Arnaud,
J'insiste, Seul le blasphème contre l'Esprit existe en enfer, à savoir le refus parfaitement lucide et parfaitement maîtrisé d'un salut fondé sur l'humilité et la charité (un refus de l'Evangile de Jésus pour résumer).
Tous les péchés mortels contre le Père (faiblesse) ou contre le Fils (par ignorance) sont pardonnés dit Jésus. Pourquoi ? Parce que face au Christ qui vient dans sa gloire, toute ignorance est enlevée, ainsi que toute faiblesse.
Votre interprétation est quand même discutable.
C'est sûr que vous ne retrouverez qu'un état de péché impardonnable en enfer, L'expression serait quasiment tautologique, Vous pouvez bien dire que tous les damnés sont des pécheurs contre le Saint Esprit.
Sauf qu'il est vrai aussi que l'Église n'a jamais fait appel à un péché extraordinaire - et là-dessus Paxetbonum a raison- pour expliquer qu'une personne pourrait aboutir en enfer. Comme il est dit dans le catéchisme de l'Église, ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement en enfer. Or pour être en "état de péché mortel" : on peut y être de bien des façons. L'Apôtre Paul ne parlait pas de "péché de faiblesse bien pardonnable" quand il ébauchait pour nous une liste de péchés selon lesquels le pécheur impénitent ne pourrait hériter la vie. Le glouton, l'ivrogne, l'efféminé, le coléreux, etc. Un médecin avorteur impénitent est-il considéré par l'Église comme un sujet en état de péché mortel. Si ce type meurt avec les mêmes dispositions, sans regret, sans la moindre contrition sincère : son compte est bon.
Les numéros 1035, 1036 sont clairs.
1035 L'enseignement de l'Église affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel".
Le catéchisme met l'accent sur la responsabilité de l'homme à l'état de veille et quand il lui est encore possible de se convertir. Il n'existe rien dans la tradition de l'Église au sujet d'une possible faculté que des défunts auraient de se convertir. Prétendre qu'un médecin avorteur impénitent aurait la chance de bénéficier d'une ultime entrevue en privée avec Jésus, et où il lui serait encore possible de déterminer lui-même l'état dans lequel il souhaiterait passer l'éternité, c'est affirmer qu'il serait possible à un individu mort de se convertir, et ce, en contradiction avec le catéchisme.
Le catéchisme ne nous explique pas qu'à la fin de leur vie, les grands pécheurs vont faire antichambre dans le couloir, pour y attendre l'apparition de Jésus et pouvoir enfin décider de quel côté ils souhaiteraient s'orienter.
On a beau vouloir étirer le dernier moment de vie à deux minutes après que l'individu ne semblerait plus donner signe de vie, on en arrive toujours à une limite. si on suppose que le type sur couché le billard devrait pouvoir bénéficier d'une vision particulière de Jésus dans ce qui serait ses derniers instants de vie en réalité, il ne s'agira pas d'une vision spéciale de Jésus alors que le sujet serait déjà entré dans la mort.
Le catéchisme met l'accent sur la capacité que nous aurions de nous déterminer en fonctions des fins dernières, pendant que nous sommes dans la chair.
Vous dites que le meilleur moment pour pouvoir faire enfin un vrai choix éclairé serait quand nous serions débarrassés de notre gangue de chair qui nous pénaliserait salement.
Et je dis que cette vision des choses efface, relativise en minorant pas mal, l'agir à l'état de veille. L'exercice de la liberté dans la chair est minorée chez vous par rapport à un état spirituel où la véritable décision devrait se prendre. Il y a là comme un
hiatus avec ce que dit l'Église catholique.