Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Alors je tente, avec l'impression d'avoir déjà lu ce passage, mais où?
Tout à coup je songe aux Misérables, de Victor Hugo bien sûr. Ce pourrait être l'ancien révolutionnaire, le conventionnel, qui parle.
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"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Ca chauffe doucement, mais ce n'est pas Victor non plus.
Une nation n'est pas ce qu'elle pense d'elle même dans le temps mais ce que Dieu pense sur elle dans l'éternité. Soloviev
Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Alors je fais une troisième tentative.
Léon Bloy, extrait du Désespéré?
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Ni Stendhal et encore moins Bloy.
Allez j'enlève une coupure, vous devriez toucher au but....
Croyez, Monsieur, que si je ne vous ai pas témoigné la reconnaissance que je vous dois pour vos bon offices, elle n'en est pas moins là dit-il en se mettant la main sur le coeur. Oui, elle est là, pleine est entière. Mais que peuvent les malheureux ? Ils aiment, voilà tout.
[..]
Vous ne pouvez pas savoir jusqu'où va mon mépris pour cette vie extérieure à laquelle tiennent la plupart des hommes. J'ai subitement été pris d'une maladie, le dégoût de l'humanité. Quand je pense que Napoléon est à Sainte Hélène, tout ici bas m'est indifférent. Je ne puis plus être soldat, voilà tout mon malheur.
Enfin ajouta t-il en faisant un geste plein d'enfantillage, il vaut mieux avoir du luxe dans ses sentiments que sur ses habits. Je ne crains, moi, le mépris de personne.
Allez j'enlève une coupure, vous devriez toucher au but....
Croyez, Monsieur, que si je ne vous ai pas témoigné la reconnaissance que je vous dois pour vos bon offices, elle n'en est pas moins là dit-il en se mettant la main sur le coeur. Oui, elle est là, pleine est entière. Mais que peuvent les malheureux ? Ils aiment, voilà tout.
[..]
Vous ne pouvez pas savoir jusqu'où va mon mépris pour cette vie extérieure à laquelle tiennent la plupart des hommes. J'ai subitement été pris d'une maladie, le dégoût de l'humanité. Quand je pense que Napoléon est à Sainte Hélène, tout ici bas m'est indifférent. Je ne puis plus être soldat, voilà tout mon malheur.
Enfin ajouta t-il en faisant un geste plein d'enfantillage, il vaut mieux avoir du luxe dans ses sentiments que sur ses habits. Je ne crains, moi, le mépris de personne.
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
C'est bien du Balzac mais pas la Rabouilleuse.
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
C'est dans quel roman ?
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Le colonel Chabert
A vous la main.
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Ah en effet j'aurais dû y penser (mais j'avoue que je ne l'ai pas lu).
"Dès qu'on aperçoit une route de campagne, on la prend. Je me sentirai plus en sûreté quand nous aurons atteint les montagnes. Je suppose que vous n'avez pas de passeport ?
- Non.
- Alors, nous ne trouverons pas refuge au Portugal.
- Pourquoi chercher un refuge ? À cause de l'évêque ?
- Vous n'avez pas l'air de mesurer la gravité de votre crime, mon père. Vous avez libéré un galérien.
- Le pauvre gars. Il n'a récupéré que mes chaussures, et elles ne valaient guère mieux que les siennes. Je me dis toujours que ceux qui échouent perpétuellement dans leurs entreprises - il est même tombé en panne d'essence - sont plus près de Dieu que nous. Bien entendu, je ne manquerai pas d'adresser une prière en sa faveur à mon ancêtre." (page 263)
"Dès qu'on aperçoit une route de campagne, on la prend. Je me sentirai plus en sûreté quand nous aurons atteint les montagnes. Je suppose que vous n'avez pas de passeport ?
- Non.
- Alors, nous ne trouverons pas refuge au Portugal.
- Pourquoi chercher un refuge ? À cause de l'évêque ?
- Vous n'avez pas l'air de mesurer la gravité de votre crime, mon père. Vous avez libéré un galérien.
- Le pauvre gars. Il n'a récupéré que mes chaussures, et elles ne valaient guère mieux que les siennes. Je me dis toujours que ceux qui échouent perpétuellement dans leurs entreprises - il est même tombé en panne d'essence - sont plus près de Dieu que nous. Bien entendu, je ne manquerai pas d'adresser une prière en sa faveur à mon ancêtre." (page 263)
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Bon, vu le style et le passeport on est au 20ème siècle pas de doute.Fée Violine a écrit : ↑mar. 25 févr. 2020, 22:47Ah en effet j'aurais dû y penser (mais j'avoue que je ne l'ai pas lu).
"Dès qu'on aperçoit une route de campagne, on la prend. Je me sentirai plus en sûreté quand nous aurons atteint les montagnes. Je suppose que vous n'avez pas de passeport ?
- Non.
- Alors, nous ne trouverons pas refuge au Portugal.
- Pourquoi chercher un refuge ? À cause de l'évêque ?
- Vous n'avez pas l'air de mesurer la gravité de votre crime, mon père. Vous avez libéré un galérien.
- Le pauvre gars. Il n'a récupéré que mes chaussures, et elles ne valaient guère mieux que les siennes. Je me dis toujours que ceux qui échouent perpétuellement dans leurs entreprises - il est même tombé en panne d'essence - sont plus près de Dieu que nous. Bien entendu, je ne manquerai pas d'adresser une prière en sa faveur à mon ancêtre." (page 263)
Le décor : des fugitifs qui se dirigent vers le Portugal, donc ils sont en Espagne..
Well.. je dirai Hemingway, Pour qui sonne le glas ?
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Oui, ils sont en Espagne.
Non, ce n'est pas Hemingway.
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Il est question de Dieu...
Peut être du Julien Green qui a pas mal voyagé par là bas ?
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Texte intéressant, et plein d'indices.
La mention faite de la panne d'essence est précieuse, évidemment, pour la datation. De plus, il y a deux fugitifs, ou peut-être un fugitif et quelqu'un qui l'aide. Le fugitif principal est un prêtre, et sans doute un saint prêtre, vu son détachement à l'égard des soucis mondains (puisqu'il n'a pas l'air de mesurer la situation). On se demande ce qui va arriver.
Un détail qui a sans doute son importance, mais que je ne parviens pas à élucider. Le prêtre prie son ancêtre! Est-ce un saint qui porterait le même prénom qui est désigné ainsi? Ou bien réellement le héros serait-il le descendant d'un saint? Je pencherais plutôt pour la première possibilité.
Avec tout cela je n'ai pas la moindre idée de l'auteur de ce texte, ou plutôt je n'en avais pas avant que Pathos ne suggère Julien Green. Je n'y crois pas. Mais par association d'idées cela me fait penser à quelqu'un de plus probable à mes yeux : Graham Greene!
La mention faite de la panne d'essence est précieuse, évidemment, pour la datation. De plus, il y a deux fugitifs, ou peut-être un fugitif et quelqu'un qui l'aide. Le fugitif principal est un prêtre, et sans doute un saint prêtre, vu son détachement à l'égard des soucis mondains (puisqu'il n'a pas l'air de mesurer la situation). On se demande ce qui va arriver.
Un détail qui a sans doute son importance, mais que je ne parviens pas à élucider. Le prêtre prie son ancêtre! Est-ce un saint qui porterait le même prénom qui est désigné ainsi? Ou bien réellement le héros serait-il le descendant d'un saint? Je pencherais plutôt pour la première possibilité.
Avec tout cela je n'ai pas la moindre idée de l'auteur de ce texte, ou plutôt je n'en avais pas avant que Pathos ne suggère Julien Green. Je n'y crois pas. Mais par association d'idées cela me fait penser à quelqu'un de plus probable à mes yeux : Graham Greene!
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Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Inévitablement, on pense à la Guerre d'Espagne : un prêtre en fuite, le projet de passer au Portugal
Ce n'est pas Hemingway ; ce n'est pas dans Pour qui sonne le glas, et d'ailleurs ce n'est pas son style.
Bernanos a écrit Les grands cimetières sous la lune, mais ce n'est pas un roman, c'est un essai, ou plutôt un pamphlet.
Malraux ? L'espoir ? pas son style non plus.
Orwell ? Hommage à la Catalogne ? il adopte le style du reportage, pas du roman.
Plus près de nous, il y a Lydie Salvayre avec Pas pleurer (Goncourt 2014) ; un roman mais basé sur les souvenirs du personnage, longtemps après.
La liste est infinie, sous des plumes célèbres ou non.
Je sèche !
PS : Graham Greene, La puissance et la gloire, ça se passe au Mexique pas en Espagne : difficile de passer au Portugal
Ce n'est pas Hemingway ; ce n'est pas dans Pour qui sonne le glas, et d'ailleurs ce n'est pas son style.
Bernanos a écrit Les grands cimetières sous la lune, mais ce n'est pas un roman, c'est un essai, ou plutôt un pamphlet.
Malraux ? L'espoir ? pas son style non plus.
Orwell ? Hommage à la Catalogne ? il adopte le style du reportage, pas du roman.
Plus près de nous, il y a Lydie Salvayre avec Pas pleurer (Goncourt 2014) ; un roman mais basé sur les souvenirs du personnage, longtemps après.
La liste est infinie, sous des plumes célèbres ou non.
Je sèche !
PS : Graham Greene, La puissance et la gloire, ça se passe au Mexique pas en Espagne : difficile de passer au Portugal
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes. Ils n'ont pas fini de s'amuser !
Re: Jeu : le diagnostic littéraire à l'aveugle
Ce n'est pas à La puissance et la gloire que je pense, mais plutôt à Monseigneur Quichotte, je crois que c'est le titre. C'est cette histoire de prière à l'ancêtre qui m'a réveillé. L'ancêtre serait, si j'ai bon, Don Quichotte.
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