Bonsoir à tous !
le sens des mots est important, il existe en lui-même (que ce soit depuis 10, 50 ou 300 ans) et son sens est partagé par l'ensemble de ceux qui l'emploient. Ceux qui veulent tous seuls changer le sens des mots s'excluent de la communauté et s'enferment dans un autre monde, car la culture repose sur le sens partagé des mots.
Commençons par le mot "perversion" présent en tête de ce post, accolé à homosexualité et hétérosexualité.
Dans le domaine sexuel, tel que c'est précisé dans le dictionnaire, il s'agit du viol et de la pédophilie (qui là en plus sont également des crimes) puis d'activités sexuelles précises comme la zoophilie, le fétichisme, l'exhibitionnisme, le sado-masochisme.
Parler de perversion concernant l'hétérosexualité et l'homosexualité est donc fallacieux. Et c'est grave, car cela amoindrit la charge immorale de la véritable perversion que de l'employer à tort et à travers (un peu comme le fait d'utiliser le terme "fasciste" à tout bout de champ amoindrit la charge criminelle du mot concernant les véritables fascistes).
Concernant l'hétérosexualité et l'homosexualité. Je pars de ce qu'a dit le Pape François : "si un frère est homosexuel et qu'il cherche le Seigneur, qui suis-je pour le juger ?".
Le Saint-Père veut faire de l'Eglise un "Hôpital de campagne" où l'on prend soin les uns des autres, où les chrétiens sont occupés à écouter et apporter une présence habitée à leurs frères quels qu'ils soient, pas seulement dans les Eglises mais surtout dans le monde, et non pas toujours occupés à défendre leur pré-carrés, bien protégés dans leur citadelle derrière des remparts.
Concernant la sexualité, l'homosexualité dans l'Eglise est considérée comme une "sexualité blessée". Sur ce forum, il y a souvent des débats concernant le péché, et dans quelle mesure il y a péché, mais ce qui est certain, c'est que tout le monde, malgré parfois des propos virulents sur la pratique homosexuelle, considère que les personnes sont dignes de respect et de compassion (même si la frontière entre critiquer lé péché et critiquer le pécheur est parfois... mince).
Concernant les relations hétérosexuelles hors-mariage, elles sont considérées dans l'Eglise comme "désordonnées" et parfois "blessées" par certains théologiens moralistes; il y a aussi des débats sur ce forum concernant le péché.
Il est clair pour nous tous que les personnes concernées méritent du respect et de la compassion (dans les 2 cas), quelles que soient leurs difficultés et leurs choix, même si certains choix sont violemment critiqués. Et dans l'Eglise et dans l'optique du pape François, ces situations appellent une présence chaleureuse et un accompagnement sans jugement.
Dans vos propos, Kolia, en voulant changer le sens des mots, vous refusez aux personnes concernées le fait d'avoir une sexualité, en opposant le terme de stérilité.
Pour les personnes qui, tant bien que mal, vont vers l'autre, cheminent comme ils peuvent avec l'aide de Dieu et vivent des relations certes plus ou moins riches et engagées (parfois pauvres...), la tentative est chargée de violence et d'irrespect. Elle ne respecte pas la vérité des personnes, la conscience des personnes, leur humanité dont le propre est de rentrer en relation, dont la relation sexuelle.
Elle est surtout porteuse d'une très grande charge de jugement sur la vie privée des personnes. "Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés".
Elle est très, très éloignée des valeurs de "l'hôpital de campagne" cher au Saint-Père, où chacun prend soin des autres, tel qu'il est.
Je me pose la question: quelle est l'idéologie qui sous-tend une telle charge contre la vie privée des personnes ?
Kolia Karamazov a écrit :
Par ailleurs, légitimer la stérilisation des rapports sexuels a pour conséquence inévitable un glissement progressif vers des pratiques contre-nature. Un vagin stérilisé n’est plus qu’un orifice tiède quelconque. Il n’est pas étonnant qu’au bout d’un certain temps, l’adepte des rapports stériles veuille essayer d’autres orifices tièdes, susceptibles de lui offrir de nouvelles possibilités masturbatoires.
Je songe à cet homme à cette femme, nés dans les années quarante, mariés à l’église et qui se sont laissés tenter par l’usage des contraceptifs. Il n’avaient sans doute pas conscience qu’en empruntant ce chemin ils se précipitaient, eux et leurs descendants, dans une pente trop raide pour pouvoir maîtriser leur chute. Pourtant, si aujourd’hui leur petite-fille se fait sodomiser par un mec avec qui elle sort depuis trois semaines, c’est bien parce qu’il y a quarante-cinq ans ils se sont détournés de la sexualité et ont fait le choix de la stérilité.
S’ils avaient su, sans doute y auraient-ils réfléchi à deux fois. Mais malheureusement, ils ont préféré se moquer de ceux qui avaient prévu cette évolution en les traitant de catastrophistes et de réactionnaires.
Franchement, quand je lis ces propos, je me sens salie en tant que femme. Je trouve votre mode d'expression répugnant, sans pudeur ni délicatesse. Vous me donnez l'impression de vous exprimer de manière pornographique et que vous en tirez un certain plaisir.
Vous manquez aussi de respect pour le choix personnel des couples qu'on ne doit pas juger (ici le choix de contraceptifs) et créez des associations d'idées fallacieuses.
Je trouve décidément tout cela bien malsain.
Bien à vous,
Axou