Re: [Débat] Moralité de la vie homosexuelle
Publié : mer. 25 janv. 2017, 19:57
Non, ce n'est pas ce qu'enseigne saint Thomas d'Aquin (et d'autres si on en croit Suliko). Vous prenez les commandements comme un règlement auquel il faut obéir aveuglément, ce n'est pas ce qu'enseigne l'Eglise (je vous renvoie au texte de Mgr Léonard donné par axou. Merci axou au passage....;-) .PaxetBonum a écrit : ↑mar. 24 janv. 2017, 22:38Aldous a écrit : ↑mar. 24 janv. 2017, 9:55Je ne suis pas d'accord. Je prends l'exemple de se laisser mourir de faim plutôt que voler (du pain) n'est pas un péché... Cela voudrait dire qu'un morceau de pain vaut plus que la vie... Ce n'est raisonnablement pas recevable.
Il s'agit en effet toujours de circonstances particulières mais tout en visant le Bien et non l'obéissance aveugle, or le Bien c'est la vie qui vaut plus qu'un morceau de pain.
Celui qui accepte de mourir de faim en refusant de voler un bout de pain œuvre saintement, car il met sa volonté en-deça des prescriptions divines. Ce n'est pas le bout de pain qui vaut plus que la vie, c'est le commandement divin qui vaut plus qu'un bout de pain.
Celui qui se laisse mourir de faim se tue indirectement, donc il fait un péché plus grave que voler.
Ce qu'il faut c'est viser le Bien (Dieu), or de toute évidence dans la situation du djihadiste, ce n'est pas le Bien qu'il vise.saperlipopette a écrit : ↑mer. 25 janv. 2017, 15:57Donc le djihadiste qui massacre des gens en croyant que c'est bien, ne pèche pas?Celui qui pèche à vos yeux, mais est convaincu (par sa conscience ou par sa compréhension de Dieu) du bien fondé de ce qu'il fait ne pèche pas (ainsi l'exemple de celui qui vole parce qu'il a faim, dans cette situation ce n'est pas un péché).
Et celui qui fait le mal en croyant sur le coup que c'est bien, mais qui après, se rendant compte de son erreur, et tente de l'arranger? A-t-il péché ou pas?
Votre deuxième question, celui qui arrange le coup: si il tente d'arrange le coup c'est qu'il se rend compte qu'il a péché...
«La loi morale, fondée ultimement en Dieu et reconnue activement par notre raison, doit toujours être mise en œuvre par notre engagement libre. Nous ne sommes pas que raison pure. Nous sommes aussi une liberté unique. Entre la voix de la raison en moi et ma conscience individuelle il y a donc une distance que doit combler mon jugement « pratique » (orienté vers l’action), guidé par la vertu de prudence ou de discernement : « Moi, concrètement, je dois, en telle situation, faire ceci et éviter cela ».
Ainsi comprise, la conscience personnelle est la norme subjective de la moralité de nos actes, c’est-à-dire la norme morale telle qu’elle retentit dans la conscience unique de chacun. En effet, aussi objective soit-elle, la valeur morale ne peut s’adresser à moi et m’obliger qu’en passant à travers les évidences et les opacités de ma conscience personnelle. C’est forcément tel que je le perçois que le bien objectif m’interpelle. En ce sens, la norme subjective de la moralité est la règle ultime de la vie morale. À tel point que si, de bonne foi et sans faute de ma part, je me trompe dans mon jugement moral, j’agis moralement bien alors même que je pose un acte objectivement répréhensible.
Dire que j’agis bien quand j’agis conformément à ma perception du bien ou, en d’autres termes, reconnaître que la raison pratique ne m’oblige qu’à travers le prisme de ma conscience personnelle pourrait sembler conduire au subjectivisme et nous conduire aux impasses d’une pure morale de la sincérité. Il n’en est rien. Ma conscience est, certes, la norme subjective ultime de ma vie morale, mais à la condition expresse que je cherche honnêtement à rejoindre les exigences objectives de la loi naturelle. Agir autrement reviendrait à considérer que le sujet est l’auteur même de la valeur morale. Or ma conscience est bien le juge qui apprécie en dernière instance la valeur, mais elle n’est pas pour autant son fondement ! Un peu comme en droit un juge apprécie, en dernière analyse, le comportement d’un prévenu, mais sans être la source du code qui inspire son jugement.
Pour être dans la vérité (et pas seulement dans la sincérité) et faire effectivement le bien, je dois donc éclairer ma conscience et l’éduquer afin que mon jugement personnel se rapproche autant que possible du jugement idéal de la raison droite, se soumette ainsi à la loi morale et, de la sorte, se conforme à la volonté de Dieu. Comme chrétiens, nous aurons donc à nous laisser éclairer non seulement par notre réflexion, mais encore par l’enseignement de Jésus, du Nouveau Testament et de l’Église. À cette condition seulement, je puis dire que j’agis bien si je me décide à l’action selon ma conscience."
Mgr Léonard
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https://www.portstnicolas.org/eglise/th ... s-du-peche
http://www.discernement.com/TheologieMo ... cience.htm
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" La position de saint Thomas est on ne peut plus nette : il est à tel point favorable au respect inconditionnel de la conscience qu’il soutient que l’acte de foi au Christ serait indigne de l’homme au cas où, par extraordinaire, ce dernier serait en conscience convaincu de mal agir en accomplissant un tel acte. L’homme est toujours tenu d’écouter et de suivre un appel, même erroné, de sa conscience qui lui paraît évident. Il ne faut toutefois pas en conclure qu’il peut persévérer impunément dans l’erreur, sans chercher à atteindre la vérité"
Jean-Paul II , Entrez dans l’espérance
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http://croire.la-croix.com/Definitions/ ... che-veniel