quas31 a écrit : ↑dim. 09 mai 2021, 0:37
Ben d'après certaines traductions, les anges auraient averti Joachim qui avait été au désert pour lui dire que sa femme Anne avait conçu en son sein un enfant (la Vierge Marie) et donc sous entendre que Marie aurait été conçu de manière miraculeuse (c'est à dire sans une relation charnelle entre Anne et Joachim). Anne elle même quand elle revit Joachim après des mois passé au désert qu'elle avait conçu. Mais là aussi toutes mesures gardés, c'est plus une histoire imaginé.
Bonjour Quas.
C'est au futur. Le texte dit :
« Anne, Dieu a entendu ta prière; tu concevras et tu enfanteras et ta race sera célèbre dans le monde entier. »
Et plus loin :
L'ange du Seigneur descendit vers lui, disant : « Joachim, Joachim, Dieu a entendu ta prière, ta femme Anne concevra. »
De même que pour Elisabeth, dans saint Luc :
13 Mais l’ange lui dit : Ne craignez point, Zacharie : parce que votre prière a été exaucée ; et Élisabeth, votre femme, vous enfantera un fils, auquel vous donnerez le nom de Jean.
Ou encore dans la Genèse (qui est le modèle suivi par saint Luc, puis par l'apocryphe) :
19 Dieu dit encore à Abraham : Sara, votre femme, vous enfantera un fils que vous nommerez Isaac, c’est-à-dire, ris ; et je ferai un pacte avec lui, et avec sa race après lui, afin que mon alliance avec eux soit éternelle
Ensuite :
quas31 a écrit : ↑dim. 09 mai 2021, 0:37
Hérétique, pourquoi je dis cela. Parce qu'il y a de tas de choses dans ce protévangile qui ne colle pas avec les vrais évangiles canoniques (et c'est sans doute pour ça qu'il n'a jamais été retenu). Quand on lit que Joseph passe son temps à tancer Jésus et Jésus le menace (à la manière d'un enchanteur) c'est très très limite.
Je ne retrouve pas ces passages. On parle bien du même texte ?
Dans les versions que je retrouve, l'histoire s'arrête à la fuite en Egypte :
http://remacle.org/bloodwolf/apocryphes/jacques.htm
quas31 a écrit : ↑dim. 09 mai 2021, 0:37
Après les frères et sœurs de Jésus, c'est juste une métaphore. Encore aujourd'hui (surtout les jeunes) peuvent dire et "frère", "frérot", c'est une manière de considérer quelqu'un comme de sa famille (même s'il n'a pas les liens de sang).
Dans le cadre des évangiles, ça aurait pu être des cousins, des proches de la famille de Jésus sans que ça soit ces demi-frères ou demi-soeurs.
Et pour preuves, il faut bien lire les évangiles. Matthieu (13,55) nomme les "frères" de Jésus (à entendre dans le sens de parenté et pas de vrais frères de sang). Il s'agit de Jacques, (un autre) Joseph, Simon (différent de Simon Pierre) et Jude. Hors plus loin toujours dans Matthieu (27,56) on parle justement de la mère de Jacques, Jude.
On imagine difficilement que Joseph ait cocufier la Vierge Marie et eu des enfants avec une autre femme.
De plus, s'il était veuf (et donc si Jacques et Jude avaient été ses enfants) il aurait été impossible que la mère de ces dernier (la supposé du coup défunte première femme de St Joseph) se retrouve devant la croix.
En revanche ce qui parait plus crédible c'est que Jacques, Jose, Simon, Jude aient été des cousins (du côté paternel du coup) de Jésus... puisque ça ne pouvait pas être Elizabeth et Zacharie (puisqu'ils n'ont eu qu'un fils Jean Le Baptiste). Marie n'a pas eu de frère et soeurs, mais rien n'indique que Joseph n'en aient pas eu, d'où peut-être cette parenté descendant d'un oncle ou tante du Christ (et donc frère ou soeur de St Joseph).
C'est effectivement ce qui fait difficulté du point de vue théologique, pour une seule raison : le Christ doit être le "premier né" sur le plan légal, ce qui justifie le sacrifice de la Croix. Ceci étant, c'est en tant que "premier né" du Père, et non de Joseph, que le Christ meurt sur la Croix. Mais j'imagine que le dogme catholique avait besoin de faire coïncider cette qualité de premier né du point de vue divin avec sa condition terrestre du point de vue légal. Et c'est seulement à partir de Jérôme (IV-Ve s.) que l'Eglise prend position en considérant les "frères" de Jésus comme des cousins. Avant Jérôme, personne n'avait encore précisé ce lien de parenté.
Quant on examine l'arbre généalogique, reconstitué par fragments ici et là, nous avions :
- les quatre frères Jacques, Joseph, Jude et Simon, éventuellement nés d'un premier lit de Joseph, qualifiés de "frères" du Christ (dans les évangiles, qui les associent à la Vierge Marie : "ta mère et tes frères te cherchent".
- trois fils de Clopas, frère de Joseph selon Eusèbe de Césarée (et donc oncle du Christ) : Simon (parfois appelé Simon le Zélote, successeur de Jacques le Juste comme évêque de Jérusalem, considéré comme "cousin" du Christ d'après Eusèbe) ; et les deux fils de Marie (Marie Jacobé), "soeur" de la Vierge Marie (dans saint Jean) : Jacques le mineur et Joseph.
- Jacques le Juste, "frère du Seigneur" (selon Eusèbe), premier évêque de Jérusalem, dont on ne sait pas s'il se confond avec Jacques le mineur ou avec l'autre Jacques.
Jusqu'à saint Jérôme, on a l'impression que ces fratries sont distinctes :
- les frères du Seigneur, Jacques, Joseph, Jude et Simon, nés d'un premier lit de Joseph
- les cousins du Seigneur, Simon, Jacques et Joseph, fils de Clopas, frère de Joseph, et de Marie, soeur de la Vierge Marie (une autre tradition précise que Clopas ne serait pas son mari, frère de Joseph, mais son père, second ou troisième mari d'Anne, faisant d'elle la demi-soeur de la Vierge Marie)
A partir de Jérôme, les deux fratries sont fusionnées et n'en font plus qu'une :
- les "frères" du Seigneur, Jacques, Joseph, Jude et Simon sont les fils de Clopas, frère de Joseph, et de Marie (celle qu'on appelle "Marie Jacobé" parce qu'elle est mère de Jacques) et donc les cousins du Seigneur, et c'est donc en tant que femme du frère de Joseph qu'elle serait qualifiée de "soeur" de Marie.
Ainsi, Simon le Zélote, Jacques le mineur et Joseph, signalés dans les Evangiles et chez Eusèbe, se confondent avec les "frères du Seigneur".
Et ça fonctionne plutôt bien, car il est vrai qu'il était curieux d'avoir deux fratries parallèles portant exactement les mêmes noms : Jacques, Joseph, Jude et Simon / Simon, Jacques et Joseph. Il paraît assez logique d'y voir un doublet.
C'est la position de l'Eglise latine depuis Jérôme (mais pas de l'Eglise grecque, et par la suite des orthodoxes). Donc, effectivement, le Protévangile de Jacques ne concorde pas avec la théologie catholique.
Cela dit, il n'empêche que ce texte n'a pas toujours été rejeté par l'Eglise, puisque bon nombre d'éléments se sont maintenus dans la tradition de l'Eglise, que ce soit dans le monde catholique ou dans le monde orthodoxe (les figures d'Anne et Joachim, la nativité de la Vierge, l'enfance de la Vierge au Temple), que le texte a été très largement diffusé dans la chrétienté (les manuscrits sont très nombreux), et que son usage s'est même maintenu dans les églises grecques.