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par Xavi » mer. 02 nov. 2011, 14:34
Le petit livre que vient de publier sous ce titre le prix Nobel de médecine Christian de DUVE, professeur à l’université catholique de Louvain et membre de l’académie pontificale des sciences, est un témoignage de foi émouvant d’un homme qui se tourne à 94 ans vers le Jésus de son enfance avec toute la structure scientifique de sa pensée et l’éloignement de ses convictions de jeunesse qu’elle a suscité en lui.
Il est remarquable par la brièveté de ses 89 pages aérées semblables à un livre de Christian Bobin autant que par sa clarté.
Les opinions, les explications et les difficultés de beaucoup d’intellectuels d’aujourd’hui y sont exposées de manière compréhensible pour tous, avec un art de l’analyse et de la synthèse d’une qualité exceptionnelle, alors même que les questions les plus fondamentales et les plus complexes y sont abordées.
On sent son désir de se retourner vers le Jésus de son enfance, de le retrouver avec amour, confiance et espérance.
On sent aussi toute sa difficulté de vivre ce désir en cohérence avec son cheminement personnel de scientifique qui l’a tellement éloigné de l’Eglise catholique au sein de laquelle il est né et de la conviction d’un Dieu personnel qui puisse agir en dehors des chemins connus de la science.
Mais sentant sa fin prochaine, il aime Jésus et il veut l’écrire, même s’il ne retient de ce Jésus qu’une partie de ce que l’Evangile nous relate.
Il écrit avec sérénité.
Il ne parle pas directement de Dieu, mais, lorsqu’il s’éloigne du chemin de la science, de l’intelligible qu’il maîtrise remarquablement, et qu’il le dépasse pour évoquer l’art, on trouve comme une trace cachée d’Evangile. Il perçoit un espace plus vaste que celui de la science : « j’ai finalement trouvé le temps de sortir du cadre étroit de mes activités pour contempler la « grande image » » (p. 36)
« Après l’intelligible, l’Ultime Réalité possède une facette sensible, accessible à l’émotion artistique. Les deux ne sont pas séparées par des cloisons étanches. Toute oeuvre artistique a une structure intelligible. Mais celle-ci ne s’adresse pas directement à l’intellect, sauf éventuellement chez le seul initié, et sert avant tout de support à un message esthétique ou émotif. » (p. 82)
« Seuls les musicologues perçoivent dans tous leurs détails les finesses de construction d’un quatuor ou d’une symphonie. Le commun des mélomanes leur est sensible intuitivement sans passer par l’analyse spécialisée. » (p. 83-84)
Il n’est guère plus initié en théologie qu’en musicologie. Il le sait. Mais, lorsqu’il parle de Jésus, il exprime sa sensibilité intuitive à sa parole, à sa personne.
Il ne parle pas directement de la Bible comme Parole de Dieu, mais on trouve aussi la trace d’une perception qui rejoint avec la même intuition celle de la foi.
« C’est précisément l’art du poète d’utiliser des mots d’une manière qui, au delà de leur signification intelligible, souvent sans importance ou même absurde à première vue, parle directement à notre capacité de percevoir la facette émotive de l’Ultime Réalité.
C’est dans cet esprit, me dit un ami croyant, qu’il faut lire la Bible. Ce n’est pas un traité de philosophie ou de théologie, ni un compte-rendu historique. C’est une œuvre poétique qui exprime dans le langage de l’époque la réaction de ses auteurs à l’égard de l’Ultime Réalité, telle qu’elle a été appréhendée par les prophètes avec les connaissances et les croyances de leur temps. » (p. 82-83)
Sa raison ne peut concevoir une création de l’homme à un moment de l’histoire, une création d’un être ayant une conscience qui sort du temps et de l’espace de sa condition physique pour accéder à l’immortalité. Il n’évoque pas ce mélange de poussière terrestre et d’esprit qui crée un homme capable de dépasser le temps et de maîtriser la matière, selon la Genèse, mais il parle de l’homme avec des mots très proches.
Il rejette « le dualisme cartésien matière/esprit, qui, en dehors de sa connotation religieuse associant une âme immortelle à un corps mortel, est depuis longtemps passé dans le langage courant, le mot « matière » étant lié à la notion de brut, bas ou grossier, celui d’ « esprit » à ce qui est noble, élevé » (p.75)
« Pour moi, la réponse est claire : matière et esprit ne sont pas des entités différentes : ce sont deux facettes d’une même réalité » (p. 76).
Au cœur de sa réflexion de scientifique, il n’idéalise pas la matière et il ne rejette pas l’esprit.
Il sait que, malgré « l’aide des moyens les plus raffinés de la physique et de la chimie », la science « n’explique en rien comment ce paquet de neurones génère le phénomène mystérieux que nous appelons « conscience », que chacun de nous connaît, mais qui échappe à toute caractérisation objective, phénomène que d’aucuns préfèrent réduire au rang d’épiphénomène, en dépit du rôle dominant qu’il paraît jouer dans toutes les œuvres du cerveau humain.
Dans une telle situation, en effet, la tentation est grande d’assimiler les mécanismes qu’on essaie de comprendre aux moyens qu’on met en œuvre à cet effet, soit, par exemple, d’affirmer, avec Crick, que le cerveau n’est « rien d’autre » que ce qui est accessible à nos moyens d’investigation. C’est ce que font de nombreux neurobiologistes aujourd’hui. Je m’incline devant leur savoir, qui dépasse de loin mon entendement, mais je m’autorise de leur ignorance pour garder l’esprit ouvert. » (p. 71-72)
Ce mystère de la conscience qui est bien plus que l’addition des milliards de neurones et de connexions du cerveau, il ne l’aborde pas par l’intervention d’un être extérieur, mais il rejoint le croyant par son questionnement.
L’homme de science fait une constatation essentielle :
« Si matière et esprit sont d’essence différente, comment interagissent-ils ? Il doit nécessairement y avoir entre les deux une entité qui participe aux deux essences, un « adaptateur » branché, d’un côté sur la matière et, de l’autre, sur l’esprit. De quelle nature est cet adaptateur ? » (p. 76)
Cet adaptateur, il ne sait pas ce qu’il est et moins encore qui il peut être.
Il sait qu’il y a du dysfonctionnement : « Pour survivre, on doit d’abord veiller à son propre intérêt… tenter de survivre … D’où cet autre trait de survie inscrit dans les gênes de nos ancêtres : l’hostilité et l’agressivité à l’égard des autres … » (p. 47-49).
Il y voit comme un écho du péché originel de la religion de son enfance : « les écrivains sacrés qui ont écrit la Bible étaient conscients de cette faille héréditaire de la nature humaine » (p. 42).
Et ici, il retrouve le Jésus de son enfance, avec amour et espérance.
Ce que Jésus enseigne « c’est exactement le comportement qu’il faut pour contrecarrer les méfaits de la sélection naturelle et sauver l’humanité de la perte à laquelle ses gênes la condamnent » (p. 53-54). Il est « le sage dont notre monde a besoin, ou, du moins, l’un d’eux » (p. 53)
« Il nous faut des guides. Jésus s’impose manifestement par son message, qui adapté aux exigences de notre temps et aux vicissitudes de la condition humaine rejoint l’Ultime Réalité par une facette qui résume toutes les autres : l’Amour. » (p. 85)
Il arrête là sa conclusion actuelle. La foi qu’il exprime ainsi à sa manière et dans son cheminement personnel, ce « n’est pas l’histoire d’un born-again Christian qui se repentit de ses péchés et réintègre le droit chemin. Ce n’est pas non plus le témoignage d’un mécréant qui a retrouvé la foi de son enfance » (p. 45).
Il sait que les évangiles « projettent de Jésus d’autres images » (p. 55) qu’il ne peut accepter.
« Il y a d’abord le prophète incendiaire que le doute n’habite pas … il y a le divin Jésus … élevé au rang de Fils de Dieu … en même temps Dieu et homme… Sa double nature est censée expliquer toute sa vie, consacrée à ses semblables avec des moyens strictement humains, mais en faisant appel de temps à autre à des pouvoirs surnaturels … Lui-même mourra en homme … Mais il ressuscitera …
Cette transfiguration du personnage historique … continue, en dépit de ses invraisemblances, de nourrir l’imagination et la crédulité…
De l’annonce faite à Marie jusqu’à la dernière apparition de son fils ressuscité avant son ascension au Ciel, les moindres étapes de cette vie reconstruite à partir de quelques bribes historiques ont acquis une puissance de réalisme extraordinaire … au point que l’image et le son l’emportent sur le sens critique et la froide raison » (p. 56-57)
« le message de Jésus … doit être débarrassé de la mythologie qui a été développée autour de lui » (p. 60).
Il évacue « le Jésus mythique et mystique que l’imaginaire chrétien a créé autour du personnage historique » pour rejoindre « l’homme derrière le mythe, dépouillé de tous les attributs merveilleux qu’on lui a conférés, le sage, l’auteur d’un message d’amour et de concorde » (p. 9), « retrouver le Jésus de mon enfance sous une forme toute nouvelle, inspirée par Darwin » (p. 42).
« Une amie … me demande « Qu’est-ce que tu crois ?». Ma première réaction a été de répondre … « Le mot « croire » ne figure pas dans mon dictionnaire ». puis, je me suis ravisé. Le mot « croire » qui ne figure pas dans mon dictionnaire, c’est celui qui s’applique à des affirmations non démontrées ou démontrables. » (p. 63) Il a toujours essayé de se soumettre à cette règle : « ne rien admettre qui ne soit prouvé de manière irréfutable » (p. 67).
Il raconte comment cette règle est devenue son repère.
« Les pères jésuites … m’ont donné le goût des subtilités … et inculqué l’art de raisonner correctement.
… ils enseignaient admirablement la gymnastique du raisonnement déductif » (p. 10-11)
Cet enseignement lui a donné le goût de la démarche scientifique qui l’a fait évoluer : « Plutôt que de s’appuyer sur une idée préconçue et d’utiliser toutes les ressources de la logique pour en déduire les conséquences, comme me l’avaient enseigné les jésuites, on partait d’une hypothèse susceptible d’expliquer une observation. On en éprouvait la validité par l’expérimentation » (p. 19).
« Une fois découverte, cette démarche s’imposa à mon esprit, car elle laissait le verdict final à la réalité », « La science est devenue pour moi l’objet d’une véritable passion », et « les convictions religieuses qui avaient inspiré mes premières années ne résistèrent pas aux impératifs du raisonnement scientifique, au souci d’une perpétuelle remise en question, au refus des affirmations sans preuve » (p. 20-21).
« Aux certitudes arrogantes du dogmatisme dans lequel j’avais grandi, elle substituait une attitude plus humble de rigueur et d’honnêteté intellectuelle, de soumission aux faits » (p. 20).
Sa perception de l’Eglise s’en ressent vivement parce qu’il considère désormais que « certaines autorités religieuses n’ont pas abandonné leur prétention à détenir la vérité suprême, allant même jusqu’à s’octroyer un brevet d’infaillibilité … sur un mode pyramidal qui accorde l’autorité suprême à un individu unique, issu lui-même d’un petit cénacle autoperpétué de vieillards célibataires et misogynes, souvent d’intelligence brillante, mais engoncés dans leur pourpre, leurs rites, leurs certitudes et leur prétention de légitimité » (p. 58-59)
Pour sa pensée personnelle, l’impasse est profonde.
« Quand je dis ne pas croire aux miracles ou à la magie, c’est parce que je sais que les lois naturelles s’y opposent. Pour m’inciter à changer d’avis, il faudrait des preuves irréfutables » (p. 70)
N’est-on pas ici dans la science pure, exclusive de toute autre voie d’affirmation de la vérité ? de la réalité ? Le vrai, le réel, ne peut-il être affirmé que par la science ?
« je suis tenté de rester plus prudent et plus ouvert … je ne puis m’empêcher de réagir à l’attitude de certains scientifiques qui n’hésitent pas à affirmer que « tout est explicable ». Une telle affirmation relève, elle aussi du dogmatisme » (p. 71)
« La science ne peut pas démontrer l’inexistence de Dieu, pas plus d’ailleurs que son existence » (p. 69)
Il sait que « la réalité est une » mais aussi qu’elle a « plusieurs facettes répondant à des facultés mentales et à des aspirations différentes.
Il y a d’abord la facette intelligible accessible à l’intelligence rationnelle. C’est celle qui a été explorée par la science… » (p. 79)
« Après l’intelligible, l’Ultime Réalité possède une facette sensible, accessible à l’émotion artistique» (p. 82).
Il y a aussi « le bien, cette facette de l’Ultime Réalité qui distingue ce qui est bon de ce qui est mal, non pas sous la forme de commandements ou d’interdits, mais dans son essence, le simple fait qu’une telle distinction existe et fait partie de cette Réalité. » (p. 84).
Ainsi, « Après le vrai et le beau, le bien » (p. 84).
Mais, dans cette conclusion, l’intelligible devient le vrai, à côté du beau et du bien. L’impasse se révèle très profonde.
Après avoir montré si clairement l’union de la matière, que la science peut observer, et de l’esprit, après avoir montré à quel point la conscience échappe à la connaissance scientifique « en dépit de son rôle dominant dans toutes les œuvres du cerveau humain », après avoir dénoncé le dogmatisme d’une approche exclusivement scientifique de certains phénomènes extraordinaires, après avoir montré les facettes non matérielles du beau et du bien dans la réalité au delà de l’intelligible, le mot « vrai » prend la place de la seule facette de l’intelligible.
Il sait bien qu’il y a du vrai dans le beau et le bien, dans l’art, dans l’affectif, l’émotif, l’éthique, mais ce n’est que par rapport à la matière, à l’objet de la science, que le mot « vrai » est retenu.
Il sait pourtant que le vrai n’est pas que dans la matière que la science peut examiner. N’y a-t-il pas d’autre chemin que la science pour affirmer le vrai ?
Il a raison de refuser le dualisme qui sépare la matière et l’esprit. Mais, pourquoi donc retombe-t-il dans ce dualisme qu’il dénonce en limitant la vérité connaissable à la vérité expérimentale de type scientifique ?
Ne se refuse-t-il pas un chemin de la connaissance par des réalités dont il constate cependant l’existence, un chemin par un adaptateur inconnu auquel il n’a pas été initié ?
Et pourtant, il l’évoque quant il parle de l’esprit ou de l’art. Il sait qu’il y a une connaissance qui échappe à l’intelligence scientifique sauf de manière marginale pour certains initiés, mais il ne semble pas admettre de vérité dans cette connaissance. Il y reconnaît de la subjectivité, de l’affectivité, de l’émotivité, comme s’il n’y avait pas d’autre vérité que celle expérimentale et objective accessible à la science.
La connaissance par l’amour et par l’intuition n’est-elle pas cependant une réalité que chacun peut connaître ? Les convictions de cette connaissance seraient-elles moins sûres que 2 + 2 = 4 ?
2 + 2 = 4 ne nous donne qu’un outil relatif de connaissance selon les lois du cerveau et des conventions humaines. Le cerveau humain ne peut raisonner le réel que dans l’échelle infinie du temps et de l’espace. Faut-il limiter ce réel aux échelles de mesure de notre cerveau ?
Nos raisonnements sont-ils plus sûrs parce que, prenant des prémisses et des règles déductives selon les lois du cerveau et de la culture, ils permettent d’aboutir à des conclusions certaines ? Ces conclusions ne sont-elles pas limitées à la sphère de connaissances dans laquelle elles se déterminent ?
Partir de la conscience, du beau et du vrai, de l’union essentielle entre la matière et l’esprit, de l’adaptateur nécessaire à leur interaction, est une ouverture qui permet de considérer que la connaissance de la « vérité » ou de l’ultime réalité ne peut provenir de la seule matière, mais que la vraie connaissance se fait « en esprit et en vérité ».
Cela permet d’aborder son interpellation fondamentale quant à l’existence de Dieu : « Un autre dualisme qui me cause problème, est celui qui fait la distinction entre le Dieu créateur et son œuvre …
Pourquoi introduire la notion purement anthropomorphique – l’horloger – d’un créateur ? pourquoi ne pas considérer l’Univers comme étant lui-même incréé, comme étant la seule et « Ultime Réalité » ? » (p. 77)
En effet, pourquoi ? Si l’Univers est une réalité perçue de manière « purement anthropomorphique » uniquement du point de vue de la science, du seul point de vue matériel même étendu aux aspects immatériels intelligibles, la réponse n’est-elle pas dans un a priori de la question elle-même ?
La raison seule limitant son objet à la seule réalité intelligible par le cerveau seul n’exclut-elle pas a priori et nécessairement ce qui peut être en dehors de ses limites ?
La vérité est dans la matière et l’esprit ensemble. Isoler l’objet de la science amène à une impasse.
Christian de Duve ne se refuse-t-il pas à lui-même une autre forme de connaissance de la vérité que celle qu’il a découverte et exploré avec sincérité ?
Son approche est celle d’un homme de science qui veut aborder toute la réalité, la réalité ultime, par la voie qui est la sienne, celle de la science. Sans simplisme.
Son cœur va, malgré tout, de Jésus à Jésus, de l’impasse à l’amour.
Son approche par la matière et sa connaissance scientifique aboutit à une parole et à une voie qui sauve.
Il n’est pas loin de ceux qui admettent que l’union de la matière et de l’esprit n’est pas soumise aux limites de la seule matière mais a pu ex-ister, venir à l’existence, être créée dans le temps et dans l’espace que mesure notre cerveau matériel, par une action spirituelle, sans être réduite à n’être qu’une réalité incréée. Dans ce plus qui est au-delà de nous-mêmes, des mesures de notre cerveau, dans ce trou noir par rapport à la réalité perceptible par notre cerveau, certains découvrent quelqu’un, quelqu’un qui a amené à l’existence l’union de la matière et de l’esprit jusqu’à la faire subsister dans un être au delà des limites de la matière, jusqu’à former une âme immortelle. Créée par Dieu. A un moment de l’évolution de la matière. Avec un corps issu de cette évolution. A un endroit dans l’espace.
La raison elle-même peut alors découvrir avec le cœur une vérité qui n’est pas contraire à la science mais qui dépasse ce que la science peut connaître.
Cette raison peut admettre l’union de la matière et de l’esprit jusqu’à découvrir que celui dont provient cette union a pu s’y engager par une incarnation.
Les miracles et les phénomènes extraordinaires quittent l’invraisemblance pour apparaître, au contraire, comme des manifestations « normales » des interactions de l’esprit dans la matière avec laquelle il est uni.
La science est encore bien loin d’avoir découvert non seulement de nombreux aspects de la réalité qu’elle observe, mais aussi de nombreux aspects de ses propres limites.
« Je reste impressionné par le fait que le cerveau humain est la machine la plus extraordinaire qui soit, avec un total de connexions interneuronales de l’ordre de 10.15 (un million de milliards), soit, selon une estimation grossière que j’ai faite, plus qu’il n’y a de micropuces dans tous les ordinateurs du monde réunis » (p. 71-73).