Le service

[Ombiace]

Bonsoir,
Le plus grand, nous a dit Jésus, est celui qui se fait serviteur de tous

Selon vous, svp, Jésus aurait-il privilégié :

1. d'apporter à des apôtres "empotés" (non talentueux) le savoir faire pour laver les pieds d'autres disciples, quitte pour cela à prendre beaucoup de temps, et ceci de manière à améliorer leurs cadences,

ou plutôt
2. de donner des serviettes mouillées trempées à des apôtres "doués" (talentueux) pour eux sécher les pieds des disciples, histoire de ralentir leurs cadences,

et ceci,
à supposer bien sûr que le différentiel (non talentueux/talentueux) soit un problème à ses yeux ?

[Jean-Mic]

Arrêtez donc de vous torturer l'esprit en cherchant midi à quatorze heures ! Vos deux suggestions n'ont aucun sens. Revenez simplement au texte !

Jésus lave les pieds ! En temps habituel, c'est le rôle d'un serviteur (chez les Juifs) ou d'un esclave (chez les Grecs et les Romains). Et c'est au maître de maison de veiller à ce que ce soit fait, d'avoir toujours un serviteur disponible pour les arrivants. Évidemment, dans les familles moins aisées, qui n'ont pas de serviteur à leur service, ce sera le rôle d'un membre de la famille (de préférence une femme ou l'un des plus jeunes).
Jésus renverse les rôles. C'est lui, le maître, qui lave les pieds. Au lieu d'envoyer les serviteurs (qu'il n'a pas), ce maître-là s'agenouille et se met lui-même à cette basse tâche. Puis il explique le sens de ce geste : "Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous." (Jn 13,12-15). Puis il conclut : "Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites." (v.17).

En lavant les pieds des invités, Jésus fait bien plus qu'un banal geste d'hygiène. Il se fait lui-même le serviteur de tous, et invite ceux qui veulent le suivre à se faire serviteurs à leur tour, ... et pas seulement en lavant les pieds ! mais en aimant, en annonçant la Bonne Nouvelle, en se faisant charitables, ...
La finale "Sachant cela, heureux êtes-vous, si vous le faites." fait le pendant de la finale de l'institution de l'Eucharistie "faites cela en mémoire de moi" (1Co 11,24b et 1Co 11,25b).

Notez que Luc place juste après l'institution de l'Eucharistie la question des disciples sur qui est le plus grand. Et la réponse de Jésus est similaire (un peu plus détaillée) à la conclusion qu'il donne au lavement des pieds : "[Les disciples] en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand ? Mais [Jésus] leur dit : « Les rois des nations les commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert."

Pardonnez-moi d'être direct, mais, franchement, laissez tomber vos images de serviettes mouillées et de torchons sales. Elles n'ont aucun intérêt.

[Fleur de Lys]

Oh si! C'est drôle!

Ok je sors --->. ..

[Ombiace]

Merci de votre réponse, cher Jean Mic,

Pardonnez-moi d'être direct, mais, franchement, laissez tomber vos images de serviettes mouillées et de torchons sales. Elles n'ont aucun intérêt.

Vous êtes tout excusé

Vos deux suggestions n'ont aucun sens

Manifestement Fleur de Lys (Bonjour chère Fleur de Lys) leur a cependant trouvé un certain sens de l'humour

Oh si! C'est drôle!
Ok je sors --->. ..

, ce à quoi je ne m'attendais pas, car ma question était sérieuse.

Cependant, sans vouloir vous offenser, si ma question ne vous inspire pas, je vois peu de constructivité à le faire savoir.
Si ma question est sans intérêt, en effet, elle demeurera sans réponse.
Si quelqu'un en revanche a la sensibilité pour y percevoir de l'intérêt constructif, alors ce sera constructif

[Fleur de Lys]

Bonjour Ombiace
Et bonne année à vous ,
Je vous remercie de ne pas vous être fâché contre moi et mon fou rire . Mais c'est drôle d'imaginer la scène pleine de détails assez cocasses. Vous aimez couper les cheveux en quatre.

Pour vous répondre, Jésus a - me semble-t-il - choisi des hommes assez "normaux"* comme apôtres. Ni spécialement empotés mais pas plus doués que la moyenne.
Mais son but n'est-il pas d'aider l'Homme à s'élever plutôt que de ralentir ses capacités? Donc pourquoi donner des serviettes mouillées pour rendre la tâche plus compliquée à des personnes trop douées? Jésus devait avoir beaucoup de patience et de bienveillance. Donc je vote pour la proposition 1.

Sauf qu'il ne s'agit pas "d'améliorer leur cadence"!!! mais de leur faire passer un message que rappelle très justement Jean-Mic!
Cette amusante réflexion risque donc de nous éloigner du sens de ce passage qui est au coeur du christianisme: le Roi se fait Serviteur, le Dieu Eternel se fait petit enfant dans une crèche...

*"normaux": en fait je ne me suis jamais posé cette question avant: à quelle classe sociale appartenait les apôtres?

[Cinci]

Ombiace,

On voit mal ce que vous cherchez à prime abord, et puis ce à quoi votre questionnement devrait permettre d'aboutir potentiellement dans un sens ou l'autre. En un mot, vous semblez y pratiquer le coupage de cheveux en quatre, et pour déboucher sur rien de tellement utile ou pertinent. C'est l'impression produite par le message en l'état.



La situation c'est que Jésus reproche aux autorités du temple de Jérusalem, dans le fond, de «ne pas entrer dans le royaume et même d'empêcher d'entrer ceux qui le désirent». C'est grave comme accusation !

Elles se révèlent, ces autorités, comme inutiles dans la fonction essentielle qui aurait censé être la leur. Elles tiendraient éloignés les clients, les jettent dehors. Il serait encore, là-dedans, comme des chirurgiens dentistes inutiles, très forts pour obliger ceux qui les consultent à bien cirer leurs propres souliers avant de passer à leur cabinet, porter une tenue décente, respecter mille règles de politesse. Mais pour au final refuser de se salir les mains à traiter des dentitions avariées, mais bien plutôt prendre le cachet de leurs visiteurs pour s'offrir, eux, des traitements d'enjolivement de leur propre râtelier. C'est le malade au service du médecin. La raison d'être du malade qui serait prioritairement d'honorer le médecin, pour mieux placer ce dernier sur un piedestal inaccessible. Un pervertissement des rapports.

Le rapport juste serait plutôt que, celui qui dispose bien d'une faculté plus grande (sa force, ses connaissances, sa richesse, sa fonction tel un général dans l'armée envers ses subordonnés ...), dispose bien de ce «capital» pour le mettre au service de ceux qui ont besoin, qui sont demandeurs, qui réclament. Le général serait supposé veiller sur ses troupes, assurer leur confort, les soins nécessaires. Ce ne sont pas les subordonnés dans le commandement qui devraient s'occuper de fournir les besoins du général, se sacrifier eux-mêmes pour édifier un palace cinq étoiles au chef.

La tendance malicieuse dans le monde est de pervertir le rapport juste au profit du plus fort : le président du pays, le ministre, les membres du conseil de l'entreprise, l'actionnaire principal de la banque, etc.

Il ne doit pas en être ainsi avec les disciples du Christ. Ainsi, tels des enfants au service des parents ou tuteurs, comme dans le roman d'Hugo Les Misérables, avec Cosette enfant qui soit servir les intérêts matériels du couple Thénardier et à son propre détriment à elle à tous les points de vue (moral, spirituel, matériel, affectif, sanitaire, alimentaire, éducationnel ...) Les parents indignes ...

[Ombiace]

Bonjour Ombiace
Et bonne année à vous ,

Merci Fleur de Lys, à vous et aux vôtres de même

c'est drôle d'imaginer la scène pleine de détails assez cocasses. Vous aimez couper les cheveux en quatre.

Je ris avec vous de mon imaginaire débridé

Mais son but n'est-il pas d'aider l'Homme à s'élever plutôt que de ralentir ses capacités? Donc pourquoi donner des serviettes mouillées pour rendre la tâche plus compliquée à des personnes trop douées? Jésus devait avoir beaucoup de patience et de bienveillance. Donc je vote pour la proposition 1.

Merci de vous prêter au suffrage. C'est aussi l'idée que je me fais du développement chrétien
Un peu d'explication sur la raison de tous ces cheveux coupés en quatre ne fera pas de mal, milles excuses.
Ailleurs, en Mc 9,

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

le service est aussi à l'honneur
Mais qu'arrive -t-il si tout le monde veut servir tout le monde?
Je trouve que c'est une question de fond, que le jury délibérant sur la prestation des romains, dans Astérix aux jeux olympiques, n'est peut être pas le seul à se poser. Ce jury voit en effet tous les participants romains arriver simultanément à l'arrivée de la course, et ils se demandent comment placer tout le monde sur l'étroit podium.

Si tous le monde est le plus serviable, alors il n'y a plus de hiérarchie.
Tout le monde pourrait être premier ex aequo.

Mais si c'est là le but recherché par le christianisme, cela ne justifie-t-il pas de recourir à la solution (2) de mon premier message ? (qui pour moi et peut-être vous n'est pas une solution chrétienne)
Ce serait, j'imagine, justifier une philosophie du sabotage au nom de l'intégration sociale, et je me demande au passage dans quelle mesure ce souci n'est pas à l'origine de certains systèmes politiques

L'objet de ce fil doit à présent apparaître plus clairement, je m'excuse encore de me faire énigmatique parfois

Cette amusante réflexion risque donc de nous éloigner du sens de ce passage qui est au coeur du christianisme: le Roi se fait Serviteur, le Dieu Eternel se fait petit enfant dans une crèche...

Exact, mon amusante réflexion est un corollaire de ce passage des évangiles qui me soucie depuis longtemps

[Ombiace]

Ombiace,

On voit mal ce que vous cherchez à prime abord, et puis ce à quoi votre questionnement devrait permettre d'aboutir potentiellement dans un sens ou l'autre. En un mot, vous semblez y pratiquer le coupage de cheveux en quatre, et pour déboucher sur rien de tellement utile ou pertinent. C'est l'impression produite par le message en l'état.



La situation c'est que Jésus reproche aux autorités du temple de Jérusalem, dans le fond, de «ne pas entrer dans le royaume et même d'empêcher d'entrer ceux qui le désirent». C'est grave comme accusation !

Elles se révèlent, ces autorités, comme inutiles dans la fonction essentielle qui aurait censé être la leur. Elles tiendraient éloignés les clients, les jettent dehors. Il serait encore, là-dedans, comme des chirurgiens dentistes inutiles, très forts pour obliger ceux qui les consultent à bien cirer leurs propres souliers avant de passer à leur cabinet, porter une tenue décente, respecter mille règles de politesse. Mais pour au final refuser de se salir les mains à traiter des dentitions avariées, mais bien plutôt prendre le cachet de leurs visiteurs pour s'offrir, eux, des traitements d'enjolivement de leur propre râtelier. C'est le malade au service du médecin. La raison d'être du malade qui serait prioritairement d'honorer le médecin, pour mieux placer ce dernier sur un piedestal inaccessible. Un pervertissement des rapports.

Le rapport juste serait plutôt que, celui qui dispose bien d'une faculté plus grande (sa force, ses connaissances, sa richesse, sa fonction tel un général dans l'armée envers ses subordonnés ...), dispose bien de ce «capital» pour le mettre au service de ceux qui ont besoin, qui sont demandeurs, qui réclament. Le général serait supposé veiller sur ses troupes, assurer leur confort, les soins nécessaires. Ce ne sont pas les subordonnés dans le commandement qui devraient s'occuper de fournir les besoins du général, se sacrifier eux-mêmes pour édifier un palace cinq étoiles au chef.

La tendance malicieuse dans le monde est de pervertir le rapport juste au profit du plus fort : le président du pays, le ministre, les membres du conseil de l'entreprise, l'actionnaire principal de la banque, etc.

Il ne doit pas en être ainsi avec les disciples du Christ. Ainsi, tels des enfants au service des parents ou tuteurs, comme dans le roman d'Hugo Les Misérables, avec Cosette enfant qui soit servir les intérêts matériels du couple Thénardier et à son propre détriment à elle à tous les points de vue (moral, spirituel, matériel, affectif, sanitaire, alimentaire, éducationnel ...) Les parents indignes ...

Bonjour Cinci, meilleurs voeux
Je vois que vous avez compris la même chose que moi concernant le lavement des pieds. Arrivé à saturation de services, n'y verriez-vous pas vous aussi les inconvénients que je décris précédemment à Fleur de Lys, svp ?