Et.H a écrit :J'espère ne pas avoir été trop violent dans ce que j'ai écrit. Je dois dire que ce texte est vraiment très bon sur certaines choses. L'historique de la Liturgie est très bien fait. Il y a beaucoup de citations patristiques. J'aime beaucoup aussi le paragraphe sur le concile Vatican II, c'est à dire la mise en évidence de la volonté d'enseignement, de la volonté d'enrichir notre connaissance de la Parole de Dieu. Voilà les fruits positifs de la réforme liturgique dont il faut parler. La brève histoire de la messe en occident est sympathique aussi à condition d’épurer le style pour éviter les partis pris .
Je suis tout à fait favorable à la volonté de Vatican II de mettre à l'honneur la liturgie en tant que façon de transmettre et de vivre l'Ecriture Sainte, mais je ne suis pas si sûr que l'accroissement quantitatif des lectures dans le nouveau missel soit un réel enrichissement qualitatif. D'abord parce qu'un cycle de lecture sur 2 ans (en semaine) ou 3 ans (en weekend) ou un cycle des psaumes sur 4 semaines (dans la Liturgie des Heures) paraît complètement artificiel et fait perdre de vue la notion de temps liturgique - dans tous les rites catholiques, les temps de base sont les temps naturels que sont la journée, la semaine et l'année. Ensuite parce que le bricolage du lectionnaire de la Messe (où on a presque tout changé de place sans respect de la Tradition reçue... encore la volonté de rupture) a fait, entre autres, que les secondes lectures ne sont pas connectées aux 1eres et 3e. La solution logique (avancée par des gens qualifiés, ce n'est pas sorti de mon chapeau...) pour enrichir le lectionnaire aurait été:
- d'enrichir spécifiquement le cycle des lectures en férie (en semaine)
- si on tient aux 3 lectures par Dimanche, de rajouter une Prophétie de l'AT en rapport avec l'Evangile et l'Epitre, sans changer le cycle de celles-ci.
J'ajoute que je trouve énervante cette manie des lectures à géométrie variable (on trouve la lecture normale trop courte ou/et théologiquement incorrecte? Ca tombe bien, le missel dans ses innombrables options autorise à en couper une partie. Au passage, je ne parle pas du scandale de la censure des psaumes...)
La Parole de Dieu dans la liturgie, ce n'est pas seulement lire des textes, c'est aussi les vivre et les transmettre en Eglise et selon le cycle liturgique (j'ajouterais personnellement que si, traditionnellement, lire la Liturgie de la Parole est confié à un lecteur ordonné au moins au lectorat, donc qui a reçu sacramentellement l'Esprit Saint pour transmettre cette Parole, un vrai "retour au source" ne consiste pas à confier la lecture à n'importe qui, mais à retrouver le rôle des ordres mineurs disparus en Occident depuis pas mal de temps - hormis quelques vestiges...)
Mais bon, on a là à faire à un texte dont l'esprit central, avoué, est de justifier la profanation des rites le plus sacrés. Les citations des Pères, c'est bien, mais si elles sont utilisées à contresens de l'Esprit dans lequel elles ont été prononcées, on peut aligner tout ce qu'on veut, on n'arrivera à rien.
In Xto,
archi.