Vous vous posiez à peu près les mêmes questions il y a un an ou deux et j'avais alors écrit un long message pour débattre avec vous, mais j'avais finalement décidé de ne pas l'envoyer et ne l'ai hélas pas conservé dans mes brouillons...
Je ne vais pas réfuter point par point vos arguments, mais j'aimerais juste attirer votre attention sur certaines choses qui ne me paraissent pas très logiques dans votre raisonnement.
A ma connaissance, l'Eglise interdit la contraception, qu'elle soit naturelle ou non. Cf par exemple l'enseignement du pape Pie XII au sujet de la régulation naturelle des naissances. Pour ma part, il me paraît assez clair que différer une naissance pour un juste motif, tel que ceux décrits par ce pape, n'est pas équivalent au fait de différer une naissance par confort personnel. Entre le discours d'un couple qui déciderait d'emblée de n'avoir que deux ou trois enfants, parce que rejetant l'idée même d'avoir une famille peut-être nombreuse et un couple qui, dans certaines circonstances, espace les naissances en raisons de certaines difficultés bien réelles, il me semble que la différence est assez claire.Alors on a inventé, désolé pour le mot, l'idée de la contraception "naturelle".
Et pardonnez-moi mais c'est vraiment le truc le plus bizarre qui ait pu être inventé par l'Eglise contemporaine.
Vous me direz alors: certes, mais pourquoi ne pas espacer les naissances par le recours à des moyens artificiels? En ce qui concerne la pilule et le stérilet, le caractère potentiellement abortif de ces méthodes est un argument tout à fait suffisant pour les rejeter (en vertu du cinquième commandement). De plus, je dirais que ce que vous semblez ignorer, c'est l'influence de la technique sur l'homme. Tout comme les nouvelles technologies (télé, internet, tablettes, etc...) ont assez radicalement changé notre mode de vie et nos habitudes, il me semble évident que la pilule et le stérilet ont eu le même effet. On ne peut pas raisonnablement nier que la distribution parfois gratuite de la pilule et autres contraceptifs à toutes les catégories de la population n'a pas entraîné avec elle un changement radical des comportements sexuels...et en corollaire, une baisse de la natalité.
J'aimerais également rappeler que le fait que l'Eglise, mater et magistra, ait enseigné constamment telle ou telle chose en matière de dogme ou de morale est un motif tout à fait suffisant pour que les catholiques se sentent tenus d'adhérer à cet enseignement. En quoi nous distinguerions-nous des protestants si nous nous permettons sans cesse de contester ou de relativiser l'enseignement constant de l'Eglise?
Bien à vous,
Suliko