Odes aux saints martyrs

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Guillaume C.
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Odes aux saints martyrs

Message non lu par Guillaume C. » mar. 20 janv. 2015, 20:14

[Voici une composition personnelle, en l'honneur du saint de ce jour. Saint Sébastien, martyr, priez pour nous.]


Saint Sébastien (20 janvier)
Martyr à Rome (Italie), sous l’empereur romain Dioclétien – 288


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Puissances ennemies, vos assauts répétés
Contre la Sainte Eglise en vain viendront frapper.
Celle-ci n’aura qu’à invoquer Sébastien,
Fidèle bouclier et très puissant soutien !

Ce cœur loyal et droit, soldat de l’empereur,
Du Roi des rois s’est fait l’illustre confesseur.
Levant pour Jésus Christ le glaive de l’Esprit,
Remportant des martyrs la couronne, le prix.

La Rome des Césars, ivre du sang des saints,
Usait contre eux fer, feu, bêtes, gourdins.
Le preux capitaine vint soutenir bataille
Afin que des témoins le zèle point ne défaille.

A deux frères captifs il fit cette harangue :
« Quoi ! céderez-vous à la perfide langue,
Qui propose à vos sens un fugace bonheur ?
A Dieu seul sont dûs gloire, louange, honneur !

Le vrai soldat du Christ résiste vaillamment
Aux assauts du plaisir, aux plus cruels tourments.
De vos parents les pleurs ne vous émeuvent point :
Ce débonnaire Agneau de leurs âmes prend soin. »

Ce discours du Ciel reçut bénédiction.
La femme du greffier retrouva la diction.
Par un signe de croix tracé par Sébastien,
Sa bouche se délia : « Gloire au Dieu des chrétiens ! »

Tant de prodiges faits en cette pauvre geôle !
Tant de païens qui lors renoncent aux idoles !
Le bruit se répandit de si nombreuses grâces :
Sébastien fut mandé par le préfet Chromace.

Au magistrat souffrant, il dit ces quelques mots :
« Les douleurs de la chair sont de bien petits maux,
Les plus grands sont plutôt ceux qui à l’âme nuisent;
En Jésus seul on goûte une saveur exquise.

Préfet, si vous voulez trouver la guérison,
Renoncez donc à ces fétiches sans raison ! »
Les idoles brisées, la santé recouvrée,
Chromace est dans les saintes eaux régénéré.

La maison du préfet servit lors de retraite
Aux chrétiens qui fuyaient, de peur qu’on les arrête.
A Rome demeuraient Sébastien et douze autres
Prêts à donner leur vie pour la foi des Apôtres.

Un traître signala la maison de Castule
Où nos saints séjournaient, dans une humble cellule.
Castule fut livré avec son entourage.
Sébastien s’en vint ranimer leur courage.

Les témoins suppliciés purent par leur constance
Obtenir des martyrs l’illustre récompense.
L’empereur Dioclès manda en son palais
Sébastien, dans l’espoir de le faire basculer.

Ce dernier protesta de sa fidélité :
« Prince, j’ai tous les jours prié pour la cité,
Votre salut m’est cher, et celui de l’empire,
Mais des faux dieux le culte ne se peut souffrir. »

L’empereur irrité fit venir des archers
Sébastien, dépouillé, à un arbre attaché,
Fut percé de leurs traits, tenu pour trépassé
Une veuve en secret prit son corps délaissé.

Soigné par cette dame, il reprit vite vie
Ayant la soif du martyre pour seule envie,
Il se rendit au temple et dit à Dioclès :
« Prince, vous serez perdu par Votre faiblesse ! »

Dioclès furieux, le livra aux bourreaux
Qui rouèrent de coup le valeureux héros.
Son corps sans vie en un cloaque fut jeté
Mais par grâce de Dieu resta sous la jetée.

Le glorieux martyr apparut à Lucine,
Pour découvrir le corps doucement lui fit signe :
Veuillez donc à l'entrée des grottes le poser,
aux pieds de l’Apôtre il devra reposer. »

Chrétiens, méditez donc de Sébastien l’exemple,
Lui qui fit de son corps du Saint-Esprit le temple.
En vrai soldat du Christ, il vous faudra souffrir :
Soyez prêts comme lui à combattre et mourir !
Il n'y a qu'une Église, une par l'unité de la doctrine comme par l'unité du gouvernement, c'est l'Église catholique (Léon XIII, lettre Testem benevolentiæ sur la condamnation de l'américanisme)

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Re: Odes aux saints martyrs

Message non lu par Guillaume C. » ven. 05 févr. 2016, 20:27

Sainte Agathe (5 février)
Martyre à Catane (Sicile), sous l’empereur romain Dèce – 251


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O noble sainte Agathe ! Âme privilégiée
Qui gardâtes la foi et la virginité,
Nous vous prions bien fort : pour que vous protégiez
Des chrétiens les vertus, qui font leur dignité.

Vous avez résisté aux avances d’un juge,
Alors que dix ribaudes vous faisaient souffrir.
En Dieu fûtes cachée ; et nul en ce refuge
Ne put de votre fleur la pureté flétrir.

« Je suis, il est bien vrai, d’un illustre lignage,
Mais c’est la foi du Christ qui fait la vraie noblesse.
Je veux à Mon Sauveur rendre un pieux témoignage.
Je suis femme ; l’Esprit aidera ma faiblesse ! »

Quintianus, irrité par ce noble langage,
La livra aux tourments, aux lames, au chevalet
Puis, dans son impuissance à briser son courage,
Fit arracher ses seins par de cruels valets.

De cette chaste bouche ne sort nulle plainte
Si ce n’est de pitié pour Quintanius, amer.
« N’as-tu, cruel tyran, ni piété ni crainte,
Pour mutiler ce que tu suças dans ta mère ? »

Au matin, de nouveau citée à comparaître,
Elle avait recouvré sa santé, ses mamelles.
« L’Apôtre en ma geôle daigna de nuit paraître.
Par Dieu je fus guérie, à Dieu serai fidèle. »

Dans les débris et les charbons, elle est roulée.
Un tremblement de terre alors secoue la ville.
Deux morts dans le palais ! La muraille écroulée !
Que fait le gouverneur face à ce grand péril ?

Ramenée en sa geôle Agathe y expira
Rendant grâces à Dieu de l’avoir gardé pure
« De la prison bientôt mon âme s’en ira
Pour trouver auprès du Christ un asile sûr. »
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Re: Odes aux saints martyrs

Message non lu par Guillaume C. » jeu. 14 avr. 2016, 13:39

Ode aux ss. Jean, Antoine et Eustache, (fête : le 14 avril)
Martyrs a Vilna (Lituanie), sous le grand-duc Algirdas ou Olgierd - 1342


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Lituanie ! pays de plaines verdoyantes
Jadis rougies par le sang fécond des martyrs
Jean, Antoine et Eustache, aux vertus éclatantes.
Pieusement honorons leur glorieux souvenir !


Rassemblés en haut d’une butte fortifiée
Le grand-duc Olgierd et tous ses chevaliers
Rallumaient à l’honneur de leurs vaines idoles
Le feu sacré, auprès des viandes qu’on immole.

Le démoniaque rituel à peine achevé
Cette troupe se disperse dans Kernavė (1)
Pour y faire ripaille jusque tard dans la nuit.
Et le soleil se lève d’un radieux vendredi.

Les boyards repus et saouls maintenant somnolent.
Deux serviteurs d’Olgierd sont pourtant là qui veillent.
Ils n’ont voulu attiser le feu de l’idole.
Mais le prince retors dans l’ombre les surveille.

Olgierd fit venir les deux frères à sa table
Les viandes immolées avaient été servies
« Mangez-en, dit le prince, vous m’en verrez ravi.
A tous ceux qui m’honorent je me montre affable. »

Jean et Antoine conjointement répliquèrent :
« Prince, nous ne pouvons, Dieu nous a interdit
De consommer des viandes en ce jour, vendredi,
Où Lui-même sacrifia sa propre chair. »

Le grand-duc n’attendait que ces mots pour sévir.
Il a reconnu en ces hommes des chrétiens.
Leur ardente ferveur a suscité son ire :
« Qu’ils soient jetés en geôle, traités comme des chiens ! »

Une année a passé ; souffrances et tourments
Ont eu raison du courage de l’aîné, Jean.
Il avise Olgierd, du fond de sa prison,
Qu’il veut lui obéir. Lamentable abandon !

Et Jean fut élargi, et obtint en retour
Pour son apostasie, mille honneurs à la cour
Ayant conservé quelque affection pour son frère
Il obtint d’Olgierd qu’on le fît de geôle extraire.

Antoine, élargi, ne daigna cependant pas
Montrer reconnaissance à son frère apostat.
Le prince s’employait à le faire revenir
Aux pratiques païennes : « Jamais ! Plutôt mourir ! »

A la cour d’Olgierd, on fut alors surpris
De voir le preux Antoine, sans timidité,
Préférer la prison à l’infidélité.
Jean au contraire fut l’objet d’un grand mépris.

La crainte et le regret sourdement se font jour
En ce cœur dans lequel Dieu met tout son amour.
Ayant su qu’un saint prêtre en cachette à Vilna,
Venait offrir la messe, un jour il l’aborda.

Jean porta au tribunal de la pénitence
Tous ses péchés, jusqu’à recouvrer l’innocence.
Antoine, apprenant le retour de l’apostat,
L’encourage à en faire publiquement état.

Jean glorieusement répara le scandale
De sa chute passée ; devant toute la cour
Déplorant d’avoir pour des délices d’un jour
Abandonné Jésus, il s’en dit le vassal.

Assailli par la foule, frappé, mis aux fers,
Jean rejoint en prison son ardent petit frère.
Celui-ci, qui vient d’être condamné à mort,
Apporte à son ainé un puissant réconfort.

« Tu me suivras bien vite au Ciel, la vraie patrie,
Si tu restes fidèle aux grâces qui t’habitent.
Souviens-toi qu’en voulant y poser des limites
Tu es très bas descendu dans l’idolâtrie. »

Les deux saints tels des scélérats furent pendus.
L’exemple de leurs vertus ne fut point perdu.
Un jeune officier qui se nommait Kuglas
Reçut le saint baptême et prit pour nom Eustache.

Huit mois après Antoine et Jean, le noble Eustache
Finissait sur le gibet une vie sans tache.
Son crime ? Avoir refusé de raser sa tête
En l’honneur des idoles, au jour de leur fête.


Voici poindre l’aurore et l’heure de Dieu sonne.
Le fils d’Olgierd épouse Edwige de Pologne
Et fait de son Etat, terre de missionnaires,
Le bastion avancé de la chaire de Pierre.


(1) Kernavė : la première capitale connue du Grand-Duché de Lituanie (fin du XIIIème siècle – début du XIVème siècle)
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Re: Odes aux saints martyrs

Message non lu par Guillaume C. » ven. 13 mai 2016, 12:29

Saint Boniface (14 mai)
Martyr à Tarse (Cilicie), sous l’empereur romain Dioclétien – 290



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Souffrir un dur martyre est un léger fardeau
Pour qui aime l’Agneau immolé au Calvaire
Âme impure, crains-tu d’essuyer un revers ?
Dieu t’enverra sa grâce, il te fait ce cadeau.

Sais-tu qu’en Cilicie, en la ville de Tarse,
Les honneurs sont rendus au martyr Boniface ?
Intendant d’Aglaé, noble dame romaine,
Adonnée aux plaisirs et rejetant les peines,

Longtemps il eut avec elle un honteux commerce.
Mais de Dieu la miséricorde s’exerce.
La grâce les toucha : « Lors il nous faut mourir
A ce monde, pour faire un sincère repentir.

- Et où puiserons-nous les forces nécessaires
Pour nous tenir dans cette voie de la vertu ?
- De nombreux saints ont dans l’arène combattu :
Rendons-leur les honneurs, leur appui nous est cher !

Faisons-nous des amis des iniques richesses
En donnant aux martyrs de dignes sépultures !
Je te confie mon or, partage mes largesses !
A l’Est tu trouveras des saints, ardents et purs. »

Le saint prit le chemin, fermement résolu
A se laver ainsi de sa vie dissolue.
Il trouve à Tarse des confesseurs, des émules :
Ils sont vingt que la palme du martyre stimule.

« Dieu est grand, s'écrie-t-il, qui met sur mon chemin
Des héros qui endurent un sort inhumain !
Serviteurs de Jésus, priez pour moi pécheur,
Qu’à votre égal je sois un digne confesseur !

Nos corps, qui sont du Saint-Esprit le digne temple
Méritent certes mieux que le sinistre exemple
D’une vie dépravée ; qu’ils soient donc déchirés
Par le fer ! Ils seront des anges honorés. »

Ayant tout entendu, le gouverneur manda
Boniface auquel un officier demanda
Son nom : « Je suis chrétien, Jésus Christ est mon maître
Devant une plus digne cour je veux paraitre ».

Le voulant à un autre discours amener,
Cet inique magistrat le fit malmener.
Pendu la tête en bas, tel un autre saint Pierre,
Le saint doit endurer les étrilles de fer.

Soumis à des tourments toujours plus douloureux,
La bouche mutilée de notre bienheureux,
Ne se meut que pour louer et prier Jésus Christ :
« Qu’en digne athlète j’aille au bout de cette piste ! »

Affermi, consolé par tous les saints martyrs,
Le saint peut goûter les fruits de son repentir :
Le concert de louange et d’ « Amen ! » entonnés,
Excite l’émotion de la foule étonnée.

« Nos idoles vaincues par de vils domestiques !
Leur Dieu est donc plus fort ; éclatant son prestige !
Croyons donc en Jésus, de Dieu le Fils unique,
Et brisons des démons jusqu’au moindre vestige ! »

La foule vers l’autel accourt pour culbuter
Des Gentils les totems ; le juge, molesté,
Fuit devant le tumulte ; et ferme en ses desseins,
Il fait paraître à huis clos devant lui le saint.

Dans une ardente fournaise précipité,
Il en est retiré, tel Sidrach, par son ange.
Le gouverneur, lassé, le fait décapiter ;
La terre est secouée : Dieu son serviteur venge.

Un ange nuitamment parut à Aglaé
Pour le glorieux combat du saint lui révéler.
Si tôt levée, elle vit ses anciens valets
Qui transportaient un corps en linges emballé.

« Dame, disent ces gens, c’est un bien grand miracle
Que Dieu a permis ! Nous étions à prier
Qu’on nous donnât des nouvelles d’un fils du diable,
Et l’on voit tout l’Orient ses vertus crier ! »
Il n'y a qu'une Église, une par l'unité de la doctrine comme par l'unité du gouvernement, c'est l'Église catholique (Léon XIII, lettre Testem benevolentiæ sur la condamnation de l'américanisme)

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