D. Le Breton - Anthropologie du corps et modernité - PUF, coll. Quadrige, Paris, rééd. de 2005
Ce livre passionnant est sorti en 1990, et constamment réédité depuis ; son auteur, grand anthropologue, est plus ou moins à l'origine de beaucoup de réflexions qui, à force d'être reprises partout, sont depuis devenues des lieux communs. Quand nous parlons des problèmes liés aux relations entre corps du patient et médecins, corps et culture physique, quand nous parlons des "questions d'éthique" ou des soins palliatifs, nous faisons du Le Breton sans le savoir. En même temps - et c'est pour cela que je me décide à faire cette fiche - ce livre apporte un fort éclairage, bien que de manière très indirecte, sur l'anthropologie du corps telle qu'on pourrait la concevoir d'un point de vue chrétien. Le texte que je propose en fiche sera assez long, mais je pense que ça en vaut la peine.
La présence du "corps" en tant que tel, en tant que réalité désignée comme telle, dans la société contemporaine, le fait qu'on puisse le nommer et l'isoler du reste, n'est pas un fait anodin. Dans beaucoup d'autres sociétés humaines (et, pense l'auteur, dans les sociétés européennes traditionnelles et médiévales), le corps n'est pas conceptualisé ; il n'est pas séparé de la personne, et cette absence de situation correspond aussi à la non-existence d'une véritable notion de personne ; celle-ci, si elle existe, ne le fait qu'à travers la communauté qui lui confère identité et substance ; elle existe aussi à travers le truchement du monde entier, de l'univers. On ne pose pas de rupture entre le corps et les choses de la nature. Le corps est un microcosme, un reflet de ce qui se joue dans l'univers, et des liaisons plus ou moins secrètes se font de l'un à l'autre. Il peut, parfois, y avoir identité de nature entre le corps, les éléments, les plantes, etc. Comme l'individu ou la personne ne sont pas privilégiés (on est dans des sociétés holistes), leur corps ne l'est pas non plus : impossible, dès lors, de faire de celui-ci une réalité autonome. Les savoirs corporels ont tendance à nier la singularité du corps pour mieux le fondre dans le monde. Il est difficile, ici, de ne pas penser au deuxième chapitre des Mots et les Choses de M. Foucault, qui parle de quelque chose de comparable.
Or, en Occident, en gros depuis les Temps modernes, commence un processus, d'une part d'individualisation des hommes, d'autre part, d'isolation du corps en tant que tel. Les deux phénomènes semblent aller de pair. Un savoir anatomico-médical se développe (l'auteur pense en particulier à Vésale, qu'il prend comme point de départ). Par le biais de ce développement, commence à se dessiner une vision mécaniste du corps : séparé de l'âme, du monde, de la pensée, rattaché à la matière et aux sens, il obtient une autonomie, il acquiert le statut de machine, de lieu pourvu d'une logique propre et prévisible ; et tous les commentateurs, de l'âge classique au 19ème siècle, s'extasient, de façon un peu répétée (c'est donc le signe d'une évidence), de la "merveilleuse machine" qu'est le corps. La médecine académique moderne se développe sur cet état d'esprit : le corps y est pure machine à réparer et a perdu toute dimension symbolique.
Mais surtout a lieu un résultat paradoxal, que l'auteur relie à Descartes : le corps apparaît, finalement, en trop. "Le corps est rendu axiologiquement étranger à l'homme, désacralisé et objet d'investigations qui en font une réalité à part... Le rétrécissement de la notion de personne porte sur le corps un regard ambigu qui le désigne (...) comme 'facteur d'individuation', frontière du sujet. Mais force est de constater que le corps est affecté d'un signe dépréciatif. Descartes pousse même le paradoxe à refuser de se reconnaître en lui : 'Je ne suis point, dit-il, cet assemblage de membres qu'on appelle le corps humain'".
Attitude dualiste qui aboutit à ce résultat étrange : le corps est repoussé, mis à l'écart et tenu, sinon pour ennemi, du moins pour une réalité qu'il faut rendre la plus neutre possible. A preuve, ces remarques significatives, provenant de philosophes du début du 20s, sur l'état de santé - on va le définir comme l'état dans lequel on ne sent pas son corps ! A la limite, si celui-ci se manifeste, c'est que quelque chose ne va pas. Le corps est donc un obstacle potentiel à la réalisation de la personne : au fond, celle-ci ne s'exprimerait que dans sa pensée ou comme pur intellect.
- Cette situation doit êttre mise en regard avec les nouvelles pratiques du corps telles qu'elles se sont développées en Occident depuis les années 60. On peut parler de plusieurs ensembles : celles qui tiennent à la "libération du corps", dont on verra les résultats pour le moins paradoxaux ; celles qui tiennent à la redécouverte des médecines douces par opposition au savoir médical académique. Et il faudrait encore ajouter les questions liées aux techniques diverses de manipulation du corps.
1° Ce qu'on a appelé la libération du corps est un ensemble de phénomènes qui ne sont pas forcément ceux qu'on croit. D'abord, on ne libère pas vraiment n'importe quel corps : celui-ci doit être jeune, beau et dynamique. Lui seul a droit à l'existence, et l'on aboutit à ce résultat que les corps qui ne correspondent pas à ce modèle (ce qui fait pas mal de monde...) apparaissent comme des obstacles, soumis à la laideur, à l'affaissement, au vieillissement, etc. (ce qu'on reproche surtout aux personnes âgées, c'est au fond d'être de plus en plus soumises à leur corps, de ne plus être que des machines détraquées, de la chair déficiente... même chose pour les grands malades). Bref, quand le corps ne correspond pas à cet idéal épanoui, il apparaît comme une enveloppe dont il faut savoir se défaire.
Plus précisément, il faut savoir la travailler : si j'exerce mon corps, par le sport, le bronzage, le sexe, etc. ce n'est pas pour le libérer, lui ; c'est pour m'en libérer, moi. Pour "être en forme", ne pas vieillir trop mal ; je travaille mon corps pour n'avoir pas à le subir. On en reste à la définition de la santé dite plus haut ; je suis à l'écoute de mon corps dans le but de pouvoir m'en débarrasser ! Paradoxe étonnant - c'est le travail corporel, en fait, qui apparaît comme le support d'une attitude que l'auteur tend à décrire comme néo-gnostique...
2° Les "médecines douces" participent à certaines logiques paradoxales elles aussi. Il s'agit là aussi de "libérer le corps" dans ce sens qu'il ne doit plus être le support d'un simple discours mécanique : il a sa logique, il faut savoir l'écouter. Elles résultent de la perte de confiance en la médecine académique, à laquelle on reproche de traiter le corps comme un simple engin, à faire abstraction des personnes, bref de toute la dimension symbolique que la mécanisation du corps à fait évacuer. En ce sens, ces thérapies correspondent à une demande individualiste. Elles réintègrent cette dimension symbolique en faisant participer, dans la personne du patient, sa relation à sa vie propre, son psychisme, le monde extérieur et l'univers en général. Elles le rendent également plus responsable de sa propre guérison (alors qu'il est censé rester passif à l'hôpital).
Point curieux ici aussi : les thérapies en question ne proviennent pas d'un univers individualiste. Elles sont issues de traditions qui tendent à nier la spécificité du corps et de la personne, à tenir compte avant tout de leur étroite connexion avec le cosmos. Sous couvert d'une prise en compte par le praticien des besoins personnels du patient, on met en avant une tradition corporelle holiste et - l'auteur n'emploie pas ce terme, je crois - quelque peu panthéiste. Le besoin de ces thérapies correspond donc au besoin de se résinsérer dans un "tissu de sens", dans une communauté perdue, et le corps en apparaît comme le support.
3. Enfin, en parallèle, la logique du corps-machine est poussée jusqu'au bout (greffes, prothèses, ajouts de machines dans le corps, manipulation de la matière première génétique, chirurgie réparatrice, soins palliatifs, etc.) posant les problèmes d'éthique que l'on sait. Outre ces derniers - dont on a déjà bien parlé ailleurs dans le forum - on en reste toujours à la définition du corps comme d'un ennemi potentiel. Si l'on veut réparer tel organe, c'est pour qu'il ne pose pas problème ; si l'on veut faire de l'eugénisme en éliminant les gènes mal disposés, c'est pour éviter que le futur sujet soit réduit à un corps déficient. On n'est toujours pas sorti de la logique du corps "alter ego".
**********************************
J'ai résumé le plus brièvement possible le livre, en faisant l'impasse sur beaucoup de sujets ; il en est très riche.
Je passerai rapidement sur un défaut qu'il peut montrer : la partie historique (Vésale, Descartes, etc.) me semble un peu faible, l'auteur paraît se confondre en généralités. De la même manière, le processus d'écartement du corps qu'il met en avant n'est pas à généraliser comme une loi ; en faisant ainsi, Le Breton se met dans la lignée de Norbert Elias dont les analyses sur la "civilisation des moeurs" depuis le 16ème siècle commencent à être de plus en plus contestées.
Mais l'essentiel n'est pas là ; les mouvements généraux et les déductions sous-jacentes dans les perceptions du corps paraissent quand même assez fructueux. Je pense qu'il y a ici une vraie place pour faire intervenir l'antrhopologie chrétienne du corps. On accuse souvent les chrétiens de faire du dualisme, de condamner le corps etc. au profit de l'esprit. Or il paraîtra évident à chacun, à la lecture de ce qui précède, que le dualisme de la modernité, qui oppose corps-obstacle à intellect comme lieu véritable de la personne, n'est en rien fondé sur une réflexion chrétienne. Au contraire, celle-ci ne sépare pas les deux éléments et fait du corps quelque chose d'assez digne pour être le temple de l'Esprit.
Il y a là, je crois, un bon point de départ pour réfléchir une fois encore à la fécondité du point de vue chrétien sur ces réalités. Mais je commence à fatiguer, il faut passer le relais !
A bientôt
MB
Ce livre passionnant est sorti en 1990, et constamment réédité depuis ; son auteur, grand anthropologue, est plus ou moins à l'origine de beaucoup de réflexions qui, à force d'être reprises partout, sont depuis devenues des lieux communs. Quand nous parlons des problèmes liés aux relations entre corps du patient et médecins, corps et culture physique, quand nous parlons des "questions d'éthique" ou des soins palliatifs, nous faisons du Le Breton sans le savoir. En même temps - et c'est pour cela que je me décide à faire cette fiche - ce livre apporte un fort éclairage, bien que de manière très indirecte, sur l'anthropologie du corps telle qu'on pourrait la concevoir d'un point de vue chrétien. Le texte que je propose en fiche sera assez long, mais je pense que ça en vaut la peine.
La présence du "corps" en tant que tel, en tant que réalité désignée comme telle, dans la société contemporaine, le fait qu'on puisse le nommer et l'isoler du reste, n'est pas un fait anodin. Dans beaucoup d'autres sociétés humaines (et, pense l'auteur, dans les sociétés européennes traditionnelles et médiévales), le corps n'est pas conceptualisé ; il n'est pas séparé de la personne, et cette absence de situation correspond aussi à la non-existence d'une véritable notion de personne ; celle-ci, si elle existe, ne le fait qu'à travers la communauté qui lui confère identité et substance ; elle existe aussi à travers le truchement du monde entier, de l'univers. On ne pose pas de rupture entre le corps et les choses de la nature. Le corps est un microcosme, un reflet de ce qui se joue dans l'univers, et des liaisons plus ou moins secrètes se font de l'un à l'autre. Il peut, parfois, y avoir identité de nature entre le corps, les éléments, les plantes, etc. Comme l'individu ou la personne ne sont pas privilégiés (on est dans des sociétés holistes), leur corps ne l'est pas non plus : impossible, dès lors, de faire de celui-ci une réalité autonome. Les savoirs corporels ont tendance à nier la singularité du corps pour mieux le fondre dans le monde. Il est difficile, ici, de ne pas penser au deuxième chapitre des Mots et les Choses de M. Foucault, qui parle de quelque chose de comparable.
Or, en Occident, en gros depuis les Temps modernes, commence un processus, d'une part d'individualisation des hommes, d'autre part, d'isolation du corps en tant que tel. Les deux phénomènes semblent aller de pair. Un savoir anatomico-médical se développe (l'auteur pense en particulier à Vésale, qu'il prend comme point de départ). Par le biais de ce développement, commence à se dessiner une vision mécaniste du corps : séparé de l'âme, du monde, de la pensée, rattaché à la matière et aux sens, il obtient une autonomie, il acquiert le statut de machine, de lieu pourvu d'une logique propre et prévisible ; et tous les commentateurs, de l'âge classique au 19ème siècle, s'extasient, de façon un peu répétée (c'est donc le signe d'une évidence), de la "merveilleuse machine" qu'est le corps. La médecine académique moderne se développe sur cet état d'esprit : le corps y est pure machine à réparer et a perdu toute dimension symbolique.
Mais surtout a lieu un résultat paradoxal, que l'auteur relie à Descartes : le corps apparaît, finalement, en trop. "Le corps est rendu axiologiquement étranger à l'homme, désacralisé et objet d'investigations qui en font une réalité à part... Le rétrécissement de la notion de personne porte sur le corps un regard ambigu qui le désigne (...) comme 'facteur d'individuation', frontière du sujet. Mais force est de constater que le corps est affecté d'un signe dépréciatif. Descartes pousse même le paradoxe à refuser de se reconnaître en lui : 'Je ne suis point, dit-il, cet assemblage de membres qu'on appelle le corps humain'".
Attitude dualiste qui aboutit à ce résultat étrange : le corps est repoussé, mis à l'écart et tenu, sinon pour ennemi, du moins pour une réalité qu'il faut rendre la plus neutre possible. A preuve, ces remarques significatives, provenant de philosophes du début du 20s, sur l'état de santé - on va le définir comme l'état dans lequel on ne sent pas son corps ! A la limite, si celui-ci se manifeste, c'est que quelque chose ne va pas. Le corps est donc un obstacle potentiel à la réalisation de la personne : au fond, celle-ci ne s'exprimerait que dans sa pensée ou comme pur intellect.
- Cette situation doit êttre mise en regard avec les nouvelles pratiques du corps telles qu'elles se sont développées en Occident depuis les années 60. On peut parler de plusieurs ensembles : celles qui tiennent à la "libération du corps", dont on verra les résultats pour le moins paradoxaux ; celles qui tiennent à la redécouverte des médecines douces par opposition au savoir médical académique. Et il faudrait encore ajouter les questions liées aux techniques diverses de manipulation du corps.
1° Ce qu'on a appelé la libération du corps est un ensemble de phénomènes qui ne sont pas forcément ceux qu'on croit. D'abord, on ne libère pas vraiment n'importe quel corps : celui-ci doit être jeune, beau et dynamique. Lui seul a droit à l'existence, et l'on aboutit à ce résultat que les corps qui ne correspondent pas à ce modèle (ce qui fait pas mal de monde...) apparaissent comme des obstacles, soumis à la laideur, à l'affaissement, au vieillissement, etc. (ce qu'on reproche surtout aux personnes âgées, c'est au fond d'être de plus en plus soumises à leur corps, de ne plus être que des machines détraquées, de la chair déficiente... même chose pour les grands malades). Bref, quand le corps ne correspond pas à cet idéal épanoui, il apparaît comme une enveloppe dont il faut savoir se défaire.
Plus précisément, il faut savoir la travailler : si j'exerce mon corps, par le sport, le bronzage, le sexe, etc. ce n'est pas pour le libérer, lui ; c'est pour m'en libérer, moi. Pour "être en forme", ne pas vieillir trop mal ; je travaille mon corps pour n'avoir pas à le subir. On en reste à la définition de la santé dite plus haut ; je suis à l'écoute de mon corps dans le but de pouvoir m'en débarrasser ! Paradoxe étonnant - c'est le travail corporel, en fait, qui apparaît comme le support d'une attitude que l'auteur tend à décrire comme néo-gnostique...
2° Les "médecines douces" participent à certaines logiques paradoxales elles aussi. Il s'agit là aussi de "libérer le corps" dans ce sens qu'il ne doit plus être le support d'un simple discours mécanique : il a sa logique, il faut savoir l'écouter. Elles résultent de la perte de confiance en la médecine académique, à laquelle on reproche de traiter le corps comme un simple engin, à faire abstraction des personnes, bref de toute la dimension symbolique que la mécanisation du corps à fait évacuer. En ce sens, ces thérapies correspondent à une demande individualiste. Elles réintègrent cette dimension symbolique en faisant participer, dans la personne du patient, sa relation à sa vie propre, son psychisme, le monde extérieur et l'univers en général. Elles le rendent également plus responsable de sa propre guérison (alors qu'il est censé rester passif à l'hôpital).
Point curieux ici aussi : les thérapies en question ne proviennent pas d'un univers individualiste. Elles sont issues de traditions qui tendent à nier la spécificité du corps et de la personne, à tenir compte avant tout de leur étroite connexion avec le cosmos. Sous couvert d'une prise en compte par le praticien des besoins personnels du patient, on met en avant une tradition corporelle holiste et - l'auteur n'emploie pas ce terme, je crois - quelque peu panthéiste. Le besoin de ces thérapies correspond donc au besoin de se résinsérer dans un "tissu de sens", dans une communauté perdue, et le corps en apparaît comme le support.
3. Enfin, en parallèle, la logique du corps-machine est poussée jusqu'au bout (greffes, prothèses, ajouts de machines dans le corps, manipulation de la matière première génétique, chirurgie réparatrice, soins palliatifs, etc.) posant les problèmes d'éthique que l'on sait. Outre ces derniers - dont on a déjà bien parlé ailleurs dans le forum - on en reste toujours à la définition du corps comme d'un ennemi potentiel. Si l'on veut réparer tel organe, c'est pour qu'il ne pose pas problème ; si l'on veut faire de l'eugénisme en éliminant les gènes mal disposés, c'est pour éviter que le futur sujet soit réduit à un corps déficient. On n'est toujours pas sorti de la logique du corps "alter ego".
**********************************
J'ai résumé le plus brièvement possible le livre, en faisant l'impasse sur beaucoup de sujets ; il en est très riche.
Je passerai rapidement sur un défaut qu'il peut montrer : la partie historique (Vésale, Descartes, etc.) me semble un peu faible, l'auteur paraît se confondre en généralités. De la même manière, le processus d'écartement du corps qu'il met en avant n'est pas à généraliser comme une loi ; en faisant ainsi, Le Breton se met dans la lignée de Norbert Elias dont les analyses sur la "civilisation des moeurs" depuis le 16ème siècle commencent à être de plus en plus contestées.
Mais l'essentiel n'est pas là ; les mouvements généraux et les déductions sous-jacentes dans les perceptions du corps paraissent quand même assez fructueux. Je pense qu'il y a ici une vraie place pour faire intervenir l'antrhopologie chrétienne du corps. On accuse souvent les chrétiens de faire du dualisme, de condamner le corps etc. au profit de l'esprit. Or il paraîtra évident à chacun, à la lecture de ce qui précède, que le dualisme de la modernité, qui oppose corps-obstacle à intellect comme lieu véritable de la personne, n'est en rien fondé sur une réflexion chrétienne. Au contraire, celle-ci ne sépare pas les deux éléments et fait du corps quelque chose d'assez digne pour être le temple de l'Esprit.
Il y a là, je crois, un bon point de départ pour réfléchir une fois encore à la fécondité du point de vue chrétien sur ces réalités. Mais je commence à fatiguer, il faut passer le relais !
A bientôt
MB