Si Dieu avait voulu guérir instantanément un aveugle-né, il aurait certes pu le faire avec de la salive, mais il aurait écarté ainsi tout le logos du monde, toutes les modalités de fonctionnement de l’univers qu’il a lui-même créées et voulues.Xavi a écrit :Si Dieu avait voulu créer instantanément un corps adulte, il aurait certes pu le faire avec la poussière du sol, mais il aurait écarté ainsi tout le logos du monde, toutes les modalités de fonctionnement de l’univers qu’il a lui-même créées et voulues.
En fait, vous refusez le miracle dans l'unique but de défendre votre croyance en "l'évolution".
En lisant la suite, on comprend que Saint Augustin parle uniquement de la naïveté de s'imaginer Dieu agir avec des mains comme les nôtres.Xavi a écrit :« Il serait par trop naïf de s'imaginer que Dieu forma l'homme du limon de la terre en le pétrissant avec des doigts : l'Ecriture eût-elle employé cette expression, nous devrions croire que l'écrivain sacré s'est servi d'une métaphore » (Livre VI, Chap. 12, n° 20).
« Il serait par trop naïf de s'imaginer que Dieu forma l'homme du limon de la terre en le pétrissant avec des doigts : l'Ecriture eût-elle employé cette expression, nous devrions croire que l'écrivain sacré s'est servi d'une métaphore, plutôt que de nous figurer Dieu limité par des organes semblables aux nôtres. S'il est écrit : " Votre main a dispersé les nations ", et ailleurs : " Vous avez délivré votre peuple avec une main puissante et un bras étendu ", ce n'est là qu'un symbole pour peindre la puissance et la grandeur de Dieu ; n'y aurait-il pas folie à ne point le comprendre ? »
Saint Augustin dit ensuite au chapitre 13 qui suit :
« Adam, il est vrai, a pour caractère particulier d'avoir été formé de la terre et de n'avoir point eu de parents ; [...] »
Preuve que Saint Augustin n'était pas évolutionniste, comme vous tentez de le faire croire.
Confirmation au paragraphe juste en-dessous :
« 24. Qui ne sait que l'eau mêlée à la terre, lorsqu'elle a pénétré dans les racines de la vigile, se transforme en sève et acquiert dans le bois la propriété de se changer en un raisin qui se développe insensiblement; qu'à mesure que le raisin se gonfle et mûrit, le vin se forme et perd son aigreur, bouillonne même dans la cuve, et fournit enfin, quand il s'est rassis avec le temps, une liqueur plus saine et plus agréable ? Eh bien ! le Seigneur s'est-t-il mis en quête de tous ces éléments, le bois, la terre, le temps, lorsqu'il changea, par un prodige instantané, l'eau en vin, et en vin assez exquis pour flatter les convives déjà satisfaits (1)? Le Créateur du temps a-t-il donc besoin du concours du temps ? Il faut au développement de chaque espèce un certain nombre de jours spécial pour chacune ; ainsi se forment, naissent et grandissent les serpents. Fallut-il attendre tout ce temps avant que la verge se changeât en serpent dans la main de Moïse et d'Aaron (2)? Quand ces faits s'accomplissent, l'ordre de la nature n'est interverti que pour nous, qui sommes accoutumés à la voir procéder autrement : il ne l'est pas pour Dieu, dont les oeuvres sont la nature elle-même. »
En outre, il faut aussi remarquer que Saint Augustin est parfois à côté de la plaque :
« 3. Admettons comme vrai que l'homme fut formé au sixième jour du limon de la terre dans sa perfection naturelle, et que l'Écriture comble cette lacune en reprenant son récit. Voyons donc s'il y a accord entre elle et notre opinion. Dans le récit du sixième jour, elle s'exprime ainsi : " Et Dieu dit : faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance; et qu'il domine sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur les animaux domestiques, sur toute la terre et sur tout reptile qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l'homme : il le créa à l'image de Dieu; il le créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit et leur dit: Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre et assujettissez-la; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques, sur la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre (1). " Par conséquent l'homme était déjà formé de la poussière, la femme avait déjà été formée d'une de ses côtes pendant son sommeil; mais ces œuvres n'avaient point été décrites alors dans l'Écriture, et elle revient sur son récit pour le compléter. Le sixième jour en effet, Dieu, loin de créer l'homme, en laissant a la femme le temps nécessaire pour naître, " créa l'homme et le créa mâle et femelle: et il les bénit. " Mais alors comment la femme fut-elle créée pour lui, lorsqu'il eut été déjà placé dans le Paradis ? Y aurait-il encore là une omission que répare l'Écriture? C'est le même sixième jour, en effet, que le Paradis fut planté, que l'homme y fut établi, puis endormi pour que fa femme fût formée, enfin qu'il s'éveilla et lui donna le nom d'Eve. Or tout cela ne peut se faire que successivement ; ces œuvres sont donc distinctes de la création où tout fut simultané. » (Livre 6, chap 2)
Saint Augustin constate que tout est cohérent, mais il décide arbitrairement que tout fut simultané dans la création (alors même qu'elle est découpée en plusieurs jours/étapes), et que donc des étapes successives ne peuvent s'incorporer au sein d'un même jour/étape. C'est idiot. Tout comme le fait d'imaginer que le commandement "croissez et multipliez, remplissez la terre et soumettez-la" n'était en fin de compte qu'une espèce de prophétie, d'ordonnancement des choses futures, mais ne pouvait pas être entendu par Adam et Eve car ils n'existaient pas encore. C'est stupide.
Pourquoi élaborer de telles théories contre-intuitives quand on peut faire simple ? Vive le rasoir d'Ockham !
« Or, c'est à cette dernière époque que l'homme fut créé mâle, et femelle : l'homme fut donc créé à deux moments différents. On ne saurait dire en effet qu'il fut créé le sixième jour et qu'il ne le fut pas ensuite, ou, réciproquement, que les uns furent créés le sixième jour, les autres plus tard : il n'y eut qu'un seul couple créé à deux époques différentes. Par quel secret, me demandera-t-on ? Je répondrai que l'homme ne reçut qu'après le sixième jour cette forme visible et cette organisation particulière à l'espèce humaine et que le premier couple naquit sans parents, l'homme du limon de la terre, la femme de ses côtes. Et comment y étaient-ils contenus dira-t-on? Virtuellement, répondrai-je, en puissance ; bref, ils naquirent selon la loi qui d'un être possible fait un être réel. » (Livre 6, chap 6 §10)
Voilà donc la thèse de Saint Augustin mieux expliquée. Certaines créations dans la Création sont pour lui simplement des "potentiels", mais Saint Augustin reste créationniste et n'imagine pas des évolutions "naturelles" en dehors des limites propres à chaque espèce.
Cette thèse n'est ni compatible avec l'esprit du texte biblique ni avec les déductions scientifiques en cours. Cette thèse n'existe que pour valider la croyance en "l'évolution". Ce n'est rien de plus que le même biais cognitif très anti-scientifique qui consiste à falsifier des données et à en cacher d'autres sous le tapis pour valider une croyance "a priori".aldebaran a écrit :même si c'était inexact (la probabilité étant très difficile à estimer), cette thèse aurait le mérite d'être compatible à la fois avec l'esprit du texte biblique et les déductions scientifiques en cours. Ce qui a une réelle valeur, je ne vois pas l'intérêt de défendre des points de vue qui leur seraient vraiment contraire. Il faut rester rationnel.
Fausse science, fausse exégèse...
La vraie exégèse, c'est pas de tordre le texte pour le faire correspondre à sa théorie, c'est de se baser sur le texte pour imaginer quelque chose qui lui corresponde.
Mais quelqu'un avait déjà opposé à Xavi ceci sur un autre fil :
Ce qui n'a hélas pas suffi à mettre un terme à ses élucubrations.Question 3 : Est-il possible en particulier de mettre en doute le sens littéral historique lorsqu’il s’agit de faits racontés dans ces mêmes chapitres qui touchent au fondement de la religion chrétienne, comme sont, entre autres, la création de toutes choses faite par Dieu au commencement du temps ; la création particulière de l’homme ; la formation de la première femme à partir du premier homme ; l’unité du genre humain ; le bonheur originel des premiers parents dans l’état de justice d’intégrité et d’immortalité ; le commandement donné par Dieu à l’homme pour éprouver son obéissance ; la transgression du précepte divin, à l’instigation du diable sous la forme du serpent ; la déchéance des premiers parents de cet état primitif d’innocence ; ainsi que la promesse du Rédempteur à venir ?
Réponse : Non.
(Réponse du 30 juin 1909 de la Commission Biblique Pontificale sur le caractère historique des premiers chapitres de la Genèse)
Oui, cela n'aurait pas de sens, et c'est pourquoi la thèse de Xavi est fausse, car le texte biblique indique incontestablement que Eve est créée de façon surnaturelle à partir d'Adam.aldebaran a écrit :Dieu a du insufflé l'âme à un seul bébé (ou à deux ma préférence, privilégions le plus simple, et pourquoi Adam aurait eu un corps naturel par reproduction usuelle, et Eve un "dupliqué surnaturellement" de celui d'Adam cela n'a pas vraiment de sens*).
L'interprétation de l'Eglise catholique est que "les fils des hommes" sont les descendants de Caïn. L'hypothèse d'une lignée préexistante d'hominidés est une pure invention.aldebaran a écrit :Et du coup c'est cohérent avec la mention dans la Bible d'autres créatures (ces hominidés) qui vivaient en même temps qu'Adam et Eve, assez sauvages d'ailleurs (Caïn craint pour sa vie s'il est chassé) et robustes. Par contre les descendants se seraient croisés avec ces hominidés "les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qu'il leur plut".