Message non lu
par ti'hamo » jeu. 04 mars 2010, 22:02
@ Elric
. Les animaux s'accouplent "par instinct de reproduction" : oui, mais qu'est-ce qu'on appelle, concrètement, "instinct de reproduction" ?
Tout simplement qu'il naît en eux une envie de s'accoupler, d'autant plus si, s'étant déjà accouplé par le passé, leurs réseaux neuronaux liés à cet acte se sont retrouvés renforcés par la "récompense" que représente la libération d'endorphines.
Ceci chez les mammifères ou l'équivalent chez les oiseaux.
Donc, je le redis bien : les animaux ne s'accouple pas "pour procréer", en ce sens qu'ils n'ont pas le but conscient de procréer, mais simplement une envie irrépressible qui naît en eux, comme le besoin de manger ou le besoin de boire ou le besoin de chasser.
Et certaines espèces (pas toutes, et non) ne se reproduisent qu'à certaines périodes de l'année, parce que leur fonctionnement hormonal et neurologique fait que cette envie ne naît qu'à ce moment.
Mais, concrètement, donc : les animaux procréent parce qu'ils en ressentent l'envie.
(et soit dit en passant, l'hypersexualisme, le satyrisme et la nymphomanie existent chez les animaux. Si.) (travaillés par les hormones de la tête, tout ça...)
. Votre objection au sujet des personnes stériles est fausse : car ce n'est pas de leur fait qu'ils ne peuvent pas engendrer.
D'ailleurs l'Église dit bien que la fécondité du couple ne se résume pas du tout au seul enfant. L'enfant est un élément certes non négligeable de la fécondité du couple, mais il n'est pas toute la fécondité du couple.
Mais il y a une différence fondamentale entre le fait de ne pas pouvoir enfanter, et le fait de refuser sciemment d'enfanter et de se couper de cette possibilité.
De même qu'il y a une différence entre ne pas aller vers son prochain parce qu'on ne l'a pas vu parce qu'on est aveugle, et le fait de se détourner de son prochain parce que sa tête ne nous revient pas.
. Quant à citer des paroles du Christ : vous ne pouvez pas non plus en citer qui disent textuellement que faire l'amour est forcément une communion, quel que soit l'esprit dans lequel on le fait.
(il n'y en a non plus aucune qui condamne explicitement l'esclavage en tant que tel) (et rien sur l'eugénisme)
Jésus n'a dit nulle part "faites l'amour, pas la guerre", ou alors nous ne lisons pas la même traduction.
Je ne suis d'ailleurs pas certain d'avoir bien compris votre remarque au sujet des "relations d'un soir" : je n'ai pas compris si vous les justifiez ou non, dans le commentaire que vous en faisiez.
. Quant à l'adultère : certes, mais vous oubliez que d'après le même Jésus, rien que regarder une femme avec convoitise c'est de l'adultère.
Donc, s'unir à elle dans un acte qui ne serait pas pleinement une réelle communion, voulue réellement comme telle, ça n'en sera que plus de l'adultère.
. Et si vous pensez que lire les Écritures et prier tous les soirs est un motif suffisant pour être sûr et certain de bien faire la volonté de Dieu,
alors je vous conseille vivement le dernier film de Pavel Lounguine, "Le Tsar". Ou même de vous pencher sur la vie de ce Ivan IV le Terrible. Il priait beaucoup. Beaucoup beaucoup beaucoup.
Tous les soirs.
M'enfin, ça c'est une parenthèse.
. Quant à l'égoïsme, vous oubliez (et c'était présupposé dans tous nos commentaires employant ce terme) que l'on peut très bien être égoïstes à deux.
. Enfin, il est très vrai que faire l'amour avec son époux/épouse est une chose bonne, si elle est faite dans cet esprit de communion, "même si elle n'est pas faite dans ce but procréatif" : mais je dirais même plus : "à condition de n'être PAS faite dans un but procréatif".
Car "faire l'amour dans un but procréatif", c'est encore et toujours limiter et restreindre cet acte à une de ses dimensions biologiques. Il ne s'agit pas de s'unir "dans un but procréatif". Il s'agit de ne pas se fermer à la possibilité de la vie et de se couper de cette possibilité par seul souci de se ménager des moments de plaisir à deux.
('ttention, je ne dis pas qu'il ne faut pas à un moment pouvoir se dire "nous pouvons nous permettre d'accueillir un enfant en ce moment" et mettre toutes les chances de son côté pour qu'il naisse à ce moment.
Mais, là de même, les unions ne seront pas réalisées dans un but procréatif. Sinon ce n'est plus une communion.
On ne réalise pas des unions "à but procréatif" mais "dans l'espérance de l'accueil d'un enfant". Et c'est trèèèèèès différent.
C'est justement l'erreur de notre temps (pas seulement, loin de là, mais disons que c'est d'autant plus visible de nos jours - mais Louis XVI commettait déjà la même erreur), que de réduire cette union alternativement à une de ses deux composantes physiologiques :
. certaines fois on veut son plaisir ;
. et certaines fois on a décidé que ça y est, on a la situation idéale et le magazine a dit que c'était la saison, alors on veut son enfant.
À tel point que si l'orgasme n'est pas au rendez-vous toutes les fois, on s'inquiète et on lit des articles pour savoir de quoi on souffre, et si l'enfant ne vient pas quand on l'avait prévu on se tourne assez vite vers la procréation médicalement assistée.
Précision : je ne parle pas là des couples qui souffrent de la stérilité, ou d'une longue attente sans enfant : forcément pour eux ça devient un peu obnubilant.
Mais je parle de la mentalité à la mode, qui veut que cette union soit avant tout utile : utile pour obtenir du plaisir, utile pour obtenir un enfant. Or, vu comme ça, cela signifie que les unions que ces gens auront eu sans orgasme complet et sans enfant, seront à leurs yeux inutiles !
Or, non, l'Église ne dit pas qu'il faille s'unir "dans un but procréatif" : elle dit qu'il ne faut pas se fermer à l'accueil de la vie (qui n'est pas, on l'a déjà dit, la seule fécondité du couple). L'Église ne dit pas qu'il faille s'unir "dans un but procréatif", elle dit au contraire qu'il ne faut pas s'unir dans un but "anti procréatif".
Il ne s'agit donc pas du tout de se donner le but d'avoir des enfants, à chaque fois ; il s'agit de ne pas se fermer à la possibilité d'en accueillir.
C'est différent.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]
“Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.”
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression