtant pas parce que je me désintéresse du sujet.


Abbaruah,
Ce courage infusé par Dieu est avant tout la communion incessante entre le divin et l'humain.
Dans la vie de tous les jours ?

St Thomas d'Aquin a répondu aux questions que vous vous posez dans la " Summa Théologiae ". Il dit que le courage peut garantir la stabilité générale de toutes les vertus !


Mais il serait bien d'avoir le passage de ce texte pour commencer. Pour l'instant, je ne l'ai pas.


pierre jean,
La société humaine confond souvent courage avec témérité et prend des risques bien inutiles ou expose les plus jeunes face à des situations qu’ils ne peuvent pas maitrisé faute d’être bien dirigé ou dirigé vers le bien.
Oui.
C’est face au quotidien que nous nous rendons compte combien nous manquons parfois de courage.
Tout à fait.

[...]

Il fait longtemps que j'essaie de découvrir des auteurs abordant la question d'un point de vue chrétien notamment, philosophique (concret en même temps). Je trouve rien qui puisse me paraître bien signifiant. Je ne trouve pas d'atelier, par exemple, qui se tiendrait dans un sous-sol d'église le vendredi soir et dont l'orientation porterait sur L'être chrétien et le courage. Je ne trouve pas de conférence programmée et dont le thème serait au menu.

Il me surprendrait un peu que ce genre de question ne soit jamais abordé au séminaire pour ceux qui suivrait une formation pour devenir prêtre. C'est pourquoi je posais la question, sachant que plusieurs seraient toujours susceptibles d'avoir entammé des cours, une formation et tout.

Que devrait-on dire à une personne qui serait timorée ? quasi-submergée par des peurs de diverses natures ? Prier ? mais encore ? c'est qu'est-ce que la personne pourrait faire (faire) pour s'aider elle-même et puis dans le sens de favoriser cet état, un état à partir duquel les peurs ou les craintes seraient plus aisément confrontables, un état à partir duquel la personne serait moins démissionnaire en face d'une difficulté ou une autre ? quoi faire pour qu'une propension à fuir devant des difficultés ou des épreuves anticipées (peut-être à tort ?) puisse se muer éventuellement en une disposition plus heureuse à soutenir certains petits chocs de la vie, peut-être même jusqu'à finir par trouver bien plutôt un certain plaisir, une joie plus ou moins profonde, à se retrousser les manches et agir ?

A quoi correspondrait cette dynamique ? quelle partie dans l'âme ? penser à travailler quel aspect de notre comportement ? quel aspect pourrait-il en retour faciliter l'expression du courage ?

Avatar de l’utilisateur
abbaruah
Censor
Censor
Messages : 135
Inscription : sam. 22 nov. 2008, 18:00
Localisation : Bretagne

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par abbaruah » sam. 23 févr. 2013, 12:01

Cinci bonjour,
il me semble comprendre que vous ne savez comment aborder l'idée que vous vous faites du " courage ".
Oui la communion incessante entre Dieu et l'humain est dans la vie de tous les jours, dans de petites choses, j'ai relu plus haut les commentaires de Archi, Mac, Etienne Lorant.... n'ont ils pas répondu en grande partie ?
alors concrétement quoi faire ? allez! achetez la summa Théologiae de St Thomas d'Aquin.... Lisez paisiblement chaque jour.... méditez.... Cela prendra plusieurs mois et Dieu façonnera votre âme selon vos possibilités.
Quoi , vous vouliez cette vertu au bout d'une semaine ?? allons soyez patient ! et puis acceptez l'idée que c'est tout de même Dieu qui insuffle ou... pas.
bon week end Cinci et tenez nous au courant de votre combat....
Pourquoi chercher Dieu sur une multitude de chemins, alors qu'il suffit de rester là, et de Lui faire toute la place.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » dim. 24 févr. 2013, 4:48

abbaruah,

Il ne serait pas nécéssaire d'acheter le gros ouvrage. Je crois qu'il y a moyen d'obtenir les pages sur un site dédié. Mais je n'ai pas de référence précise en partant comme le tome, chapitre, titre ou autre. Pour le reste, je ne m'attend pas à un miracle (sourire).

Non mais, disons que l'on n'attend pas un miracle ici mais peut-être des pistes ... des idées, des suggestions ... des sites internets, ouvrages ... auteur, penseur ... d'hier, d'aujourd'hui ... une anecdote vécue ...

[...]

Un chanteur d'opéra amateur qui voudrait avoir plus de coffre ou une capacité à tenir sa note un peu plus longtemps, il voudrait devenir plus vertueux sous le rapport de la voix. Il s'agirait de repousser un petit peu sa propre limite. On peut bien lui suggérer de prier. On peut aussi lui suggérer de faire des longueurs de piscine, de lever des haltères, de s'ouvrir un peu la cage thoracique à l'aide de quelques exercices, en faisant de la rame. Il n'est pas interdit de faire les deux : un temps de prière et un temps dans la piscine. Il ne vient pas spontanément à l'idée d'associer le lever d'haltères au développement de la voix. Puis c'est comme au théâtre, pour la projection de la voix : une certaine technique est impliquée là-dedans. Une personne n'ayant même qu'un filet de voix au départ pourrait voir un certain changement en mieux après certains efforts bien ciblés. Supposez que ce candidat serait un membre de la chorale qui rend gloire à Jésus le dimanche

Une personne impatiente et qui voudrait devenir plus vertueuse sous le rapport de la capacité à supporter des contretemps, des petits imprévus. Comment devenir plus patient, plus apte à demeurer zen dans une situation un peu frustrante ? «Allez prier à l'Oratoire !» O.K. C'est correct. En-dehors de prier, il ne serait pas moyen de disposer d'une activité qui aiderait à developper une certaine souplesse d'adaptation ? existe-t-il un groupe des impatients anonmymes ?

Pour l'alcoolique, il y a le groupe de support. En cas d'envie frénétique d'alcool (prier ? mais encore ...) l'on conseillerait de téléphoner à un des membres de la chaîne pour obtenir des encouragements, pour alléger le poids, pour casser une mauvaise solitude, on lui suggére ensuite d'écouter le témoignage du frère X et comment il sera passé à travers certaines étapes, etc.

Donc, pour en revenir à l'accroissement du courage ? Une personne ennuyée par une inclination à se décourager, à procrastiner sans fin devant ce qui lui apparaît une montagne, à abandonner aussitôt devant une apparence d'échec, à fuir les problèmes, les difficultés, à déprimer juste à l'idée de devoir parlementer avec un contestataire. Encore des problèmes ! toujours des emmerdes ... Ah ! ... et puis c'est trop ! c'est au-delà de mes capacités ! Je n'y arriverai jamais ... il n'y a rien à faire ... je suis condamné ...

On va suggérer quoi à une personne qui voudrait en finir un peu avec une logique bien plus démissionnaire qu'apte à saisir le taureau par les cornes ? à part de prier ?

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » dim. 24 févr. 2013, 7:03

Non mais ...

C'est parce que j'ai découvert tout récemment que j'étais au prise avec ce truc qui se nomme dépendance affective. Je ne le savais pas. Toute une découverte ! Tant d'années à ne pas savoir ... Je ne me serais pas figurer. Incroyable. Mais ... non, non ... pas incroyable ... ça fait du sens ... en revisant toute l'histoire personnelle, des traits de comportements, etc. Et alors je trouve mon centre de dépendants affectifs anonymes le plus près de chez moi. Il y a du partage, des cas vécus, de la documentation. C'est très intéressant pour moi.

Et alors de fil en aiguille ... je me suis demandé ... j'ai eu l'impression à écouter certains témoignages en direct, une intuition ... bonne ou pas ? ... j'ai eu un peu de manière fugace l'impression que le courage (la volonté d'agir, la capacité de s'exposer, la tolérance au risque de se faire descendre en flamme par la critique, de survivre à une gaffe, etc) pouvait entretenir des liens avec l'humilité, la transparence ou je ne sais quoi de cet ordre-là. Peut-être l'assurance d'être quelqu'un qui compte, qui a de la valeur, dans le fait d'être doté d'une bonne estime de soi. Alors possiblement que travailler à nourrir ou à accroître une estime juste de soi (pas désajusté, pas l'inflation de l'ego, pas l'idée d'envoyer paître tout le monde), comme une perception juste, tolérante et aimante ... de soi pour commencer ... pourrait favoriser éminement cette capacité à faire preuve de courage ... comme un noeud à dénouer ... le noeud dénoué équivaut ensuite à de l'énergie rendu disponnible.

C'est pourquoi je m'intéresse à la place que le courage pourrait occuper dans tout cela, les liens possibles de vases communicants entre un aspect de la personne et un autre, comme entre l'humilité et le courage, travaillant l'un se trouvant à renforcer l'autre.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » jeu. 28 févr. 2013, 17:26



Être rejeté au quotidien


Lors des expériences de rejet social organisées en laboratoire, l'un des faits les plus frappants est donc la netteté avec laquelle ces rejets provoquent des résultats douloureux, alors que les participants savent bien qu'ils ne vivent que des situations artificielles et transitoires, auprès de personnes qu'ils ne reverront jamais. Comme si un instinct profond nous signalait qu'il n'y a rien de plus dangereux pour nous que d'être rejeté par nos semblables. Même le rejet par des personnes inconnues et invisibles, ou dans des situations sans enjeu concret, comme le fait d'être ignoré lors d'échanges sur Internet, va entraîner des perturbations franches de l'estime de soi.

Au quotidien, les situations équivalentes sont par exemple ne pas avoir de réponse à un courrier, à un mail ou encore à un coup de téléphone. [...]


Tout cela est évidemment agravé s'il y a un public : on se sent alors rejeté par tous, ce qui est sans doute le comble de la douleur sociale. C'est pourquoi les moqueries marquant le rejet par un groupe d'un individu isolé et vulnérable sont si dangereuses [...]

L'exemple du racisme est particulièrement éclairant car il montre bien comment il est infiniment plus douloureux - et révoltant - d'être rejeté pour ce qu'on est que pour ce qu'on a fait [...] avoir le sentiment que l'on s'écarte de nous parce que l'on est de race, de nationalité, de religion, de classe sociale ... différentes représente une douleur bien plus destructrice. [...]

Le rejet par tout un groupe donne toujours un sentiment terrible d'isolement, au moment des moqueries, mais aussi, ensuite, lorsque la personne se retrouve seule : la douleur et l'humiliation, les ruminations sur l'éternité et la gravité du rejet entraînent, selon mon expérience de psychiatre, une élévation du risque suicidaire. Autre facteur très aggravant aussi : si les personnes qui nous rejettent sont normalement des proches ou des soutiens jusqu'alors supposés solides. Cela induit dans ces conditions un double sentiment de trahison et d'abandon, qui bouleverse la personne et anihile son envie de vivre. Les témoignages de telles douleurs existent depuis que l'humain écrit ses peines ... Ainsi ce passage des psaumes de la Bible :


  • Je suis injurié par tous mes adversaires/
    plus encore, par mes voisins/Je fais peur à mes intimes :
    s'ils me voient dehors, ils fuient/On m'oublie, tel un mort
    effacé des mémoires/Je ne suis plus qu'un débris.
[/size]


Si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes , nous devrions avoir tendance, lorsque nous sommes l'objet d'un rejet, à tenter de comprendre pourquoi, et à réparer ce qui peut l'être. Hélas, le rejet entraîne souvent des comportements allant à l'encontre des intérêts de la personne, et ces comportements vont encore accroitre le risque pour elle de se faire rejeter à nouveau. Voici ce vers quoi nous risquons de tendre lorsque nous avons été rejeté, et contre quoi il faut se prémunir :

- Se comporter envers autrui de manière agressive.

Beaucoup de comportements et d'attitudes agressifs sont facilités par le rejet ou le sentiment de rejet : «Dans les moments où je me sens insécurisée, où j'ai peu de ne pas être à la hauteur, je me montre souvent désagréable par anticipation, je préfère ne pas être approché plutôt qu'être rejeté.»[/color]

(à suivre)

Avatar de l’utilisateur
abbaruah
Censor
Censor
Messages : 135
Inscription : sam. 22 nov. 2008, 18:00
Localisation : Bretagne

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par abbaruah » jeu. 28 févr. 2013, 19:01

Cinci bonjour,
j'ai relu avec attention ce que vous écrivez : les mots, s'ils sont confus montrent d'une façon douloureuse une certaine solitude et bien des souffrances.
Finalement le courage dont vous avez tant besoin, à mon sens, ne vous servira à rien dans l'immédiat.Si vous voulez bien, prions plutôt ensemble et demandons au Seigneur de vous aider à trouver la paix, ce pourrait être dans un 1er temps un exercice spirituel . Vous verrez comme chaque jours qui passent seront de petites victoires.
Pourquoi chercher Dieu sur une multitude de chemins, alors qu'il suffit de rester là, et de Lui faire toute la place.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Inné ou acquis ? possible d'acquérir davantage de vertu

Message non lu par Cinci » ven. 01 mars 2013, 21:39

Bonjour,

Les mots peuvent paraître confus parce que je cherche. C'est un peu le but de l'exercice ici et Je n'ai pas encore trouvé.

Si l'on peut remarquer à un endroit dans l'Évangile «Celui qui cherche trouve», alors il est bien vrai que j'aurai déjà cherché des trucs d'importance dans le passé («Comment je peux être sûr que Jésus serait ressuscité ?», etc.) et pour finir par obtenir la réponse. Mais il arrive aussi que ce ne soit pas instantané et il faut parfois compter en terme d'années entre l'émission de la question et l'objet satisfaisant trouvé. C'est un peu frustrant quand même dans l'intervalle.
... une certaine solitude et bien des souffrances.
Naturellement.

C'est vrai que je suis seul. J'expérimente bien la solitude. Seulement, le problème que j'ai en même temps avec l'idée de parler de soi tant soit peu sur Internet l'on a tôt fait de vous cataloguer narcissique extrême et plein de soi-même, uniquement préoccupé de sa petite personne et tout le baratin habituel, et ce, surtout, surtout, surtout ... de la part de nos bons chrétiens. L'effet du verre grossissant ...

Quelle idée aussi de jouer de la flûte en ce moment ! Vous devriez danser, non ? C'est quoi cette obsession, cette manie pour la flûte !?

- C'est la flûte qui me motive en ce moment ...

Alors il faudrait prier pour que nous ayons tous ensembles l'envie de danser au même moment.



abbaruah,

Je vous remercie. Je sais bien que vous ne voulez pas mal faire. Et les prières sont toujours bonnes à prendre. Je n'ai rien contre.

On ne serait jamais trop en paix avec soi-même. Oui, c'est vrai. C'est sûr.

Ah ! et puis c'est sûr aussi que j'ai mon enfant intérieur, comme dirait un ''psy'', qui est un peu mal en point, qui peut se débattre encore pour survivre, ayant été trop négligé, déconsidé et tout. Il y a tout un lot de souffrances sous le couvercle et plus ou moins conscient. Tout comme une difficulté à rencontrer le prêtre lors de la confession est sans doute un symptôme aussi de cet enfant qui redoute l'autorité parentale, comme sûr de ne pas être accueilli, plus certain d'être méjugé, mal reçu, etc.

Je vais vous dire : J'ai décidé de parler un peu de moi comme à l'occasion de ce fil. Pourquoi ? parce qu'il est extrêment dur d'avoir des interlocuteurs intéressés ou réveillés, motivés ou n'importe. Et mon impression à moi est que la bonne moyenne des intervenants ont la tête farcie de préjugés, sûrs qu'ils sont que le fil crée n'est que de la gnognote, juste une aimable amusette pour passer le temps, la distraction qui sert à rien ... et ... Zzzzzz ...

En un mot : je suis un peu désarçonné par l'absence de réaction coutumière et habituelle. Je ne sais pas trop comment interpréter ça.

Les gens n'ont rien à dire ? ne savent pas quoi dire ? indifférence ? pas le bon ''timing'' pour eux ? est-ce de l'hostilité ? ça pourrait ... Bouderie ? le fait de n'être pas la saveur du mois ?

Ou bien les choses leur paraissent bien lisses, faciles et sans problèmes ? tout est évident ? chercher ou se poser une question sur un truc évident serait bien le fait d'un cerveau particulièrement torturé ?

«J'ai bien assez de mes emmerdes, Gertrude, alors je vais pas me laisser couler à pic par les névroses des autres !»

ou

«Ah ! mais c'est parce que répondre exigerait de moi trop de temps ... ce serait un peu comme un devoir d'école, une peine, une vraie punition ... un petit châtiment quoi ... J,aimerais mieux pour l'instant m'investir du côté d'un fil qui puisse m'apporter une satisfaction plus rapide (avec effort moindre). C'est un peu normal, voyez, l'on ne vient pas sur un forum pour s'embêter. Il faut un peu de gratification de son côté. Si vous posez une question : vous, allez chercher de votre côté. Sinon, j'ai déjà donné aux petits frères des pauvres.»

[...]

J'ai regardé un peu du côté de la Somme théologique. Il me semble que ça ne donne pas grand chose en matière de courage. Tout est comme éclaté là-dedans, disséqué en quelque sorte (36 000 questions), mais l'on ne voit pas une synthèse, une ligne de force particulière dans le raisonnement et dont l'objet serait de faire ressortir la place du courage parmi les vertus, les attaches de cette vertu de fortitude avec la personnalité et comment pourrait-on faire pour que cette fortitude puisse s'accroître.
Finalement le courage dont vous avez tant besoin, à mon sens, ne vous servira à rien dans l'immédiat.
Je ne comprends pas que vous puissiez dire ça. Mon idée est que vous ne comprenez pas ce que je dis.

Je ne suis pas en train de vous signifier que j'aimerais jouer à Superman, qu'en douze heures j'aimerais être le champion de l'héroïcité des vertus pour battre le Padre Pio.

Je pense au simple courage qu'il prendrait pour se lever de sa chaise ou de son lit et pour se rendre à la messe, le simple courage qu'il prend pour renoncer ici et là même à des futilités (parfois agréables, distrayantes), quand un bien supérieur se trouverait atteignable (bof ! ... l'ennui ... Quel poids ! Je ne me sens pas capable, au-dessus de mes forces ... )

- Un simple coup de téléphone ?
  • C'est déjà trop !
- Donc pour le petit mot en faveur de Jésus à délivrer devant une classe de maternelle ?
  • C'est ennuyant, c'est ennuyant ... Écoutez, je ne me sentirais pas bien.
- Alors si c'est pour contredire le beau-frère à la voix de stentor, tonitruant, dans une réunion de famille ... que si la religion surgit ...
  • Arf ! oubliez ça ... Non, j'aimerais mieux passer la main comme au Bridge (ou tiens, j'en parlerai dans deux semaines avec le frère Rosario. Au moins avec le frère Rosario... Non, j'aime mieux subir et serrer les dents en attendant ...)
- Non mais c'est pas possible ! Quelle sorte de lavette ...

Je sais, je sais. Mais c'est bien pour ça que je cherche, si je demande ... Quoi ? Bien, une référence ! un lieu dédié ... un auteur chrétien, un groupe ... un calendrier d'activité qui porterait sur la capacité de pouvoir se vaincre soi-même un petit peu pour commencer, un exemple ...

Peut-être, je ne cherche pas au bon endroit ?

En écrivant, je pense que je ne me suis jamais adressé directement à l'archevêché dans mon coin de pays. L'archevêché ou quelque centre documentaire en lien direct avec l'archevêché ... le genre du centre oecuménique canadien ... quelque bibliothècaire du Grand Séminaire à Montréal voire ...

Pour l'instant, je n'obtiens pas satisfaction. Je voudrais que le fil reste ouvert tout de même, des fois que quelqu'un ...

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 112 invités