Bonjour Désird'humilité,
Désird'humilité a écrit : ↑sam. 17 oct. 2020, 23:32
Car oui, les animaux vont au paradis. C'est en tout cas ce que dit Arnaud Dumouch.
https://youtu.be/G40CyD-fuS0 Aussi, ceux qui sont mort dans le déluge ont... gagné au change.
Affirmation osée qui ne correspond pas tout à fait aux propos d'Arnaud Dumouch.
Tout d'abord il n'y a pas de réelle théologie de l'animal (ce que précise l'auteur de la vidéo) car c'est un phénomène très récent, et celle-ci diffère selon qu'on se place du côté de saint François d'Assise (dans son Cantique des créatures) ou d'Aristote et saint Thomas d'Aquin (Somme théologique, I, question 75, article 6 : « Seule l’âme humaine est subsistante par nature. Aussi l’âme des bêtes est-elle détruite avec les corps… L’âme des bêtes est produite par une énergie naturelle, mais l’âme humaine par Dieu ».).
D'ailleurs l'auteur évite de prendre un raccourci en différenciant le Paradis (que j'écris avec une majuscule pour le différencier) prévu pour l'homme d'un paradis sensible (à l'image du paradis terrestre) et qui serait prévu pour l'animal. J'utilise le conditionnel car l'auteur utilise souvent le "si" et le "je ne sais pas", il est donc nettement moins affirmatif.
Le pape Paul VI, en 1978, avait fait entrer les animaux au paradis en prononçant cette phrase : «
Un jour, nous reverrons nos animaux dans l'éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu ». Mais cette affirmation est différente de celle du pape Benoit XVI qui déclarait que les animaux ne sont pas appelés à la vie éternelle; il l'aborde me semble t'il dans Deus Caritas Est.
Faut il y voir des oppositions ? Non, tout simplement qu'il n'y a pas de position prise sur le sujet et encore moins de position dogmatique.
Ce sujet reste donc ouvert aux théologiens (ce que n'est pas monsieur Dumouch mais qui peut proposer son point de vue). Car de simples ressentis ne suffisent pas, la théologie est la science de Dieu et comme toute science elle doit prouver ce qu'elle avance; et donc nécessite un travail de recherches dont les travaux seront soumis à une communauté théologique.
Attention tout de même à ne pas syncrétiser notre devoir chrétien envers les animaux - celui ou l’homme est responsable des autres créatures, qu’elles ne sont pas à sa merci, que la cruauté envers les animaux est un signe d’inhumanité - et l'influence mondaine d'une société qui tend vers un culte idolâtrique des animaux.
Et comme à l'habitude n'extrayons pas des Écritures ou du CEC uniquement ce qui semble servir notre discours, il faut garder une vision d'ensemble. Car imaginer le Paradis avec des jolies fleurs et des petits animaux (comme le fait l’Islam et les Témoins de Jéhovah) c’est mignon, consolant et rassurant mais l’Evangile nous dit que cette vie éternelle est de l’ordre de la qualité; pas forcément dans un lieu, car hors de l’espace et du temps ou dans un autre temps.
Si M. Dumouch s'appuie de manière subjective sur des visions d'EMI ou de mystiques, il ne faut pas oublier que l'interprétation de ces visions passe par une conceptualisation sensible de nos esprits. Peut être que le Paradis c'est de vivre en Dieu, sans fleurs ou chiens et chats, et alors c'est plus difficile au niveau conceptuel d'y voir un bonheur parfait car non sensible et donc inconnu de nous. Mais cela ne reste qu'une proposition personnelle.
Concernant les textes nous pourrions par exemple aussi nous appuyer sur ce que dit saint Paul dans la 1ère lettre aux Corinthiens au chapitre 2 :
09 Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture : ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé.
Le Paradis est préparé pour ceux qui aiment Dieu, et c'est bien l'homme qui a cette capacité puisque fait à l'image de Dieu. Comme le rapelle Génèse 24 ou le CEC au paragraphe 356 (voir plus bas).
L'animal, lui, aime ce qui lui est sensible comme le dit également M. Dumouch.
ou concernant le CEC :
342 La hiérarchie des créatures est exprimée par l’ordre des " six jours ", qui va du moins parfait au plus parfait. Dieu aime toutes ses créatures (cf. Ps 145, 9), il prend soin de chacune, même des passereaux. Néanmoins, Jésus dit : " Vous valez mieux qu’une multitude de passereaux " (Lc 12, 6-7), ou encore : " Un homme vaut plus qu’une brebis " (Mt 12, 12).
343 L’homme est le sommet de l’œuvre de la création. Le récit inspiré l’exprime en distinguant nettement la création de l’homme de celle des autres créatures (cf. Gn 1, 26).
344 Il existe une solidarité entre toutes les créatures du fait qu’elles ont toutes le même Créateur, et que toutes sont ordonnées à sa gloire :
I. " A l’image de Dieu "
356 De toutes les créatures visibles, seul l’homme est " capable de connaître et d’aimer son Créateur " (GS 12, § 3) ; il est " la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même " (GS 24, § 3) ;lui seul est appelé à partager, par la connaissance et l’amour, la vie de Dieu. C’est à cette fin qu’il a été créé, et c’est là la raison fondamentale de sa dignité :
Quelle raison T’a fait constituer l’homme en si grande dignité ? L’amour inestimable par lequel Tu as regardé en Toi-même Ta créature, et Tu T’es épris d’elle ; car c’est par amour que Tu l’as créée, c’est par amour que Tu lui as donné un être capable de goûter Ton Bien éternel (Ste. Catherine de Sienne, dial. 4, 13 : ed. G. Cavallini [Roma 1995] p. 43).
357 Parce qu’il est à l’image de Dieu l’individu humain a la dignité de personne : il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un. Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et entrer en communion avec d’autres personnes, et il est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d’amour que nul autre ne peut donner à sa place.
358 Dieu a tout créé pour l’homme (cf. GS 12, § 1 ; 24, § 3 ; 39, § 1), mais l’homme a été créé pour servir et aimer Dieu et pour Lui offrir toute la création :
Alors est-ce que les animaux seront au Paradis avec nous ? je n'en sais rien ! J'aimerais bien car ce serait bien sympathique, si tant est que le Paradis soit comme le paradis terrestre. Mais je crois que nous sommes appelés à bien plus que cela, tout comme pour Adam et Eve s'ils n'avaient pas chu.