La pilule contraceptive et les catholiques

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Tancrède
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La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Tancrède » sam. 17 oct. 2015, 17:09

Bonjour,

Le sujet a déjà dû être abordé, mais je repose la question.

Je pense qu'actuellement de nombreux couples mariés, pour des raisons surtout matérielles (crise de l'immobilier, difficultés économiques, pour peu que l'on souhaite donner à ses enfants une éducation digne de ce nom et non pas se reproduire "comme des lapins", comme l'a dit le Pape, dans l'attente des aides de l'État) entendent vouloir maîtriser le nombre de leurs enfants tout en voulant rester dans l'Église catholique.

Si la femme à cette fin utilise la pilule contraceptive s'agit-il d'un péché mortel pour la femme et ou l'homme ? J'avoue que je ne comprends pas bien la distinction entre une contraception naturelle qui serait permise et pas l'autre (le résultat n'est-il pas le même) avec en outre l'exigence dans le couple marié de donner à son conjoint "le dû conjugal" (6ème et 9ème commandements).

Il ne m'est jamais venu à l'idée d'évoquer cette problématique lors des confessions par exemple.

Merci de vos avis sur le sujet

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Héraclius
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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par Héraclius » lun. 19 oct. 2015, 18:32

Bonjour Tancrède !


La question a en effet déjà été discutée. Voici un des sujets en question :

http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... traception

Je vous avoue ne pas moi-même comprendre la différence fondamentale entre contraception chimique et "naturelle". La seconde est, selon les textes du magistère, plus respectueuse de la femme que l'autre, qui cherche à modifier sa nature en la rendant artificiellement infertile, ce qui est contraire à la juste attitude qui serait de l'accepter dans sa fertilité. Je ne suis personnellement pas tout à fait convaincu.


Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par Cgs » mar. 20 oct. 2015, 7:30

Bonjour,

Avant tout, il faut bien comprendre ce que dit l'Eglise sur le sujet. Relire à ce titre la lumineuse et prophétique encyclique Humanae Vitae du Bienheureux pape Paul VI :

http://w2.vatican.va/content/paul-vi/fr ... vitae.html

Pour l'Eglise, la contraception naturelle n'existe pas. La contraception contrevient à la conception (à la vie, donc), comme la construction du mot le révèle. C'est pourquoi on ne parle pas de contraception naturelle, mais de méthode naturelle de régulation des naissances. L'esprit n'est pas du tout le même, et le Bienheureux Paul VI l'explique bien :
C'est enfin un amour fécond, qui ne s'épuise pas dans la communion entre époux, mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. " Le mariage et l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes (8). "
10. L'amour conjugal exige donc des époux une conscience de leur mission de " paternité responsable ", sur laquelle, à bon droit, on insiste tant aujourd'hui, et qui doit, elle aussi, être exactement comprise. Elle est à considérer sous divers aspects légitimes et liés entre eux.

Par rapport aux processus biologiques, la paternité responsable signifie connaissance et respect de leurs fonctions: l'intelligence découvre, dans le pouvoir de donner la vie, des lois biologiques qui font partie de la personne humaine (9).

Par rapport aux tendances de l'instinct et des passions, la paternité responsable signifie la nécessaire maîtrise que la raison et la volonté doivent exercer sur elles.

Par rapport aux conditions physiques, économiques, psychologiques et sociales, la paternité responsable s'exerce soit par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision, prise pour de graves motifs et dans le respect de la loi morale, d'éviter temporairement ou même pour un temps indéterminé une nouvelle naissance.
Cela signifie que nous sommes faits pour avoir des enfants, mais que l'être humain peut utiliser son intelligence pour différer avec raison la venue d'un enfant. Les méthodes naturelles permettent cela, sans entraver la vie naissante. Paul VI l'explique plus loin :
11. Ces actes, par lesquels les époux s'unissent dans une chaste intimité, et par le moyen desquels se transmet la vie humaine, sont, comme l'a rappelé le Concile, " honnêtes et dignes (11) ", et ils ne cessent pas d'être légitimes si, pour des causes indépendantes de la volonté des conjoints, on prévoit qu'ils seront inféconds: ils restent en effet ordonnés à exprimer et à consolider leur union. De fait, comme l'expérience l'atteste, chaque rencontre conjugale n'engendre pas une nouvelle vie. Dieu a sagement fixé des lois et des rythmes naturels de fécondité qui espacent déjà par eux-mêmes la succession des naissances. Mais l'Eglise, rappelant les hommes à l'observation de la loi naturelle, interprétée par sa constante doctrine, enseigne que tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie (12).
Bref, l'esprit d'une méthode naturelle de régulation des naissances est en tout point opposé à une méthode de contraception, quelle qu'elle soit (préservatif, pilule, ou autre), même si en apparence, le résultat semble le même. Mais entre refuser un enfant par la contraception et différer la venue d'un enfant en choisissant de s'unir uniquement dans les périodes infertiles du cycle féminin, il y a une très grande différence. Dans le premier, on contrevient au plan de Dieu, dans le second, on y est fidèle.

Bien à vous,
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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par prodigal » mar. 20 oct. 2015, 12:19

Cher Tancrède,
je vous livre ce que je pense sur le sujet, qui n'est bien sûr que mon opinion.
Tout d'abord, comme le rappelle cgs, ce n'est pas exactement la régulation des naissances qui est interdite par l'Eglise, mais seulement certaines méthodes de contraception, le document de référence étant l'encyclique Humanae Vitae.
Il faut rappeler le contexte : l'Eglise universelle semble subir un tremblement de terre consécutif à Vatican II, mais allant bien au-delà des prescriptions de Vatican II. Vatican II autorise l'emploi de langues vernaculaires durant la messe, cela se traduit par la disparition accélérée du rit traditionnel. Paul VI lui-même, d'après tous les témoignages, semble angoissé par la tournure des événements. Or, tout le monde attend avec impatience que l'Eglise s'exprime sur les questions de sexualité, à une époque où rappelons-le la pilule contraceptive n'est pas encore partout autorisée par la loi civile (en France, c'est fait depuis 1967, et nous ne sommes qu'en 1968 à l'époque de l'encyclique).
Je crois qu'on peut dire que Paul VI a été mû par deux soucis : le premier est d'éviter la tempête révolutionnaire qui semble souffler sur l'Eglise. C'est un souci politique : un coup de barre à droite (du côté conservateur) semble s'imposer, ne serait-ce que pour calmer le jeu.
Mais il y a aussi un souci plus doctrinal : défendre l'idée de la chasteté conjugale. C'est une belle idée, et essentielle, qui a fourni le titre d'une encyclique de Pie XI. C'est l'idée que la chasteté n'est pas l'abstinence. Un couple n'est pas un assemblage de deux personnes qui ont le droit de se livrer à la pornographie de temps en temps, mais l'union sacrée de deux personnes qui s'aiment et se respectent. L'amour fait ensemble n'est pas brutalité des instincts, mais don de soi dans le respect de l'autre. Et la sexualité est un bien, si elle est vécue dans ce cadre de l'union matrimoniale.
Or, la pilule contraceptive a été vue à l'époque comme entrant en contradiction avec cette belle idée de l'amour conjugal. Le manque d'expérience des clercs a sans aucun doute joué son rôle, car quiconque a vécu dans un couple stable sait bien que la prise de la pilule n'entre pas en contradiction avec l'idée d'avoir un enfant en temps voulu (ceci pour l'exigence d'un amour qui soit tourné vers la vie) ni bien sûr avec l'idéal de la conjugalité.
Alors, que devez-vous faire?
Il n'y a que trois possibilités, me semble-t-il.
Quitter l'Eglise, solution très souvent choisie, parce qu'il faut être cohérent avec soi-même et sa conscience.
Prendre la pilule sans le dire, considérant que cela ne regarde pas les prêtres. J'ai connu plusieurs couples chrétiens (surtout des traditionalistes, d'ailleurs) qui faisaient ainsi.
Suivre les prescriptions de l'Eglise telles qu'elles sont, en priant pour ne pas être trop féconds.
Evidemment, ce n'est pas satisfaisant. Il serait bon que l'Eglise s'exprime à nouveau sur le sujet, et rappelle de façon plus cohérente à quoi oblige l'amour conjugal. Manifestement, c'est ce que le monde attend.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Bénédictions » mar. 20 oct. 2015, 22:33

Je ne suis pas catholique mais je trouve très beau de s'interdire la pilule. Respecter le rythme de la femme. Personnellement si j'étais en couple j'insisterais pour que ma femme/compagne prenne la pilule car je suis douillet et détesterais vivre dans la pauvreté. Mais je suis persuadé que la pilule est un péché. Simplement personne n'est parfait.
Un peu d'hypocrisie ne doit pas empêcher d'avoir du plaisir de rester dans l'église catholique, et d'y éprouver un plaisir spirituel.
La vie des saints, les chants catholiques, la bible, le scoutisme... tout cela vaut bien un peu d'hypocrisie. Les écologistes ne mangent pas que bio, les gens de gauche mettent parfois leurs enfants dans le privé. Rien ne vous empêche de progresser sur d'autres plans spirituels que la sexualité. Je vais choquer avec ma proposition mais tant pis : pourquoi ne pas essayer un stérilet ? certains ne changent rien au rythme biologique de la femme, ils peuvent donc servir de sécurité tout en respectant les cycles.
En tant qu'homme ce que je trouve de plus émouvant chez les femmes, plus que leurs corps, leurs voix, leurs gestes c'est leur cycle.
Leur rapport au temps.
La pilule peut dans de rares cas provoquer un avortement. Mais plein de choses peuvent provoquer hélas un avortement.

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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Bénédictions » mar. 20 oct. 2015, 22:43

On peut prier Dieu que la méthode artificielle utilisée empêche la fécondation et ne provoque pas d'avortement.
Les gens ne peuvent pas payer une alimentation de luxe à leurs enfants ils ont donc des risques de mourir d'une intoxication alimentaire. Vous voyez on ne peut pas assurer la vie de nos proches.

Dans le monde du travail beaucoup de gens se doivent de mentir, de séduire, de flatter. L'on ne changera pas le monde, il faut le faire en priant.

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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Tancrède » jeu. 22 oct. 2015, 17:14

Merci pour vos avis,

Je note la distinction effectivement entre régulation naturelle et contraception naturelle

Si dans les années 50 / 60 la France (et l'Europe) étaient à dominante rurale avec des logements plus vastes où la question des grandes familles était moins difficile à gérer sur le plan matériel, la situation est toute autre aujourd'hui et le choix de plusieurs grossesses et naissances non prévues dans la famille me parait plus "problématique" à prendre en compté matériellement quelle que soit notre foi, et sur cet aspect il serait bon de connaître la position du Vatican.

Cependant après réflexion je pense évoquer le sujet avec ma conjointe sur le fait d'envisager une régulation naturelle des naissances, mais il est courant que dans un couple la pratique religieuse n'est pas toujours pratiquée avec la même intensité ce qui peut conduire à des situations difficiles (généralement d'après ce que j'ai pu voir dans les posts sur le forum c'est plutôt l'homme qui refuse d'envisager la régulation naturelle même si apparemment c'est surtout contraignant pour la femme qui doit surveiller son corps)

J'aimerai avoir un lien traitant de vos expériences et avis concrètement sur le sujet de la régulation naturelle, sa fiabilité;
Merci :saint: ;)

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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par Cgs » jeu. 22 oct. 2015, 21:34

prodigal a écrit : Alors, que devez-vous faire?
Il n'y a que trois possibilités, me semble-t-il.
Quitter l'Eglise, solution très souvent choisie, parce qu'il faut être cohérent avec soi-même et sa conscience.
Prendre la pilule sans le dire, considérant que cela ne regarde pas les prêtres. J'ai connu plusieurs couples chrétiens (surtout des traditionalistes, d'ailleurs) qui faisaient ainsi.
Suivre les prescriptions de l'Eglise telles qu'elles sont, en priant pour ne pas être trop féconds.
Evidemment, ce n'est pas satisfaisant. Il serait bon que l'Eglise s'exprime à nouveau sur le sujet, et rappelle de façon plus cohérente à quoi oblige l'amour conjugal. Manifestement, c'est ce que le monde attend.
Bonsoir,

Vous semblez oublier la seule possibilité tenable et cohérente pour un chrétien, vos 3 possibilités étant évidemment à exclure quand on est catholique : suivre les prescriptions de l'Eglise telles qu'elles sont, à savoir un chemin de bonheur, certes exigeant, mais libérateur.

La difficulté, et c'est tout l'intérêt du synode actuel, est de réexprimer la position de l'Eglise de sorte que cela fasse envie, de manière positive. Elle a été exprimée trop souvent comme une défense face aux attaques de la société moderne. Conséquence : le fidèle voit la position de l'Eglise comme une série d'interdits, ce qui l'empêche de bien comprendre ce qu'Elle dit réellement. La position de l'Eglise est cohérente (et elle ne changera pas), mais il faut trouver les mots pour le dire de façon positive. Ce discours existe, je l'ai personnellement reçu par témoignages et par des personnes bien formées qui ont su me montrer la beauté de la position de l'Eglise en matière de sexualité. Il convient de mieux le faire connaître, c'est tout. Après, si les personnes ne comprennent pas, cela relève aussi de leur responsabilité et de leur confiance à accorder à l'Eglise ou non (chacun reste libre). Il ne faut pas charger l'Eglise de tous les maux et de tous les torts sur le sujet.
Je ne suis pas catholique mais je trouve très beau de s'interdire la pilule. Respecter le rythme de la femme. Personnellement si j'étais en couple j'insisterais pour que ma femme/compagne prenne la pilule car je suis douillet et détesterais vivre dans la pauvreté. Mais je suis persuadé que la pilule est un péché. Simplement personne n'est parfait.
Un peu d'hypocrisie ne doit pas empêcher d'avoir du plaisir de rester dans l'église catholique, et d'y éprouver un plaisir spirituel.
La vie des saints, les chants catholiques, la bible, le scoutisme... tout cela vaut bien un peu d'hypocrisie. Les écologistes ne mangent pas que bio, les gens de gauche mettent parfois leurs enfants dans le privé. Rien ne vous empêche de progresser sur d'autres plans spirituels que la sexualité. Je vais choquer avec ma proposition mais tant pis : pourquoi ne pas essayer un stérilet ? certains ne changent rien au rythme biologique de la femme, ils peuvent donc servir de sécurité tout en respectant les cycles.
En tant qu'homme ce que je trouve de plus émouvant chez les femmes, plus que leurs corps, leurs voix, leurs gestes c'est leur cycle.
Leur rapport au temps.
La pilule peut dans de rares cas provoquer un avortement. Mais plein de choses peuvent provoquer hélas un avortement.
A vous entendre, nous serions obligés, en tant que chrétien, d'être un peu hypocrite, c'est-à-dire de composer avec le péché. Mais ce n'est pas ce que Dieu nous demande. Certes, nous sommes faibles, mais nous nous devons de faire des efforts. Rien de pire que de laisser tomber et de consentir au péché. La seule conséquence est que l'on s'y enfoncera un peu plus chaque jour, dans la mesure où puisqu'on a lâché sur un petit point, il n'y a pas de raison de lâcher sur un gros.

En l'occurence, le stérilet est abortif (il tue l'embryon qui ne peut pas se nider) et il faut savoir que la plupart aujourd'hui sont des stérilets aux hormones, ce qui revient au même que la pilule.
On peut prier Dieu que la méthode artificielle utilisée empêche la fécondation et ne provoque pas d'avortement.
Les gens ne peuvent pas payer une alimentation de luxe à leurs enfants ils ont donc des risques de mourir d'une intoxication alimentaire. Vous voyez on ne peut pas assurer la vie de nos proches.

Dans le monde du travail beaucoup de gens se doivent de mentir, de séduire, de flatter. L'on ne changera pas le monde, il faut le faire en priant.
Prier, c'est bien dans l'absolu. Mais prier pour qu'un acte intrinsèquement mauvais (prendre la pilule) n'ait pas de conséquence néfaste n'a aucun sens. Au mieux c'est de la bêtise ou de la naïveté, au pire c'est de l'hypocrisie où l'on se fourre volontairement la tête dans le sable (je sais que c'est mal mais je ne veux pas entendre et je prie Dieu que ce que je considère comme bien alors que c'est mal soit bien). C'est comme si je disais voler mon voisin en priant pour qu'il ne s'en aperçoive pas et que ce que je lui ai volé ne lui manque pas... Ca ressemble fortement à une justification bancale de mon vol. Bref, on peut tout justifier avec de pareils raisonnements...

Vos propos affirmant que le péché est une nécessité n'est absolument pas compatible avec une vie centrée sur le Christ, ni avec une vie humaine tout court quand on réfléchit deux minutes.

Bien à vous,
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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Cgs » jeu. 22 oct. 2015, 21:48

Tancrède a écrit :Merci pour vos avis,

Je note la distinction effectivement entre régulation naturelle et contraception naturelle

Si dans les années 50 / 60 la France (et l'Europe) étaient à dominante rurale avec des logements plus vastes où la question des grandes familles était moins difficile à gérer sur le plan matériel, la situation est toute autre aujourd'hui et le choix de plusieurs grossesses et naissances non prévues dans la famille me parait plus "problématique" à prendre en compté matériellement quelle que soit notre foi, et sur cet aspect il serait bon de connaître la position du Vatican.

Cependant après réflexion je pense évoquer le sujet avec ma conjointe sur le fait d'envisager une régulation naturelle des naissances, mais il est courant que dans un couple la pratique religieuse n'est pas toujours pratiquée avec la même intensité ce qui peut conduire à des situations difficiles (généralement d'après ce que j'ai pu voir dans les posts sur le forum c'est plutôt l'homme qui refuse d'envisager la régulation naturelle même si apparemment c'est surtout contraignant pour la femme qui doit surveiller son corps)

J'aimerai avoir un lien traitant de vos expériences et avis concrètement sur le sujet de la régulation naturelle, sa fiabilité;
Merci :saint: ;)
Bonsoir Tancrède,

La position de l'Eglise, vous l'avez dans Humanae Vitae, que j'ai citée plus haut et dont j'ai donné le lien. Vous avez aussi les catéchèses de Jean-Paul II qui en parlent : http://www.theologieducorps.fr/tdc/theo ... catecheses

La difficulté est que la position de l'Eglise est soit inconnue, soit déformée. Il serait bon déjà de lire ce que l'Eglise dit d'une part, de se faire expliquer les choses par des gens formés d'autre part en abandonnant les poncifs que l'on porte sur le sujet.

Sur la pratique d'une méthode naturelle de régulation des naissances, il convient de préciser que c'est possible pour tout couple, quelle que soit sa foi ou son absence de foi. Il n'est pas nécessaire d'être croyant pour en pratiquer une.

Voici quelques sites de méthodes naturelles de régulation des naissances :

La méthode Billings :
http://www.billingslife.fr/ (vous avez une rubrique témoignages sur ce site)

La méthode du CLER (sympto-thermique) :
http://www.cler.net/Formation/Formation ... -naturelle

Personnellement, je pratique la méthode Billings depuis longtemps pour la plus grande joie de notre famille. C'est certes exigeant, il ne faut pas le cacher, mais que de bonheur et de bénéfices à la pratiquer !

La méthode est extrêmement fiable (des tests scientifiques ont été menés dans divers pays). Il est conseillé de la pratiquer à 2, la fertilité du couple ne devant pas reposer que sur la femme. Responsabiliser l'homme aide à bien vive la méthode dans la durée.

En espérant que vous trouverez ce qui vous convient, bien à vous,
Cgs
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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Xenia » ven. 23 oct. 2015, 0:17

La "pilule" n'arrive pas toujours à empêcher ovulation. Pour ça, elle contient un hormone, qui empêche la nidation d'un oeuf fertilité. C'est un avortement.

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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par Bénédictions » ven. 23 oct. 2015, 12:40

Quand il y avait la peine de mort, le bourreau aurait-il du démissionner ?
Si on veut monter professionnellement (et même en bas souvent), il faut être prêt à mentir, séduire. Ceux qui ne s'en rendent pas compte n'ont peut-être pas autant que moi une vision de la beauté morale du Seigneur Jésus-Christ.
Beaucoup de gens (pas moi car moi c'est ma théologie qui est non catholique) ont quitté le catholicisme parce qu'on refuse la souplesse face au mal. Nous péchons tous, à partir de là... Personnellement je suis un peu gourmand, je ne vais pas culpabiliser à chaque fois que je fais un excès, ce serait contreproductif.
L'avortement est certainement un péché, mais le Nouveau Testament n'en parle pas contrairement à la didachée. Or, l'on sait qu'il était couramment pratiqué. L'avortement n'est pas une obsession dans la Bible.


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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par hussard » ven. 23 oct. 2015, 14:51

edouard1 a écrit :
Bea a écrit :La "pilule" n'arrive pas toujours à empêcher ovulation. Pour ça, elle contient un hormone, qui empêche la nidation d'un oeuf fertilité. C'est un avortement.
Comparer la contraception et l'avortement, franchement ! :zut:
Bonjour,

avez-vous un argument rationnel à opposer à l'argumentation de Bea ?


Une autre citation du Magistère concernant les moyens de contraceptions non-naturels :
Encyclique Casti Connubii a écrit :L’église catholique à qui Dieu lui-même confia le soin d’enseigner et de défendre l’intégrité des mœurs et l’honnêteté, pour qu’elle préserve de toute tache la chasteté du lien nuptial, élève sa voix par notre bouche, en signe de sa mission divine, et de nouveau promulgue que tout usage du mariage dans l’exercice duquel, par l’industrie des hommes, l’acte est privé de sa vertu naturelle de procurer la vie enfreint la loi naturelle de Dieu, et que tous ceux qui le commettent sont entachés d’une faute grave.
La faute grave, c'est le péché mortel.
« Sufficit Tibi Gratia Mea » St Paul (2 Co XII:9)
« Il faut tout calculer, mais ne pas tout craindre. » Cardinal de Bernis
« Quand il n’est pas nécessaire de changer, il est nécessaire de ne pas changer. » Georges Bidault
« Il faut être avare de son mépris, vu le grand nombre de nécessiteux. » Chateaubriand
« La meule des dieux moud lentement, mais elle n'en moud que plus fin. » Proverbe pythagoricien

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Re: La pilule contraceptive et les catholiques

Message non lu par Héraclius » ven. 23 oct. 2015, 14:57

Ce n'est pas un opinion. Détruire une cellule oeuf est un avortement, puisque la définition même de l'avortement est de détruire l'être né de la conception.

A partir du moment où il y a fécondation de l'ovule, il y a a un embryon. Le tuer, c'est un avortement.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par prodigal » ven. 23 oct. 2015, 17:52

Cgs a écrit :La difficulté, et c'est tout l'intérêt du synode actuel, est de réexprimer la position de l'Eglise de sorte que cela fasse envie, de manière positive. Elle a été exprimée trop souvent comme une défense face aux attaques de la société moderne. Conséquence : le fidèle voit la position de l'Eglise comme une série d'interdits, ce qui l'empêche de bien comprendre ce qu'Elle dit réellement. La position de l'Eglise est cohérente (et elle ne changera pas), mais il faut trouver les mots pour le dire de façon positive.
En ce qui concerne ce passage que je cite, je suis entièrement d'accord avec vous. Au discours de la peur, dont parle l'historien (catholique) Jean Delumeau, il faut opposer le discours de l'espérance, selon la célèbre apostrophe de saint Jean-Paul II.
Je suis d'accord avec vous aussi si vous pensez, ce qui semble bien être le cas, que dire les choses positivement serait parfaitement orthodoxe et irait dans le sens de ce que croit la grande majorité des chrétiens actuels.
Bien, mais que veut dire "de manière positive"? Positif est le contraire de négatif, je n'apprend rien à personne. Exprimer positivement le message de l'Eglise, c'est l'exprimer non pas avec des négations, des "ne pas...", mais en posant une finalité positive, qui doit orienter l'action.
Je pose que cette finalité positive, c'est la chasteté conjugale, évidemment distinguée de l'abstinence (qui n'a de sens que négatif, ne pas faire). Il est donc interdit de faire ce qui contrevient à la chasteté conjugale (et seulement cela) : le libertinage, l'adultère, le sado-masochisme, l'exhibitionnisme, je suppose en avoir oublié...
Vous reconnaissez que planifier ses naissances n'est pas contraire à la chasteté conjugale, et d'ailleurs vous avez apporté la preuve que Humanae Vitae en reconnaît la légitimité.
En revanche, et c'est là que nous ne serons plus d'accord, j'affirme pour ma part que ni la contraception orale ni le stérilet ni même le préservatif, pas plus que la méthode des températures, ne heurte la chasteté conjugale. Et que si l'Eglise est évidemment habilitée à se prononcer sur les fins, et sur l'immoralité des moyens, elle ne peut se prononcer sur ce qui est techniquement le plus fiable ou le mieux adapté à tel couple.
Je serais donc heureux si votre souhait d'un discours positif se réalisait. J'ajoute qu'un discours positif peut aussi être exigeant. Il l'est même plus en réalité qu'un discours de la peur, car il se traduit par la mise des fidèles face à leur responsabilité. Au lieu de se conduire d'une manière qu'ils croient absurde par crainte de l'enfer, un discours positif les engage à suivre leur conscience éclairée. Le monde attend du magistère romain ce discours depuis longtemps déjà. Prions pour que ce soit pour bientôt.
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hussard
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Re: Pilule contraceptive et vie religieuse

Message non lu par hussard » lun. 26 oct. 2015, 12:08

prodigal a écrit :En revanche, et c'est là que nous ne serons plus d'accord, j'affirme pour ma part que ni la contraception orale ni le stérilet ni même le préservatif, pas plus que la méthode des températures, ne heurte la chasteté conjugale. Et que si l'Eglise est évidemment habilitée à se prononcer sur les fins, et sur l'immoralité des moyens, elle ne peut se prononcer sur ce qui est techniquement le plus fiable ou le mieux adapté à tel couple.
Bonjour,

le catéchisme de l'Eglise catholique est clair sur ce point :
Catéchisme de l'Eglise Catholique, canon # 2370 a écrit :La continence périodique, les méthodes de régulation des naissances fondées sur l’auto-observation et le recours aux périodes infécondes (cf. HV 16) sont conformes aux critères objectifs de la moralité. Ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique. En revanche, est intrinsèquement mauvaise " toute action qui, soit en prévision de l’acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation " (HV 14) :
Au langage qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire selon lequel il ne s’agit plus de se donner totalement l’un à l’autre. Il en découle non seulement le refus positif de l’ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité interne de l’amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière. Cette différence anthropologique et morale entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques implique deux conceptions de la personne et de la sexualité humaine irréductibles l’une à l’autre (FC 32).
Idem dans le Magistère pontifical :
Encyclique Casti Connubii a écrit :L’église catholique à qui Dieu lui-même confia le soin d’enseigner et de défendre l’intégrité des mœurs et l’honnêteté, pour qu’elle préserve de toute tache la chasteté du lien nuptial, élève sa voix par notre bouche, en signe de sa mission divine, et de nouveau promulgue que tout usage du mariage dans l’exercice duquel, par l’industrie des hommes, l’acte est privé de sa vertu naturelle de procurer la vie enfreint la loi naturelle de Dieu, et que tous ceux qui le commettent sont entachés d’une faute grave.

Enfin, l'Eglise est tout à fait légitime pour juger des moyens... c'est là tout le champ de ce que l'on appelle la morale, l'éthique & les moeurs. En effet, comment affirmer que l'Eglise serait apte à juger des finalités, sans l'être pour les moyens ? Etant donné que la fin ne justifie pas les moyens, les moyens peuvent tous être jugés en rapport avec leurs finalités, & donc être appréciés par le Magistère qui a là toute sa légitimité & son autorité.
Catéchisme de l'Eglise Catholique, canon # 749 a écrit : § 1. Le Pontife Suprême, en vertu de sa charge, jouit de l'infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs.
§ 2. Le Collège des Évêques jouit lui aussi de l'infaillibilité dans le magistère lorsque les Évêques assemblés en Concile Œcuménique exercent le magistère comme docteurs et juges de la foi et des mœurs, et déclarent pour l'Église tout entière qu'il faut tenir de manière définitive une doctrine qui concerne la foi ou les mœurs; ou bien encore lorsque les Évêques, dispersés à travers le monde, gardant le lien de la communion entre eux et avec le successeur de Pierre, enseignant authentiquement en union avec ce même Pontife Romain ce qui concerne la foi ou les mœurs, s'accordent sur un point de doctrine à tenir de manière définitive.
Les moeurs sont les habitudes, naturelles ou acquises, relatives à la pratique du bien ou du mal au sens de la morale.
Or, qu'est-ce que la morale ?
Conférence des Evêques de France a écrit :La morale est l’ensemble de règles d’action et de valeurs qui fonctionnent comme normes dans une société et qui s’impose autant à la conscience individuelle qu’à la conscience collective. La théologie morale, partie de la théologie qui, à la lumière de la raison et de la Révélation, a pour objet de conformer les actes humains à l’Evangile du Christ et de les ordonner la vision de Dieu.
Par ailleurs, le souverain pontife est infaillible lorsqu'il s'exprime sur la morale & le foi :
Le pontife romain, lorsqu'il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu'une doctrine, en matière de foi ou de morale, doit être admise par toute l'Église, jouit par l'assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue l'Église, lorsqu'elle définit la doctrine sur la foi ou la morale. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables de par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l'Église.
Si quelqu'un, ce qu'à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition qu'il soit anathème.

Idem pour les évêques sous les conditions suivantes :
Catéchisme de l'Eglise Catholique, canon # 892 a écrit :L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une “manière définitive”, ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. À cet enseignement ordinaire les fidèles doivent “donner l’assentiment religieux de leur esprit” (LG 25) qui, s’il se distingue de l’assentiment de la foi, le prolonge cependant.
« Sufficit Tibi Gratia Mea » St Paul (2 Co XII:9)
« Il faut tout calculer, mais ne pas tout craindre. » Cardinal de Bernis
« Quand il n’est pas nécessaire de changer, il est nécessaire de ne pas changer. » Georges Bidault
« Il faut être avare de son mépris, vu le grand nombre de nécessiteux. » Chateaubriand
« La meule des dieux moud lentement, mais elle n'en moud que plus fin. » Proverbe pythagoricien

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