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par Xavi » mar. 28 juil. 2009, 16:37
Dans le récit explicatif des origines, un « adam » signifie « poussière du sol », un humus-oïde, ce qui renvoie à la poussière du sol avec laquelle l’humain, sans référence au genre, est formé. Ce qui fait l’humain, c’est le souffle de vie particulier que Dieu insuffle dans cette poussière. Les mots « humain » et « homme » viennent du latin « humus ». L’adam, c’est d’abord de la poussière du sol, une création animale déjà certainement complexe et douée de multiples qualités, mais à laquelle il manque encore la spécificité humaine.
Lorsque l’humain est créé, c’est le sixième jour (Gn 1, 31) : il exprime qu’il ne vient pas de rien, mais qu’il prolonge une création qui le précède. Il est modelé, formé, avec de la création qui le précède, il vient du sol. Le masculin et le féminin le précèdent dans la création animale.
Il y a toute une progression dans la création. De l’évolution, mais aussi une mutation majeure.
Non seulement, il est indiqué que la création des plantes et des animaux précède celle de l’humain, mâle et femelle, mais le récit nous précise que Dieu a façonné l’humain avant même la création des arbres et des plantes, avant même de modeler les bêtes et les oiseaux (Gn, 2, 4-9). Il y a de simultanéité et non uniquement des créations successives.
Tant la Genèse que la science nous attestent que la terre est peuplée lorsque l’homme est créé à l’image de Dieu. D’australopithèques ? D’homo sapiens ? Vraisemblablement d’une espèce qui émerge du monde animal avec une intelligence supérieure, des capacités exceptionnelles. Mais, ce n’est pas encore l’humain qui nous définit aujourd’hui encore. Dans un couple de cette espèce, Dieu va insuffler sa propre image, son propre souffle, sa propre vie et permettre qu’elle se transmette.
Prenons du bon matériau terrestre, de la matière du sol augmentée d’ouvertures infinies, de la matière et du transcendant, pour le façonner à notre image, qu’il nous devienne semblable. Un humain. De l’humus et un surplus de lumière, des cieux, de l’étendue.
Ce que Dieu veut faire, c’est prendre de la poussière du sol et la joindre à tout ce qui dans la nature est porteur d’immensité, de dépassement, de lumière, de grandeur. Un adame. Le mot hébreu est proche de celui qui désigne le sol, mais il porte à la fin une lettre qui est dans le mot qui désigne Dieu (1,1), mais aussi les cieux (1,1-8), les abîmes (1,2), le temps (1,5), les eaux (1,6-7-10), le plus grand des astres (1,16).
Pour en faire son semblable, il le fait émerger de la créature matérielle et y insuffle son esprit. C’est l’humain.
Dieu va commencer à le façonner avant même les plantes et les animaux (2,5-7). Dès le fond des âges, il commence à façonner l’humain. Et le faire à son image et à sa ressemblance (1,26). Celle d’un Dieu multiple, au pluriel dans le texte de la Genèse, qui sera découvert plus tard unique mais aussi trinité de personnes en relation et en communion.
Le matériau est d’ordre animal. Une espèce sexuée. Avec mâle et femelle. Dès l’origine.
Avec du terrestre et son esprit, il a fait une personne vivante.
Lorsque l’humain commence à être façonné, c’est déjà avant même la moindre plante. L’humain ne vient pas de nulle part. Sa création n’est pas un acte instantané, ni un acte réalisé entièrement le sixième jour même si ce jour est d’une durée immense. Il ne sera achevé qu’après un long travail de mutations dans une chaîne de reproductions cellulaires encore plus innombrables aboutissant à l’humain mâle et femelle.
La composition sexuée des être animés est constatée. Mais, elle n’est pas le propre de l’humain. L’humain est créé mâle et femelle (Gn 1,27 / 5,2), mais comme les animaux (Gn 7,2).
D’emblée, dans l’humanité, la différence animale est cependant dépassée.
Ce qui caractérise l’humain, ce n’est pas d’abord son patrimoine génétique. Comme tous les êtres animés, il est fait à partir des molécules matérielles terrestres, de la poussière du sol, et d’un souffle de vie. C’est d’abord une âme vivante (Gn 2,7), exactement comme les animaux (Gn 1,24 / 2,19).
Chacun selon son espèce (Gn 1,24).
Cette création ne sera pas située dans l’histoire par un acte matériel, mais par une marque divine. La science ne contredira jamais la création de l’homme, parce qu’elle n’est pas observable scientifiquement. Ce qui le définit, c’est l’image et la ressemblance du Dieu infini dont il est fait (Gn 1, 26-27). Une marque spirituelle dans une réalité terrestre.
La science peut observer la réalité terrestre de l’humain apparaissant au cours de l’histoire, mais non la vie divine que l’humain reçoit en lui et que le distingue de toute autre créature.
Bien avant les acquis actuels de l’étude des animaux par l’éthologie moderne, la Genèse ne présente aucune différence objective entre les humains et les animaux. Là n’est pas l’essentiel.
Il est humain, à l’image, à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27).
Cela transcende l’évolution sans la contredire.