L'euthanasie en France et en Europe

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Pacem » mer. 12 févr. 2014, 18:12

On atteint là, le point de rupture de la civilisation :
Sans la vie, pas d'hommes, donc pas de civilisation. La vie est LE bien suprême que toute civilisation doit chérir par dessus tout, parce qu'elle repose entièrement dessus.
Quand une civilisation instaure un droit au suicide, elle signe purement et simplement son arrêt de mort.
Et puis franchement, c'est d'une logique folle : qu'est-ce que la liberté sans la vie ? Avoir le droit de mourir, ça n'est ni plus ni moins avoir le droit de se priver de sa liberté !
J. Attali a écrit :l'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figures. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c'est la liberté et la liberté fondamentale c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.
Source : interview de M. Jacques Attali publié par Michel Salomon dans son livre "l'Avenir de la Vie" (éd. Seghers), 1981 (pages 274-275).

Il faut bien faire la différence entre liberté et libre arbitre.

Le libre arbitre, c'est la licence : "do that you want" ("fais ce que tu désires"), devise sataniste reprise par les anarchistes, les socialistes et autres libertaires du même style.
L'homme n'a pas de libre arbitre : il est fondamentalement dépendant et ancré dans des lois naturelles. S'arroger le libre arbitre, c'est le premier péché, celui de l'ange et de nos premiers parents : vouloir faire sa propre loi en faisant fi de toutes les conditions (autorité, lois naturelles, morale), en bref : vouloir se faire Dieu. Cette prétendue liberté s’arrête à accepter ou refuser Dieu.
Spinoza avait déjà soulevé l'imposture de cette fausse définition de la liberté. Il écrivait :
Spinoza a écrit :On pense que [...] l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire des esclavages [...].
Mais on pourrait objecter qu’il n’y a là aucune soumission, aucune perte de la maîtrise de soi dans la mesure où c’est de nous-mêmes que nous recherchons le plaisir.
Seulement, et c’est le deuxième argument de Spinoza contre cette fausse définition de la liberté, il faut distinguer notre plaisir et notre bien. Si en poursuivant le plaisir, on ne fait rien qui nous soit utile, alors on ne se rend pas service. Si éprouver du plaisir joue au détriment de nos intérêts, de notre avenir, de notre santé..., on ne fait rien de bon pour nous. Si la recherche du plaisir est finalement la cause de notre malheur, alors elle nous a fait faire quelque chose que nous ne voulions pas puisque personne ne désire être malheureux. Dans ces conditions, on ne peut pas dire qu’on est libre puisqu’on fait quelque chose qu’en réalité nous ne voulons pas : faire notre malheur.

La véritable liberté au contraire ne s'oppose pas à la soumission : c'est le fait de se mouvoir dans le bien. Ça peut être difficile à comprendre au premier abord, mais c'est très clair :
C'est tout simplement le contraire de la dépendance au sens médical du terme, c'est s'épanouir : se développer (développer ses capacités) en fonction de notre propre nature, de notre propre condition, en vue de notre fin. Et cela passe par l'acceptation de soi, de notre condition (soumission), cela implique également la maitrise de soi, donc le sacrifice.
On est ici, à l'opposé du libre-arbitre, qui ressemble plutôt au caprice...

Le choix du suicide illustre particulièrement cette différence fondamentale. Différence camouflée durant des siècles à grands renfort de mensonges.
Bon, j'arrête là, ça m'énerve. :furieux:
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par cora » ven. 14 févr. 2014, 15:05

l'euthanasie des enfants c'est la dernière hérésie en date (certainement pas la dernière malheureusement..) rien que l'idée fait froid dans le dos et je n'ose même pas imaginer la situation des parents d'enfants gravement malades face à de tels choix :-@

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » ven. 14 févr. 2014, 17:45

Les parlementaires ont opté pour la notion de "capacité de discernement".

La Chambre a approuvé jeudi par 88 voix pour, 44 contre et 12 abstentions le projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie. Un individu qui avait pris place dans tribune du public a troublé le vote au cri d'"assassins". Il a été expulsé. Le texte a reçu le soutien des socialistes, des libéraux, des écologistes et de la N-VA. Quelques députés ont toutefois voté différemment du reste de leur groupe.

Au MR, Marie-Christine Marghem (qui expliquait à La Libre ses motivations, lire ici), Corinne De Permentier et Philippe Collard ont voté contre, tandis que Jacqueline Galant s'est abstenue. Chez Ecolo, Thérèse Snoy et Ronny Balcaen ont voté contre tandis que Fouad Lahssaini s'est abstenu. A la N-VA, 8 députés sur 27 se sont abstenus et un a voté contre. Les FDF se sont abstenus. Comme annoncé, le cdH et le CD&V ont voté contre le texte, de même que le Vlaams Belang.

Contrairement aux Pays-Bas, où l'euthanasie est autorisée à partir de 12 ans, les parlementaires ont opté pour la notion, plus flexible, de "capacité de discernement". Cette capacité de l'enfant à comprendre le "côté irréversible de la mort", selon les mots d'une députée, sera estimée au cas par cas par un psychiatre ou un psychologue indépendant. Un seul avis positif suffit. Et si l'initiative de demander l'euthanasie devra venir de l'enfant, les parents devront donner leur consentement.

Les évêques de Belgique déçus de l'approbation du projet de loi

Les évêques de Belgique se sont dits déçus par le résultat du vote, indiquent-ils dans un communiqué. Les évêques déplorent "l'adoption d'une loi que de nombreux experts considèrent comme inutile et qui comporte de nombreux défauts". "Le droit de l'enfant à demander sa propre mort est un pas de trop. Il s'agit de la transgression de l'interdit de tuer, qui constitue la base de notre société humaine", regrettent-ils encore. Les évêques craignent par ailleurs que "cette nouvelle loi ouvre la porte à une prochaine extension aux personnes handicapées, aux personnes démentes, aux malades mentaux, voire à celles qui sont fatiguées de vivre".


Les bouddhistes belges se réjouissent du vote

L'Union bouddhique Belge (UBB), qui entend représenter les bouddhistes vivant en Belgique et être un interlocuteur officiel vis-à-vis des pouvoirs publics, s'est réjoui de l'approbation jeudi du projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie. Dans un communiqué, l'UBB souligne que "la vie humaine est une opportunité unique pour progresser sur le chemin qui nous aide à dépasser notre propre souffrance et d'aider les autres à le faire également" mais reconnaît cependant que "dans des circonstances exceptionnelles, il se peut que l'euthanasie soit la seule option sensée". Pour certains, poursuit l'Union bouddhique belge, "la perspective d'une renaissance peut également adoucir ce choix".

L'UBB dit encore soutenir les patients mineurs, leur famille et le personnel soignant "qui, dans une situation médicale sans issue impliquant des souffrances insupportables, décident ensemble que l'euthanasie est la seule réponse humainement valable".

http://www.lalibre.be/actu/sciences-san ... 6bb1cc4335
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Peccator » ven. 14 févr. 2014, 18:39

etienne lorant a écrit :Les bouddhistes belges se réjouissent du vote

L'Union bouddhique Belge (UBB), qui entend représenter les bouddhistes vivant en Belgique et être un interlocuteur officiel vis-à-vis des pouvoirs publics, s'est réjoui de l'approbation jeudi du projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie. Dans un communiqué, l'UBB souligne que "la vie humaine est une opportunité unique pour progresser sur le chemin qui nous aide à dépasser notre propre souffrance et d'aider les autres à le faire également" mais reconnaît cependant que "dans des circonstances exceptionnelles, il se peut que l'euthanasie soit la seule option sensée". Pour certains, poursuit l'Union bouddhique belge, "la perspective d'une renaissance peut également adoucir ce choix".
:sonne: :sonne:
Voilà qui est totalement contraire aux enseignements bouddhistes que j'avais pu lire ou recevoir il y a quelques années !
Est-ce que ces "maîtres" bouddhistes rappellent à leurs disciples que, dans la doctrine du cycle des renaissances, rien ne garantit que les vies futures soient sous forme humaine ? Le suicide, question karma, c'est pas bon...
Les renaissances, ce n'est pas pour dire "laisse tomber cette vie, et reprend de zéro dans la suivante", comme si la vie était un jeu vidéo. On n'a que cette vie présente pour espérer atteindre l'éveil : nul ne peut savoir ce que seront ses vies futures, et on ne repart pas de zéro (au contraire !).

Le Dalaï Lama a clairement rappelé que ni le suicide, ni l'euthanasie assistée ne permettent d'échapper à la souffrance : on la retrouve dans la vie suivante, mais pas forcément dans des conditions plus faciles. De ce que je comprend, cet enseignement est valable dans tout le Mahayana, il repose sur les fondamentaux du bouddhisme Mahayana et non sur des particularités tibétaines.

Le Dalaï Lama a écrit :Pouvez-vous nous parler de l'euthanasie; et nous éclairer sur la différence entre celle qui consiste à arrêter le traitement médical et celle qui est prodiguée en
injectant un poison qui tue en quelques minutes.

On peut là aussi être confronté à des situations exceptionnelles mais,
en règle générale, il est préférable de laisser une personne mourir à son heure. Ce que nous endurons est dû à nos propres karmas passés et nous devons en accepter le résultat. Tout doit être fait pour éviter de souffrir;mais si rien ne peut plus enrayer le problème, la souffrance doit être considérée comme le résultat inévitable de nos karmas.
Source : le premier lien que j'ai trouvé dans Google. Je ne sais pas d'où vient l'interview, mais j'ai la flemme de ressortir mes bouquins sur le bouddhisme.

Il y a en Theravada un enseignement similaire.


Je sais bien que sur le forum on ne parle que de religion chrétienne, mais je suis effaré de voir que les bouddhistes belges professent de telles erreurs !

Je tenais à le mentionner, car sur de tels sujets (l'euthanasie, l'avortement...) il me semble important de souligner le profond accord qu'il y a entre les différentes religions. C'est pour moi une preuve de la solidité anthropologique de notre avis.
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Zarus » ven. 14 févr. 2014, 19:37

En même temps "bouddhiste" est un terme tellement vaste...je trouve que l'idée même de créer un "parti bouddhiste" est ridicule tellement cela veut rien dire.
Enfin je suppose que c'est un certain bouddhisme new-age sans contraintes, complétement déculturé (donc pas de "mouvances" sinon l'idée d'une réincarnation avec du yoga) et qui n'a pas d'implications morales; donc pas très différent de la majorité qui ne voit pas d’intérêt dans la souffrance. (pourquoi agoniser 6 mois ?)
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » ven. 14 févr. 2014, 20:16

Ma soeur aînée, catholique, baptisée, confirmée a renié et est devenue bouddhiste (je ne sais pas quelle tendance, car il y en a beaucoup). Au téléphone elle m'a assuré que je n'avais aucun souci à me faire, que le personnel soignant dans les hôpitaux est "horrifié" lorsqu'il doit satisfaire à une demande d'euthanasie et donc, que les cas d'euthanasie demeureront une exception.

Dire que tout cela touche ma propre famille !

Priez pour la conversion de ma soeur !

Je crois que la prochaine loi sur l'euthanasie concernera les personnes atteintes de maladies "dégénératives", comme l'Alzheimer.
Tant d'argent dort sur les comptes de ces personnes qui ne reconnaissent même plus leurs proches ! On se demande déjà si un bébé est une personne... alors un vieillard qui ne sait plus rien ? Il ne saura même pas que sa dernière heure a été décidée.

Et au bout du compte, il y aura une révolution, c'est-à-dire une opposition violente de deux manière de considérer l'être humain.

Et nous, chrétiens, que ferons-nous ?

Telle est la question qui se pose dès à présent.
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 20:58

etienne lorant a écrit :Je crois que la prochaine loi sur l'euthanasie concernera les personnes atteintes de maladies "dégénératives", comme l'Alzheimer.
Tant d'argent dort sur les comptes de ces personnes qui ne reconnaissent même plus leurs proches ! On se demande déjà si un bébé est une personne... alors un vieillard qui ne sait plus rien ? Il ne saura même pas que sa dernière heure a été décidée.
Les personnes handicapées aussi :
En France, le cas de Vincent Lambert fera très certainement jurisprudence. Prions pour que cela se fasse dans le bon sens.
etienne lorant a écrit :Et au bout du compte, il y aura une révolution, c'est-à-dire une opposition violente de deux manière de considérer l'être humain.
Et nous, chrétiens, que ferons-nous ?
Humainement, on luttera autant qu'on le pourra. Des collectifs se montent dans ce sens.
Et au-delà, il faudra prier, bien évidemment.
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Peccator » ven. 14 févr. 2014, 21:12

Pacem a écrit :En France, le cas de Vincent Lambert fera très certainement jurisprudence.
Le cas de Vincent Lambert est très mal venu dans le débat sur l'euthanasie.

Il ne s'agit pas de décider de le tuer, mais de choisir s'il faut oui ou non le maintenir artificiellement en vie. La question n'est pas de lui faire une injection léthale, mais de débrancher les machines. Peut-être ne voyez vous pas la différence, mais elle est de taille.
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Pacem » ven. 14 févr. 2014, 22:04

Peccator a écrit :Le cas de Vincent Lambert est très mal venu dans le débat sur l'euthanasie.

Il ne s'agit pas de décider de le tuer, mais de choisir s'il faut oui ou non le maintenir artificiellement en vie. La question n'est pas de lui faire une injection léthale, mais de débrancher les machines. Peut-être ne voyez vous pas la différence, mais elle est de taille.
Effectivement, autant pour moi.
Si la différence est de taille, c'est pourtant une affaire qui est mise sur le tapis lorsqu'on parle d'euthanasie.
"Mal venue", je ne crois pas : c'est la même différence qu'entre tuer et laisser mourir. Mais vous faites très bien de rappeler la nuance.

Reste que les personnes handicapées risquent d'être concernées aussi par l'euthanasie (et pas seulement "le débranchage").
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par cora » sam. 15 févr. 2014, 6:29

Cette capacité de l'enfant à comprendre le "côté irréversible de la mort", selon les mots d'une députée, sera estimée au cas par cas par un psychiatre ou un psychologue indépendant. Un seul avis positif suffit. Et si l'initiative de demander l'euthanasie devra venir de l'enfant, les parents devront donner leur consentement.
Donc si on résume :

- c'est à l'enfant, indépendamment de son âge, et donc de sa capacité de compréhension de ce qu'est la mort, à décider de sa mort. On est à l'apogée du délire du tout libertaire : dormez chers parents, vos enfants sont libres de choisir! :mal:

- cette "décision" ne sera validé que par une personne aléatoire, psychiatre ou psychologue (ce qui n'est déjà pas pareil même s'ils commençent tous les deux par le même préfixe...). Comment sera choisit ce psy? à la courte paille? tirage au sort d'un chapeau? Et le reste des équipes médicales il est où? et si 10 personnes sont contres et une pour c'est la minorité qui l'emporte??? :zut:

- le meilleur pour la fin : les parents devront s'incliner devant le "choix" de l'enfant.... :-@ là ça devient insupportable et presque irrespirable :mal:

Il me semble que les évêques Belges ont lancé un appel à la prière et au jeûne pour l'éveil des consciences. On ne peut que suivre cet appel et prier pour toutes les familles présentes et à venir.

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Peccator » sam. 15 févr. 2014, 23:33

Peccator a écrit :
Pacem a écrit :En France, le cas de Vincent Lambert fera très certainement jurisprudence.
Le cas de Vincent Lambert est très mal venu dans le débat sur l'euthanasie.

Il ne s'agit pas de décider de le tuer, mais de choisir s'il faut oui ou non le maintenir artificiellement en vie. La question n'est pas de lui faire une injection léthale, mais de débrancher les machines. Peut-être ne voyez vous pas la différence, mais elle est de taille.
J'ai écrit une ânerie, et j'en suis vraiment contrit.
Je m'étais fait une idée fausse de la situation de M. Lambert, pensant que son maintien en vie dépendait de machines (type respirateur artificiel), alors qu'il s'agit de maintenir une alimentation artificielle puisqu'il n'est plus capable de déglutir.

C'est un cas vraiment complexe, et effectivement il a un rapport avec le débat sur l'euthanasie.

Il faut vraiment prier pour le Conseil d'Etat et les conseillers qui vont l'éclairer, car la décision qu'ils ont à prendre est terriblement difficile.

Je suis moi-même absolument incapable de me faire une opinion.


Ce cas fera bien sûr jurisprudence, mais je pense qu'il faudra être très prudent car s'il y a des personnes en situation comparable à celle de M. Lambert, c'est très loin d'être transposable à toutes les autres situations, beaucoup plus courantes, où se pose la question de l'euthanasie.
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Pacem » dim. 16 févr. 2014, 11:44

Peccator a écrit :
Peccator a écrit :Le cas de Vincent Lambert est très mal venu dans le débat sur l'euthanasie.
J'ai écrit une ânerie, et j'en suis vraiment contrit.
Je m'étais fait une idée fausse de la situation de M. Lambert, pensant que son maintien en vie dépendait de machines (type respirateur artificiel), alors qu'il s'agit de maintenir une alimentation artificielle puisqu'il n'est plus capable de déglutir.
Oui, il me semble que son statut est celui d'un handicapé : il est tout-à-fait à même de digérer purée, compote, etc. L'artifice est bien réduit : c'est un simple tuyau qui va dans l'estomac.

Contrit ? Mais vous n'aviez pourtant pas tout-à-fait tort : il y a une nuance entre tuer et laisser mourir de faim.
Peccator a écrit :Je suis moi-même absolument incapable de me faire une opinion.
Il me semble que les chances de réveil/guérison partielle ne sont pas absentes. A partir de là, il n'est plus question d'une personne "en fin de vie", mais d'une personne "en convalescence". Des réveils tardifs au même stade que celui de Vincent, cela s'est déjà vu et re-vu. Faudrait-il alors le condamner ? Je ne crois pas du tout !
La famille réclame depuis longtemps un transfert de Vincent dans un établissement adapté pour sa rééducation. Rééducation complètement abandonnée par le CHU de Reims. Il n'a même pas autorisation de prendre l'air (c'est révoltant).
Sans compter les demandes d'expertise complémentaire sans suite jusqu'à vendredi dernier... La famille de Vincent n'est pas du tout d'accord avec les conclusions des précédentes expertises et ont pu constater un certain potentiel relationnel.

Et finalement je me demande même si le temps a autant d'importance que cela : mourir de faim ou mourir de dénutrition et d'inactivité petit à petit, est-ce si différent que cela en terme de souffrance ? Nos grands-parents aussi sont "en fin de vie" et condamnés à dépérir à petits feux !
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mer. 19 févr. 2014, 12:08

C'est au tour de l' Espagne....


Citizen Go lance en fait diverses pétitions proches d’une vision chrétienne traditionnelle.
Depuis quelque temps circule sur la Toile une séquence dans laquelle Jessica Saba, une Canadienne de 4 ans qui a survécu à une malformation cardiaque demande au roi Philippe de ne pas signer la loi qui étend l’euthanasie aux mineurs.

Cette séquence émanant d’un médecin hostile à l’euthanasie - le père de la fille… - a été intégrée dans une campagne de pétition de CitizenGo. Il s’agit d’une fondation espagnole "qui part d’une conception chrétienne de la personne et de l’ordre social" et qui veut "offrir à tous les citoyens un instrument de participation pour améliorer notre société" .

120 000 signatures

Nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec ses responsables après avoir été avertis par diverses sources qu’on sollicitait directement des signatures belges pour cette pétition qui en a surtout recueillies en France de citoyens inquiets de voir leur monde politique embrayer le pas au Parlement belge pour légaliser l’euthanasie. L’objectif est de rassembler 200 000 signatures. Alors que son nombre était de 3 000 juste après le vote, il dépassait les 120 000 lundi soir.

Citizen Go lance en fait diverses pétitions proches d’une vision chrétienne traditionnelle. Outre l’euthanasie en Belgique, il y en a une contre l’action de l’Onu contre le Vatican, une autre appuyant la réforme espagnole sur l’IVG voire une pétition réclamant que la France retire le timbre dont la Marianne ressemble à la Femen Inna Shevchenko…

Par ailleurs, notons qu’un député de la droite radicale russe veut interdire l’adoption d’enfants russes par des Belges suite au vote sur l’euthanasie.

http://www.lalibre.be/actu/belgique/une ... 31195bc889
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mar. 25 févr. 2014, 12:13

Et voici déjà depuis 2012, en Hollande, des "euthanasieurs" qui se rendent à domicile !

Six équipes mobiles, composées d’un médecin et d’une infirmière, commencent jeudi à sillonner les Pays-Bas pour se rendre au domicile de malades incurables qui souhaitent mourir, et pratiquer les euthanasies refusées par leur médecin traitant.

Soixante-dix personnes ont déjà manifesté leur intérêt, assure à l’AFP Walburg de Jong, la porte-parole de l’Association néerlandaise pour une fin de vie volontaire (NVVE) qui a mis en place et finance ce projet baptisé « Clinique de fin de vie ».

A terme, les six médecins devraient pratiquer environ un millier d’euthanasies par an, souligne-t-elle, précisant que quelque 3.100 euthanasies au total sont pratiquées chaque année aux Pays-Bas.

Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à légaliser l’euthanasie, le 1er avril 2002. Celle-ci n’est autorisée que lorsque le patient en fait la demande en pleine possession de ses moyens et subit des souffrances « insupportables et interminables » dues à une maladie diagnostiquée par un médecin comme incurable.

« Si les critères sont remplis, les médecins mobiles pourront pratiquer l’euthanasie au domicile de patients dans les cas ou les médecins traitants refusent de le faire ou sont incapables de le faire », explique Mme de Jong.

Les médecins de la « Clinique de fin de vie », qui n’a de clinique que le nom et ne dispose pas de locaux spécifiques pour pratiquer les euthanasies, ont reçu une formation spéciale.

Effectuant déjà des euthanasies sur leurs propres patients, ils travaillent à temps partiel pour la NVVE qui les rémunère.

Ils ne peuvent intervenir qu’à la demande des malades eux-mêmes qui doivent être en pleine possession de leurs facultés mentales, et non de leur famille ou de leur proches.

Malade et médecin doivent tous deux être convaincus qu’il n’existe pas de guérison possible. Le médecin doit en outre prendre un second avis médical auprès d’un confrère.

Le patient meurt après avoir pris des somnifères par piqûre ou par perfusion, suivis de barbituriques qui arrêtent le coeur.

Chaque euthanasie pratiquée est soumise à une commission composée d’un médecin, d’un juriste et d’un expert éthique chargée de vérifier si les critères prévus par la loi ont bien été respectés.

Le projet a été approuvé par la ministre néerlandaise de la Justice Edith Schippers qui a assuré devant la chambre basse du parlement qu’elle ne s’y opposerait pas étant donné qu’il entre dans le cadre prévu par la loi.

« L’association néerlandaise pour une fin de vie volontaire et les équipes ont assuré que tout sera conforme à la législation », déclare à l’AFP Ole Heil, le porte-parole de la ministre.

Mais des réserves ont été émises par la Société royale de médecins (KNMG), une association regroupant 53.000 médecins aux Pays-Bas, qui craint que les médecins ne connaissent pas suffisamment les patients pour évaluer correctement leur situation.

http://plusdignelavie.com/?p=1771
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

etienne lorant
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mer. 09 avr. 2014, 16:05

Après la loi sur l'euthanasie pour les mineurs, de nouvelles étapes dans l'extension de la loi sur l'euthanasie verront le jour. J'espère que nous nous mobiliserons encore mieux pour faire entendre notre voix", a indiqué l'archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard, mercredi à l'occasion de la présentation à Gand de l'ouvrage 'La boîte de Pandore, réflexion sur l'euthanasie sous une perspective chrétienne' rédigé par René Stockman de la congrégation des Frères de la Charité.

Le Frère René Stockman, supérieur général des Frères de la Charité, expose dans son livre des arguments contre l'extension de la loi sur l'euthanasie. Le recteur de l'université de Leuven (KUL), Rik Torfs, et Monseigneur Léonard ont participé au débat organisé lors de l'introduction de l'ouvrage. "Le noeud de la question est l'auto-détermination", indique Mgr Léonard. "Mais en réalité, ce n'est jamais juste une question d'auto-détermination. Une demande d'euthanasie représente une importante pression sur le libre choix de beaucoup d'autres personnes. Elle touche en premier lieu la profession médicale. Le serment d'Hippocrate doit être modifié en cas de banalisation de l'euthanasie."

L'archevêque met également en garde contre une nouvelle extension de la loi sur l'euthanasie. "Que se passera-t-il si elle est acceptée dans le cas de personnes âgées fatiguées de la vie ou désirant ne pas être un fardeau pour leur entourage? Les médias présentent les demandeurs d'euthanasie comme des personnes généreuses, en citant à titre d'exemple un écrivain et un prix Nobel (probablement Hugo Claus en Christian de Duve, ndlr). Les personnes qui ne rendront pas leur dernier souffle à temps et discrètement seront-ils considérés comme des égoïstes?"

http://www.lalibre.be/actu/belgique/mon ... 5ee3e47967
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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