L’exemple du bon larron n’est pas la règle, mais l’exception qui confirme la règle, et non l’exception qui vient se substituer à la règle.Sylvain L a écrit :
Pourtant si l'on se souvient du pecheur sur la croix au coté du christ au moment de sa crucifixion, il a été sauvé par le fait de reconnaitre le seigneur et de s'avouer pêcheur.
Prenons un autre exemple : celui qui prend sa voiture après avoir bu de l’alcool, qui n’attache pas sa ceinture, qui ne respecte pas les priorités et qui commet des excès des vitesse, celui-là a toutes les chances de se tuer dans un accident, mais il peut aussi s’en sortir indemne.
Quel est donc alors le critère de discernement ?
Ici le critère de discernement fourni par la raison est le critère probabiliste : la probabilité que le chauffard précédent s’en sorte indemne est infime, raison pour laquelle un tel comportement irresponsable ne peut devenir la règle et se substituer aux règles élémentaires de sécurité.
Pour la religion il en va de même, plus vous vous éloignez de la vraie religion, plus vos chances de salut sont faibles, certes elles ne sont pas inexistantes, mais aucun homme possédant toute sa raison ne se risquerait à courir un risque aussi grand, de même que le conducteur prudent ne va pas tenter le diable en expérimentant, même ne serait-ce qu’une seule fois la conduite en état d’ivresse.
Il faut donc que l’apologète, conformément à la raison, respecte toujours ce rapport de la règle à son exception, et fasse bien comprendre que l’exception ne saurait tenir lieu de règle et que miser sur l’exception est tout ce qu’il y a de plus hasardeux.
Il y a d’ailleurs quelques années de cela j’avais songé à un projet de livre d’un type inédit : constatant qu’il y a de moins en moins de tradition, de transmissions familiales et de repères et que l’individu se retrouve démuni livré aux seules forces du marché, en l’occurrence celui des religions, puisque la démocratie libérale d’une part et la république d’autre part ont organisé la mise en place de ce marché des religions en jouant sur le relativisme et la mise en concurrence, pour mieux les miner, eh bien je m’étais dit : faisons une classification comparative des religions qui sera un outil d’aide à la décision pour l’aspirant à Dieu. Les critères de classement auraient été des critères rationnels, éliminatoires d’office dans certains cas : ainsi une religion qui ne présenterait pas une théologie rationnelle est à éliminer d’entrée de jeu, car c’est la porte ouverte au grand n’importe quoi, les sectes sont coutumières du fait. Ensuite il y aurait eu par exemple un classement suivant la consistance interne de la théologie et son adéquation au réel, puis un autre classement sur les miracles : quelle est la religion qui présente le plus grand nombre de miracles, pas seulement en jugeant sur la quantité, mais aussi sur la qualité et sur l’indice de confiance (par exemple l’avis scientifique du bureau médical de Lourdes est capital). Au final il aurait été ainsi très facile pour l’aspirant à Dieu de constater que la religion catholique remporte la palme dans toutes les catégories (théologique, miraculeuse, mystique etc...) et que s'il doit opter pour une religion, c’est celle-là qu’il doit choisir en toute raison.