Libremax a écrit : ↑dim. 25 avr. 2021, 12:44
Bonjour,
il me semble un peu trop facile de voir la paille dans l'oeil du voisin.
Pour moi la lettre à Ephèse interpelle l'Eglise catholique toute entière.
Elle n'a jamais renié sa foi, elle a tenu ferme face aux déviances, aux hérésies de tous temps.
Mais aujourd'hui ? Où est la ferme foi de l'Eglise, qui se laisse influencer par le rationalisme de l'exégèse moderne, le relativisme, qui ne sais plus comment annoncer l'Evangile au monde - c'est à dire : à nos prochains, nos enfants, nos voisins ?
Les églises se vident, l'Eglise perd sa ferveur, elle a perdu son "amour d'autrefois".
J’avais bien écrit que c’était restrictif !
Je ne demande pas mieux que vous me dévoiliez ma poutre, et je ne voudrais surtout pas vous y décourager ni vous ni personne, Libremax, car ce fut et cela reste une de mes principales attentes sur ce forum, j’en profite pour lancer encore ici l’invitation, mais là il vous semble mal car vous n’avez pas adopté la bonne lentille de vue !
Bien plus que des voisins ou prochains, les traditionalistes sont de ma chair et de mon sang, je ne les renierai jamais et je me sens comme un poisson dans l’eau au sein de leur liturgie, c’est comme le retour au bercail d’un qui a beaucoup bourlingué, trop pour y rester longtemps à cause de tas de « codes internes » et d’obstacles spécieux qui pourrissent inutilement la vie, même si cela le remplit de nostalgie.
Et j’apprécie votre remarque comme venant d’un de l’extérieur qui les respecte.
Mais comme j’y suis comme un « de l’intérieur », plus encore que ceux qui n’en sont jamais sortis, je me permets avec eux des choses que seul peut se permettre un qui sait combien ils se privent stupidement de beaucoup, et parce que ma « relation » avec eux est différente de celle d’un autre.
Et surtout : cette lecture fut à point nommée, il y a de cela bien des années, sinon l’événement déclencheur du moins un signe fort de la grâce qui accompagna mon départ de ce bercail, car et en cela j’anticipe sur ce que cette lettre est pour vous et à quoi j’acquiesce, oui elle interpelle l’Eglise toute entière (et je ne les en sépare pas...), or le « premier amour » est quelque chose à quoi je suis très sensible, surtout quand cela concerne Dieu, il ne s’agit pas là de la désignation d’une personne avant d’autres, mais d’une qualité de sentiment avant d’autres et pour la même, et qui plus proche de l’origine, n’a pas été entachée encore par le péché, ou moins.
Je sens dans votre description un certain fatalisme, vous me semblez (erreur de lentille ?) baisser les bras, fatigué, désenchanté, pessimiste peut-être, or la solution n’est dans rien d‘autre que l’oubli et l’abandon de tous ses succès comme de ses échecs, pour retrouver la fraîcheur de sa jeunesse, sans s’occuper de l’avenir et de tout le mal qui pourra encore nous y être fait ou rendu, car « avoir de l’expérience » a ce revers que nous ne croyons plus au « père noël », et que nous oublions qu’il porte un autre nom : le miracle, celui dont la capacité nous a été donnée et qu’il ne tient qu’à nous de retrouver.
C’était restrictif parce que le symbolisme m’en semblait directement accessible, et en cela plus « gentil ». Car il n’empêche que si vous prenez leurs adversaires directs, à savoir les « progressistes », l’image serait alors beaucoup plus agressive aussi bien vis-à-vis des tradis (« menteurs », car alors ce serait la Tradition et non l’innovation qui serait représentée là, dans ce qu’elle a eu d’hypocrite et de « contaminé » par la fumée de Satan) que d’eux-mêmes (qui ont perdu la Tradition et donc dont la persévérance en son nom à Lui pourrait n’être que du vent). Les Nicolaïtes ne seraient pas les tradis, mais tous les timorés et conservateurs s’accrochant à des symboles pour le clinquant du symbole et qui en auraient perdu la richesse spirituelle représentée quand/puisqu’ils n’ont pas d’argument valable à leur opposer.
Bref, et je pense qu’en cela nous serons d‘accord, ces lettres sont des grilles de lecture pour permettre un examen de conscience et nous aider à changer, à retrouver la foi du baptême (à supposer qu’elle fut alors parfaite, car correspondant à l’état qui était alors le nôtre et qui nous aurait valu la montée directe au paradis en cas de décès) de sorte à ce que toute l’expérience de vie acquise l’enrichisse au lieu de l’appauvrir.
Cette Eglise là correspond au comportement de quelqu’un (car nous sommes chacun de nous une Eglise, n’est-ce pas ?) qui s’est affaibli en donnant trop d’importance à la vie extérieure, aux risques de trahison et de contamination, à la médiocrité, à la force de Satan, et qui en les combattant n’a pas su se recentrer sur lui-même et accorder la priorité à l’essentiel, son développement spirituel. Ce qui suppose humilité et sacrifice.
Ce quelqu’un là était libre (à la différence d’autres Eglises destinataires) et n’a pas su en tirer profit.
Merci vraiment de m’avoir alerté sur le risque que je cours de tomber dans la rengaine inutile et vaine, quand au lieu de m’adresser à eux (c’était aussi le cas mais d’un espoir trop naïf, je le crains...) je parle d’eux.
Le plus triste dans cette situation de « séparation », c’est que plus elle dure, plus la déchirure s’agrandit et devient irréparable. Quand tous ceux qui en auront connu l’origine seront morts, ce sera probablement devenu le cas. Et c’est très regrettable.
Car je persévère à considérer que les « premières oeuvres/amours » de ce mouvement étaient pures, mais ce n’est pas suffisant pour durer, il faut accepter de se remettre en question et tendre la main, écouter ce que l’autre a et dit de vrai, sinon... il s’endurcit envers nous et peut même devenir « méchant ».
Soyez certain que ce n’est pas mon cas envers eux, je compte encore sur leur « vertu » pour espérer leur « retour », et pour cela notamment sur une amélioration de la liturgie post-conciliaire et certains éclaircissements théologiques, qui tardent trop...