C'est quoi être féministe et catholique

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JeremyTheBoos
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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par JeremyTheBoos » sam. 15 mai 2021, 14:05

Une femme catholique elle met des robes (pas au dessus du genoux), elle se tait quand son mari parle et bien sûr son corps ne lui appartient plus ! (le don des corps, si cher au Patriarcat).

:coeur:

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Dernière modification par JeremyTheBoos le sam. 15 mai 2021, 17:22, modifié 5 fois.

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Fée Violine
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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Fée Violine » sam. 15 mai 2021, 14:10

JeremyTheBoos a écrit :
sam. 15 mai 2021, 14:05

Une femme catholique elle met des robes (pas au dessus du genou), elle se tait quand son mari parle et bien sûr son corps ne lui appartient plus !
Remarquez que selon saint Paul, c'est la même chose pour les hommes : leur corps appartient à leur femme.

Cinci
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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Cinci » sam. 15 mai 2021, 18:25

Fée Violine :
Quand je disais que féminisme et catholicisme vont bien ensemble (en tout cas, beaucoup mieux que féminisme et islam comme le suggérait Cinci !

Il n'y a rien de plus contraire à l'islam que le féminisme. Mais des féministes de gauche trouvent le moyen de militer en faveur de l'invasion migratoire musulmane, en faveur de notre adaptation à nous et pour que les femmes musulmanes puissent porter le voile, etc. C'est ce que j'ai dis. Ces féministes travaillent "objectivement" du même côté que les imams, et parce qu'elles sont tenues par leur idéologie révolutionnaire/réformatrice («l'égalité pour tous !», «combattons le racisme !», «liberté pour les exclus, rééduquons l'homme Blanc fasciste colonialiste trop privilégié», etc.)

Je disais que le mouvement pouvait se scinder avec des féministes laïcistes et ennemies des religions par principe et donc de l'islam aussi, d'autres se spécialisant plutôt dans l'aide aux femmes musulmanes victimes, avec pour conséquence cette réclamation que nous nous devrions nous adapter afin de faciliter la vie à ces femmes (leur culture, leur religion par la même occasion). Mais dans tous les cas : c'est pour démolir des façons de faire à nous et qui seraient plus anciennes, traditionnelles, un mode de fonctionnement jugé trop exclusif-discriminant.

Dans tous les cas, le féminisme met l'épaule à la roue pour combattre le nationalisme, la patrie, le conservatisme social, la religion chrétienne en particulier ("les intégristes").

Que ce soit les 363 salopes de l'ère post-68 ou que ce soit les femens ou que ce soit des Clémentine Autain ou de bonnes bourgeoise très respectables à la Françoise David de chez nous (bon chic bon genre) : tous vont placer comme article prioritaire à l'agenda la révolution sociétale, la déconstruction progressiste en faveur d'une nouvelle société humaniste (sans Dieu idéalement; pas celui «Révélé» que nous connaissons en tout cas)

Le féminisme représente comme une aile militante d'une sorte de libéralisme plus ou moins utopique. On pourrait les regrouper sous le grand chapeau du libéralisme. L'utopie pour une Anne Soupa va prendre la forme de ses réclamations d'une ouverture du sacerdoce pour les femmes. Toutes les féministes salueraient comme un «bon pas en avant» le sacre d'une femme comme évêque dans l'Église catholique. Ça, on peut en être certain.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Jean-Mic » sam. 15 mai 2021, 18:58

JeremyTheBoos a écrit :
sam. 15 mai 2021, 14:05
Une femme catholique elle met des robes (pas au dessus du genoux), elle se tait quand son mari parle et bien sûr son corps ne lui appartient plus ! (le don des corps, si cher au Patriarcat).
Vous êtes sérieux ??? :-@
Rassurez-moi ! Vous êtes célibataire pour écrire des bêtises pareilles ? Si oui, ne vous demandez plus pourquoi ! Sinon, je plains votre femme !

Le mariage, c'est bien autre chose que d'imposer le silence à son épouse :non: !
Et respecter son épouse, c'est commencer par respecter son corps sans en faire sa chose, sa propriété.
Si vous saviez ce qu'est le don des corps dans l'étreinte des époux, vous sauriez que cela ne peut pas s'imposer à l'autre :bise: !
D'ailleurs si l'abus du corps de son conjoint est un péché au regard de Dieu :diable: , il est aussi un crime puni par la loi dans de nombreux pays :flic: .
signé : J..., époux heureux et comblé de M... depuis 32 ans déjà :wub2: .
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Cinci » sam. 15 mai 2021, 19:43

Clarifions ...

Le féminisme est essentiellement adversaire des religions patriarcales sorties du Proche ou du Moyen-Orient. Le féminisme est irréductiblement contre le catholicisme classique (contre Pie IX, contre Pie X, etc.) et absolument contre l'islam des ayatollahs, des mollahs, des talibans, des Frères musulmans, etc. Contre !

Sauf que le «grand combat» de la gauche libérale révolutionnaire en Occident (dont le féminisme) est d'abord et avant tout un combat contre le catholicisme et même jusqu'à devoir abattre le fantôme de celui-ci. Parce que les militants occidentaux se sentent personnellement visé(e)s par le catholicisme, non par l'islam dans un premier temps.


Les féministes peuvent se diviser entre elles, mais quant à la tactique qui seraient préférable d'employer, et ce, afin d'en arriver ultimement à ce que tout le monde puisse penser comme elles. Les unes vont dire qu'il serait mieux d'affronter le monstre tout de suite avec des lois qui ont des dents et pour faire pièce aux islamistes intégristes. Les autres vont dire qu'il vaudrait mieux tabler sur la patience, l'intégration, le pouvoir de séduction du modèle occidental libéral. Le gauchisme va préférer cette dernière voie.

Mais quoi qu'il en soit : personne là-dedans ne raffole des «intégristes» religieux. Si les libéraux sont compatibles avec le catholicisme, il faudra tout de suite corriger pour parler d'un catholicisme libéral. Nuance ! Ces même libéraux rêvent de s'entendre avec un islam des Lumières, un truc de rêve qui n'a jamais existé et que personne n'a jamais vu.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Thurar » sam. 15 mai 2021, 21:28

Bonsoir,
D'ailleurs si l'abus du corps de son conjoint est un péché au regard de Dieu :diable: , il est aussi un crime puni par la loi dans de nombreux pays
Ce qu'on appelle le ''viol conjugal'' n'est qu'une invention récente, il me semble. Avoir des rapports avec son conjoint est un devoir, dans le catholicisme (le devoir conjugal), et la femme n'a pas le droit de se refuser à son mari. Ni l'inverse, d'ailleurs (enfin, nous les hommes, c'est rare que nous ne soyons pas d'accord... )

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Thurar » sam. 15 mai 2021, 23:53

La société patriarcale a résisté, pas en tant que chrétienne, mais en tant que dirigée par les hommes.
D'abord, les hommes ne sont pas une catégorie sociale : une femme riche a plus de pouvoir qu'un homme pauvre. La Montespan avait sûrement plus de pouvoir qu'un paysan, sous l'Ancien régime.

Ensuite, le féminisme est une idéologie masculine. Les premiers théoriciens du féminisme sont des hommes : Edward Bernays notamment (le neveu de Sigmund Freud, auteur du célèbre Propaganda, un essai où il explique comment manipuler les foules). Pour vous donner une idée, c'est lui qui a incité les femmes à fumer, pour permettre à l'industrie du tabac de doubler ses bénéfices... ce qu'il appelait les ''torches de la liberté''...
sa définition on ne peut plus explicite de la cigarette, incarnera d’ailleurs un de ses premiers succès en terme de communication/manipulation des masses. Son idée, convaincre les femmes américaines que fumer est un acte glamour et libérateur. Glamour, car jusqu’à cette époque, fumer était chez les femmes associé à la prostitution. Libérateur, car cette démarche de « féminisation » de la consommation du tabac intervient seulement quelques années après que les femmes aient accédé au droit de vote. Fumer devenait synonyme de liberté.
https://toutesceschoses.wordpress.com/2 ... a-liberte/

Le diable se ''déguise en ange de lumière'' comme vous le savez, il se cache toujours derrière de grandes idées humanistes pour accomplir ses desseins... Il fallait donc produire une idéologie pour détruire la famille ''patriarcale'' classique, qui était encore un frein à la logique libérale : alors le féminisme.
Mais la plupart des femmes n'ont rien demandé, et au fond, qu'est-ce qu'elles y ont gagné ? Le droit d'aller travailler dans des boulots du tertiaire ? (alors qu'autrefois, une famille pouvait vivre des revenus du mari)

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par ademimo » dim. 16 mai 2021, 1:26

Cinci a écrit :
sam. 15 mai 2021, 12:37

La Sainte Vierge = l'oubli de soi, la dépendance d'un autre, l'effacement, la soumission à l'ordre divin, la chasteté, la virginité, l'humilité, la collaboration hors la rivalité, l'acceptation de souffrances rédemptrices, etc.
Bonjour Cinci,
C'est souvent ainsi que l'on présente la Vierge Marie.

Mais :
- à l'ange qui lui annonce sa grossesse future, elle répond : "comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d'homme" (alors qu'elle est mariée à Joseph)
- abandonnant son foyer (et donc Joseph son mari), elle part rendre visite à sa cousine Élisabeth dans les montagnes de Judée
- elle ne s'inquiète pas de l'absence de son fils de douze ans pendant une journée entière en revenant de Jérusalem
- elle réprimande son fils lorsqu'elle le retrouve au Temple, en disant "Votre père et moi vous cherchions et étions dans l’affliction" (elle parle à la place de Joseph),
- aux noces de Cana, elle ordonne aux serviteurs d’obéir à son fils
- Pendant que le Christ prêche, elle vient le chercher avec ses "frères". Et on sait que ses proches cherchaient à le ramener à la maison, pensant qu'il avait perdu la raison.

Au vu de tous ces éléments, j'ai plutôt l'impression d'une femme assez forte qui ne se laisse pas impressionner.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par cmoi » dim. 16 mai 2021, 12:26

Je suis d'accord avec Ademimo sur le fond et sur ses exemples, qui pourraient être creusés, sauf sur celui-ci
ademimo a écrit :
dim. 16 mai 2021, 1:26
- elle ne s'inquiète pas de l'absence de son fils de douze ans pendant une journée entière en revenant de Jérusalem
- Car à l'époque, il y avait des groupes de marche tenant compte de leurs allures et préoccupations (les hommes et les femmes séparés, notamment, et chacun pouvait penser qu'il était avec l'autre groupe) et il est au fond normal qu'ils ne s'en soient inquiétés que le soir en ne le voyant pas arriver avec "son groupe des fils" (version de la peshitta).
En revanche, comment Jésus a-t-il pu leur faire faux bond en sachant qu'il ne les avait pas prévenus (sans doute en décida-t--il trop tard pour le pouvoir) et qu'ils s'en inquiéteraient, en seraient retardés, etc. voilà ce qu'il nous faut concilier avec un comportement de fils, par définition parfait !


Sur le sujet du féminisme, puisque tel est le thème ici, je crois qu'il faut éviter les amalgames : la lutte pour un salaire égal à service et compétence égaux, pour une dignité égale, pour la liberté de choix, professionnels ou personnels, droits de vote, accès à certaines libertés, etc. n'a rien à voir avec la prêtrise pour les femmes qui ne peut être qu'une revendication de non-croyante, au même titre que la dépénalisation spirituelle de l'homosexualité.

Comme l'a signalé Prodigal, l'Eglise ne peut qu'aller dans le sens de ce qui ne dépasse pas la mesure de justice, mais la comble ou la remplit. C'est le cas d'un certain féminisme, pas de tout le féminisme.

En revanche, pour ce qui touche à la foi, elle est la gardienne d'une règle dont elle n'est pas à l'origine et qui ne doit pas être traitée en des termes qui donnent prise à un tel courant. Penser qu'il s'agit d'un courant contraire au féminisme qui a provoqué une croyance déviante, est possible, à condition de ne pas s'y forcer et d'y réfléchir sans parti pris, sans donner une réponse qui sera d'office contraire et ne présentera au fond aucun autre argument.
Les textes de St Paul qui peuvent être interprétés aujourd'hui comme du machisme, ne tiennent pas compte des moeurs alors en vigueur. Etc.

La contraception et l'avortement eux-mêmes sont des sujets qui devraient être traités en dehors de cette vision sexiste, où parfois se scie la branche sur laquelle on s'assoit : est-ce la femme qui en est libérée, ou l'homme ? Selon quelle morale ?

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Cinci » dim. 16 mai 2021, 13:06

Bonjour,

Le type de personnalité de la Sainte Vierge (je ne le connais pas, je n'en parle pas) ne change rien à ce que j'ai pu écrire, ademimo.

Vous prendriez des soeurs cloîtrées ou des moines. Vous seriez d'accord pour dire qu'ils n'ont pas tous la même personnalité. Ça ne fait rien que tous seront soumis à la règle de l'ordre. Il leur faudra tous être chastes, ni chercher à se mettre en avant ni rechercher une autonomie pouvant contrarier le monastère, le couvent, le père abbé ou la mère supérieure, etc.

Or si on parle du féminisme alors le féminisme vient faire voler en éclat toutes ces «belles valeurs» qui seront prônées dans le monastère comme dans le couvent, comme au Saint-Office, comme à la Curie à Rome, comme dans les manuels de bienséance de 1950, comme dans les pensionnats tenus par les bonnes soeurs, comme dans les associations pieuses.

On ne me ferait pas croire que Simone de Beauvoir aurait pu participer d'une idéologie compatible avec les idéaux religieux du pape Pie XII.

La Sainte Vierge aurait eu le type de personnalité qu'on voudra, je n'imagine pas que sa personnalité aurait pu faire d'elle une rebelle aux traditions religieuses de son peuple, une promotrice du divorce, une championne du contrôle des naissances, de la libre-pensée ou de la libération des femmes via l'expression du concubinage et une sexualité "plus épanouie" ( lire : "faire sauter le vieux conditionnement", donner libre cours à la vie fantasmatique, changer d'amant comme on change de chemise si nécessaire, pratiquer le nudisme, le sexe en groupe, les échanges entre partenaires du même sexe).

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par cmoi » dim. 16 mai 2021, 13:40

En tant que mouvement social se donnant pour but de lutter contre certaines formes d’abus de pouvoir, le féminisme ne peut qu’être approuvé par le catholicisme.
Mais en ce qu’il s’est approprié certaines valeurs athées pour défendre la position des femmes, ce mouvement n’est plus qu’un sous-mouvement, une excroissance de l’athéisme - plus que du féminisme.

Dès lors que pour lutter contre ces abus, ce mouvement entend proposer un contre-pouvoir, il devient potentiellement aussi dangereux que ce qu’il combat et sujet à la critique catholique, dont la morale est au contraire de se mettre au service des autres.
En ce que ce mouvement considère que c’est parce que les femmes appliquèrent cette morale du service, un peu contraintes et forcées, qu’elles furent exploitées et victimes d’injustices, il se trompe de combat s’il en conclut que cette morale est erronée et fausse, ce qui semble souvent le cas et le fait s’opposer au christianisme.
Car le diagnostic devrait être que c’est parce que les hommes n’appliquèrent pas cette morale et le remède, de la leur donner. Puis d’en promouvoir ensemble les attendus.

Ainsi, s’il aborde la sphère privée pour n’y voir que la confrontation de 2 intérêts divergents, et non que l’amour est le gage de l’épanouissement de chacun dans une responsabilité commune, alors l’avortement devient « la libre disposition de son corps » et en tant que tel lèse l’autre de sa part de responsabilité - injustement, puisque si la mère décide de garder l’enfant, elle peut le poursuivre le même homme (qu'elle ignorait) par une recherche de paternité - et ainsi lui refuser un choix qu’elle se donne.
Elle a inversé le pouvoir, mais l’injustice qu’elle dénonçait en tant que victime, reste. Vis-à-vis de l’autre et sans même évoquer l’enfant.

Bref, ce mouvement a été dévoyé et récupéré par une mentalité égoïste et perverse, contraire aux évangiles, alors qu’à la base, il y était fidèle.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Cinci » dim. 16 mai 2021, 13:48

Cmoi :
Sur le sujet du féminisme, puisque tel est le thème ici, je crois qu'il faut éviter les amalgames : la lutte pour un salaire égal à service et compétence égaux, pour une dignité égale, pour la liberté de choix, professionnels ou personnels, droits de vote, accès à certaines libertés, etc. n'a rien à voir avec la prêtrise pour les femmes qui ne peut être qu'une revendication de non-croyante, au même titre que la dépénalisation spirituelle de l'homosexualité.
Non.

Bien des femmes tiendront à se dire féministes et croyantes, et désireuses de voir le sacerdoce ouvert aux femmes. Au nom de quoi pourrions-nous décréter qu'une Anne Soupa ne serait pas du tout une croyante ? au nom de rien du tout. Ce serait un jugement gratuit. Tout au plus, pourrions-nous dire que si elle est bien «croyante», elle serait surtout croyante d'une religion qui ne sera pas celle des pères du concile de Trente, de Pie X ou du padre Pio. Avec son féminisme, elle tomberait sous la charge de l'hérésie (refus de croire à l'infaillibilité de l'Église, etc.)

La même remarque vaudrait pour l'homosexualité, Cmoi.

Notre Église apparaît pleine de fidèles et de membres du clergé aussi qui chercheraient à obtenir une modification de la doctrine de l'Église, afin de la rendre conforme aux valeurs «homosexualistes» prêchés par nos élites libérales («égalité, égalité ...») Ce sont des gens qui se présentent comme des croyants qui aimeraient voir une semblable évolution des choses. Des types comme Mgr Schönborn.


Pour votre premier point qui renverrait plutôt aux revendications syndicales : c'est normal que les syndicats ne se soient pas mêlés de dire aux curés ce qu'ils devraient faire dans leur Église. Dans le syndicalisme, les réclamations féministes s'y seront glissées via le socialisme et ses aspirations de réformisme en vue d'une plus grande justice sociale. Il n'était pas obligé au départ que des syndicats se fassent aussi un véhicule pour faire la promotion d'idées féministes.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par Fée Violine » dim. 16 mai 2021, 14:39

ademimo a écrit :
dim. 16 mai 2021, 1:26

- à l'ange qui lui annonce sa grossesse future, elle répond : "comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d'homme" (alors qu'elle est mariée à Joseph)
- abandonnant son foyer (et donc Joseph son mari), elle part rendre visite à sa cousine Élisabeth dans les montagnes de Judée
Elle était fiancée à l'époque, pas encore mariée, elle n'a donc pas abandonné son foyer ! Ils se sont mariés après, c'est dit clairement dans l'évangile. Par contre, ce que révèle le dialogue avec l'ange Gabriel, c'est son esprit rationnel. Elle sait comment on fait les enfants, et comme elle n'est pas encore mariée et croit que la parole de Dieu se réalise immédiatement, elle cherche à comprendre.
Ensuite pour le voyage à Bethléem, elle a prévu la naissance et emporté toute la layette de l'enfant (à moins que le voyage s'étant prolongé plus que prévu, une voisine lui ait prêté les langes nécessaires).

Par ailleurs, faire de Marie le prototype de l'obéissance et de la soumission, c'est oublier que Jésus lui-même a passé son temps à obéir à son Père.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par cmoi » dim. 16 mai 2021, 15:19

Cinci a écrit :
dim. 16 mai 2021, 13:48
Cmoi :
Sur le sujet du féminisme, puisque tel est le thème ici, je crois qu'il faut éviter les amalgames : la lutte pour un salaire égal à service et compétence égaux, pour une dignité égale, pour la liberté de choix, professionnels ou personnels, droits de vote, accès à certaines libertés, etc. n'a rien à voir avec la prêtrise pour les femmes qui ne peut être qu'une revendication de non-croyante, au même titre que la dépénalisation spirituelle de l'homosexualité.
Non.

Bien des femmes tiendront à se dire féministes et croyantes, et désireuses de voir le sacerdoce ouvert aux femmes. Au nom de quoi pourrions-nous décréter qu'une Anne Soupa ne serait pas du tout une croyante ? au nom de rien du tout. Ce serait un jugement gratuit. Tout au plus, pourrions-nous dire que si elle est bien «croyante», elle serait surtout croyante d'une religion qui ne sera pas celle des pères du concile de Trente, de Pie X ou du padre Pio. Avec son féminisme, elle tomberait sous la charge de l'hérésie (refus de croire à l'infaillibilité de l'Église, etc.)

La même remarque vaudrait pour l'homosexualité, Cmoi.
C'est vrai que c'est un point discutable sur lequel j'ai pris une option.
Je m'en suis expliqué dans ma contribution suivante : dès lors que la contestation n'a pas d'autre argument, je garderai cette option.
Par exemple pour l'homosexualité, les textes saints sont clairs. Il faudrait une sérieuse argumentation pour considérer que cela ne déplaît pas au Seigneur. La question n'étant pas là d'en estimer la gravité, mais la nature intrinsèque. Dès lors, on doit s'efforcer d'en éviter l'acte et pour cela, le désir, la pensée, etc.

Le point discutable, c'est peut-on avoir la foi et contester un point précis de la doctrine ? Je pense que non, dans la mesure où cette contestation va jusqu'à engager des oeuvres et un comportement en conséquence.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas des éléments de foi, mais ce n'est plus la même foi. La Révélation oblige à l'obéissance, qui est l'expression de la foi. Si Dieu nous apparait et nous demande quelque chose, que nous le refusons, nous nous mettons hors d'état de faire sa volonté, ce qui est une condition pour être au Paradis.
La discussion en revanche est possible, mais il y a une nuance de taille !
Comme le disent les évangiles : que votre oui soit oui et que votre non soit non, le reste est du démon. Or ce n'est pas moi qui l'écrit et donc conteste cette foi, c'est qui y ajoute un "mais"...
Tant que cela reste des suggestions, une demande de clarification, etc, c'est recevable, mais dès que cela devient une contestation, une accusation d'obscurantisme ou de je ne sais quoi, sans arguments solides, il me semble que ce n'est plus compatible avec la foi.
Tout est dans l'attitude : si elle est docile et cherche la vérité, ok.

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Re: C'est quoi être féministe et catholique

Message non lu par ademimo » dim. 16 mai 2021, 16:06

Cinci a écrit :
dim. 16 mai 2021, 13:06
Bonjour,

Le type de personnalité de la Sainte Vierge (je ne le connais pas, je n'en parle pas) ne change rien à ce que j'ai pu écrire, ademimo.

Vous prendriez des soeurs cloîtrées ou des moines. Vous seriez d'accord pour dire qu'ils n'ont pas tous la même personnalité. Ça ne fait rien que tous seront soumis à la règle de l'ordre. Il leur faudra tous être chastes, ni chercher à se mettre en avant ni rechercher une autonomie pouvant contrarier le monastère, le couvent, le père abbé ou la mère supérieure, etc.

Or si on parle du féminisme alors le féminisme vient faire voler en éclat toutes ces «belles valeurs» qui seront prônées dans le monastère comme dans le couvent, comme au Saint-Office, comme à la Curie à Rome, comme dans les manuels de bienséance de 1950, comme dans les pensionnats tenus par les bonnes soeurs, comme dans les associations pieuses.

On ne me ferait pas croire que Simone de Beauvoir aurait pu participer d'une idéologie compatible avec les idéaux religieux du pape Pie XII.

La Sainte Vierge aurait eu le type de personnalité qu'on voudra, je n'imagine pas que sa personnalité aurait pu faire d'elle une rebelle aux traditions religieuses de son peuple, une promotrice du divorce, une championne du contrôle des naissances, de la libre-pensée ou de la libération des femmes via l'expression du concubinage et une sexualité "plus épanouie" ( lire : "faire sauter le vieux conditionnement", donner libre cours à la vie fantasmatique, changer d'amant comme on change de chemise si nécessaire, pratiquer le nudisme, le sexe en groupe, les échanges entre partenaires du même sexe).
Je suis entièrement d'accord avec vous, Cinci. Mon propos se voulait un peu ironique. La Vierge Marie présentée comme modèle de vie aux catholiques, qu'ils soient femmes ou hommes, m'a toujours paru un peu anachronique, mais c'est de bonne guerre d'avoir recours à des modèles pour orienter la vie de foi des fidèles. La même chose peut être dite au sujet de Joseph (dont on ne sait quasiment rien), et plus globalement de la Sainte Famille.

Le féminisme a plus à voir avec la société moderne d'après-guerre qu'avec l'époque du Christ. Il y a cependant quelque chose à mon avis d'intemporel qui est le rapport difficile, complexe, et orageux, entre l'homme et la femme. Et on le voit à l’œuvre dès le jardin d'Eden. Ce rapport difficile est déterminé par les différences d'anatomie qui assignent à chacun un rôle bien particulier dans la reproduction, doublées par des rapports de rivalité dans l'organisation de la vie en société (à commencer par la société entre homme et femme). L'Islam a "réglé" le problème en verrouillant la répartition des rôles. Le christianisme a, je pense, laissé plus de latitude. On pourrait d'ailleurs faire la même observation dans le rapport à Dieu et à la vie sociale en général. Cette brèche ouverte a débouché sur la société moderne en quête perpétuelle de libertés, mais aussi en révolte contre l'ordre établi. D'une certaine façon - c'est mon opinion - le christianisme est responsable de toutes les idéologies modernes, dont le féminisme.

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