Juste pour se permettre quelques mises au point (et oui, les émotions, c'est bien mignon, mais la réflexion c'est sympa aussi) :
. si une personne profondément dépressive, sous traitement, se suicide : "c'est la faute au traitement, i s'est suicidé à cause de ses cachets".
Rien ne vous permet de dire ça. L'idée la plus évidente, c'est plutôt qu'il s'est suicidé malgré son traitement. Donc, soit que sa dépression était trop grave, soit, effectivement, que les médecins qui en avaient la charge ont trop misé sur le traitement purement médical et ont oublié le reste.
(or, dans ce domaine, on sait
que le traitement médical peut être nécessaire, mais n'est jamais suffisant tout seul)
(si, nécessaire, si).
Prenez un parallèle : si une personne atteinte de cancer, soignée, finit par mourir de son cancer, qu'est-il plus logique de se dire? Que le traitement l'a tuée ou que son cancer a dépassé les capacités de guérison du traitement ?
. tout traitement utilise des molécules actives, forcément, sur certaines fonctions de l'organisme - si ça n'était pas actif, ça ne soignerait pas.
Tout traitement, donc... aussi bien les médicaments de l'industrie pharmaceutique que les plantes : toute plante ayant une action sur l'organisme a, tout autant que les médicaments de la pharmacie, de potentiels effets secondaires.
C'est juste logique, quoi.
. "
Il faut du courage pour passer à l'acte"
Ben, il faut surtout du désespoir, non ? C'est bien le désespoir qui pousse à passer à l'acte, qui fait tout voir en noir, en mal, qui fait qu'on n'attend plus rien du monde ni de personne.
Donc, à moins d'assimiler le désespoir à du courage, je ne vois pas...
(c'est d'autant moins possible que que le courage est, par définition, volontaire, alors que le désespoir ne l'est pas, dans la dépression)
. Par contre, l'honnêteté, ça c'est courageux, alors ayons le courage d'être honnête :
- Si on laisse sans soins une personne profondément dépressive, chez elle, sans la protéger contre elle-même, elle se suicide, et qui accuse-t-on ? La société, les médecins, les soignants, de l'avoir abandonnée à elle-même, de ne pas l'avoir protégée contre elle-même.
- Bon, on la protège contre elle-même, donc, forcément, contre sa volonté puisque sa volonté c'est, par définition, à ce moment là, d'être seule, et de se détruire. Donc, on la force.
De quoi alors accuse-t-on les médecins et les soignants ? De l'avoir forcée, hospitalisée contre son gré, "bourrée de cachets".
C'est honnête, ça ? Ben non.
Ça s'appelle de la double contrainte : c'est quand de toute façon on ne cherche ni à comprendre ni à expliquer, mais simplement un coupable sur qui décharger sa colère et son mal-être.
C'est de l'Amour, ça ??
. Il est complètement aberrant de parler d'Amour et d'exiger, sur d'autres sujets, que personne ne juge autrui,
et de se lancer, en même temps, dans des accusations de principe, et graves, concernant les intentions de personnes dont pourtant on ne peut pas connaître les intentions, et dont on ne s'est pas donné la peine d'essayer de comprendre la démarche.