La Messe, autrefois et aujourd'hui

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Arzur
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"La messe de toujours"

Message non lu par Arzur » jeu. 01 mai 2008, 20:53

Chicoutimi a écrit :"Messe de toujours"
Cette expression me dérange ... Le missel selon Paul VI est, au même titre que le missel selon jean XXII, la continuité de la messe de toujours.

Je suis favorable au Motu proprio Summorum Pontificum, et justement ce motu proprio dit bien que les missels du Bx Jean XXIII et de Paul VI sont la même expression de la Lex credenti.
Motu proprio Summorum Pontificum a écrit :Art. 1. Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la « lex orandi» de l’Église catholique de rite latin. Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique.
Ces deux expressions de la « lex orandi » de l’Église n’induisent aucune division de la « lex
credendi » de l’Église ; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l’unique rite romain.

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Re: Le courant traditionaliste au Québec

Message non lu par jean_droit » ven. 02 mai 2008, 8:41

Bonjour Arzur,
Bien sûr l'expression de "messe de toujours" est fausse.
Je l'ai vu employée par les partisans et les adversaires de la messe Saint Pie V.
Non ! Elle est simplement la messe Tridentine .... en continuation, je suppose, des messes antérieures.
Et je suis sûr que bien des modifications ont dues être faites depuis.
Moi je suis pour ce que nous propose le Saint Père.
Deux liturgies de la messe : Ordinaire et extraordinaire.
Sans bagarres ...

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Arzur
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Re: Le courant traditionaliste au Québec

Message non lu par Arzur » ven. 02 mai 2008, 14:54

Chicoutimi en parlant de la messe suivant sa forme Extraordinaire a écrit :Elle ne peut être dépassée, démodée ou déphasée.
Entièrement d'accord, car c'est une des formes valides de la Lex credenti de l'unique Église du Christ.

Je suis favorable au Motu proprio, et je vais essayer d'assister à une messe dominicale suivant le missel du Bx Jean XXIII avant cet été.
Chicoutimi a écrit :certaines gens ont le réflexe très malsain de situer ladite messe dans les années 50` (ce qui fait dire à certains que la célébration de cette Messe est un retour en arrière)
Il est évident que le missel du Bx Jean XXIII n'est en rien un retour en arrière ! C'est la forme extraordinaire de l'unique rite romain.
Une seule messe, deux formes ! Ceux qui perçoivent le missel selon le Bx Jean XXIII comme un retour en arrière n'ont pas compris grand chose à l'Église et à l'esprit de la Liturgie. Généralement ce sont les mêmes qui déforment le missel selon Paul VI ... :furieux:

Je suis juste pointilleux sur les termes employés, mais je suis d'accord avec vous Chicoutimi.
Chicoutimi a écrit :Elle tend plutôt à montrer les racines profondes de la messe dite de saint Pie V dans l'histoire de l'Église
Oui, le messe suivant le missel du Bienheureux Jean XXIII (ou dîtes aussi selon le missel de Saint Pie V) a des racines profondes qui remontent jusqu'aux apôtres, donc au Christ Lui même. Mais attention, comme le missel selon Saint Pie V n'a pas été inventé en 1570, le missel selon Paul VI ne date pas non plus de 1970. Vous ne dites pas le contraire cher Chicoutimi ! Mais je préfère le préciser pour les personnes qui lissent cette discussion.

Le missel du Bx Jean XXIII est le fruit de la Tradition au même titre que le missel selon Paul VI.


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"La messe de toujours"

Message non lu par Boris » mer. 13 août 2008, 11:45

jean_droit a écrit : http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=423188

.............................

un accès au trésor de l'Église.
Bien que ce soit Jean qui nous rapporte ce propos, je sais que ce n'est pas SON propos personnel.

Cette tournure de phrase est tout à fait aberrante : ainsi le trésor de l'Eglise se résume à la Liturgie de 1962 !
Au feu tout ce qui précède, tout ce qui suit et tout ce qui n'est pas Liturgique !

Rappelons que le Missel de 1962 ne ressemble pas tant que cela au Missel de Saint Pie V, nombre de prières ont été changées, à commencer par celles de la Semaine Sainte ce qui n'est pas rien me semble-t-il en Liturgie.

Ensuite, le trésor ne se résume pas à la Liturgie. Il y a tout l'art sacré, peintures, proses, musiques, ...

Enfin, nous savons parfaitement que le Missel de Saint Pie V est rempli à la fois d'ajout tardifs du haut moyen-age et d'omission des premiers siècles (car les documents les contenant étaient inconnus à l'époque).
Donc loin d'être une perfection. (il suffit d'étudier la question de la Messe chantée versus la messe basse)
Benoît XVI in Summorum Ponticum a écrit :Missale autem Romanum a S. Pio V promulgatum et a B. Ioanne XXIII denuo editum habeatur uti extraordinaria expressio eiusdem “Legis orandi” Ecclesiae et ob venerabilem et antiquum eius usum debito gaudeat honore.
[Le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même « lex orandi » de l’Église et être honoré en raison de son usage vénérable et antique. ]

Le Pape ne parle donc pas de trésor mais d'honneur et d'usage vénérable.

Le mot même de trésor est totalement absent du motu proprio et de sa lettre d'accompagnement.
UdP,
Boris

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Re: Le courant traditionaliste au Québec

Message non lu par jean_droit » mer. 13 août 2008, 15:45

Bonjour Boris,
Je me méfie toujours des termes définitifs du genre "Trésor" et surtout "messe de toujours".
Cela donne l'impression d'une Eglise qui serait figée dans son "toujours", qui n'évoluerait pas et, à mon avis, qui se scléroserait.
Comme tu le fais remarquer la "messe de toujours" a toujours évolué ainsi que le ou les missels associés.
La messe Saint Pie V actuelle doit évoluer. Il est regrétable que la présence d'extrémistes handicape cette évolution. Les prêtres tradis que je fréquente sont tout à fait d'accord avec cette évolution qui doit être faite avec toute prudence, bien sûr.

Chicoutimi
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Re: Le courant traditionaliste au Québec

Message non lu par Chicoutimi » mer. 13 août 2008, 22:37

L'expression « trésor de l'Église » peut inclure plusieurs éléments.

En premier lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner : les pauvres. Le diacre romain Laurent, à qui l’empereur de Rome réclamait de lui faire livrer les biens de l’Église, fit venir les pauvres de la ville et lui dit en les lui présentant : " Voici le trésor de l’Église !"


En second lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner les biens spirituels de la communion des saints, c'est-à-dire les mérites infinis du Christ et les bonnes œuvres de la Vierge et de tous les saints. Dans la constitution apostolique Indulgentiarum doctrina, le Pape Paul VI affirme au n. 4 : « En cela apparaît le « trésor de l'Église ». En effet, il n'est pas comme une somme de biens, à l'instar des richesses matérielles accumulées au cours des siècles, mais il est le prix infini et inépuisable qu'ont auprès de Dieu les expiations et les mérites du Christ Notre-Seigneur, offerts pour que toute l'humanité soit libérée du péché et parvienne à la communion avec le Père; c'est le Christ Rédempteur lui-même, en qui sont et vivent les satisfactions et les mérites de sa rédemption. En outre font aussi partie de ce trésor la valeur vraiment immense, incommensurable et toujours nouvelle, qu'ont devant Dieu les prières et les bonnes oeuvres de la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints ». Par les indulgences, l'Église distribue et applique le trésor des satisfactions du Christ et des saints.


En troisième lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner l'Eucharistie. Dans son Encyclique Ecclesia de Eucharistia, le Pape Jean-Paul II affirme au n. 25 : « L'Eucharistie est un trésor inestimable: la célébrer, mais aussi rester en adoration devant elle en dehors de la Messe permet de puiser à la source même de la grâce ».


En quatrième lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner la foi catholique. Lors de son voyage aux Etats-Unis, le Pape Benoît XVI a déclaré : « La fidélité et le courage, avec lequel l'Église dans ce pays réussira à affronter les défis d'une culture toujours plus sécularisée et matérialiste, dépendra en grande partie de votre fidélité personnelle à transmettre le trésor de notre foi catholique ».


En cinquième lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner la langue latine. Dans la constitution apostolique Veterum Sapientia, le bienheureux Pape Jean XXIII affirme : « Par ailleurs, le latin, qu’on peut à bon droit qualifier de langue catholique parce que consacrée par l’usage ininterrompu qu’en a fait la chaire apostolique, mère et éducatrice de toutes les Églises, doit être considéré comme un trésor… d’un prix inestimable, et comme une porte qui permet à tous d’accéder directement aux vérités chrétiennes transmises depuis les temps anciens et aux documents de l’enseignement de l’Église ».


En sixième lieu, l'expression « trésor de l'Église » peut désigner la Messe traditionnelle. Le cardinal Dario Castrillon Hoyos, le président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a déclaré à ce sujet qu'il importe que « chacun puisse avoir accès à ce trésor de la liturgie ancienne de l'Église. Là est l'objectif primordial du Motu proprio : une richesse spirituelle et théologique. ». Il a déclaré également : « Avec le Motu proprio, le Pape a voulu offrir à tous une nouvelle occasion de profiter de l'énorme richesse spirituelle, religieuse et culturelle présente dans la liturgie de rite grégorien. Le Motu proprio a été conçu comme un trésor offert à tous ».

Pour conclure, il n'a jamais été question - pour le groupe de Chicoutimi - de considérer la Messe célébrée selon le Missel de 1962 comme l'unique « trésor de l'Église ». Il est plutôt question de rappeler que ladite Messe est une part importante et non négligeable du «trésor de l'Église», lequel n'est pas la propriété exclusive de groupes particuliers mais un don offert à tous.

J'ajoute que l'expression « trésor » est dans l'introduction du Motu Proprio Summorum Pontificum : « Parmi les Pontifes qui ont eu ce soin se distingue le nom de saint Grégoire le Grand, qui fut attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l’Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents. »

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Message non lu par Sim » jeu. 24 févr. 2011, 22:52

Bonjour à tous, frères et soeurs,

Pages de mon ami le père André de BOCK
Qui serait heureux que vous donniez votre avis

http://s2.e-monsite.com/2010/04/06/2812 ... re-pdf.pdf

J'espère que vos réponses nous permettrons de créer un dialogue constructif.

Respectueusement et fraternellement

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Mon Père, je m'abandonne à Toi, fais de moi ce qu'il Te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je Te remercie, je suis prêt à tout, j'accepte tout. Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d'autre mon Dieu.
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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par AdoramusTe » ven. 25 févr. 2011, 16:05

Sim a écrit :Bonjour à tous, frères et soeurs,

Pages de mon ami le père André de BOCK
Qui serait heureux que vous donniez votre avis

http://s2.e-monsite.com/2010/04/06/2812 ... re-pdf.pdf

J'espère que vos réponses nous permettrons de créer un dialogue constructif.
Bonjour,

Les idées exposées dans ce document sont passées de mode. Elles témoignent d'un triomphalisme post-conciliaire qui n'a plus court. Seuls les derniers résistants de cette époque s'y risquent encore mais leurs idées disparaitront avec eux.
D'ailleurs, on peut remerçier les défenseurs de cette pastorale d'avoir vidé les églises.

Par la grâce de Dieu, le Pape Benoit XVI a amorçé un nouveau mouvement liturgique, qui je l'espère, nous sortira de la crise liturgique dont l'Eglise a tant souffert depuis quarante ans à cause de ce type de pastorale.
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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par Et.H » ven. 25 févr. 2011, 19:57

Bonjour,

En effet, l'exposé historique sur la liturgie est très bien fait, très synthétique, mais les explications sont désastreuses... et il est vrai que le texte est dépassé.

L'auteur semble croire que l'usage le plus ancien est le plus vénérable. C'est vrai dans certains domaines comme la théologie par exemple. Néanmoins appliqué à la communion (page 3-4) et à l'aspect sacré de la messe (page 7) : c'est ridicule. Jésus a célébré la première eucharistie de la façon dont les juifs prennaient leur repas pascal. L'Eglise a ensuite célébré tous les dimanches l'eucharistie. Pour ce faire, probablement dès l'époque apostolique (cf. La didaché), elle a inventé une liturgie. Cette liturgie s'est ensuite développée pour exprimer la foi de l'Eglise qui se développait en parallèle. La Liturgie est l'expression de la foi. Vouloir faire comme Jésus a fait est un non sens. Vous finirez forcément par devenir Evangélique, Chrétien adventiste du 7ème jour ou Témoin de Jéhovah. En effet, en voulant faire comme Jésus vous finirez par célébrer la messe une fois par an à Paques avec la même liturgie que Jésus (liturgie juive pascale). De plus, vous finirez forcément par nier des dogmes catholiques sous prétexte que l'on n'en trouve pas trace de manière explicite dans la bible. En conclusion, c'est stupide et cela vous ménera à votre perte.

Pour en revenir à la communion dans la bouche, cette façon de faire a fini par devenir la norme dans l'Eglise. Pourquoi ? Non pas que la bouche soit plus digne que les mains. Néanmoins, cette façon de faire permet de montrer un respect plus profond envers l'eucharistie et témoigne de notre croyance en la transubstantiation. Vous recevez le Christ, pas du pain. En voyant un catholique communier à genoux même un athée peut comprendre le sens de l'eucharistie. Cette façon de faire est donc devenu une façon d'affirmer notre foi devant tous ceux qui nient la réalité de la transubstantiation (protestants et hérétiques médiévaux). Maintenant je n'ai rien contre la communion dans la main. C'est d'ailleurs ce que je fais. Néanmoins, il faut reconnaitre que la communion dans la bouche lors de grandes assemblées permet d'éviter les profanations. C'est d'ailleurs pour cela que le pape l'a rendu obligatoire à Rome.

De même, en ce qui concerne la désacralisation. L'aspect sacré fait partie de l'instinct de l'homme. Vouloir le supprimer, c'est supprimer la religion dans le coeur de l'homme. Si le rideau du temple s'est déchiré, ce n'est pas pour "désacraliser"...C'est plutôt pour montrer que la Liturgie du temple et ses sacrifices étaient désormais révolus : relisez la lettre aux Hébreux. L'argumentation concernant la désacralisation est vraiment nulle surtout que la PGMR distingue bien le choeur de la nef. La PGMR ne dit pas non plus que l'ambon doit se trouver dans le choeur...l'auteur tire souvent la couverture à lui pour soutenir son opinion !
En résumé, tout les textes de l'Eglise récents, soutiennent la sacralisation de l'espace liturgique...sans être excessifs non plus...

Enfin, l'auteur semble croire que les premiers chrétiens étaient plus proches de Jésus ou meilleurs que les chrétiens d'aujourd'hui. C'est enfantin, idéaliste et tout simplement simpliste. C'est typique des années 70. Jésus soutient son Eglise composée de pécheurs depuis le commencement et ce sans faiblir. Les premiers chrétiens ont commis des erreurs et nous en commettons certainement aussi.

Voilà, il y aurait encore beaucoup de choses à dire notamment sur les acolytes, la soutane, et la soutanelle où l'argumentation est presque malhonnête. La page 11 est vraiment comique et surtout elle défend la pastorale de l'enfouissement. L'Eglise actuellement essaye partout de s'en débarrasser...mais le mal a été fait...

Très cordialement
Dernière modification par Et.H le ven. 25 févr. 2011, 20:07, modifié 1 fois.

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archi
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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par archi » ven. 25 févr. 2011, 20:07

En lisant ce texte, 2 réflexions me viennent à l'esprit.

La 1ere, on continue de faire l'amalgame entre le Concile Vatican II et la réforme liturgique qui a suivi. Le seul point commun, c'est que le Concile a effectivement demandé une réforme. La différence, c'est que le résultat n'a rien à voir avec ce qui était demandé, et la mise en oeuvre de la réforme a été confiée à un Consilium dominé par une tendance idéologique qui se trouvait être tout à fait minoritaire au Concile, et très loin de l'esprit de ceux qui ont rédigé la constitution conciliaire sur la Liturgie, approuvée par l'immense majorité des évêques.

Il suffit de (re)lire cette constitution pour voir que quasiment rien des bouleversements qui ont été introduits dans la liturgie n'étaient mandatés, et que ces bouleversement étaient même expressément réprouvés par la consigne de n'introduire aucun changement qui ne soit clairement nécessaire. Bref, justifier par l'autorité d'un Concile une révolution liturgique qui s'est faite en y désobéissant totalement est, au minimum (pour ne pas préjuger de l'intention d'un auteur qui a pourtant clairement lu la constitution conciliaire), un contresens total.

Le 2e point, et là on en arrive au noeud du problème, c'est la volonté clairement affichée de s'en prendre au sacré, de désacraliser la liturgie. On peut raconter tout ce qu'on veut sur l'histoire de la liturgie, ça n'est jamais inintéressant; il y a des choses justes dans le texte, d'autres plus contestables, mais enfin... les citations de l'Antiquité qui sont données pour justifier la communion dans la main montrent si besoin était que pour les Pères qui ont écrit ces citations, le Corps du Christ qu'ils avaient en main était quelque chose d'immensément sacré, voire de brûlant comme un charbon ardent.

Aujourd'hui, on a réintroduit la communion dans la main (en même temps que tout un tas d'autres changements rituels)... dans quel but? Quel problème posait la communion dans la bouche, pratique universelle aujourd'hui dans toutes les Eglises apostoliques (à travers toutes les particularités locales, avec ou sans cuiller, avec ou sans intinction...)? Quel était le but, sinon justement le but affiché des réformateurs de s'en prendre au sacré, bref l'opposé de l'idée des Pères dont on met les écrits à contribution pour se justifier?

Et quand on profane délibérément tout ce qui a trait à la vie de l'Eglise, l'Eglise étant par définition ce qui doit nous rapprocher du sacré, il est normal qu'il ne reste plus rien du tout. Le pire, c'est que ceux qui ont professé cet esprit profanateur (de bonne foi, pris par le vent de folie, ou bien avec une volonté réelle de détruire?) ne montrent généralement aucune volonté de se remettre en question. Pourtant, 40 ans de pente descendante continuelle, de résultats nullissimes si ce n'est pas catastrophiques, ça devrait amener à réexaminer sa façon de voir les choses, non?

In Xto,
archi.
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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par Et.H » sam. 26 févr. 2011, 10:00

J'espère ne pas avoir été trop violent dans ce que j'ai écrit. Je dois dire que ce texte est vraiment très bon sur certaines choses. L'historique de la Liturgie est très bien fait. Il y a beaucoup de citations patristiques. J'aime beaucoup aussi le paragraphe sur le concile Vatican II, c'est à dire la mise en évidence de la volonté d'enseignement, de la volonté d'enrichir notre connaissance de la Parole de Dieu. Voilà les fruits positifs de la réforme liturgique dont il faut parler. La brève histoire de la messe en occident est sympathique aussi à condition d’épurer le style pour éviter les partis pris .

Néanmoins, ce texte comporte des erreurs dues à la mauvaise compréhension de la notion de Tradition et de la mauvaise compréhension de ce que demande l’Eglise à travers la PGMR. Je pense également qu’il y a des erreurs historiques en ce qui concerne l’orientation des autels (à confirmer par un expert…)

Je pense que ce texte mériterait vraiment d’être corrigé et revu grâce aux textes officiels récents sur la Liturgie. Vous les trouverez ici :
http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 86&t=15904

J’ai été également assez surpris du fait que l’auteur parle de certains détails comme l’aube et la soutanelle. J’avoue que, pour moi, ça n’a pas d’importance. Par contre, il faut rappeler que l’Eglise privilégie les garçons acolytes pour des motifs pastoraux. Les filles peuvent devenir acolytes, bien sûr, au jugement de l’évêque mais il faut se rappeler que l’acolytat permet de susciter des vocations sacerdotales. Le motif est donc pastoral.
Enfin, il faut corriger certaines faiblesses de raisonnement du style «que souhaitez-vous pour votre Eglise aujourd’hui : des acolytes en aube ou des petits cardinaux carriéristes… ?» (Fausse opposition = impression de malhonnêteté) et éviter les parti pris faciles.

Cordialement

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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par archi » sam. 26 févr. 2011, 10:25

Et.H a écrit :J'espère ne pas avoir été trop violent dans ce que j'ai écrit. Je dois dire que ce texte est vraiment très bon sur certaines choses. L'historique de la Liturgie est très bien fait. Il y a beaucoup de citations patristiques. J'aime beaucoup aussi le paragraphe sur le concile Vatican II, c'est à dire la mise en évidence de la volonté d'enseignement, de la volonté d'enrichir notre connaissance de la Parole de Dieu. Voilà les fruits positifs de la réforme liturgique dont il faut parler. La brève histoire de la messe en occident est sympathique aussi à condition d’épurer le style pour éviter les partis pris .
Je suis tout à fait favorable à la volonté de Vatican II de mettre à l'honneur la liturgie en tant que façon de transmettre et de vivre l'Ecriture Sainte, mais je ne suis pas si sûr que l'accroissement quantitatif des lectures dans le nouveau missel soit un réel enrichissement qualitatif. D'abord parce qu'un cycle de lecture sur 2 ans (en semaine) ou 3 ans (en weekend) ou un cycle des psaumes sur 4 semaines (dans la Liturgie des Heures) paraît complètement artificiel et fait perdre de vue la notion de temps liturgique - dans tous les rites catholiques, les temps de base sont les temps naturels que sont la journée, la semaine et l'année. Ensuite parce que le bricolage du lectionnaire de la Messe (où on a presque tout changé de place sans respect de la Tradition reçue... encore la volonté de rupture) a fait, entre autres, que les secondes lectures ne sont pas connectées aux 1eres et 3e. La solution logique (avancée par des gens qualifiés, ce n'est pas sorti de mon chapeau...) pour enrichir le lectionnaire aurait été:
- d'enrichir spécifiquement le cycle des lectures en férie (en semaine)
- si on tient aux 3 lectures par Dimanche, de rajouter une Prophétie de l'AT en rapport avec l'Evangile et l'Epitre, sans changer le cycle de celles-ci.

J'ajoute que je trouve énervante cette manie des lectures à géométrie variable (on trouve la lecture normale trop courte ou/et théologiquement incorrecte? Ca tombe bien, le missel dans ses innombrables options autorise à en couper une partie. Au passage, je ne parle pas du scandale de la censure des psaumes...)

La Parole de Dieu dans la liturgie, ce n'est pas seulement lire des textes, c'est aussi les vivre et les transmettre en Eglise et selon le cycle liturgique (j'ajouterais personnellement que si, traditionnellement, lire la Liturgie de la Parole est confié à un lecteur ordonné au moins au lectorat, donc qui a reçu sacramentellement l'Esprit Saint pour transmettre cette Parole, un vrai "retour au source" ne consiste pas à confier la lecture à n'importe qui, mais à retrouver le rôle des ordres mineurs disparus en Occident depuis pas mal de temps - hormis quelques vestiges...)

Mais bon, on a là à faire à un texte dont l'esprit central, avoué, est de justifier la profanation des rites le plus sacrés. Les citations des Pères, c'est bien, mais si elles sont utilisées à contresens de l'Esprit dans lequel elles ont été prononcées, on peut aligner tout ce qu'on veut, on n'arrivera à rien.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par Fleury » sam. 26 févr. 2011, 10:38

L'histoire de la liturgie est quand même assez orientée :cool: .
Au passage, j'ai adoré de découvrir que de nouvelles prières eucharistiques avaient été créées pour éviter l'usure de l'unique ancienne.
Rien à ajouter de plus à ce qui a été dit.

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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par Et.H » sam. 26 févr. 2011, 11:06

Fleury a écrit :éviter l'usure de l'unique ancienne.
C'est ce que j'ai appelé "parti pris". Je pense que le but de ce rajout de prières eucharistiques était l'enrichissement et non pas la crainte de l'usure. De toute façon, en général, le choix donné par la réforme est déjà trop important. Il y a, par exemple, trois formes de prière pénitentielle. Dans les paroisses, on utilise quasiment toujours la même et au grand maximum deux. C'est la preuve concrète !

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Re: La Messe, autrefois et aujourd'hui

Message non lu par Griffon » dim. 27 févr. 2011, 10:12

Sim a écrit :Bonjour à tous, frères et soeurs,

Pages de mon ami le père André de BOCK
Qui serait heureux que vous donniez votre avis

http://s2.e-monsite.com/2010/04/06/2812 ... re-pdf.pdf

J'espère que vos réponses nous permettrons de créer un dialogue constructif.

Respectueusement et fraternellement

Sim
Bonjour Sim,
C'est vraiment un beau travail !

C'est dommage que l'auteur laisse certaines phrases polémiques qui cherchent à attaquer les traditionalistes.
Cela déforce grandement le travail.

Il pourrait être utile aussi d'expliquer la nécessité de la démarche : le Christ a aussi reproché aux juifs d'avoir ajouté une tradition humaine qui tendait à devenir plus importante que la parole de Dieu.
Donc toute tradition n'est pas bonne et il est normal de revenir au source pour en vérifier la portée.

Une tradition humaine n'est pas nécessairement mauvaise, elle est entrée dans notre culture et elle est devenue notre façon de prier. Ce qui serait regrettable, c'est de l'imposer au monde entier. Mais c'est une erreur de rejeter aussi vite qu'on l'a fait. Il faut bien l'avouer.

Il faudrait aussi marquer plus de respect pour les personnes et leur sensibilité.
Par exemple, je préfère de loin la communion debout dans la main, qui a pour moi beaucoup plus de sens. Pourtant, quand on voit la désinvolture de beaucoup, on peut penser qu'en donnant la communion à genoux dans la bouche, on préserve au moins la forme, à défaut de pouvoir agir sur l'âme. C'est aussi la position du saint père au vu du dernier livre.

Cordialement,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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