Colère, haine et pardon ?

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quas31
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Colère, haine et pardon ?

Message non lu par quas31 » lun. 12 avr. 2021, 13:43

C'est un réel sujet et un vrai dilemme pour moi en ce qui concerne le pardon. Il faut et on se doit d'arriver à pardonner. Néanmoins que sous entend-on par pardon ?

Est-ce que pardonner veut dire faire comme si de rien n'était et revoir les personnes qui nous ont fait souffrir ? Par exemple, concrètement, je suis en "froid" avec des membres de ma famille parce qu'ils m'ont fait souffrir. Alors leur pardonner oui (je ne leur souhaite aucun mal, je prie pour eux) mais je ne suis pas prêt à ce qu'ils réapparaissent dans ma vie pour me faire encore souffrir :cry:

Oui c'est vrai j'ai été parfois en colère contre eux et il m'arrive encore de l'être encore par moment :furieux: :bomb:

Je ne pense pas être dans la haine, car la haine serait leur vouloir du mal, être satisfait de leur malheur (et je ne pense pas leur souhaiter ça).

Néanmoins je ne tiens plus à les voir, je veux me tenir loin d'eux, ne plus faire partie de leurs vies (et en même temps je pense qu'ils s'en satisfont également largement - mais ça ce n'est que mon impression personnelle) et là qu'en est-il du pardon me dira t-on ?

Si dans le fait du pardon, c'est de ne pas poursuivre ses griefs, ne pas vouloir se "venger" ou ne pas souhaiter du mal, on peut dire que je leur pardonne.

Mais si on entend par pardon le fait de "renouer" avec eux, de revoir ceux qui vous ont fait souffrir et de faire comme si de rien n'était, alors là j'avoue je ne suis pas encore prêt, par peur de re-souffrir, qu'ils me fassent à nouveau mal. Le pardon est il forcément la réconciliation ? C'est une vraie question.

Alors dans l'idéal il faudrait qu'il y ait un regret de part et d'autre, une envie de "reconstruire" quelque chose. Mais ni de leur côté, ni du mien, il y a cette envie et ce désir de "reconstruire". De mon côté cette envie n'y est pas par peur d'être à nouveau blessé, agressé et donc oui, je fuis. De leurs côtés je pense qu'elle n'y est pas parce qu'ils s'en foutent totalement.

Donc voilà, spirituellement c'est une vraie question je sais que le pardon est nécessaire mais les revoir comme si de rien n'était ça m'est difficile.

cmoi
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Re: colère, haine et pardon ?

Message non lu par cmoi » lun. 12 avr. 2021, 14:02

Vous soulevez une vraie et grave question et je pense que vous connaissez quasiment la réponse.
Il existe de saintes colères : si ce n'est pas d'avoir été blessé, mais de voir la bêtise avec laquelle l'autre fait le mal.
Du moment que vous seriez prêt à "lui" faire en cachette du bien, avec sincérité, votre pardon est authentique, la haine dépassée.
Vous n'êtes pas responsable de son refus, et vous avez le droit de vous protéger.

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NathDel
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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par NathDel » lun. 12 avr. 2021, 17:20

Ma vision du Pardon est globalement la vôtre.
Il faut pardonner car il est toujours plus sain d'être dans la bienveillance plutôt que dans la colère.

  • Pour L'autre : car vous stoppez la spirale de la colère et la sienne s'affaiblira aussi, si vous ne rajoutez pas de l'huile sur le feu. Celui qui arrête le premier, montre surtout sa sagesse et son intelligence.
  • Pour Vous : car garder de la haine ou de la rancœur, vous fait souffrir et vous ronge de l'intérieur. Il ne le faut pas, il vaut mieux passer à autre chose et agir sur le positif de sa vie plutôt que de raviver constamment ses colères.
Mais il y a un point qui me semble important à noter.
Premièrement pour qu'il y ai un véritable pardon, il faut qu'il y ai une demande de pardon...
Si vous êtes la seule à pardonner, est-ce vraiment un pardon ou juste un désir unilatéral de passer à autre chose ?

Donc il me semble que le pardon ne se décide pas tout seul, cela se fait à deux.

Ensuite, pardonner ou vouloir passer à autre chose, ne veut pas dire tout accepter, supporter des gens toxiques ou laisser faire l'intolérable.
Quand une personne vous a fait du tort, le plus simple est d'aller lui dire clairement : Ce que tu as fait n'est pas bien car tu m'as fait du mal, qu'en penses-tu ?

Si la personne s'excuse, alors le pardon peut vraiment être réalisé.
Si la personne en rajoute ou s'en moque, c'est qu'elle ne mérite pas votre bienveillance et le temps que vous lui accordez.

Passez à autre chose, ne la fréquentez plus car c'est une personne toxique pour vous.
Ne la détestez pas, car elle est surement trop ignorante pour comprendre le mal qu'elle fait.
Mais coupez les ponts, ce n'est pas grave, votre vie sera plus belle sans une personne qui vous tire vers le bas. Elle a aussi son chemin de vie et ses expériences à suivre, et ils semblent différents des vôtres.

Au bout de quelques années, vous vous retrouverez peut-être et chacun aura suffisamment mûri pour que la situation évolue.

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par PaxetBonum » lun. 12 avr. 2021, 17:36

Cher NathDel,

Je crois qu'il y a peu à ajouter à ce qui vous a été dit : on ne peux accorder son pardon qu'à celui qui le demande…
Celui qui n'a que faire de votre pardon vous pouvez lui pardonner dans votre cœur, prier pour lui mais lui ne peut obtenir ce qu'il ne désire pas.

Mais… (comme dirait Cinci)

Vous indiquez qu'il s'agit de personnes de votre famille et là il y a des cas particuliers.
Si il s'agit de vos parents vous ne pouvez leur tourner le dos définitivement sans offenser Dieu.
Il y aurait là un difficile travail de compréhension à faire avec eux si c'était le cas pour parvenir au moins à une entente cordiale.

Bon courage

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par Fée Violine » lun. 12 avr. 2021, 18:58

Si il s'agit de vos parents vous ne pouvez leur tourner le dos définitivement sans offenser Dieu.
Mais bien sûr que si. Le Seigneur ne nous demande pas d'être maso. Honorer ses parents, ça n'a jamais signifié se laisser maltraiter.
Pardonner dans son coeur (pour éviter de se rendre malade) n'implique pas une réconciliation, car pour ça il faut être deux. Ça peut venir plus tard. Chaque chose en son temps.

quas31
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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par quas31 » mar. 13 avr. 2021, 0:34

Alors pour être plus précis dans mon témoignage je rassure tout le monde il ne s'agit pas de mes parents. Mais là aussi je pense que si votre père ou votre mère est dangereux pour vous, il faut mieux pour votre sécurité d'arrêter de les voir.

Il s'agit d'un de mes frères et de mes soeurs mais pas pour les même raisons. Mon frère m'a infligé des lourds abus quand j'étais enfant.

Encore maintenant c'est encore difficile. Je lui ai pardonné (dans le sens ou je ne souhaite ni me venger, ni du mal pour lui). Mais pour autant je ne peux pas le voir, je ne veux plus le voir. J'ai essayé de lui en parler, de lui dire que ce qu'il m'a fait a été effroyable pour moi. Tantôt il fait l'autruche en disant qu'il n'y avait jamais rien eu, que je m'inventais des histoires, tantôt il me disait que c'était tout à fait normal ou d'autre fois il disait qu'en fin de compte c'était de ma faute. La discussion est impossible. Car pour moi pour qu'il y ait réconciliation, il faut qu'au préalable il y est conciliation, regret. Puis pour moi le pardon est différent de la réconciliation. Peut-on pardonner quelqu'un sans forcément se réconcilier avec lui ?

Pour mes sœurs, elles ont a mon égard juste du mépris. Elles refusent de m'inviter chez elles par honte (que penseront les voisins ?). En effet j'ai un handicap physique qui se voit. Je ne l'ai pas choisi, je suis né avec. Cela ne les embêtait pas quand on étaient plus jeunes, maintenant qu'elles sont mariées. ect... elles ont honte. Puis elles ont eu des attitudes injustes à mon égard, me prenaient parfois pour leur (cendrillon version masculin), les soucis d'héritage à la mort de ma mère n'a fait qu'exacerber les choses (puisque j'ai été dépossédé de ma part qui aurait dû me revenir. Bref...

Donc oui j'ai été longtemps blessé, puis en colère (je trouvais ça injuste dans les deux cas). Puis la question du pardon c'est posée et se pose encore. Je ne suis pas dans la vengeance, ni dans le souhait de leur vouloir du malheur. Parfois oui j'ai encore de la colère, des ressentiments de colère. Mais hormis prier pour eux et pour moi, je ne sais pas comment faire plus. Leur demander pardon, elles me riraient au nez ou se foutraient de ma gueule, puis comme elles me mésestiment je pense que ça serait contre productif.

En tout cas j'ai "coupé les ponts" avec eux et je me sens beaucoup plus serein (et eux/elles aussi visiblement). Néanmoins la question de comment pardonner/ se réconcilier (à cause de ma foi, reste encore en tête) Et comme certains m'ont dit, peut-être qu'il faut laisser du temps passer, qu'elles/il (et je aussi) murirons et que ça ne sera possible que plus tard.

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par cmoi » mar. 13 avr. 2021, 7:50

Alors il y a une chose que j’avais oublié d’ajouter : c’est qu’un pardon n’est jamais donné une fois pour toutes, il faut ensuite appliquer la règle des 70 fois 7 fois.
Je peux vous paraître « froid » ou abrupt dans ma réponse, mais pour être passé par là, je considère aujourd’hui que vous avez entre les mains une grande grâce, notamment celle de pouvoir me comprendre quand je vous l’écris.
Il y a une chose que vous pouvez faire : c’est l’écrire, en écrire le témoignage pour vous-même, aller au bout de ce que vous éprouvez et le comprendre (les comprendre), en remonter la genèse, exprimer votre peine aussi de ne pouvoir convaincre l’autre de son malheur, en comprendre les causes, car c’est votre frère et vos sœurs qui sont à plaindre, pas vous, et votre amour pour eux est intact et bien réel. Vous souffrez aussi de ne pouvoir les aider, les éclairer, manifestement.
Bref, vous « avez tout » !

Pensez que c’est sans doute en raison de votre handicap si votre frère s’est identifié à vous et a voulu y enfouir sa part de noirceur, alors quelle surprise désagréable pour lui que vous soyez lumineux, car cela veut dire que lui, non ! S’il n’a pas su au départ assumer cela, il ne le saura pas mieux après l’échec de ce subterfuge. Le pire c’est pour ceux qui après avoir été à votre place, ont son attitude depuis – et devinez celle de qui avait eu l’autre alors ! Imaginez l’épaisseur de leurs carapaces : en lui en reparlant vous pouvez malgré vous l’obliger à y ajouter encore, mais avec de l’habileté et après avoir fait la part des choses, vous pourrez aussi les pulvériser toutes !

Il ne vous reste qu’à rendre ce lourd fardeau léger, par la force d’un entraînement, d’une exploration intérieure qui vous rendra apte à en aider d’autres et à « vous oublier » sans que cela vous coûte. Ce qui vous attriste deviendra en vous un motif de joie inénarrable. D’autres qu’eux vous en seront reconnaissants, plus tard.
Prenez votre frère : son comportement traduit un sentiment de culpabilité, et il en souffre, de ne pas vouloir/pouvoir reconnaître ses torts. Il restera prisonnier de cela et sa vie en sera diminuée tant qu’il ne s’en sera pas libéré. Même et surtout s’il ne le perçoit pas.
Vos soeurs, c'est elles qui devraient vous demander pardon et vous qui leur pardonnez d'en omettre le sens. Construisez-vous sans elles, elles le regretteront peut-être, ou pas, mais finiront plus dans le manque que vous.

C’est un grand mystère qui touche presque à la prédestination.
Reconnaissez que face à cette fermeture de leur part, cet amour que vous avez encore pour eux est inexplicable, au fond, et pourtant indestructible. Et remerciez Dieu : il n’y a rien d’autre à faire, sinon de ne pas le considérer comme une souffrance et de lui accorder plus d'importance qu'à cette conséquence qui ne vous appartient pas .
Vous avez déjà fait le plus dur, même si l’exploration intérieure a ses difficultés, aussi, elles s’accompagnent de trop de lumières nouvelles et vous avez déjà suffisamment fait preuve de capacités pour ne pas pouvoir mobiliser ce qui vous sera nécessaire.
Un jour, puis de plus en plus souvent, vous aurez l’impression qu’il n’y a plus rien à pardonner, que « tout est grâce », et vous aurez celle en plus de ne le devoir à personne : une telle liberté, une telle force n’a pas de prix.
Vous aurez aussi des moments de déprime et de « retour arrière », bien sûr, mais vous pourrez vous plonger dans l’horreur (celle-là ou une autre) et en ressortir sans séquelles, sans vous leurrer de ce qu’elle est, et la décrire, et en libérer d’autres : l’humanité a tant besoin de gens pareils ! Car ils restent rares, et pour cause...
Vous avez toute la vie devant vous et l’assistance du Saint Esprit vous est acquise. Ce qui pour d’autres seront ou seraient des épreuves insurmontables, sera pour vous un moyen de grandir, vous finirez par pouvoir jongler avec sans frémir.
Il y a déjà en vous quelque chose de cela dans votre témoignage.

Ainsi, êtes-vous conscient de la portée humoristique de cela – et de votre maîtrise du suspense, quand se lit la suite :
quas31 a écrit :
mar. 13 avr. 2021, 0:34
Alors pour être plus précis dans mon témoignage je rassure tout le monde il ne s'agit pas de mes parents.
D’autres choses peuvent se substituer à l’écriture, mais si elles ne se présentent pas elle reste toujours possible. Pour commencer, vous pouvez imaginer que vous écrivez à un tiers, moi par exemple, si cela vous est plus facile, puis vous réaliserez qu’il ne sera pas nécessaire de le donner à lire ni d’avoir une réponse pour continuer.
Je ne crois pas m’être trompé d’interprétation, mais vous le saurez. Ne pensez surtout pas que vous n’en êtes pas là ou pas capable, vous y êtes déjà et vous en vivez une étape nécessaire.
Votre handicap deviendra probablement ce sur quoi Dieu pourra s'appuyer pour vous apporter des personnes à aider, et qui nourriront votre amour pour Lui.

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par PaxetBonum » mar. 13 avr. 2021, 8:12

quas31 a écrit :
mar. 13 avr. 2021, 0:34
Néanmoins la question de comment pardonner/ se réconcilier (à cause de ma foi, reste encore en tête) Et comme certains m'ont dit, peut-être qu'il faut laisser du temps passer, qu'elles/il (et je aussi) murirons et que ça ne sera possible que plus tard.
Bonjour Quas31,

D'après ce que vous dites vous êtes disposé à accorder votre pardon à votre frère et vos sœurs si ils se montraient repentants.
Alors cessez de vous torturer vous avez accompli la démarche de pardon qui vous incombait.
Le Père du fils prodigue l'attendait sur le chemin, si le fils prodigue n'était pas revenu recevoir ce pardon, le père n'aurait rien eu à se reprocher.
Vous avez accompli votre part de la démarche semble-t-il, maintenant la balle est dans leur camp.
Déposez ce fardeau aux pieds du Seigneur et marchez libéré !

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par Fleur de Lys » mar. 13 avr. 2021, 9:54

Bonjour Quas31,
Pour mes sœurs, elles ont a mon égard juste du mépris. Elles refusent de m'inviter chez elles par honte (que penseront les voisins ?). En effet j'ai un handicap physique qui se voit. Je ne l'ai pas choisi, je suis né avec.
Cette attitude est évidement révoltante mais je trouve que vos soeurs sont très à plaindre. Nul n'est à l'abri de se voir malade un jour et que cette maladie crée un handicap, sans parler de la vieillesse à venir. Et comment feront-elles si cela leur arrivaient? À leurs maris, leurs enfants? Elles doivent être rongées par la peur!

Et vous, dans votre apparent malheur (handicap, héritage) vous avez trouvé un Trésor* que personne ne pourra vous arracher! :amoureux:
*la Foi bien sûr

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par quas31 » mar. 13 avr. 2021, 11:25

Merci à tous pour vos messages, ça me touche beaucoup.

Ce qui me surprend toujours c'est que ne pas les voir me rend serein, en paix. Quand je devais les voir j'étais mal, j'avais une "boule" au ventre. Après je me connais aussi, je suis sanguin et je sais qu'un repas de famille aurait pu partir au clash. Je pense comme beaucoup d'entre vous l'ont dit, ils ne sont pas en mesure pour l'instant de comprendre et saisir cette situation.

A moi aussi, je "rumine" et "fulmine" intérieurement dans mon coin contre eux de demander à Jésus d'avoir cette prière "Pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font".

Vous avez vraiment été éclairé Cmoi, car en effet j'écris longuement sur mon état de vie. Mon accompagnateur spirituel m'engage même à continuer à le faire. C'est une vraie quête intérieure, sur moi, ma foi, mes doutes, mes failles mais aussi sur ma famille. J'en fais un "roman" (roman de fantasy) où Dieu (et je le prie pour cela) ait une place centrale aussi dedans comme il en a une dans ma vie. A l'occasion si ça peut intéresser, je pourrais faire un "post" avec des extraits de celui ci.

Je suis en train de le finir, sera t-il publié ? Trouverais-je un éditeur ? Ou restera t-il dans le fond d'un tiroir ? Je verrai bien le moment venu et Dieu saura m'éclairer sur ce sujet.

Marie2964
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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par Marie2964 » mar. 13 avr. 2021, 12:37

Bonjour Quas31,

J'ai hésité avant de répondre puisque je n'ai pas assez de sagesse en ce domaine pour vous apporter quoi que ce soit. Je souhaitais simplement vous apporter mon soutien et vous dire que je comprends vos interrogations car je suis moi-même dans l'hésitation: dois-je pardonner? Comment pardonner? Dois-je au contraire maintenir la situation telle quelle? Suis-je indifférente? Que faire?

J'aimerais me présenter devant Dieu le jour venu sans colère ni rancune envers ma famille mais... mais c'est difficile. Je crois que pour pouvoir amorcer le chemin du pardon, il faut être au clair avec soi-même or je ne le suis pas.

De haine, je n'en ai pas et n'en ai jamais eu. C'est vain, stérile. De colère certainement.

Bref, tout ça pour vous dire que votre témoignage me touche tout particulièrement.

Bonne continuation et merci aux contributeurs du fil. ;) :)

Marie.

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par quas31 » mar. 13 avr. 2021, 19:05

Marie2964 a écrit :
mar. 13 avr. 2021, 12:37
Bonjour Quas31,

J'ai hésité avant de répondre puisque je n'ai pas assez de sagesse en ce domaine pour vous apporter quoi que ce soit. Je souhaitais simplement vous apporter mon soutien et vous dire que je comprends vos interrogations car je suis moi-même dans l'hésitation: dois-je pardonner? Comment pardonner? Dois-je au contraire maintenir la situation telle quelle? Suis-je indifférente? Que faire?

J'aimerais me présenter devant Dieu le jour venu sans colère ni rancune envers ma famille mais... mais c'est difficile. Je crois que pour pouvoir amorcer le chemin du pardon, il faut être au clair avec soi-même or je ne le suis pas.

De haine, je n'en ai pas et n'en ai jamais eu. C'est vain, stérile. De colère certainement.

Bref, tout ça pour vous dire que votre témoignage me touche tout particulièrement.

Bonne continuation et merci aux contributeurs du fil. ;) :)

Marie.
Merci beaucoup Marie. C'est vrai que longtemps je me suis posé la question de ce qui relevait de la colère et de ce qui relevait de la haine. Car comme vous, la question de me présenter devant Dieu est une vraie question aussi. Ne nous dit-il pas, "Si tu es en colère contre ton frère, dépose d'abord là ton offrande et va te réconcilier avec ton frère."

Mais les contributions de chacun m'ont éclairé, apaisé un peu plus aussi. Et personne ne peut préjuger (si ce n'est Dieu seul) de ce que tu as vécu avec ta famille.

Lui seul est dans ce secret qui je pense pourra nous inonder de sa miséricorde car je pense qu'il pourra comprendre. Moi je pense qu'il verra que j'ai tenté au début, essayé, peut-être même fait semblant de (pour ne pas faire de vague) mais qu'au final je n'ai pas pu. Si cela vous rassure, un autre verset dit de secouer la poussière de ses sandales et de s'en aller (Matthieu 10:14).

Je pense que la paix comme le pardon ne peut pas s'imposer si de l'autre côté ils n'en veulent pas. Après c'est de travailler le pardon en nous même (c'est ce que j'essaie de faire) pour que si le jour venu ils reviennent, je puisse et j'ai la force de leur ouvrir encore la porte (dit comme ça parait simple à vivre, intérieurement c'est beaucoup plus difficile).

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Re: Colère, haine et pardon ?

Message non lu par Marie2964 » mer. 14 avr. 2021, 10:45

Bonjour Quas31,

Votre sagesse vous honore et je vais tâcher de suivre votre voie.

Pour ma part j'ignore si la réconciliation est possible mais je veux bien essayer de pardonner. Il y a du travail, le chemin est encore long! :/

N'hésitez pas à nous donner des nouvelles...

Marie.

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