Niveau de langue des petits : à diffuser

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MB
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Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

Message non lu par MB » lun. 10 déc. 2012, 21:52

Chère Salésienne,

Je suis content de votre réponse (car vous me comprenez, snif ! ) et aussi peiné, car ce que vous décrivez n'est autre que la réalité.
Le vrai changement, c'est l'attitude des parents. Je ne parle pas d'un point de vue "social" (la plupart des enfants n'ont pas de parents chômeurs, pédophiles ou alcooliques), ni "moral". Mais d'un point de vue limité à la seule attitude :
- est-ce qu'on se met systématiquement contre les enseignants ?
- est-ce qu'on se refuse à punir ses enfants si nécessaire ?
- est-ce qu'on leur fait comprendre que l'école et la culture sont importantes, y compris pour des domaines qui n'ont rien à voir ?

C'est eux qui font la vraie différence. Dans les milieux auxquels j'ai affaire, nombre de ces parents, tout simplement, s'en foutent. Et en cas de problème, ils plongent tout de suite dans la mythologie du prof feignant ou arbitraire.
Ajoutez à cela l'absence complète de surveillance des enfants par leurs parents, les consoles et les cadeaux à gogo, etc. et tout y est. Ajoutez que l'hédonisme, qui il y a 80 ans était réservé aux milieux cultivés et formés, touche désormais les humbles eux aussi ; sauf que c'est une sorte d'hédonisme cheap, à base de portables, d'émissions de télé, et surtout d'avoir envie de "tout, tout de suite" (qu'il s'agisse de ketchup à table ; de réponse à une question posée les pieds dans le plat, dans le cours ; de prise de parole intempestive ; etc.), qui ne fait que les enfoncer dans leur humble condition. Il est vrai que cela touche aussi tous les milieux... Mais l'hédonisme des riches (plages de rêve, champagne, etc.) au moins, leur donne une idée de la beauté des choses, donc il conserve un minimum d'aspects formateurs... Alors que celui-là...
Cela me fait penser à une amie indienne, qui vient en France comme assistante d'anglais. Elle débarque d'un pays où les élèves touchent le pied de leur professeur pour le saluer en signe de respect, et arrive dans la banlieue pavillonnaire parisienne... hum. Elle est scandalisée du comportement de ces adolescents qui montrent que l'école ne sert à rien pour eux, et compare avec le comportement des jeunes de son pays, qui eux, ainsi que leurs parents, n'ont pas tout à fait la même attitude...


Amicalement
MB

Isabelle47
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Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

Message non lu par Isabelle47 » lun. 10 déc. 2012, 22:30

Il est évident que le milieu familial et l'attitude des parents, face à la culture et l'enseignement, jouent un rôle essentiel mais pas forcément déterminant.
Certains enfants réagissent en s'opposant à leur milieu familial. :boxe:
Pour l'anecdote, chez moi, il y a des livres dans toutes les pièces de la maison et le respect de l'éducation et de la culture ;). Sur cinq enfants, quatre ont suivi une formation intello et ont des professions dans l'enseignement et la recherche scientifique, tandis qu'une, la plus jeune (la plus gâtée?) amoureuse des chevaux depuis son plus jeune âge, est cavalière professionnelle et éleveuse, choisissant ainsi sa voie toute personnelle en même temps qu'une vie assez rude!
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

Message non lu par salésienne05 » lun. 10 déc. 2012, 23:53

Chère Isabelle,

Il ne s'agit pas de faire des enfants intello, mais des enfants bien dans leurs pompes avec des valeurs et si possible une vie intérieure riche. Malgré la bonne volonté des parents, les enfants sont ce qu'ils sont, ils ont leurs propres capacités, leurs propres centres d'intérêt, leur propre vision des choses.

Il ne faut pas croire que les enfants d'aujourd'hui soient pires que ceux d'hier. D'une part, ce serait oublier que lorsque certaines personnes pensent à un "âge d'or" de l'école, ils parlent d'un temps où seulement 20% des élèves allaient au lycée.

Certains ne seront jamais forts en histoire (la discipline que j'enseignais en collège et en TD à la fac), ou en littérature, mais dans le cas d'un simple "recopiage de texte", ce qui est grave, ce n'est pas tant les fautes d'orthographe que la négligence, que le je-m'en-foutisme affiché, cautionnés par les parents (par omission souvent).

J'ai abandonné l'idée d'avoir des enfants littéraires... mais au moins qu'ils aient des rêves, qu'ils aient des désirs qui les fassent se mouvoir, qu'ils aient la volonté d'avancer, et qu'ils puissent surtout, le cas échéant, se regarder dans une glace sans avoir honte de leurs actes. Mes fils, surtout mon aîné, se sentent toujours en décalage par rapport aux autres et en souffrent énormément. Ce n'est pas la foi qui pose problème mais bien un mode de vie éthique librement assumé. Quand mon fils aîné revient tout heureux des vacances à la ferme chez mes beaux-parents, ou de quelques jours passés à Paris en ma compagnie à sillonner la cité des sciences (mon fils m'a obligée à y retourner 3 jours de suite car il voulait voir toutes les expos, y compris celles pour adultes... Versailles, ce sera pour une autre fois :roule: ), les autres le regardent de haut car, chaque année, ses camarades de classe partent 4/5 jours à Disneyland. Sur une classe de 20 enfants, 11 sont partis à Disneyland pour les vacances de Toussaint :( . Je n'ai rien en soi contre Disneyland : nous y avons emmené nos enfants également pour fêter la fin de la leucémie de notre second. Mais bon, de là à en faire la destination annuelle et obligatoire... Et quand mes enfants disent qu'ils n'ont pas la télé, ils passent pour des hommes des cavernes !

Mon fils aîné commence à savoir répondre naturellement aux autres mais je sens qu'il doit prendre sur lui. La lutte contre la société d'hyper-consommation et de loisir est permanente.

Je trouve formidable pour votre fille d'avoir fait le choix qu'elle a fait, mais ça demande certainement de la rigueur, du travail, de la persévérance. Et vous êtes forcément de bons parents puisqu'elle a pu faire le choix de ce qu'elle aimait.

Fraternellement.

Cécile

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Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

Message non lu par pimpampoum » mar. 11 déc. 2012, 0:35

Bonjour,

Personnellement, je vous crois totalement.
Déjà dans mon collège de ZEP (loin d'être le pire, plutôt dans une ville moyenne calme) il y a une douzaine d'années, quand notre prof d'histoire nous donnait un document en nous demandant...

*suspens*

... quel est l'auteur de ce document ?
Il fallait 20 minutes pour que quelqu'un lui réponde, alors que le nom de l'auteur était écrit... juste en bas du document en fait (en classe de 3ème :mal: ).

Voilà. Donc ce que vous racontez... c'est logique, et désolée d'être pessimiste, je ne vois pas pourquoi ça s'arrangerait au fil des années.
Bonne soirée Dieu vous garde !

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Toto
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Re: Niveau de langue des petits : à diffuser

Message non lu par Toto » mar. 11 déc. 2012, 21:27

Personnellement, j'étais bon en dictée et mauvais en copie ; la copie m'assommait parce que je n'en voyais pas l'intérêt, et donc je bâclais cela à toute vitesse, tandis que pour une dictée, je m'appliquais.

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