L'Église et la contraception

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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » sam. 28 nov. 2009, 1:07

Bonsoir,

Comme visiblement mon intervention ne correspondait pas aux interrogations de Libremax, sur son post "contraception dans le mariage" et suite à sa demande, je réponds aux interventions de Ti'hamo et de achi sur ce post.

Sincèrement, je ne vois pas du tout où est le problème de la contraception artificielle, dans le cadre d'un couple marié avec enfants.

Vous parlez dans ce post ici de dérives diverses si on utilise une contraception artificielle : sexualité trop présente dans la vie du couple, voire débridée, déresponsabilisation de l'homme et de la femme face à une grossesse éventuelle non prévue, multiplication des avortements ... et que sais-je. Dans ce cadre là, je comprends que l'Eglise ne veuille pas faire une publicité. Mais dans les couples normaux, en tout cas dans mon couple, on ne fonctionne pas ainsi.

Je reprends ce qu'on m'a répondu dans le post précédent :

- On me dit que le stérilet est abortif, il semblerait que ça ne soit pas vraiment le cas. Un stérilet hormonal pas du tout. Il épaissit les sécrétions du col utérin et empêche le passage des spermatozoïdes et donc la fécondation. Donc absolument pas abortif. Voici un article à ce sujet :http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=549

- Personnellement j'ai un sérieux doute sur le fait que la pilule dérègle la sexualité de la femme. Mais je vous avouerai que je n'en sais pas plus que ça sur ce sujet.

- La pilule peut parfois augmenter les cancers du seins, de cancer du col de l'uterus et du foie, mais diminue le risque de cancer de l'ovaire et de l'endomètre (pour ces deux-ci d'environ 50%). Donc du pour et du contre. Un bon article à ce sujet : http://www.amessi.org/La-pilule-contraceptive

- la pilule ravage les écosystèmes ? Que voulez-vous dire par là ?

- la méthode billings n'est pas fiable à 100%, loin de là. Ma belle-mère l'a pratiquée (femme consciencieuse, épouse de médecin) et elle a eu un bébé surprise. Depuis elle a opté pour la pilule.

Lorsque je dis que ma contraception n'est pas prise de tête, je ne vois pas où est le problème. Je me suis renseignée sur la méthode billings et pour moi c'est très contraignant et difficile à concilier. Je focalise vite sur certaines choses et sincèrement, je serais incapable de me "donner" à mon époux si je dois sans cesse penser à observer mon cycle et le reste ... Ma relation conjugale risquerait d'en pâtir. D'autant plus que malgré ma bonne volonté, je ne comprends toujours pas où est le problème d'une contraception artificielle. Je suis désolée, mais je suis loin d'être convaincue par vos arguments.

Je ne vois et ne comprends vraiment pas quel est le problème. Le but de ma contraception n'est pas d'avoir une vie sexuelle débridée, mais juste une relation basée sur l'amour avec mon mari et pas une relation basée sur une recherche égoïste de plaisir. Ce n'est pas parce que j'utilise un moyen de contraception que la sexualité est banalisée dans notre couple. Et si le cas se présentait que ça ne fonctionne pas (aucun moyen de contraception n'est efficace à 100%), ce bébé surprise serait accueilli avec amour.

D'ailleurs je ne comprens pas la formulation de ti'hamo : "disons que c'est un peu comme la différence entre celui qui serait tombé dans le travers de la drogue et n'arriverait pas à s'en sortir, tout en voulant lutter contre,
et celui qui se dirait "bon, un petit joint de temps en temps n'a jamais fait de mal à personne, ça va, c'est pas mortel" et s'arrangerait ainsi avec sa conscience
"
Je suis désolée, mais la sexualité lien d'amour entre deux conjoints ne peut pas être comparée à de la drogue et n'est pas une recherche désespérée et avide de plaisirs égoïstes du sexe. Rien à voir. Je ne comprends pas pourquoi vous faites cette comparaison. Ca n'a pas lieu d'être.

Alors mon but n'est pas de créer une polémique ou que sais-je. Je souhaite sincèrement comprendre et savoir pour quelle raison je vivrais dans le péché. J'avoue sincèrement ne pas comprendre du tout. Et comme j'en suis à un retour à la foi catholique, j'ai besoin de comprendre. Comme quelqu'un l'a dit, si on adhère à une religion, on prend tout et on ne fait pas un patchwork avec ce qui nous plait et ce qui nous plait pas. Mais pour adhérer, j'ai besoin de comprendre, si je ne comprend pas, il m'est difficile d'avoir la foi (pas en Dieu, ça je l'ai, mais en la religion).

J'espère que vous pourrez me faire comprendre votre point de vue.
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par ti'hamo » sam. 28 nov. 2009, 1:48

. Je n'ai jamais comparé l'union des époux à de la drogue. Je répondais à la question concernant l'utilisation régulière de la contraception, désapprouvée par l'Église, et la pratique des sacrements.
J'illustrais donc uniquement la différence entre un péché véniel régulier, dont on voudrait sortir, mais dans lequel on rechute régulièrement,
et un péché habituel, dans lequel on s'est volontairement installé et dont on n'a pas du tout l'intention de se débarasser.

. Si le stérilet n'est pas abortif, alors pourquoi mettre un stérilet ?
Je repose autrement la question : un stérilet, par définition, c'est un corps étranger installé dans l'utérus. Qu'est-ce que ça apporterait de plus de mettre un corps étranger dans l'utérus, s'il fait le même boulot qu'une pilule ou qu'un implant ?
Mettre un corps étranger dans l'utérus, cela provoque une réaction de la paroi qui devient impropre à la nidification de l'embryon, dans le cas où il y aurait fécondation.
Fabriquer un "stérilet hormonal" ça n'est jamais que combiner en un 2 moyens contraceptif/abortif : la pilule ET le stérilet.

Je suis d'accord que dans un tel dispositif, la partie "stérilet" est là "au cas où", si un spermatozoïde a pu passer les barrages, obstacles, substances, mousses, insecticides, heuu, morceaux de cuivre, (clés de douze?) mises sur sa route,
il n'empêche que ça reste un stérilet.

Sinon, ben, ça serait pas un stérilet.


. La question de fond n'est pas l'efficacité, certes, mais je note juste que la méthode billings bien appliquée, d'après les études à ce sujet, est efficace, à un taux équivalent aux autres méthodes.
Vous dites "ah ben oui mais moi je connais une femme qui a eu un enfant après avoir essayé, alors maintenant elle prend la pilule" ; soit, mais :
> déjà, étant donné l'esprit de cette méthode, il me semble que se dire qu'on "l'essaye", c'est qu'on est déjà pas très motivé ni engagé dedans, donc qu'on ne l'applique pas réellement. Surtout si on laisse tout tomber pour passer à la pilule.
> moi, j'en connais qui a eu un enfant en utilisant un stérilet. Merci donc, en toute logique, d'abandonner le vôtre et de passer à une autre méthode.


. Maintenant que voilà les questions techniques résolues, on peut passer à la question de la signification des actes, de l'union, tout ça. :-)
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par Sofia » sam. 28 nov. 2009, 1:53

muirgheal a écrit :- On me dit que le stérilet est abortif, il semblerait que ça ne soit pas vraiment le cas. Un stérilet hormonal pas du tout. Il épaissit les sécrétions du col utérin et empêche le passage des spermatozoïdes et donc la fécondation. Donc absolument pas abortif. Voici un article à ce sujet :http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=549
Bonsoir Muirgheal,
on m'a toujours appris (prof de bio, médecin, ami(e)s) que le stérilet était potentiellement abortif.
Contraception-info : http://www.contraception-info.be/html/working/index.html a écrit :Comment fonctionne un système hormonal intra-utérin ?

Le système hormonal intra-utérin est placé dans l’utérus. Il libère de très petites quantités d’une hormone comparable à la progestérone (hormone qui est fabriquée naturellement par le corps).
L’hormone contenue dans ce système offre, de plusieurs manières, une protection contre les grossesses :

* La glaire présente dans le col de l’utérus devient plus épaisse et visqueuse. Ceci a comme conséquence que les spermatozoïdes peuvent difficilement pénétrer dans l’utérus et féconder un ovule.
* La muqueuse de l’utérus se transforme et devient plus fine, ce qui empêche la fixation de l’éventuel œuf fécondé dans l’utérus. Les saignements deviennent plus légers et moins douloureux.
* La progression et l’activité des spermatozoïdes sont freinées.
Sur le lien que vous avez donné, je lis :

Là, il y a un problème de définition. Médicalement, on considère qu’il n’y a pas grossesse avant implantation de l’embryon dans la paroi utérine (et établissement de relations hormonales entre l’embryon et la mère). Si en revanche, comme le font les théologiens, on considère que la grossesse commence à la conception (union d’un spermatozoïde et d’un ovocyte) alors, oui, théoriquement, on doit admettre, effectivement, que le DIU au cuivre peut interrompre une grossesse débutante (avant implantation) en détruisant l’ovocyte fécondé. Mais une fois implanté, l’embryon est à l’abri puisqu’encore une fois, les grossesses sur DIU au cuivre peuvent se développer normalement.

Cordialement,

muirgheal
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » sam. 28 nov. 2009, 12:22

Je reprends donc sur le problème du stérilet. Pour le DIU au cuivre, il n'est pas exclu qu'il soit abortif. Mais, j'ai bien mentionné dans mon message le stérilet hormonal. Pour le stérilet hormonal, c'est différent.

Pourquoi un stérilet hormonal ? Tout simplement pour éviter, pour les personnes tête en l'air comme moi, d'oublier de prendre la pilule. Mais également pour des petits problèmes féminins personnels et ça m'apporte un énorme soulagement. Là est l'intérêt de ce type de contraception. Et pourquoi pas l'implant ? Personnellement, je préfère avoir ce moyen inséré dans un endroit naturel que quelque part sous la peau (ceci nécessitant en plus une anesthésie). C'est un choix personnel. Le stérilet hormonal ne combine pas vraiment les deux moyens contraceptifs stérilet + pilule. C'est une sorte de pilule diffusant ses hormones tout au long de sa vie (5 ans) sans devoir avaler ce moyen de contraception et sans risque d'oubli. Donc non, ce n'est pas à comparer avec le stérilet au cuivre.
D'ailleurs, un stérilet aux hormones empêche également l'ovulation chez certaines femmes, tout comme la pilule. Et à savoir aussi que si on désire avoir un enfant, il suffit d'une petite visite chez son gynécologue et ça ne nuit en rien à la fécondité de la femme.

La méthode billings a un taux d'efficacité de 99% (les autres méthodes 99,95 %). Dans le cas de la personne que je connais, elle a utilisé cette méthode de manière consciencieuse mais elle est tombée dans le % d'échec. Je n'ai jamais dit qu'elle avait essayé, cette contraception a fait longtemps partie de son mode de vie. Et vous voyez, on peut avoir des enfants avec un stérilet donc l'enfant peut arriver avec n'importe quel moyen contraceptif.

Sofia, merci pour ces précisions, mais je parlais du stérilet hormonal. Le DIU est sujet à caution, en effet. Et dans le passage que vous citez, il mentionne bien le DIU au cuivre et pas hormonal. De plus dans mon cas, avec un stérilet hormonal, je n'ai pas d'ovulation. Donc comment pourrait-il y avoir nidation ou fécondation s'il n'y a pas ovulation ?

Donc pour moi, je ne suis toujours pas convaincue par les questions techniques. Et je ne comprends toujours pas en quoi il y a péché d'utiliser un moyen de contraception. Surtout que j'ai déjà 2 enfants (et j'en aurai voulu plus, mais pour des raisons déjà mentionnées dans l'autre post, ce n'est pas possible). Sincèrement où est le mal ? En quoi est-ce contraire à ce que Dieu souhaite ?

Alors dites m'en plus sur la signification des actes de l'union. Il ne me semble que ce n'est pas uniquement la procréation, mais que l'intimité des époux est un don des époux l'un à l'autre, une communion entre les deux époux, un gage d'amour … En tout cas, mon époux et moi, c'est ainsi que l'on considère l'union des époux (y compris la fécondité, mais celle-ci vaut pour l'ensemble du mariage et pas pour toutes les unions).

Cordialement,
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par Sofia » sam. 28 nov. 2009, 14:48

D'ailleurs, un stérilet aux hormones empêche également l'ovulation chez certaines femmes, tout comme la pilule. Et à savoir aussi que si on désire avoir un enfant, il suffit d'une petite visite chez son gynécologue et ça ne nuit en rien à la fécondité de la femme. [...]
Sofia, merci pour ces précisions, mais je parlais du stérilet hormonal. Le DIU est sujet à caution, en effet. Et dans le passage que vous citez, il mentionne bien le DIU au cuivre et pas hormonal. De plus dans mon cas, avec un stérilet hormonal, je n'ai pas d'ovulation. Donc comment pourrait-il y avoir nidation ou fécondation s'il n'y a pas ovulation ?
Bonjour Muirgheal,
mea culpa, vous avez raison, mon deuxième lien est hors-sujet. Mais le premier (http://www.contraception-info.be/html/w ... index.html) parle bien du stérilet hormonal.

En essayant cette fois de ne pas me mélanger les pinceaux entre DIU hormonal/DIU au cuivre, je lis, toujours sur le site que vous avez donné en lien (http://martinwinckler.com/article.php3?id_article=549) :

En ce qui concerne le DIU Mirena, les effets sur l’organisme sont différents. L’hormone du Mirena, en principe, n’a que des effets locaux : elle n’agit que sur l’utérus et ne diffuse pas dans le sang et dans le reste de l’organisme, contrairement à la pilule.

Donc, elle ne bloque pas l’ovulation. L’un de ces effets locaux est d’amincir l’endomètre, paroi tissulaire qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Plus l’endomètre est épais, plus les règles sont abondantes. Plus elle s’amincit (sous l’effet du progestatif du Mirena), moins les règles sont abondantes. [...]

Ce qui signifie bien que leur cycle naturel n’est pas modifié par le DIU hormonal, et qu’elles ovulent chaque mois, mais ne sont pas fécondées. Au moment des règles, leur utérus se contracte pour éliminer l’endomètre, mais comme l’endomètre est devenu très fin sous l’effet de l’hormone, elles n’ont presque rien à éliminer et ne saignent pratiquement pas.


Je suis dans le doute : ovulation, pas ovulation ?

Il me semble que dans la majorité des cas, l'ovule n'est donc pas fécondée (pas d'avortement). Mais la méthode n'est pas infaillible et parfois (cf. mon premier lien), il peut l'être, mais le stérilet agit sur la muqueuse utérine et empêche alors la nidification de l'œuf. Et là, je pense qu'on peut parler de méthode abortive.
Comme je peux me tromper, je vais faire quelque recherches sur le sujet.

Vous allez croire que je m'acharne, mais non : pour le reste je suis plutôt de votre avis.

Cordialement,

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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par Cgs » sam. 28 nov. 2009, 14:54

Bonjour,
muirgheal a écrit :Bonsoir,
- Personnellement j'ai un sérieux doute sur le fait que la pilule dérègle la sexualité de la femme. Mais je vous avouerai que je n'en sais pas plus que ça sur ce sujet.
La pilule agit sur le système hormonal, par essence fragile, et il est le centre de nombreux règlages de l'organisme. On constate que les femmes qui prennent la pilule et arrêtent ne reprennent pas tout de suite leur cycle normal. Preuve que c'est quand même un médicament pas anodin.
- la pilule ravage les écosystèmes ? Que voulez-vous dire par là ?
La pilule est bourrée d'hormones de synthèse, et donc pollue les écosystèmes via les urines des femmes.
- la méthode billings n'est pas fiable à 100%, loin de là. Ma belle-mère l'a pratiquée (femme consciencieuse, épouse de médecin) et elle a eu un bébé surprise. Depuis elle a opté pour la pilule.
Ne généralisez pas sur un cas particulier. Je peux vous citer mon cas, qui est tout autre (application de la méthode avec 100% de réussite). Je vous renvoie à certains fils de discussion de ce forum pour vous en convaincre.
Lorsque je dis que ma contraception n'est pas prise de tête, je ne vois pas où est le problème. Je me suis renseignée sur la méthode billings et pour moi c'est très contraignant et difficile à concilier. Je focalise vite sur certaines choses et sincèrement, je serais incapable de me "donner" à mon époux si je dois sans cesse penser à observer mon cycle et le reste ... Ma relation conjugale risquerait d'en pâtir. D'autant plus que malgré ma bonne volonté, je ne comprends toujours pas où est le problème d'une contraception artificielle. Je suis désolée, mais je suis loin d'être convaincue par vos arguments.
Avez-vous déjà essayé la méthode Billings ? Ce pourrait être un bon début pour faire une expérience intéressante. C'est, certes, une méthode qui nécessite un peu de discipline, mais rien elle n'a rien d'insurmontable. Mais au début, il faut être bien formé, et bien accompagné par un couple moniteur.

Par ailleurs, dire "la contraception n'est pas prise de tête" révèle une chose intéressante sur votre vision de la sexualité. Par définition, la contraception va "contre la vie", soit en la supprimant, soit en l'empêchant artificiellement. Or, la sexualité ne saurait séparer l'acte sexuel et la procréation. La seule façon d'éviter la contraception est de rester ouvert sur la vie en permanence, sans faire forcément 30 enfants dans sa vie. C'est ce que permettent les méthodes naturelles de régulation des naissances, dont la méthode Billings fait partie.

Bien à vous,

Addendum par édition : je vous ai lu sur l'autre fil de discussion lancé par Libremax. Votre principale erreur vient du fait que vous séparez la dimension procréatrice des autres dimensions de la sexualité. Or, opérer une telle séparation altère forcément la vie de couple et l'union des époux.
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » sam. 28 nov. 2009, 17:48

Sofia, je confirme bien que je n'ai pas d'ovulation, d'ailleurs je n'ai plus de règles du tout. Comment pourrait-il y avoir ovulation s'il n'y a plus de règles ? Cela arrive pour beaucoup de femmes prenant le stérilet hormonal et ça ne cause aucun problèmes de fertilité si on souhaite un enfant par la suite.

Cgs, "on" constate que les femmes prenant la pilule et arrêtant ne reprennent pas tout de suite un cycle normal ? Qui est ce on ? Je vous assure que dans mon cas j'ai repris tout de suite mon cycle normal et je suis très vite tombée enceinte (le deuxième mois après l'arrêt à chaque fois). On conseille d'attendre un mois après l'arrêt de la pilule pour avoir un enfant, mais uniquement car il y a plus de risques d'avoir des jumeaux.

Pour la méthode billings, je ne généralise pas. 99% de taux de réussite, c'est un taux élevé, je ne le nie pas. Mais sincèrement, je ne comprends pas pour quelle raison cette méthode est meilleure qu'une artificielle. Je pense que c'est un choix de vie que je respecte, mais inconcevable pour moi.

Je reconnais que je ne comprends pas non plus pour quelles raisons en restant ouvert à la vie en permanence on ne peut pas utiliser un moyen contraceptif. Restons logiques, on n'est pas contre la vie en utilisant un moyen contraceptif. Et de fait pour moi la sexualité englobe deux parties importantes : la communion des époux lors de chaque acte et la procréation lors de la durée du mariage donc pas à chaque acte. Donc en effet je sépare les deux et je ne vois pas où est le péché là-dedans ...

J'ai là un sérieux problème et j'aimerais comprendre d'où vient cette façon de voir les choses. Sinon soit on se retrouve avec 20 enfants, soit c'est l'abstinence. Déterminer les périodes non fécondes est contourner celà, surtout avec 99% de réussite
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par Cgs » sam. 28 nov. 2009, 21:10

Bonsoir,

Vous semblez avoir une idée bien arrêtée sur la contraception. De plus, vous ne semblez pas avoir compris toutes les dimensions dans un couple chrétien concernant la sexualité (phrase révélatrice que vous écrivez :"on n'est pas contre la vie en utilisant un moyen contraceptif" ; bah si justement!). . Il faudrait peut-être partir de là. Vous dites vouloir comprendre, mais j'ai du mal à saisir votre questionnement.

Bien à vous,
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » dim. 29 nov. 2009, 10:30

Mon questionnement ne me semble pas bien difficile à comprendre.

Comme j'ai expliqué précédemment, je comprends que l'Eglise ne mette pas en avant la contraception artificielle pour les raisons invoquées par d'autres intervenants : banalisation de la sexualité, infidélité, déresponsabilisation des époux ... mais qu'elle l'interdise, je ne comprends pas du tout.

La procréation fait partie intégrante du couple chrétien, je le comprends tout à fait. Mais la sexualité fait également partie du couple chrétien comme acte d'amour. Je ne comprends pas en quoi chaque acte devrait pouvoir donner naissance à un enfant. En quoi ce serait un péché d'utiliser une méthode contraceptive non abortive. Pour moi celà me semble complètement illogique.

J'ai prié Dieu ce week-end pour que j'arrive à comprendre, pour qu'il m'éclaire sur le fait que je vive réellement dans le péché ou pas. Je prierais encore lorsque j'irai à la messe tout à l'heure. Je prends peut-être certaines choses trop à coeur. J'ai eu un appaisement et eu l'idée de prendre mon nouveau testament. J'ai continué ma lecture actuelle puis j'ai eu l'idée de la feuilleter et j'ai trouvé les passages ou on parle du couple chrétien. Il n'est nulle part fait mention de celà dans la Bible. Du moins je n'en ai pas trouvé trace. Connaissez-vous un passage de la Bible où on parlerait de celà ? On y parle du couple et de la sexualité, du devoir de concevoir des enfants, mais il n'est pas dit que chaque acte d'union des époux devrait pouvoir donner naissance à des enfants.

Je cherche simplement à comprendre, en toute sincérité. Et celà est important pour moi.

Cordialement,
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par jeanbaptiste » dim. 29 nov. 2009, 14:20

mais qu'elle l'interdise, je ne comprends pas du tout.
1) "Interdire" est un terme peu appropriée au problème. Un prêtre ne va pas venir pour vous obliger à retirer votre stérilet ; vous pouvez très bien ne pas parler de cela à votre confesseur et aller communier, mais je ne suis pas certains que ce soit une très bonne méthode...
Je ne comprends pas en quoi chaque acte devrait pouvoir donner naissance à un enfant. En quoi ce serait un péché d'utiliser une méthode contraceptive non abortive.
On va justement expliqué que la méthode était potentiellement abortive.

Sujet du message: Re: Contraception, que dit l'Église ? Répondre en citant
Mon questionnement ne me semble pas bien difficile à comprendre.

Comme j'ai expliqué précédemment, je comprends que l'Eglise ne mette pas en avant la contraception artificielle pour les raisons invoquées par d'autres intervenants : banalisation de la sexualité, infidélité, déresponsabilisation des époux ... mais qu'elle l'interdise, je ne comprends pas du tout.
Voyez-vous, c'est comme l'affaire des préservatifs et du sida. Lorsque le pape dit que le préservatif n'est pas une solution contre le sida, il fait preuve de bon sens. Mais on s'élève : "alors ceux qui veulent baiser répandront la mort !" etc.

On n'a rien compris.

Dans les faits, dans la réalité "concrète", les prêtres n'interdisent pas l'usage du préservatif pour tous ceux qui ne veulent pas être abstinent. L'usage du préservatif est alors un moindre mal, c'est un mal, mais il est tout de même moindre que celui qui consiste à avoir dans rapports sexuels sans préservatifs quand on est séropositif.

Alors pourquoi le pape dit que le préservatif n'est pas une solution ? Pourquoi ne dit-il pas que dans certains cas il est "préférable" ?

C'est très simple, c'est le principe psychologique humain ancestral du "quand on donne 5 on prend 30".

Le pape dit : "L'usage du préservatif n'est pas une solution, il faut avoir une pratique responsable et chaste de la sexualité" (je résume)

C'est dur, mais ça fait réfléchir ceux qui sont concernés. Au pire ils passeront outre.

Si le pape disait : "L'usage du préservatif n'est pas une bonne solution, mais c'est une solution préférable à d'autres et parfois nécessaire".

Que ce passerait-il à coup sûr ? Les trois quarts des personnes concernées se diraient : je suis dans une situation où je ne puis pas faire autrement.

Prenez votre cas, vous reconnaissez la fiabilité de la méthode billings et pourtant vous pensez qu'elle vous est inaccessible. Que vous êtes dans une situation où vous n'avez pas le choix. Pourquoi ? Est-ce plus difficile que d'aller se faire poser un stérilet ?

Si le pape (évidemment ça n'est pas le pape qui décide de ce genre de chose, mais quand on parle de l'Eglise on pense au magistère et au pape) vous disait : "non la contraception n'est pas une bonne chose, mais elle est parfois nécessaire et préférable", je suis persuadé que vous n'auriez jamais lancé ce fil, que vous vous auriez dit "je suis dans ce cas, je suis dans mon bon droit" et voilà.

Les prêtres ne doivent pas transiger sur la morale. Pourquoi ? Parce que l'humanité en général s'en occupe déjà très bien.

L'apparente dureté morale de l'Eglise est une sorte de "contre-pouvoir" au laxisme peccamineux du monde (qui fait bien plus de mal que toute dureté morale). Si elle transigeait, elle ferait s'étendre le mal beaucoup plus vite qu'il ne s'étend déjà, elle ferait oeuvre de mal.

Tout cela peut-être résumé avec la phrase donnée un peu plus haut : "Donnez-leur 5, ils prendront 30".

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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » dim. 29 nov. 2009, 14:58

Merci pour votre réponse, qui va un peu dans mon sens. Ou en tout cas qui confirme ce que je pense au fond de moi pour certaines choses.

On va justement expliqué que la méthode était potentiellement abortive.
Euh non justement, dans le cadre d'un stérilet aux hormones, on n'a rien expliqué du tout et ce serait non abortif, tout comme la pilule. Mais passons ...

Je comprends parfaitement votre exemple du préservatif et la position du pape. Aucun problème avec ça.

Oui la méthode billings pour moi est plus difficile et beaucoup plus contraignant que d'aller poser un stérilet, c'est certain. Et je me suis renseignée sur cette méthode, donc je parle en connaissance de cause.

L'apparente dureté morale de l'Eglise est une sorte de "contre-pouvoir" au laxisme peccamineux du monde (qui fait bien plus de mal que toute dureté morale). Si elle transigeait, elle ferait s'étendre le mal beaucoup plus vite qu'il ne s'étend déjà, elle ferait oeuvre de mal.
Ca aussi je le comprends. Et c'est pour celà que je comprends qu'on ne mette pas la contraception artificielle en avant, comme garant de cette moralité. Et si on autorise quelque chose, ça peut laisser la porte ouverte à certaines dérives pour certaines personnes. On leur donne 5 ils voudront 30 comme vous dites.

Mais je ne comprends pas qu'on vienne accabler les personnes utilisant une contraception artificielle, méthode qui ne serait pas contraire à la morale, car méthode à priori non abortive (je reste sur mes positions sur les moyens contraceptifs hormonaux : pilule et stérilet aux hormones - je me suis renseignée à ce sujet) et ne donnant pas lieu à des comportements amoraux aux conjoints.

Je n'ai pas lancé ce fil, il existait déjà et c'est un sujet qui visiblement peut causer bien des souffrances dans des couples catholiques. Donc je ne comprends pas cette rigidité sur ce sujet, dans certaines circonstances. D'où toutes mes interrogations. Surtout si on vient dire qu'on vit dans le péché et que ce péché peut encore être plus grave quand on le sait pertinemment bien, car ça fait partie de l'enseignement de l'Eglise.
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par jeanbaptiste » dim. 29 nov. 2009, 15:14

Mais je ne comprends pas qu'on vienne accabler les personnes utilisant une contraception artificielle, méthode qui ne serait pas contraire à la morale, car méthode à priori non abortive (je reste sur mes positions sur les moyens contraceptifs hormonaux : pilule et stérilet aux hormones - je me suis renseignée à ce sujet) et ne donnant pas lieu à des comportements amoraux aux conjoints.
Je ne crois pas que le but du magistère dans cette affaire soit d'accabler qui que ce soit.

L'avortement n'est qu'un des éléments problématiques des méthodes de contraception artificielle. Il n'est pas le seul.

La question du comportement moral des conjoints n'est lui aussi qu'un des éléments problématique.

(voir ce que j'en disait ici : http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 536#p58536)

Ces deux éléments ne concernent pas toutes les situations.

Il est un élément en revanche, qui est fondamental et qui touche tous les contraceptifs artificiels : la dimension mystique de l'union charnelle.

(voir point 2 ici : http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 040#p81040)

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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par muirgheal » dim. 29 nov. 2009, 15:56

J'imagine bien que le but du magistère n'est pas d'accabler qui ce soit. Mais ça semble malheureusement être le cas chez certains.

J'ai bien lu vos interventions. Je ne nous retrouve pas dans le couple carricatural dont vous faites part. Nous sommes un couple attentif l'un à l'autre et responsable. Mon époux est quelqu'un de très responsable et très respectueux de ma personne. Aucun doute là-dessus. Et j'imagine que ça doit être le cas d'autres couples catholiques non adeptes de la contraception naturelle. Mais comme vous le dites bien, ces éléments ne concernent pas toutes les situations.

Je comprend tout à fait l'attention réciproque des époux vis-à-vis de leur sexualité respective, ne pas chercher le désir et le plaisir individuel ...(pour la dimension mystique, j'ai peut-être une idée bien personnelle, je vous l'accorde) et la contraception artificielle n'empêche en rien celà.

Mais je n'arrive réellement pas à comprendre en quoi chaque acte devrais pouvoir donner la vie. Si c'était le cas, à quoi bon chercher les périodes non fertiles puisqu'on sait bien qu'il n'y aura pas de bébé à venir, vu que la méthode en gros et bien appliquée est fiable ? Et qu'au final, ça reviendrait au même qu'une méthode artificielle, si on respecte l'acte d'union, sa dimension autre que simplement recherche de plaisir égoïste et si l'amour, le respect et l'attention du conjoint est bien là.

Le fait que chaque union des conjoints doit être potentiellement créatrice de vie est pour moi absolument incompréhensible et illogique. Par contre que l'union des époux, dans la durée du mariage, doit être créatrice de vie me semble indispensable et c'est là qu'il me semble qu'est la volonté de Dieu. Mais je ne suis pas théologienne, je lis la Bible et c'est ainsi que je le comprends.

Par exemple, si je prends pour comptant ce que vous dites et que je décide d'adopter la méthode Billings, parce que c'est ce que veut l'Eglise, mais que je reste sur ma position de trouver celà illogique et insensé (le fait que chaque union doit être potentiellement créatrice de vie), malgré mon effort de compréhension sincère, je ne pourrais pas être en paix vis-à-vis de Dieu, ni avec moi-même. J'aurai l'impression de me comporter en hypocrite, rien que pour satisfaire la volonté de l'Eglise et pour faire "bien" aux yeux de celle-ci.
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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par jeanbaptiste » dim. 29 nov. 2009, 16:29

J'ai bien lu vos interventions. Je ne nous retrouve pas dans le couple carricatural dont vous faites part.
Je n'en doute pas ! Le "couple" que je présente n'est qu'une illustration, il représente ce qu'il y aurait de plus mauvais dans les dérives rendues possibles par l'idéologie de la sexualité "libérée".

Je n'ai pas à juger votre couple, non seulement parce que je ne le connais pas, mais aussi parce que ça n'est pas à moi de le faire. Ces textes ne sont que des contributions à la compréhension du rapport de l'Eglise aux contraceptifs. Ils ne vous visaient pas directement.

D'ailleurs, dans le second lien c'était le point 1) que je pointais, je me suis trompé en voulant aller trop vite, j'en suis désolé.
Mais je n'arrive réellement pas à comprendre en quoi chaque acte devrais pouvoir donner la vie. Si c'était le cas, à quoi bon chercher les périodes non fertiles puisqu'on sait bien qu'il n'y aura pas de bébé à venir, vu que la méthode en gros et bien appliquée est fiable ?
Pour aller vite : vous pensez un peu trop en termes "pratiques", en termes de moyens ;) Oui les méthodes dites "naturelles" impliquent la recherche de période non fertiles, et ça n'est pas hypocrite. Ce qu'il y a de problématique dans la contraception artificielle c'est justement qu'elle est ... artificielle. Elle brise le sens réel de la relation sexuelle en déplaçant sa finalité :

Méthode artificielle : la finalité de la sexualité est le rapport sexuel lui-même, la procréation étant un événement choisi et possiblement secondaire.

Méthode naturelle : la sexualité se réalise toujours dans la pleine conscience de la finalité procréative de l'acte. Même si je cherche une période infertile, je le fais car je sais que le reste du temps je le suis, la fertilité est un moment normal de mon existence etc.

Le problème des méthodes artificielles c'est qu'elles déplacent l'ordre des finalités. En décidant des périodes de fertilités, voire en les faisant disparaître volontairement, on refuse à la fertilité sa place centrale. La sexualité devient d'abord un plaisir, ensuite un acte de procréation, au lieu que ce soit l'inverse.

Notre société le montre bien : on appelle sexualité "libérée", une sexualité ainsi contrôlée.

Une sexualité "libérée" de quoi ? De la procréation !

Qu'est-ce que cela veut dire ? Que la procréation n'est pas le but premier des relations sexuelles. Que l'on refuse à la rencontre des deux sexes leur dimension d'abord procréative.

La procréation devient un accident des rapports sexuels, un phénomène secondaire, voire un danger à éviter (sexualité libérée / sexualité qui entrave).

La procréation étant perçue d'abord comme une entrave, nous arrivons nécessairement à l'idée de la nécessité du droit à l'avortement etc. etc.

Tout s'enchaîne.

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Re: Contraception, que dit l'Église ?

Message non lu par jeanbaptiste » dim. 29 nov. 2009, 16:57

Bref, pour le dire simplement :

Un monde qui proclame la libération de la sexualité avec des contraceptifs artificiels, est un monde qui nous explique que la sexualité est d'abord le plaisir d'un couple à protéger du danger de la procréation. La procréation étant perçu a priori comme une entrave à la liberté, et qui doit donc être parfaitement contrôlée.

muirgheal, vos questions sont tout à fait pertinentes, et vos soucis parfaitement compréhensible.

Je conçois parfaitement que vous utilisiez des contraceptifs artificiels et que vous ayez un rapport à la procréation sain. Je vous crois entièrement. Et dans ce contexte je comprends que l'enseignement du magistère vous semble étrange, paradoxal, voire inaudible.

Mais cet enseignement vise le monde entier, et pas les cas "particuliers".

De plus, si vous comprenez que l'Eglise a raison "d'interdire" les contraceptifs artificiels quand elle parle au monde, vous devriez comprendre que se considérer dans une situation telle que dans son cas particulier "on a le droit" est problématique. Nous sommes tous pécheurs ! Et bien souvent nous ne voyons pas où nous péchons.
Par exemple, si je prends pour comptant ce que vous dites et que je décide d'adopter la méthode Billings, parce que c'est ce que veut l'Eglise, mais que je reste sur ma position de trouver celà illogique et insensé (le fait que chaque union doit être potentiellement créatrice de vie), malgré mon effort de compréhension sincère, je ne pourrais pas être en paix vis-à-vis de Dieu, ni avec moi-même. J'aurai l'impression de me comporter en hypocrite, rien que pour satisfaire la volonté de l'Eglise et pour faire "bien" aux yeux de celle-ci.
La question de la conscience est complexe.

Lorsque l'on se dit "je trouve cela insensé, malgré mes efforts de compréhension, donc je vais dans le sens de ma conscience et ne fais pas", on a raison.

Mais attention !

Bien souvent notre faiblesse use de cela pour justifier le maintient de notre personne dans cet état.

Il y a deux manières de faire ce qui nous semble "insensé" et qui pourtant nous viens de l'Eglise du Christ :

1) hypocritement, car c'est ce que tous les autres me demandent de faire.

2) humblement : je me sais pécheurs, je met mon orgueil de côté, fait confiance dans l'Eglise du Christ, dans le Christ, et choisi de faire ce qui me semblait insensé pour le Christ.

C'est exactement ce que nous disait Saint Paul : la Croix, scandale pour les juifs, folie pour les païens, est le signe de la folie de Dieu toujours plus sage que la sagesse des hommes.

Le choix que vous devez faire n'est donc pas entre ce que vous dicte votre conscience, et l'hypocrisie, mais entre l'hypocrisie et l'humble dépôt de votre orgueil pour l'amour du Père dans l'écoute de sa Parole.

J'espère que vous excuserez ces propos bien peu "pratiques". Mais il semble que pour bien comprendre ce que nous dit le Christ, et à travers Lui l'Eglise, il faut sortir d'une réflexion purement "pratique" sur les problèmes moraux, d'une réflexion sur les "moyens". La réflexion sur le sens mystique est indispensable, au moins pour comprendre, car tout ce que fait l'Eglise n'a qu'un seul but : nous amener à Jésus dans l'Amour.

Je vous invite à lire le Traité de la discrétion de Sainte Catherine de Sienne, c'est beau, très exigeant, très "christique", il répondra à des questions de fond qui sont votre :

http://livres-mystiques.com/partieTEXTE ... table.html

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